La semaine de la journée de l’autisme du 2 avril qui démarre entraîne de nombreux reportages et de nombreux conflits très violents au sein de la communauté des acteurs et des associations consacrées à l’autisme. Hugo Horiot a écrit un livre « Autisme : j’accuse » pour dénoncer le sort réservé en France aux personnes autistes. Mais, dans cette vidéo, j’entends que Hugo Horiot ratisse très très large (à 2 minutes) :
je cite : » on peut parler des neurodivergences, et là on va très large on peut parler des dyslexiques, des dyspraxiques, de la surdouance »
pour visionner l’interview, cliquer sur
l’autisme n’est pas une maladie
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/l-autisme-n-est-pas-une-maladie_2681990.html
Tout cela sans que les deux journalistes ne lèvent un sourcil. Je suis très d’accord sur le fait qu’il faut faire surtout de la pédagogie différenciée pour les enfants autistes, et faire cesser d’urgence l’influence néfaste de la psychanalyse et de la médicalisation. Mais, ratisser aussi large, considérer que l’intelligence ( la surdouance), est un trouble du développement, il y a un pas à ne pas franchir. Les enfants surdoués qui ont des difficultés sont souvent ceux qui sont dyslexiques, et/ou dyspraxiques, et le fait d’avoir un HQI les aide dans ces difficultés, si on compare avec un QI moyen, voire très faible.
Ces problèmes ne peuvent être comparés avec les TSA (troubles du spectre autistique), problématiques qui peuvent énormément varier d’une personne à une autre. Et même si les deux peuvent être associés, comme dans le cas de Hugo Horiot, qui est un autiste asperger avec un Haut QI. Contrairement à ce qui est écrit sur la page de « allo docteur », il existe des personnes autistes déficientes intellectuellement, malheureusement. Et même tous les autistes, même asperger, ne peuvent être embauchés dans la Silicon valley.
Mais c’est peut-être un poisson d’avril car il est écrit ceci :
« Magazine de la Santé dont il était l’invité le 2 avril 2018 pour la sortie de son livre intitulé « Autisme : j’accuse ! » (Ed. L’Iconoclaste). Hugo Horiot était l’invité du Magazine de la santé ce lundi 2 avril 2018. »
L’incohérence gagne du terrain, et l’intelligence est malmenée. On retrouve les mêmes généralisations, et ce sont les minorités agissantes qui se font entendre dans les médias. La pathologisation de la douance est en marche. Il faut stopper rapidement ce non-sens.
- d’un côté : des associations d’enfants surdoués qui œuvrent depuis une quinzaine d’années pour que les surdoués soient dans la case « handicapés », qu’il faut réadapter, alors qu’en fait , ce sont des surdoués avec des troubles associés, qui sont de ce fait sous-estimés et sous-diagnostiqués, et donc, non aidés.
- de l’autre : des personnes comme Hugo Horiot, qui fait mine de ne pas considérer le handicap de certains enfants autistes. Hugo Horiot fait bouger les mentalités, certes, et c’est ce qu’il faut faire, pour contrer le lobby délétère de la psychanalyse dans le domaine de l’autisme, comme le font Josef Schovanec et Sophie Robert, avec le Mur. Mais attention aux nuances, et à ne pas placer la douance dans la case « trouble de développement », comme le font certaines personnes qui se disent spécialistes du haut potentiel. Des personnes comme Laurent Savard s’inquiètent de cette généralisation autisme asperger, car elles ont un enfant très handicapé, non verbal et qui demande des aides au quotidien.
.
Quelques articles pour approfondir le sujet :
https://theconversation.com/a-la-recherche-des-genes-de-lautisme-90153
http://theconversation.com/science-contre-fake-news-la-bataille-est-engagee-90161