Archives de catégorie : Billet d’humeur

Deux ans déjà

Le 22 avril 2016 était édité mon deuxième livre. A cette occasion, je vais en partager quelques extraits. J’ai eu cette idée, car j’ai repéré aujourd’hui deux articles du magazine The conversation. En général, les articles de ce magazine sont sérieux, mais l’article récent sur le haut potentiel ne l’est pas. Voici le début de l’article, on a vite compris avec ce que j’ai surligné en gras le manque de sérieux  :

« Il ne s’agit pas d’une pathologie, d’un handicap mais d’une spécificité, une « façon d’être au monde » qui résulte de compétences certaines, mais qui engendre aussi paradoxalement troubles de l’apprentissage, échec, souffrance psychologique et touche en France 2,3 % de la population scolaire (soit un ou deux enfants par classe).

Les enfants à haut potentiel intellectuels (EHP) interrogent et constituent un défi éducatif et social à la fois pour les chercheurs, les professionnels de la santé, de l’éducation et les parents souvent démunis….

affiner la compréhension des enfants à haut potentiel et améliorer la prise en charge pédagogique et clinique. »

Sans commentaire.

https://theconversation.com/enfants-a-haut-potentiel-un-veritable-enjeu-societal-94844

L’autre article est beaucoup plus intéressant, sérieux et concerne l’autisme et la psychanalyse :

https://theconversation.com/autisme-et-psychanalyse-histoire-dun-echec-francais-95166?utm_source=facebook&utm_medium=facebookbutton

 

A la lecture de ces deux articles, j’ai pensé à ce que j’avais écrit il y a deux ans dans mon livre Les surdoués atteints de haut potentiel

Voici :

p 13

La France est souvent à la traîne dans de nombreux domaines, comme on peut le constater sur le sujet de la psychanalyse, si on compare avec d’autres pays. Les deux sont-ils en relation, peut-être ? Des psychologues, spécialistes auto-proclamés du haut potentiel et souvent entendus dans les medias expliquent encore ce concept psychanalytique obsolète : le haut potentiel pourrait être la conséquence d’un surinvestissement de la pensée après un traumatisme.

p103

Aldous Huxley (1894-1963)

« « Dans ce texte de 1925, inédit en France, l’auteur du meilleur des mondes (1931), génial visionnaire de l’aliénation de l’homme, du clonage et des dérives de la science, récuse avec beaucoup d’humour la psychanalyse qu’il qualifie de pseudoscience. Selon Huxley, chaque époque succombe au pouvoir explicatif d’une théorie séduisante qui disparaît ensuite, plus ou moins rapidement, plus ou moins profondément dans les limbes de l’histoire de la pensée : astrologie, magnétisme, physiognomonie. Le XXe siècle sera un jour perçu comme le siècle d’une nouvelle supercherie, aussi populaire que farfelue : la psychanalyse »   (p 402).

« Toutefois, tout comme les autres grandes pseudosciences du passé, l’assurance de son absurdité apparaitra et grandira peu à peu dans l’esprit de ses adeptes, jusqu’à ce qu’enfin même ceux qui portent un regard intelligent sur la science l’estiment trop manifestement absurde pour être crue. D’ici-là, quelque nouveau génie antiscientifique aura fait son apparition avec une nouvelle pseudoscience. Et les ex-fanatiques de Freud ne seront pas en deuil. La pseudoscience qu’est la psychanalyse est l’un des plus beaux spécimens du genre jamais conçu par l’esprit humain. Sa prodigieuse popularité, touchant toutes les classes, sauf celle des scientifiques, en atteste suffisamment. »   (p406).

Est-ce l’arborescence qui est apparue, le « nouveau génie antiscientifique » dont parle Aldous Huxley ? On peut se poser la question…

p119

Pour C. Goldman, et pour Freud avant elle,  l’enfant commence à penser vers l’âge de deux ou trois ans, alors que des études scientifiques récentes montrent que le bébé a acquis le sens du nombre très précocement. Au cours de la première année les bébés différencient des petites collections de un à trois éléments en fonction des contextes. « Les nombres un, 2,3 sont des qualités que notre cerveau perçoit sans effort et sans comptage » (Dehaene en 1996 »). On peut lire par exemple les études de Xu et Spelke en 2000 et bien d’autres.

Je cite G. Wahl lors d’une conférence au Grand Palais, intitulée « Nos enfants sont-ils tous des génies ? » :

« La psychanalyse est à la psychologie ce que l’astrologie est à l’astronomie » !

Au regard de ce qui précède, il est un peu étonnant de lire dans le site d’une association pour enfants précoces que :

« Ainsi un QI élevé peut être obtenu par une personne qui surinvestit la sphère intellectuelle ».

On sent la forte imprégnation psychanalytique dans les propos.

Extrait de cette citation :

  « Haut potentiel : quand les troubles s’en mêlent ».

http://www.leseditionsdunet.com/sciences-humaines/4149-les-surdoues-atteints-de-haut-potentiel-nadine-kirchgessner-9782312043296.html

Quelques articles pour approfondir le sujet :

La psychanalyse et les surdoués

Les surdoués et la psychanalyse

Inné-psys

A REECOUTER

Les psychothérapies sont-elles évaluables de F Ramus

 

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L’opportunisme

Dans cet article, L’école française est en retard   de Sud Ouest du 17.04.2018, on peut y lire enfin un accord avec ce que je dis et écris depuis plusieurs années à propos des sauts de classe. Mais en définitive, on revient 15 ans en arrière, plus exactement au rapport Delaubier (2002). Il semblerait qu’au colloque du 10 avril 2018, on se soit enfin aperçu qu’il s’agit avant tout d’un problème de pédagogie concernant les enfants surdoués.

Mais cet article ne mentionne pas du tout ce mouvement de dérive qui s’est passé depuis l’arrivée de « la zébritude » justement , vers ces années 2002-2003. Cela correspond, comme par hasard, au début de la pathologisation du haut potentiel. Non au contraire, le ou la journaliste (sans doute pas au courant), interroge Jeanne Siaud-Facchin qui poursuit son chemin sans problème avec l’idée d’une « hypersensibilité » chez les surdoués, qu’elle nomme « des zèbres ». Idée non scientifique et non encore démontrée. Corrélation n’est pas causalité comme dirait Gérald Bronner.  (les fake-news)

  • Jeanne Siaud-Facchin est controversée à propos de sa participation aussi au Festival Ecole de la vie , qui promeut une école alternative et la mouvance « indigo » . oO.
  • Non contents d’avoir pathologisé le haut potentiel depuis une quinzaine d’années, on fait mine de découvrir qu’il s’agit en fait essentiellement de problèmes de pédagogie non adaptée. oO.

Plusieurs analyses étonnantes sont décrites dans l’article comme :

« Malgré une récente prise de conscience, la France peine encore à accompagner ces élèves « hors norme ». »

ou encore, on peut y lire par exemple :

« faire sauter une classe à ces élèves. Mais cette solution est moins prisée des parents » .

FAUX

Si cela n’était pas si grave et si faux, on pourrait en rire. Car les parents doivent se livrer à un véritable parcours du combattant pour que leurs enfants surdoués puissent sauter une classe (une seule). Quand il s’agit de deux classes, là, c’est presque mission impossible. Tous les arguments les plus farfelus sont avancés. Cela va du « il n’est pas assez mûr » au « il est trop affectueux »,  (je connais des cas récents). Les parents doivent dans certaines académies se rendre à la MDPH pour cela. Évidement, ils abandonnent parfois et on peut les comprendre. Les référents EIP sont des enseignants ASH (pour les handicapés) le plus souvent. Tout cela étant une conséquence de cette pathologisation effrénée du haut potentiel depuis une quinzaine d’années. Ajouté à cela la baisse de niveau en lecture des élèves en général, c’est un désastre.

Je dénonçais cela dans mon livre préfacé par J C Terrassier, créateur de l’ANPEIP  qui dès les années 1970 a alerté les pouvoirs publics et non pas en l’an 2000. Les surdoués atteints de haut potentiel, l’intelligence malmenée en 2016. Déjà.

et non « La réflexion sur un enseignement adapté à ces élèves ne date que du début des années 2000 dans l’Hexagone, selon S Tordjman »

En 1971 était créée l’ANPEIP. Déjà.

Il est curieux que ces personnes n’aient jamais lu ce témoignage sur mon site (alors que mon site est très « épluché » ), curieux qu’ils n’aient pas mis la main sur ce travail, réalisé à Vienne. En 1993. Déjà.

J’ai étudié cela (ainsi qu’un travail d’études pédagogiques réalisé en Allemagne ) lors de mes études en en Sciences de l’Education à Paris VIII :

« C’est probablement en 1993, que j’ai participé à un colloque à Vienne sur les enfants doués et surdoués. »

« Günter Schmid, pédagogue autrichien.

Rémi Hess , professeur en Sciences de l’Education à Paris VIII, m’a communiqué une conversation rédigée et commentée avec Günter Schmid, qui a initialisé un projet éducatif en Autriche pour les enfants surdoués.

Voici quelques extraits :

« Une histoire de vie pédagogique , recueillie et commentée par Rémi Hess.

Cette histoire de vie d’un proviseur, fondateur et animateur du lycée public expérimental viennois Karl Popper, ouvert à destination des enfants doués, pour les aider, par une pédagogie adaptée, à se développer, non seulement au niveau de leurs apprentissages intellectuels, mais aussi sur le plan de la construction de leur personne, est une réflexion sur l’itinéraire d’un innovateur… »

On peut lire l’ensemble des extraits sur

Témoignages

Certains acteurs du monde de la douance commencent à se réveiller, mais ils voudraient s’attribuer le monopole de la trouvaille : la pédagogie. Alors que je sais que tous mes articles sont très lus, mes travaux aussi.  Le PDF concernant le CP anticipé de mon étude de 2015 doit bien circuler, puisque je me réjouis de reconnaître une multitude de mes écrits en filigrane dans beaucoup d’articles et commentaires .

Etude haut potentiel 2015

Cela n’intéressait pas grand monde le CP anticipé pour les surdoués, en 2015. Cette solution du CP anticipé, j’en ai moi-même bénéficié à mes 5 ans et évidemment, c’est ce qu’il faut faire, la plupart du temps.

Il est curieux quand même que certains acteurs qui ont apporté eux-mêmes la dérive reprennent la main en s’annonçant comme des sauveurs des surdoués.

Formidable tour de passe-passe.

Dans l’article du Point, Enfants surdoués : l’école française veut éviter le bonnet d’âne   ils ont même employé le terme de « zèbres » : un comble :

« Qualifiés d’intellectuellement précoces, de surdoués ou encore de « zèbres »,

 

Contrairement à ce qui est écrit dans ces deux articles, tout était connu depuis très longtemps, et pas depuis les années 2000.

 

Conclusion

Il faut toujours approfondir les articles comme cet article L’école française est en retard  et ce qui est annoncé.

D’autres articles et blogs ont compris depuis longtemps comme « Enfant précoces info »:

Non le surdoué n’est pas un malade

https://www.enfantsprecoces.info/enfants-surdoues-lecole-francaise-veut-rattraper-son-retard/

Et tout cela semble être un beau discours car une directive du gouvernement vient de tomber m’a-t-on dit, et j’en ai eu la confirmation sur un commentaire d’un ou d’une enseignante dans une discussion sur l’article du Point.  C’est ce que l’on peut observer sur le terrain. Les sauts de classe sont énormément freinés, dans le monde réel.

 

 

Quelques articles pour approfondir le sujet :

http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/la-pseudoscience-des-surdoues/#comment-5356

La fabrique des imposteurs

Conférence de Lausanne

Décryptage d’une vidéo de J Siaud-Facchin (mars 2016)

A REECOUTER

Encore des zèbres?

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Les écoles pour surdoués ?

Pour clore la semaine, qui a été un concentré de plusieurs « bullshits », je vais écrire cet article concernant les écoles dites « spécialisées pour surdoués », en prenant en compte mon expérience personnelle et mon expérience de stage d’études en L3 de psychologie. J’avais aussi réalisé un travail de recherche en cours de psychologie sociale, qui consistait à étudier l’impact du groupe restreint, c’est à dire étudier quelles sont les conséquences de concentrer les enfants surdoués et les laisser entre eux.

Je voudrais mettre en garde les parents qui recherchent des écoles pour leurs enfants, après avoir lu différents commentaires sur les réseaux sociaux qui disaient tous sensiblement la même chose :  quel dommage que nous n’ayons pas assez d’argent pour que nos enfants puissent aller dans une école pour surdoués. Ils avaient vu le prix de l’école spécialisée pour surdoués présentée dans l’émission Infra rouge.

Ces parents ayant quelques problèmes ave l’Education Nationale pensent qu’en trouvant une autre école dite « spécialisée pour surdoués » seront sauvés. Je ne leur jette pas la pierre puisque j’y pensais aussi lorsque mes enfants étaient très jeunes. Mais j’ai trouvé la solution des sauts de classe beaucoup plus pertinente et efficace, en interrogeant une multitude de parents qui avaient des enfants plus âgés que les miens.

cf    Tribulations

Certains commentaires sur les réseaux sociaux montraient également que des parents croient que le niveau sera enfin élevé pour leurs enfants à haut potentiel dans ces écoles pour surdoués . Or c’est tout le contraire, excepté quelques établissements comme le lycée Michelet à Nice. Je le sais bien, puisque j’ai fait un stage dans une de ces écoles, et je peux affirmer que le niveau y était hyper bas. C’est aussi ce que semble dire la directrice de l’école Gusdorf : son école ne recherche nullement la performance.

Le courage de grandir de M Drucker

Comparer des notes sans connaître les niveaux des écoles ou des classes n’est pas pertinent. Cette école de mon stage durant mes études de psychologie concentrait des enfants « à problèmes », et les diagnostics n’avaient pas été faits, comme des dyslexies très sévères, ou le diagnostic d’asperger, parce que tous les problèmes étaient imputés au haut potentiel. C’est la conséquence de toutes ces fausses croyances, qui ont encore eu un écho médiatique surdimensionné cette semaine.

En conclusion, ces écoles devraient être vraiment le tout dernier recours.

Quelques articles pour approfondir le sujet :

ALERTE PATHOLOGISATION

Le courage de grandir de M Drucker

Des écoles différentes, oui mais…

Total Bullshit ! de S Dieguez

Interview planetedouance

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Total Bullshit ! de S Dieguez

Je pensais que si on était intègre, rigoureux, pur, scientifique, la vérité finissait toujours par triompher. Mais je suis de plus en plus pessimiste. Dans le monde de la douance, on observe plutôt le contraire pour le moment. Un livre de Sebastian Dieguez décrit le fléau qui gangrène beaucoup de domaines, et surtout le sujet du haut potentiel qui nous intéresse dans ce site. Cet extrait de la page 193 décrit très exactement ce qu’il se passe.

Présentation de l’éditeur

Aux sources de la post-vérité

Pour combattre la démultiplication contemporaine de fausses vérités, il faut absolument comprendre les origines du fléau. Lʹindifférence à lʹégard de la vérité est distincte du mensonge. Telle est lʹanalyse dʹun chercheur en neuroscience de lʹUniversité de Fribourg. Sebastian Dieguez nous parle du Total Bullshit ! Avec Sébastian Dieguez, rédacteur pour le petit satirique romand Vigousse et chercheur en neurosciences à lʹUniversité de Fribourg.

Interview de l’auteur :

https://www.rts.ch/play/radio/medialogues/audio/aux-sources-de-la-post-verite?id=9435405&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed0446cdf8da

 

 

 

La légende douée de S Dieguez

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ALERTE PATHOLOGISATION

 

 

Où sont Franck Ramus et Nicolas Gauvrit ?

Etrange, des chercheurs français comme Nicolas Gauvrit et Franck Ramus , qui est au conseil scientifique de Education Nationale, n’ont pas été conviés à un colloque international qui va se dérouler en France le 10 avril prochain. Nicolas Gauvrit a recherché dans son livre Les surdoués ordinaires toutes les données internationales sur le haut potentiel. Il participe à des recherches sur le sujet dans la cohorte EDEN. Franck Ramus également.

« Ce colloque a pour principal objectif d’examiner comment les ressources de l’Éducation nationale et des dispositifs de soin peuvent être utilisés et s’articuler, en lien avec les données de la Recherche, dans l’intérêt des enfants à haut potentiel,  »

dispositifs de soin : la pathologisation est évidente. Sophie Cote avait créé l’AFEP pour mettre l’accent sur la pédagogie de ces enfants. J C Terrassier a aussi alerté dans la préface de mon livre sur les risques de dérives.

Poursuivons la lecture

« Malgré les scores élevés que ces jeunes obtiennent aux tests psychométriques, ils peuvent se trouver en difficulté scolaire pouvant mener à une situation d’échec, de décrochage scolaire voire de déscolarisation, et/ou être porteurs de troubles spécifiques de l’apprentissage associés. »

  • Est-ce que quelqu’un parmi les intervenants va donner enfin les vrais chiffres scientifiques d’échec scolaire chez les surdoués, et les vraies raisons de cet échec (recul du CP anticipé, problèmes DYS non détectés et/ou minimisés, harcèlement scolaire)
  • Est-ce que quelqu’un parmi les intervenants va relever le problème épineux des sauts de classe qui sont souvent bannis par les enseignants, par peur et facilité, méconnaissance du développement ordinaire et harmonieux de l’enfant précoce.  cf  une histoire exemplaire

Pour lire l’article cliquer sur

https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_1665284/enfants-a-haut-potentiel-colloque-en-sorbonne-le-10-avril-2018.

Pour ceux qui ne croyaient pas, on y est, dans la pathologisation du haut potentiel, créée par des personnes cliniciennes non scientifiques.

Quelques articles pour approfondir le sujet :

Une histoire exemplaire

La pseudoscience des surdoués

ANPEIP 1995

Piques et polémiques

Précocité = handicap pour l’EN

Enfants précoces info

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Ajout

 

Ajout à mon article sur le documentaire de Marie Drucker qui a bénéficié vraiment une ENORME publicité, ce que n’ont pas les surdoués ordinaires. Il vaut mieux être bien né pour avoir « un plus » quand on est précoce, voire très précoce. Et je ne parle pas de ceux qui sont nés dans les milieux défavorisés. Les surdoués lambda qui vont très bien, surtout ceux que l’EN n’a pas freiné dans les petites classes, n’ont pas souvent la parole dans les médias, jamais d’ailleurs. Il faut être juste aussi, parfois, ce sont les parents qui freinent, alors que les enseignants ont alerté. Mais cela est une autre histoire.

Ce qui m’interpelle c’est que ces enfants ne se donnent pas le droit d’être eux-mêmes : surtout ne pas dire que l’on est surdoué. J’avais  observé cela aussi lors d’un stage de L3 en psychologie dans une école de ce genre. La ségrégation dans une école spécialisée est parfois difficile à vivre et à raconter aux autres.

Et je répèterai ce que dit Héloïse très pertinemment :

« Grandir cela coute dans beaucoup de cas »

Il faudrait surtout dire que c’est plus facile d’avoir un HQI qu’une déficience intellectuelle ou un autisme sévère.

Pour visionner l’interview, cliquer sur :

https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/invitees-marie-drucker-trois-jeunes-enfants-precoces-presentent-courage-de-grandir.html

 

Ces jeunes filles ne veulent pas employer le terme de surdoué. Il ne me semble pas opportun de nier la précocité et la douance ; ne pas nommer, c’est un piège que j’ai analysé dans mon deuxième livre « Les surdoués atteints de haut potentiel, l’intelligence malmenée ».

Marie Drucker dit que souvent les signes sont contraires. Que veut dire ce « souvent » ?

L’histoire du nounours a été évoquée. Je rassure les parents, ce n’est pas du tout représentatif du haut potentiel. Si je peux raconter une anecdote personnelle, mon fils aîné voulait prendre une chambre d’étudiant à 11 ans. Mais ne généralisons pas.  🙂

Dans certains cas, le haut potentiel n’est pas la cause du mal être. Il est très dommage, voire dommageable de ne pas approfondir. C’était le sens de l’article La légende noire des surdoués

La pseudo science des surdoués

Quelques articles pour approfondir le sujet :

Tribune Allo docteurs Franck Ramus /Nicolas Gauvrit 2016

L’hypersensibilité supposée des surdoués

https://planetesurdoues.fr/index.php/2017/07/24/une-histoire-exemplaire/

Bleuenn

Qui sont les enfants à haut potentiel ? de Nicolas Gauvrit

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Le courage de grandir de M Drucker

« On estime à plus de 500 000 le nombre d’enfants surdoués en France. Des enfants qui rencontrent des difficultés à s’adapter au système scolaire classique et à « vivre comme les autres ».

C’est à Paris, à l’école Georges Gusdorf, que se raconte l’histoire de quelques-uns d’entre eux, âgés de 8 à 16 ans. Une école spécialisée qui leur permet de renouer avec eux-mêmes et de trouver le courage de grandir.

Quand Alice arrive à l’école Georges Gusdorf, elle a 11 ans.

Elle débarque en cours d’année alors qu’elle poursuit une 6ème avec beaucoup de difficultés et d’ennuis relationnels dans une école privée. Ses parents ont essayé tous les systèmes possibles mais, alors qu’Alice est une petite fille extrêmement intelligente et vive, elle se sent mal partout, incomprise. Quelle voie va-t-elle pouvoir trouver cette année dans cet établissement qui propose un enseignement différent ?

Héloïse a 15 ans. Elle a toujours été dans les meilleurs de sa classe. Elle est très brillante. Mais elle a toujours dû faire énormément d’efforts pour s’adapter au « système ». Un système qui, selon elle, était trop normatif et ne lui permettait pas d’être elle-même, d’exprimer sa personnalité et ses idées. Un système dans lequel elle se sentait stigmatisée en permanence. Jusqu’au jour où elle a fait une dépression, « je ne pouvais plus fonctionner », nous dira-t-elle. Dans une école adaptée aux besoins individuels de chaque élève, elle a trouvé un univers où elle peut se permettre « d’exister » tout en conservant son exigence de réussite et sa singularité.

Octave a 12 ans quand il débute sa seconde. Il a beaucoup de facilités, il est très intelligent mais, pour la première fois, il est confronté à la difficulté et l’exigence du travail. Lui qui a déjà sauté deux classes sans difficulté, qui est populaire et a beaucoup d’amis va devoir se mettre au travail et accorder sa grande maturité intellectuelle à sa maturité affective.

Ellie a 12 ans, elle est en 5ème. Comme Léo, son frère de 8 ans, elle est extrêmement sensible et émotive et se sent très différente des autres. Tous les deux ont déjà vécu des situations douloureuses d’exclusion, de mise à l’écart. Elle a parfaitement conscience de ce qu’il lui reste à dépasser pour devenir une jeune fille épanouie. Et elle se donne les moyens de son ambition. A la maison, ils emmènent leurs parents dans des discussions de très haut niveau ! Une fratrie très attachante. »

pour visionner le replay cliquer sur    https://www.france.tv/france-2/infrarouge/453555-infrarouge-le-courage-de-grandir.html

« Présentation

Avant-première en présence de la réalisatrice, Marie Drucker.
On estime à plus de 500 000 le nombre d’enfants surdoués en France. Des enfants qui, dans leur grande majorité, rencontrent des difficultés voire une incapacité totale à s’adapter au système scolaire classique et à « vivre comme les autres ». C’est à Paris, à l’école Georges Gusdorf que se raconte l’histoire de quelques uns d’entre eux, âgés de 8 à 16 ans. Une école spécialisée qui leur permet de renouer avec eux-mêmes et de trouver le courage de grandir. »

 

« dans leur grande majorité » ?  J’ai lu également sur une autre présentation « Qui sont ces enfants – entre 2 et 5 % des enfants scolarisés en France dont 1/3 en échec scolaire total en fin de 3ème -, pourtant sains et valides, dont la vie est faite, si tôt, d’une grande souffrance ?  »

D’où viennent ces chiffres erronés ?

Ennui, ennui mortel tout au long du documentaire décevant et donc désinformatif dans les chiffres d’Infra rouge. Sans doute, parce l’ennui transpirait dans la morosité ambiante de cette école . C’était peut-être voulu, après tout. Normalement la douance entraîne chez les enfants un enthousiasme débordant et une joie de vivre exceptionnelle. Il ne faut pas briser ces élans. Enfin, cela était vrai pour les miens et d’après mon expérience avec d’autres enfants, ne généralisons pas. Mais pour Marie Drucker, cela ne dérange pas la généralisation, car elle est allée filmer dans un seul endroit, endroit qui rassemble des enfants surdoués meurtris et a généralisé. Alors, pourquoi devrais-je m’en priver ? Parce que ce site est quelque peu scientifique, voyez-vous. Même s’il ne faut pas bien sûr oublier les enfants qui vont mal, ne montrer que des enfants qui vont mal est angoissant pour les parents. Le biais du reportage était énorme, sans parler du biais social.

Quel ennui mortel ce documentaire… On a bien senti l’ennui des enfants. J’ai eu du mal à regarder jusqu’au bout et je préfère ne pas trop commenter. Trop de clichés. Même si certains enfants étaient très émouvants, on sentait qu’ils répétaient ce qu’on leur avait dit à propos de la douance. J’ai eu l’impression que le haut potentiel était très mal compris tout au long du documentaire. La directrice de cette école visiblement ne sait pas ce que c’est que la mémoire de travail. (à 9 minutes) ni comment fonctionne la mémoire, l’apprentissage et l’apprentissage des méthodes de travail scolaire. C’était un moment gênant. Gênant aussi pour une école payante qui se dit spécialisée en haut potentiel. Gênant de faire une publicité aussi importante à ce genre d’école. Gênant de ne pas diagnostiquer quelques asperger. L’école ne semble pas dispenser de cours de maths, de physique chimie, de Sciences. Y a -t-il un laboratoire par exemple, car les enfants surdoués aiment faire des expériences ?

Mais j’attendais le débat (à 1 H ). En guise de débat, nous avons eu une kyrielle de généralités superficielles. Sauf à un moment, Marie Drucker objecte au représentant de L’Education Nationale que tous les enseignants ne sont pas bienveillants avec les surdoués. Evidence.

Le sujet n’était pas approfondi.

Parce que quand même, il aurait fallu aborder la question de la pathologisation du haut potentiel et des dérives actuelles.

  • Quand hier, une maman me raconte que l’inspectrice ASH (enseignant spécialisé dans la scolarisation des handicapés) a été conviée pour une réunion pédagogique pour statuer sur un saut de classe pour son fils.
  • Quand une autre personne me raconte que le saut de classe ne pourra se faire car son fils est trop « affectueux » oui oui je vous assure. D’habitude, on les empêche de sauter de classe pour une autre raison comme  pas assez sociable
  •  Quand le représentant de L’EN , J Marc Huart, délégué général de l’enseignement scolaire, conseille beaucoup l’approfondissement. Mais, cela induit un ennui mortel. Le saut de classe a été très (trop) rapidement évoqué. Le père d’Alice (11 ans THQI) dit qu’il a tout essayé par exemple, sauf le saut de classe. Etonnant.
  • J Marc Huart veut mettre en place une formation sur la précocité. Espérons qu’il sache identifier les experts en la matière.

Je me demande pourquoi Marie Drucker n’a pas pris le temps de lire mon deuxième livre, et le premier  Des femmes surdouées, car elle dit s’intéresser à ce sujet, à titre personnel.

 

La politique du nivellement par le bas que l’on observe depuis déjà de nombreuses années a des conséquences. Des enfants ne savent pas bien lire en 6 ème  (plus de 20 % ). Alors évidemment, un enfant précoce qui aime lire est traité d’intello. Ajouter à cela, l’extrême difficulté pour certains enfants précoces de sauter ne serait-ce qu’une seule classe, la problématique des surdoués est augmentée quasi automatiquement.

Mais si on anticipait tous les problèmes ?

Apparemment, cela ne vient à l’idée de personne.

Quelques articles pour approfondir le sujet :

Précocité = handicap pour l’EN

Piques et polémiques

La légende noire des surdoués

http://www.telerama.fr/television/marie-drucker-retourne-a-lecole,n5456792.php

Responsables mais pas coupables ?

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Le courage de dire non

Ce soir un reportage sera consacré à des enfants surdoués, intitulé :

Le courage de grandir

Cette publication omet de dire que ces enfants surdoués ont été filmés dans une école pour surdoués, c’est à dire une école qui rassemble des enfants détruits par le système scolaire et/ou ayant d’autres problématiques. Dans la présentation, on voit un enfant de 12 ans qui a son doudou en classe. Cela n’est pas du tout représentatif de tous les enfants surdoués.

Je m’attends au pire, ayant observé la présentation, mais au moins, il est écrit DES enfants à haut potentiel :

« Dans un documentaire diffusé sur France 2, « le courage de grandir », Marie Drucker rencontre des enfants à haut potentiel, qui « n’entrent pas dans le moule » de l’éducation nationale. Loin de tout sensationnalisme, la journaliste s’interroge plus largement sur ce que grandir veut dire.  »

https://www.franceinter.fr/emissions/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-03-avril-2018

Dans cet autre article, on comprend que des enfants ont eu des dépressions, et ne sont donc pas représentatifs de tous les surdoués. Ces dépressions sont souvent dues au fait que dans le système scolaire, on les empêche d’avancer à leur rythme. L’enfant surdoué s’ennuie tellement qu’il déprime.

« Héloïse, qui s’est teint les cheveux en gris, après une dépression. »

https://www.20minutes.fr/television/2242367-20180403-courage-grandir-france-2-voulais-faire-parler-adultes-explique-marie-drucker

Dans la présentation, il y a aussi cette petite phrase anodine :

« Ces enfants semblent être issus de milieux plutôt favorisés. Quand on se renseigne sur cette école parisienne, on découvre que les frais de scolarité sont de 8.000 euros par an. »

On notera le ton badin pour désigner les « milieux plutôt favorisés »

Dans un autre article Marie Drucker confie qu’elle a exploré son passé. Il est assez évident que son oncle Michel Drucker avait quelques facilités, et qu’il a peut-être eu soit une dyslexie sévère, soit d’autres problèmes pour exécrer à ce point l’école. On sait que les dyslexiques réussissent très bien dans les milieux du cinéma et de la télévision (cf  Spielberg). Malheureusement, comprendre la précocité ne se fait pas uniquement dans les écoles dites « spécialisées ». Comme il y a un aspect génétique dans le haut potentiel, la réalité de la douance est à questionner dans cette famille. Mais ce n’est pas pour cela que la journaliste est objective. Surtout quand c’est Jeanne Siaud-Facchin qui est invitée à débattre.

« J’ai eu envie de comprendre ce qui se cachait derrière la notion de précocité.  »

http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/marie-drucker-je-vis-une-experience-incroyable-et-tres-formatrice-avec-netflix-_47cf4766-3265-11e8-8000-7151f2bfece0/

« Le courage de grandir », un documentaire inédit suivi d’un débat, présenté par Marie Drucker, en présence notamment de Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne, dans Infrarouge, mardi 3 avril à 22h45 sur France 2. »

Après la journée de l’autisme et les différents reportages qui ont agité le monde de l’autisme, on observe de nouveau des journalistes qui ne font pas attention à la généralisation de leurs propos. Journaliste qui n’a pas interrogé sur une année tous les acteurs du sujet. Le travail de fond était possible.

 

« Marie Drucker : J’entendais beaucoup parler d’enfants « surdoués » ou précoces » autour de moi. « Ah, untel est surdoué, ah tiens, ma fille aussi ! » J’ai donc voulu m’amuser et creuser la question pour comprendre pourquoi c’était devenu un phénomène de mode. Moi-même j’avais cette vision un peu caricaturale et stigmatisante d’un enfant de 12 ans qui porte un noeud papillon et qui est déjà en classe de Terminale. Mais la réalité est bien sûr beaucoup plus complexe que cela. J’ai trouvé dommage qu’on s’arrête là et du coup j’ai voulu aller plus loin. Je pense aussi que ce sujet m’a touchée, parce que je ne garde pas un très bon souvenir de l’école.  »

http://www.terrafemina.com/article/-le-courage-de-grandir-marie-drucker-a-la-rencontre-des-enfants-precoces_a341079/1

Mais attendons l’émission pour en discuter.

Quelques articles pour approfondir le sujet :

La légende noire des surdoués

http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/la-pseudoscience-des-surdoues/

Qui sont les enfants à haut potentiel ? de Nicolas Gauvrit

La surnormalité (suite)

Piques et polémiques

Décryptage d’une vidéo de J Siaud-Facchin (mars 2016)

https://www.franceculture.fr/emissions/la-vie-numerique/pourquoi-la-verite-nous-importe-si-peu

http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/marie-drucker-investit-les-documentaires_f7e00280-a8e5-11e7-9a5e-681bf0e8f5de/

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Ratisser large

La semaine  de la journée de l’autisme du 2 avril qui démarre entraîne de nombreux reportages et de nombreux conflits très violents au sein de la communauté des acteurs et des associations consacrées à l’autisme. Hugo Horiot a écrit un livre « Autisme : j’accuse » pour dénoncer le sort réservé en France aux personnes autistes. Mais, dans cette vidéo, j’entends que Hugo Horiot  ratisse très très large (à 2 minutes) :

je cite :  » on peut parler des neurodivergences, et là on va  très large  on peut parler des dyslexiques, des dyspraxiques, de la surdouance »

pour visionner l’interview, cliquer sur

l’autisme n’est pas une maladie

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/l-autisme-n-est-pas-une-maladie_2681990.html

Tout cela sans que les deux journalistes ne lèvent un sourcil. Je suis très d’accord sur le fait qu’il faut faire surtout de la pédagogie différenciée pour les enfants autistes, et faire cesser d’urgence l’influence néfaste de la psychanalyse et de la médicalisation. Mais, ratisser aussi large, considérer que l’intelligence ( la surdouance), est un trouble du développement, il y a un pas à ne pas franchir. Les enfants surdoués qui ont des difficultés sont souvent ceux qui sont dyslexiques, et/ou dyspraxiques, et le fait d’avoir un HQI les aide dans ces difficultés, si on compare avec un QI moyen, voire très faible.

Ces problèmes ne peuvent être comparés avec les TSA (troubles du spectre autistique), problématiques qui peuvent énormément varier d’une personne à une autre. Et même si les deux peuvent être associés, comme dans le cas de Hugo Horiot, qui est un autiste asperger avec un Haut QI. Contrairement à ce qui est écrit sur la page de « allo docteur », il existe des personnes autistes déficientes intellectuellement, malheureusement. Et même tous les autistes, même asperger, ne peuvent être embauchés dans la Silicon valley.

Mais c’est peut-être un poisson d’avril car il est écrit ceci :

« Magazine de la Santé dont il était l’invité le 2 avril 2018 pour la sortie de son livre intitulé « Autisme : j’accuse ! » (Ed. L’Iconoclaste). Hugo Horiot était l’invité du Magazine de la santé ce lundi 2 avril 2018. »

L’incohérence gagne du terrain, et l’intelligence est malmenée. On retrouve les mêmes généralisations, et ce sont les minorités agissantes qui se font entendre dans les médias. La pathologisation de la douance est en marche. Il faut stopper rapidement ce non-sens.

  • d’un côté : des associations d’enfants surdoués qui œuvrent depuis une quinzaine d’années pour que les surdoués soient dans la case « handicapés », qu’il faut réadapter, alors qu’en fait , ce sont des surdoués avec des troubles associés, qui sont de ce fait sous-estimés et sous-diagnostiqués, et donc, non aidés.

  • de l’autre : des personnes comme Hugo Horiot, qui fait mine de ne pas considérer le handicap de certains enfants autistes. Hugo Horiot fait bouger les mentalités, certes, et c’est ce qu’il faut faire, pour contrer le lobby délétère de la psychanalyse dans le domaine de l’autisme, comme le font Josef Schovanec et Sophie Robert, avec le Mur. Mais attention aux nuances, et à ne pas placer la douance dans la case « trouble de développement », comme le font certaines personnes qui se disent spécialistes du haut potentiel. Des personnes comme Laurent Savard s’inquiètent de cette généralisation autisme asperger, car elles ont un enfant très handicapé, non verbal et qui demande des aides au quotidien.

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Quelques articles pour approfondir le sujet :

http://www.lejdd.fr/politique/la-france-a-40-ans-de-retard-la-lettre-a-emmanuel-et-brigitte-macron-de-la-presidente-de-sos-autisme-3613712

https://theconversation.com/a-la-recherche-des-genes-de-lautisme-90153

http://theconversation.com/science-contre-fake-news-la-bataille-est-engagee-90161

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Enfants surdoués, le nouvel économiste

Enfin un article du Nouvel Economiste paru hier, est intéressant et plein de bon sens. Il répète ce que j’écris dans ce blog depuis plusieurs années déjà et dans mes livres. Cet article insiste sur le fait que d’autres pays valorisent les talents et les hauts potentiels. Mais en France, on préfère actuellement diriger les enfants surdoués vers la MDPH (maison pour les personnes handicapées). C’est l’un des sujets de mon deuxième livre. En France, on préfère abîmer ces enfants en les empêchant d’avancer (de sauter une classe, ou d’aller en CP anticipé) et ensuite dire qu’ils sont « particuliers » ou qu’il faut les « rééduquer« . En France, certains courants  préfèrent aussi éviter d’identifier les problèmes DYS ou TSA (troubles du spectre autistique) et attribuer les difficultés au haut potentiel. Ou dire comme dans le dessin, vu il y a deux jours, que le surdoué est, je cite, « perdu dans sa tête ». Comme il est bien écrit et analysé dans cet article, un pays qui fait cela court à sa perte, non seulement dans une réalité économique, mais aussi psychologique. L’analyse concernant les enfants des milieux défavorisés est très pertinente. les enfants des milieux favorisés s’en sortent mieux en général. Cet article concerne les enfants, mais il devrait s’intéresser aussi aux adultes. Une personne surdouée m’a récemment raconté un entretien d’embauche, après des tests psychotechniques. Elle avait obtenu une très bonne note, la DRH indique qu’heureusement qu’elle n’a pas obtenu davantage, sinon, elle ne pouvait pas l’embaucher. Choquant évidemment, mais on pouvait s’y attendre, étant donné tout le ramdam négatif et pathologisant évoqué en France au sujet des surdoués. Je l’avais d’ailleurs déjà écrit dans mon premier livre des femmes surdouées :

p46 de « Des femmes surdouées » 2014… Les conséquences à plus long terme ne sont pas négligeables…imaginons le pire…tel recruteur qui aurait l’intuition qu’il a un surdoué en entretien ne l’embauchera pas, car il imaginera que cette personne n’apportera à son entreprise « que des problèmes » ! On comprend à cette seule idée qu’il faut raison garder et être mesuré dans tout ce que l’on écrit et dit au sujet de la douance. Car évidemment, des adultes surdoués performants et bien dans leurs baskets, il y en a beaucoup. Les témoignages du chapitre « des femmes en réussite » en sont une preuve. Le misérabilisme actuel qui fait passer la douance pour une malédiction est délétère. Alors que l’intelligence collective voudrait que l’on ne délaisse pas des talents si précieux pour la société.

Voici l’article :

Enfants surdoués, comment et pourquoi les détecter

Extrait

Ces changements sont l’aboutissement de nouvelles recherches. Elles montrent que les pays qui ne tirent pas le meilleur parti de leurs plus brillants élèves le payent chèrement. La recherche suggère également que le débat entre l’inné et l’acquis est une fausse dichotomie. L’intelligence est favorisée par l’hérédité, et c’est peut-être le meilleur indice pour prédire le succès. Mais c’est loin d’être la seule caractéristique qui compte pour être une future éminence.

Intelligence is highly heritable and perhaps the best predictor of success. But it is far from the only characteristic that matters for future eminence.

L’intelligence est hautement héritable et peut-être le meilleur prédicteur de réussite. Mais c’est loin d’être la seule caractéristique en jeu pour un futur succès (ou renom).

Voici l’article en anglais :

https://www.economist.com/news/international/21739144-new-research-suggests-new-ways-nurture-gifted-children-how-and-why-search-young

Quelques articles pour approfondir le sujet :

La légende noire des surdoués

Penser différemment, à manier avec précaution…

Surinterprétations


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On change un seul mot

Le leadership

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