Témoignages

Cette page contient des témoignages  d’enseignants et d’adultes à haut potentiel.

 

Ce très beau poème intitulé    » Prière de zèbre  »  m’a été envoyé ,  Merci à son auteur.  J’aime  la poésie , les poèmes ont cette qualité de dire les choses apparemment en douceur mais avec tant de force.

POESIE

Prière de zèbre,

 Ils aiment les primevères et les tulipes aussi,

Et de sortir préfèrent souvent rester au nid

Quand les autres s’éthèrent, eux, ils restent entre amis

Ils sont rares mais sincères et se sentent bien ainsi.

C’est d’ailleurs qu’ils espèrent, loin de tout loin du bruit,

De reprendre un peu d’air,  de rêver hors d’ici

Et du monde de faire qu’ils soient enfin compris

Ceux que l’on nomme hypers, phrènes à ce que l’on dit

Ne plus être toujours quelque part décalés

Obligés de contours en détours, s’adapter

Aux choses et tous les jours aux autres s’aligner,

Tous ces carcans d’autour, tant de chaînes à briser

Pour enfin sans retour, être soi, libéré

Des craintes et des vautours, des profs et des curés,

En un mot ceux  qui pour leur façon de penser

Font hurler « au secours, dehors les E.I.P. »

Un jour pourtant viendra, comme dit le poète,

On te reconnaîtra dans ce monde peut-être

Ou ailleurs, tu verras, tu y  pourras paraître

Et sans peur, persona, grata, enfin gamète

Sans te cacher paria, sans plus ton étiquette

Plus seul tu ne seras chez les analpha-bêtes !

L’arc-en-ciel sur toi te fera une fête

Et l’on couronnera le zèbre anachorète…

                                                                   Bernard Jardin

                                                                   19.04.13

Ce témoignage suivant est exemplaire. Je l’ai trouvé sur le net. Je m’en excuse par avance auprès de la maman qui l’a écrit. Mais ce témoignage est tellement juste et frappant .J’espère qu’elle ne m’en voudra pas. Que ce témoignage puisse faire comprendre aux enseignants ce que ressent profondément un enfant trop en avance.

Témoignage très explicite et exemplaire d’un garçon de 9 ans

« C’est comme si à la piscine tu mettais un bon nageur dans un groupe où les enfants ont peur de l’eau… au début, cela ne te gêne pas trop parce que tu penses qu’ils vont faire des progrès et puis, comme tu aimes l’eau, tu es content car tu peux aller dedans… Ensuite, le prof te force à mettre des flotteurs autour du ventre puis des brassards… et lorsque tu veux nager, tu n’as pas le droit d’aller où tu n’as pas pied… et quand tu veux faire du sous l’eau ou plonger et bien c’est interdit car tu es obligé de garder les flotteurs comme les autres… alors, tu ressors de l’eau, tu te mets sur un banc et tu attends que ce soit l’heure du vestiaire… »

 

Günter Schmid, pédagogue autrichien.

Rémi Hess , professeur en Sciences de l’Education à Paris VIII, m’a communiqué une conversation rédigée et commentée avec Günter Schmid, qui a initialisé un projet éducatif en Autriche pour les enfants surdoués.

Voici quelques extraits :

« Une histoire de vie pédagogique , recueillie et commentée par Rémi Hess.

Cette histoire de vie d’un proviseur, fondateur et animateur du lycée public expérimental viennois Karl Popper, ouvert à destination des enfants doués, pour les aider, par une pédagogie adaptée, à se développer, non seulement au niveau de leurs apprentissages intellectuels, mais aussi sur le plan de la construction de leur personne, est une réflexion sur l’itinéraire d’un innovateur.

Ce travail s’inscrit dans une recherche sur la pédagogie pour le développement des enfants doués, aidée par les Communautés européennes, dans le cadre d’un projet Comenius. Ce projet réunit depuis deux ans des pédagogues et chercheurs engagés dans une pratique de développement des dons dans différents établissements en Autriche, Allemagne, Slovaquie, Hollande, Pologne, France, Suisse…

La découverte de la pédagogie pour enfants doués.

Cest probablement en 1993, que j’ai participé à un colloque à Vienne sur les enfants doués et surdoués.

 Il y avait à ce temps-là deux établissements qui étaient déjà célèbres comme pionniers de la pédagogie pour enfants surdoués : la Jugenddorf Christophorus Schule à Braunschweig et la Dalton School à Manhattan (NY). La directrice de Braunschweig et le directeur de Dalton avaient été invités à Vienne, pour exposer leur système aux enseignants et chefs d’établissement qui s’intéressaient au problème. C’était juste la période où je développais mon établissement.

Dans les années de ma carrière précédente, celle d’enseignant, j’avais fait beaucoup d’efforts pour améliorer la situation des élèves qui avaient les capacités et voulaient travailler davantage que les autres. Le concours de langue avait été un dispositif pour faire progresser cette idée ; de même pour mes expériences pédagogiques à l’université, et les nombreux stages dans lesquelles je tentais d’améliorer l’efficacité des professeurs de langue, en leur suggérant de se faire assister par l’ordinateur ! J’ai toujours cru à l’excellence. C’était une sorte d’objectif pour moi et mes élèves.
Cette confrontation à deux systèmes produisant de l’excellence, ce qui était mon objectif, fut pour moi comme une révélation ! Pour moi, c’était une expérience formidable. Quand j’ai entendu ces conférences, je me suis dit : c’est dans cette direction que je veux aller ! C’est cela qu’il faudrait faire !

La création du lycée Karl Popper (Sir-Karl-Popper-Schule)

Que faire pour réaliser ces expériences dans mon établissement ? L’idée de cette conférence de 1993, c’était qu’il y avait un possible dans cette direction !

 Une situation politique favorable

En 1993, la situation politique à Vienne était idéale : la conjoncture politique était, en effet, exceptionellement favorable. Il y avait une coalition entre le parti socialiste et le parti conservateur. Normalement à Vienne, le parti socialiste a une majorité absolue. Il y avait alors un maire socialiste et un maire-adjoint de la « Volkspartei ». Ce vice-maire, Bernhard Görg, était un personnage hors norme. Avant d’être vice-maire, il avait été un des directeurs d’IBM à Vienne. Il avait une personnalité de grande dimension….

De l’idée à sa réalisation

Pourtant, il n’y avait alors que l’idée : pas de plan pédagogique, seulement une idée, un peu naïve ! Pour développer un peu cette idée, un groupe de travail s’est formé autour de B. Görg et K. Scholz. Ce groupe a tout fait pour donner un contenu à cette idée. Pour la développer, on rassemblait quelques spécialistes des questions d’éducation : deux professeurs de fac, un inspecteur du Conseil des écoles de Vienne.

Pour commencer, ce groupe invitait un représentant de chaque matière à produire un exemple de leçons ou une série de leçons exemplaires. Les représentants les plus connus des disciplines se succédèrent. C’est dans ce cadre que l’on m’a demandé de produire une leçon-type pour l’anglais. Ce que j’ai fait.

Ensuite, on annonçait la fondation de ce lycée pour l’année 1994. On invitait même dans la presse à des inscriptions. On pensait installer cette nouvelle expérience dans un établissement catholique de Vienne. Quand les inscriptions furent prises, contre toute attente, le projet fut mis au placard, sans expliquer pourquoi. L’idée a disparu d’un jour à l’autre…


L’autre principe, c’est que l’inscription dans ce lycée devait être gratuite. En effet, je voulais que tout le monde puisse y participer. Si un enfant est très doué, il doit avoir le droit que l’on s’occupe de lui, quelque soit la fortune de ses parents. J’ai formulé cette condition car, au départ, certains avaient proposé que ce lycée soit payant….

            La « Sir-Karl-Popper-Schule »

La Sir-Karl-Popper-Schule était conçue comme Oberstufe (les 4 dernières classes du lycée), pour des enfants à partir 14 ans. C’était un lycée expérimental. Une loi détermine le règlement du fonctionnement général des établissements scolaires. Le statut expérimental permet de proposer au Ministère des dérogations dont on a besoin pour faire l’expérimentation. Il faut présenter chaque année le cadre dans lequel on pense travailler. Ce système juridique dérogatoire fut très utile pour nous permettre de déroger aux principes généraux.

 La sélection des élèves

La demande d’inscription supposait que l’élève, candidat à l’entrée, accepte de passer des tests. Le but de ces tests n’est pas de déterminer ce que les élèves savent déjà, mais plutôt leur potentiel et leurs dons spécifiques. Chaque élève doit passer ces tests et obtenir des résultats qui prouvent qu’il a des dons spéciaux et une réelle motivation personnelle. On tente aussi de déterminer les méthodes de travail. L’enfant peut-il accepter le stress ? Donc, ces tests psychologiques ne s’occupent pas de ce que les enfants savent, mais plutôt de ce que les enfants sont capables de produire. On ne cherche pas la performance, mais plutôt le potentiel à développer. L’établissement veut donner les conditions de travail qui vont permettre à l’enfant de se développer.

Les premiers élèves se sont présentés. Peu de monde au départ s’intéressait à ce projet, car le lycée n’était pas encore assez connu. On ne pouvait pas vraiment préciser ce que l’on allait y faire. De plus, c’était quelque chose de totalement nouveau. Il fallait avoir du courage pour se lancer dans cette expérience. Il n’y eut que deux petites classes pour commencer l’expérience : nous avions seulement 40 élèves en deux classes. Une cinquantaine de candidats s’étaient présentés, mais nous n’en avons retenu que quarante. Nous n’avons pris que les candidats qui entraient dans notre projet, et pour lesquels on pouvait vraiment offrir quelque chose qui soit déterminant pour eux.

Comme critère d’acceptation, nous ne nous posions pas la question : « est-ce que nous voulons cet élève comme élève ? » mais plutôt : « est-ce que la Sir-Karl-Popper-Schule  est la meilleure solution pour cet élève ? ».

Selon notre philosophie, la Sir-Karl-Popper-Schule  n’est pas forcément la meilleure solution pour tous les bons élèves. Il y a des élèves qui peuvent travailler seuls et réussir. Des élèves qui font ce qu’on leur dit, et parce qu’ils font ce qu’on leur dit, réussissent, ont des bonnes notes, et sont donc contents et heureux… Ce type d’élève a besoin d’une institution qui le dirige ;  car, si on le laisse faire ce qu’il veut, ou si on le laisse responsable de son propre travail, il ne réussit plus. Ces élèves sont heureux dans leur vie à condition qu’on leur offre un cadre solide. Ce type d’élève (en allemand on parle de Hochleister) ne correspond pas au profil d’élève que l’on recherche à la Sir-Karl-Popper-Schule. Si un élève réussit là où il est, on ne le change pas.

Notre principe n’est pas de prendre 48 élèves en tout cas, mais d’accepter seulement les élèves pour lesquels on peut espérer que le système de la Sir-Karl-Popper-Schule apporte quelque chose de plus, et qu’on ne leur offre pas ailleurs.

Durant les trois premières années, nous avions donc des classes de moins de 24 étudiants ; dès la quatrième année, les classes furent remplies. En 2008, sur 137 candidats, 60 auraient pu être acceptés selon nos critères, mais en on a pris que 48.

   S’inspirer plus que copier

Quand nous avons commencé en 1998, c’était une expérimentation. On avait peu de temps pour développer un système complet. On savait que l’on ferait beaucoup de fautes, au départ. Nous avions appris beaucoup de choses des expériences de l’école de Braunschweig et de la Dalton School. Nous avions été visiter ces écoles. Nous sommes allés à 3 ou 4 pour observer leurs pratiques. Toutes les idées n’étaient pas à prendre. Nous avons dû faire le tri. Nous avons adapté plus que copié. Durant notre première expérience, nous nous sommes inspirés des modèles étrangers d’Allemagne et des E-U, mais nous avons aussi étudié le système hollandais de Nijmegen. Ce système était assez loin de nous, mais on voulait faire sa connaissance.

J’ai beaucoup voyagé, étudié les modèles autres. De jour en jour, on a découvert ce qui ne marchait pas. On a conçu de nouvelles idées. On a imaginé de nouvelles méthodes…

Le développement de la Sir-Popper-Schule était constant. On n’est jamais resté identique : on a changé tout le temps. Quand je serai en retraite, je souhaite que cette école continue à se développer. Il ne faut pas rester immobile. Que ce soit la personne de l’enseignant ou du chef d’établissement, si l’on arrête de se développer, on est mort. Quand un jeune arrive comme enseignant, je lui dis que s’il a le sentiment de penser qu’il est arrivé, il doit s’arrêter, car on n’est plus supportable, ni pour les élèves ou pour l’institution, quand on pense être parvenu. En 41 années d’enseignement en lycée, à l’université, comme chef d’établissement, je n’ai jamais arrêté de me développer. Chaque année, j’ai changé d’attitude, de méthode, de posture par rapport aux autres. Seule ma philosophie est restée la même. Je n’étais pas mécontent de ce que je faisais étant jeune, pourtant, j’ai fait évoluer mon rapport au travail. J’ai beaucoup appris, au fur et à mesure, et il y aurait encore beaucoup à apprendre. Il ne me reste plus le temps, pourtant ! Ce constat me donne l’impression d’un inachèvement.

Le développement des dons

Ce qu’on appelle, dans les pays germaniques, la Begabungsförderung est devenue une idéologie très populaire dans le monde éducatif, presque une mode : toutes les écoles en Autriche qui veulent donner une bonne image d’elles-mêmes disent qu’elles ont une politique de développement des dons. Cependant, dans beaucoup de ces écoles, la compréhension de ce concept est différente de chez nous. Chez eux, c’est une méthode, une technique. Chez nous, c’est davantage une posture : chaque enseignant est invité à s’appuyer sur une philosophie qui reconnaît la personne dans sa globalité…

…5. Principes d’une philosophie

Le but n’est pas de produire des performances, mais plutôt d’aider à réaliser le potentiel individuel qui se trouve en chaque élève.

Former des élites ?

La Sir-Karl-Popper-Schule  ne se définit pas comme une usine pour surdoués, pour former les élites politiques ou intellectuelles. Certes, on nous labellise comme école d’élite. Il convient donc de définir comment nous comprenons ce mot d’élite : à notre sens, si l’on accepte ce terme d’élite, il faut se placer au niveau de la compétence humaine. Nous recherchons l’excellence en matière d’humanité. J’ai trouvé une définition satisfaisante pour définir ce que nous faisons chez une de mes anciennes élèves, qui est devenue professeur d’université, puis la vice-doyenne de la faculté d’économie de Vienne. Elle a écrit un papier dans lequel j’ai trouvé cette formule :

 » Nous voulons atteindre trois objectifs :

Kritisches Mitdenken (penser ensemble de manière critique)

Konstruktives Querdenken (penser par soi-même transversalement de manière constructive)

Ethisches Vordenken (avancer dans une pensée éthique) « …

…  Gaby Weigand a aussi parlé de ce problème : faut-il séparer les enfants ayant des dons particuliers des autres enfants, ou, au contraire, les intégrer dans des classes mixtes ?[1] Le modèle d’intégration est philosophiquement le meilleur modèle. D’autre part, nous avons fait l’expérience qu’un modèle de séparation à quatorze ans nous a permis d’arriver plus rapidement à des résultats positifs.

D’ailleurs, ce serait une grave erreur de penser qu’un groupe d’élèves surdoués est homogène, mais si l’on mélange ce groupe avec un groupe d’enfants normaux, la difficulté est encore plus grande. Cela ne veut pas dire que c’est impossible de travailler avec un groupe très hétérogène, mais, mais pour développer quelque chose de nouveau, c’est plus facile de créer cette situation expérimentale, même si elle est un peu artificielle.


[1] G. Weigand, La passion pédagogique, Paris, Anthropos, 2007.

Participation à des rencontres scientifiques

Je puis aussi montrer que mon effort pour élargir mes relations dans plusieurs directions, s’est concrétisé, aussi, grâce à plusieurs congrès auxquels j’ai participés. J’en ai organisé deux moi-même : l’un en 2004. Ce fut un symposium à l’occasion du 10° anniversaire de la mort de Karl Popper. J’ai invité un groupe de philosophes, professeurs de fac à Vienne, Salzburg et Londres pour donner des conférences sur Karl Popper. La seconde partie du symposium était consacrée au thème du développement des dons. J’ai rédigé et publié tous les textes des conférences dans un petit livre : Wege zur Begabungsförderung, (Vienne 2005) J’avais réussi à inviter le « pape » de ce domaine : l’Américain Joseph Renzulli. Il est venu des Etats-Unis avec sa femme, Sally Reis, et ils nous ont vraiment inspirés. Ce fut un événement exceptionnel. J. Renzulli à Vienne, c’était formidable !

En 2005, j’ai fait une conférence à Bratislava sur la démocratisation de l’apprentissage (« The « democratisation » of the learning process as a key strategy in « gifted education » »), qui fut publié dans les Actes de cette rencontre[1].

En 2005, également, à Graz, et l’année suivante à Linz, je me suis engagé dans un autre groupe. J’ai respiré l’air d’un autre monde : j’ai participé à la conférence « The Quality of Leadership and Learning », qui était organisée par l’institution européenne des inspecteurs des lycées SICI (The Standing International Conference of Inspectorates). C’était une autre perspective. Dans le même registre, en 2007, à Lisbonne, je suis intervenu pour donner une conférence sur l’évaluation des professeurs dans l’école autrichienne (« Teacher Evaluation in Austria ») à des inspecteurs portugais. Ces pas de côté m’ont offert une autre perspective.

En 2006, au mois d’octobre, avec Armin Hackl, j’ai dirigé un stage de formation pour les proviseurs de lycée de l’Autriche entière sur l’avancement des dons, comme mission pour chaque école  (« Begabungsförderung für alle – als selbstverständliche Aufgabe jeder Schule »), qui a été organisé par le özbf à Salzburg.

Un discours prononcé à l’invitation d’Armin Hackl, quelques mois auparavant, dans son établissement à Würzburg, à l’occasion du cinquième anniversaire de son projet pour les surdoués au Deutschaus Gymnasium (« Es braucht Mut, gut zu sein – nicht Strukturen, sondern Haltungen machen den Unterschied  – Il faut du courage pour achever bien – ce ne sont pas les structures qui comptent, mais l’attitude pédagogique »), m’a valu une intervention demandée par le Ministère de l’éducation bavarois. Ils m’ont invité de faire une conférence sur l’avancement des dons (« Förderung von begabten Jugendlichen ») au cours d’un stage de formation à Roggenburg en 2007.

Au mois de novembre 2007, j’ai encore fait une intervention sur le rôle de l’enseignant dans l’avancement des dons (”Die Rolle des begabungsfördernden Lehrers”) à l’académie de formation, à Dillingen en Allemagne, au cours du congrès “Begabung entfalten – Hochbegabte in der Schule individuell fördern”, qui a été publié[2].


[1] Proceedings of the 4th International Conference « Developmental distinctiveness and Potential Realization of Gifted Children ».

[2] « Akademiebericht » no. 429.

En 2008, au mois d’octobre, nous avions le grand colloque pour le 10° anniversaire de de la Sir-Karl-Popper-Schule. Ce fut un événement de trois jours, une très grande fête qui donne lieu à une publication que j’ai coordonné (« Schulentwicklung und Personalisierung der Pädagogik im schulischen Alltag »). Le premier jour était la fête officielle avec une intervention d’Armin. Le second jour était consacré à la théorie. Il y avait, parmi d’autres présentations, une table-ronde, et une conférence par Viktor Müller-Oppliger de Bale.

En novembre 2008, il y a eu 700 participants à Salzburg pour le grand congrès de l’özbf sur le développement des dons. Il y avait 5 ateliers. Avec Viktor, j’étais responsable d’un des ateliers, et j’y ai contribué par deux interventions[1]. Ce fut un très grand événement. Je fus très satisfait de me trouver au milieu de 700 enseignants de différents pays concernés par ce sujet. C’était une expérience formidable d’avoir réuni autant de gens qui comptent dans ce domaine. Une seule nous manquait : Gabriele Weigand, qui était en Australie.

Un autre colloque mondial sera organisé en 2010. J’en serai l’un des organisateurs.


[1] G. Schmid, « Das begabungsfördernde Netzwerk » et « Von der Individualisierung zur Personalisierung », publiés sur le CD-ROM du congrès.

Reconnaître les différences

Si l’on est d’accord sur le fait que l’élève doit avoir le droit d’être respecté comme individu unique, on doit accepter que d’être du même âge ne signifie pas que l’on a besoin des mêmes aides, des mêmes exercices. Il faut rendre possible qu’un élève quitte son groupe dans une discipline, pour rejoindre un groupe plus avancé dans cette discipline, tout en restant dans les mêmes groupes pour les autres disciplines.

Ainsi, nous avons des enfants qui sont des génies mathématiques. Ils s’ennuient dans leur groupe. Ils dominent la matière, avec une avance par rapport aux autres. Rester dans un groupe où l’on comprend tout est une situation pédagogique, humainement, intolérable. Demander à un enfant d’être sage, de faire ce qu’on lui dit, dans une telle situation d’aliénation, c’est trop lui demander.

 Dans le système normal, ces enfants se rebellent. Et comme la rébellion a souvent des conséquences tragiques pour eux, on laisse tomber ces élèves, au lieu de les aider à faire davantage. Et comme cela, au lieu de produire davantage, ils font moins. C’est un gâchis ! Combien d’êtres humains ont dû redoubler ou quitter l’école pour devenir des personnes en échec, parce qu’ils comprenaient trop vite ? À combien évaluer le nombre de ces victimes de notre système scolaire ? S’imaginer que l’école est une institution qui détruit des êtres humains est une idée insupportable. Il faut permettre à un enfant plus avancé de rejoindre un groupe plus avancé !

Avancer à son rythme

Prenons un autre exemple. Imaginons un élève qui a une mère anglaise et qui parle anglais couramment. Cet enfant se trouve forcé de passer quatre heures par semaine à répondre à des questions totalement simplistes pour lui : comment tu t’appelles ? Où habites-tu ? au lieu de lire de la littérature, ou de faire d’autres choses, qui conviendraient mieux à son niveau…

L’accélération

Ce Drehtürmodell fait avancer des élèves plus vite. C’est donc un processus d’accélération. Si Petit Pierre se sert de ce modèle dans plusieurs métiers, il peut arriver qu’il saute la classe entière. S’il ne saute pas la classe, il peut gagner davantage de temps pour lui-même ; dans le temps qu’il a économisé, il peut faire un projet qui l’intéresse.

Voici un exemple qui s’est vraiment déroulé dans une de mes classes : en première année de notre école Karl Popper, nos élèves ont quatorze ans en moyenne.. Il y a toujours, parmi eux, un groupe qui est en première année de latin. Au bout de quelques mois, une de mes élèves – elle était chinoise et se nommait Min – était tellement en avance par rapport aux autres, que je lui ai dit un jour : « quatre heures de latin pour toi, chaque semaine, c’est une perte de temps ». Elle savait tout ce que nous faisions. Elle lisait un texte plus vite que les autres. Dès qu’elle entendait l’explication d’une règle, elle savait l’appliquer… Je lui ai dit : « Tu vas utiliser ton temps autrement. Il faut être plus pragmatique. Tu te contenteras de ne suivre les leçons de latin que deux fois par semaine, et tu me diras ce que tu voudras faire, quand tu ne seras plus dans la classe ».
Elle a réfléchi une journée, et elle m’a dit : « Je voudrais faire un site internet sur la mythologie grecque ». J’étais très heureux de l’entendre, car la Grèce et la culture grecque, bien qu’elle ne fassent pas officiellement partie du cours latin, devraient être appropriées, quand on étudie le latin. Elle a passé un contrat spécifique avec moi, que nous avons tous les deux signé, et à la fin de l’année, elle était toujours première en latin, avec deux leçons de moins par semaine, et elle a présenté son site sur la mythologie grecque à la classe. Elle a aussi produit du matériel écrit pour toute la classe. Et nous avons mis son site sur la plate-forme de l’école. L’année suivante, d’ailleurs, elle a passé un semestre dans un lycée en Angleterre, où il n’y avait pas de latin, et quand elle est revenue, l’année suivante, elle a obtenu la première place dans le concours de latin de tous les lycées de Vienne !

Quand on analyse ce qui s’est passé, on constate qu’elle n’a pas gaspillé son temps. Elle est restée la première. En même temps, elle a réalisé un produit qu’elle n’aurait pas pu faire autrement, et son produit a été utile non seulement à la classe, mais à l’école dans son entier.
Pourtant, cette fille aurait accepté la situation de soumission sans se rebeller, parce qu’elle a du caractère, mais elle aurait beaucoup perdu. Dans sa situation, d’autres caractères seraient devenus des mauvais élèves.

Cet exemple concret, que j’ai vécu, montre quelque chose d’important pour nous : dans l’enseignement, ce qui compte, ce n’est pas la quantité, mais la qualité. La question ne devait pas être : « combien, mais comment ? ». La qualité de l’enseignement et de l’apprentissage compte davantage que la quantité des exercices… »
Günter Schmid et Remi hess.

 

 je n’ai pas pu tout écrire , malgré le grand intérêt de ce texte !

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56 réflexions sur « Témoignages »

  1. Bonjour,

    Merci Nadine pour votre blog qui fournit de très précieux renseignements sur les enfants surdoués.

    Comme vous et bon nombre de vos lecteurs, je suis atterrée par ce courant (si on peut le nommer ainsi) qui consiste à victimiser les personnes surdouées.

    A la suite d’une discussion là dessus, mon fils de 14 ans (qui entre dans cette catégorie surdouée) m’a livrée la réflexion suivante :

    Tu sais maman, ne t’inquiète pas, la victimisation est un phénomène à la mode ! Se victimiser, c’est une façon d’attirer l’attention sur soi. Mais oui, qui va se pencher sur le cas d’une personne qui va bien ?

    Alors finalement, j’ai mon petit créneau à moi alors 🙂

    En tant que blanc, cisgenre et issu d’un milieu social favorisé, je peux donc prétendre à quelques avantages en tant que victime de la catégorie minoritaire des « penseurs véloces ».
    C’est vraiment sot tout cela. Jouer la victime n’est jamais bon à long terme. J’avoue être parfois resté seul sur un banc en récré à faire des mathématiques mais ça ne m’a plus traumatisé que ça !! Il faut savoir prendre sur soi. C’est un phénomène de mode et cela passera, comme toutes les modes… Ne t’inquiète pas, tout va très bien !

  2. Merci Patricia pour votre témoignage très touchant. Je pense que vous ne devriez pas vous inquiéter car vous avez une lucidité sur vous-même très rare. Vous n’avez pas été bien accompagnée, dans votre deuil, ni dans votre scolarité. Si je puis me permettre, faites attention à la « zébritude », et à la psychanalyse. Dans votre cas, vous ne seriez encore une fois pas bien comprise. Je vous conseille de passer les tests, lorsque vous en aurez envie et besoin, avec une psychologue bien à l’écoute. Ou peut-être jamais, pourquoi pas ? Si vous n’appréciez pas les termes haut potentiel ou surdouée qu’importe, mais il ne faut pas que cela vous empêche de vous considérer comme intelligente et sensible, comme ce que votre écrit le démontre. J’espère que mon livre « Des femmes surdouées ». vous a apporté un peu de réconfort. Amicalement.

  3. Bonjour,

    Aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours sentie en décalage. Non pas par rapport à mes capacités intellectuelles (car je me suis toujours sentie inférieurement intelligente aux autres), mais plutôt par rapport au fait que je constatais que les autres se débrouillaient mieux que moi pour s’intégrer. Ils riaient, s’amusaient ensemble, et ça, je n’avais pas appris à le faire. A partir du moment où j’ai réalisé cela, j’ai développé une angoisse de folie qui ne m’a pour ainsi dire jamais quittée, et que j’ai cherché à masquer. À la suite de cela, j’ai entrepris une grande opération de camouflage. Il ne fallait pas qu’on me voie, qu’on repère que quelque chose clochait chez moi. J’ai donc décidé que je deviendrai normale. Et j’y suis arrivée, en tout cas aux yeux des autres. J’avais trouvé une astuce pour ne pas attirer l’attention sur mon anomalie : faire rire. J’étais la rigolote de service. J’arrivais à faire rire tout le monde, les jeunes de mon âge, les adultes, les gens de mon milieu, et ceux qui ne l’étaient pas. J’ai fait rire certains profs, mes camarades de classe, mes collègues, mes clients, j’ai fait rire mes supérieurs hiérarchiques, mes patrons, etc. J’avais trouvé cette arme fatale qui marchait à coup sûr et qui m’a permis d’atteindre mon objectif : être normale et acceptée. Je ne voulais pas que l’on repère mon manque d’intelligence, ni le fait qu’il y ait quelque chose de bizarre chez moi. J’ai longtemps envié mes copines. Je les trouvais plus intelligentes, plus adaptées, mieux dans leur peau, et je me sentie terriblement seule avec toutes mes questions, toutes mes angoisses et ce cerveau qui tournait sans cesse. J’ai toujours eu un sentiment d’insatisfaction par rapport à mon entourage amical, c’est encore valable aujourd’hui, à 37 ans. Y compris en amour, bien qu’aujourd’hui je partage la vie d’un homme qui est artiste, sensible, à l’écoute, et avec qui je me sens mieux. .
    Quand j’étais ado, je rêvais de pouvoir rencontrer quelqu’un qui me ressemble. J’ai toujours rêvé d’une amitié absolue, une sorte d’idéal inatteignable, une relation pure qui fait que l’on peut faire tomber le masque sans danger. J’ai toujours espéré rencontrer cette personne, cet autre moi. Un sentiment d’incomplétude m’a poursuivie toute ma vie. J’observais les gens autour de moi, je les enviais. J’enviais leur normalité. C’était une sorte de quête sans fin : m’évertuer à rentrer dans les cases jusqu’à l’épuisement. Aujourd’hui faire rire les autres me fatigue. Faire semblant, m’épuise. Je voudrais pouvoir être moi, m’autoriser à être qui je suis.

    J’ai toujours eu des tas de questions que je n’ai jamais osé poser de peur qu’on m’enferme dans un hôpital psy. J’ai toujours refoulé ces émotions envahissantes qui m’ont amenée à avoir peur de moi, peur de mes pensées, peur de perdre le contrôle, peur des images que fabriquait mon cerveau, peur de mes émotions, peur de mes sensations, peur de mes intuitions, peur de basculer. J’ai compris que j’avais des intuitions vers l’âge de 26 ou 27 ans. Je ressens les gens, je ressens le mensonge, je ressens les faux-semblants, je ressens les personnes qui ne sont pas saines. Et lorsqu’à l’époque, je me retrouvais à côté de ces personnes, je pensais que cela venait de moi, que j’étais cela. Jusqu’à ce que plusieurs personnes m’expliquent que j’étais simplement une personne intuitive. Je suis sensible aux odeurs, aux atmosphères, aux ambiances. J’aime les lieux chargés, les endroits qui racontent une histoire, j’aime imaginer comment les gens vivaient à l’époque, je n’aime pas ce qui est faux, je n’aime pas les endroits qui ont perdu leur âme. C’est une vraie nourriture pour moi. J’aime la nature, le silence, et j’ai fini par trouver dans la solitude le réconfort que je n’ai jamais trouvé auprès des gens que j’ai côtoyés. C’est assez paradoxal, je me sens en sécurité lorsque je suis seule, car aller vers les autres me demande un effort d’adaptation, j’analyse tout et tout le monde sans le vouloir, mais en même temps, je rêve d’être intégrée sans avoir à faire cet effort, juste me sentir bien et que ce soit naturel, vivre simplement l’instant.

    Apparemment, ce décalage a débuté très tôt, avant l’âge de 7 ans. J’étais seule en cour de récré. Je n’allais pas vers les autres enfants. A priori cela n’était pas normal, j’ai donc vu un psychologue scolaire avec d’autres enfants. La première fois, j’ai fait comme d’habitude, je jouais seule. Je me suis retournée et j’ai remarqué que les autres jouaient ensemble. J’étais encore la seule à être à part. J’ai pensé que ce n’était pas normal, qu’on allait me le reprocher, alors je suis allée vers les autres enfants, pour faire comme eux, parce qu’il le fallait. Je crois avoir compris à ce moment-là que toute ma vie, il me faudrait faire comme les autres pour ne pas avoir de problèmes.

    Je suis fille unique. Mon père est décédé quand j’avais 7 ans. Je n’ai que très peu de souvenirs de cette période, quelques bribes, juste une sensation de manque terrible qui me poursuit encore aujourd’hui. Nous passions notre temps dans les hôpitaux puisqu’il était très malade. A son décès, je suis restée avec ma mère. Et j’ai fait ce que tous les enfants font lorsqu’ils sont confrontés à ce genre d’épreuve, j’ai décidé de prendre ma mère en charge, de ne pas faire de bruit, de ne pas être un poids. J’ai refoulé toutes mes émotions, j’ai décidé de ne pas pleurer, de ne pas poser de questions. J’ai décidé de protéger ma mère. Et je passais des heures à regarder les photos de mon père, de lui et de moi, seule dans ma chambre.

    J’ai toujours détesté l’école, je n’ai jamais aimé ça. Je n’ai pas brillé par mes notes, bien qu’ayant des facilités reconnues par certains profs. Ma mère avait envisagé de me placer dans un cursus professionnel au vu de mes faibles résultats. Le proviseur lui avait dit que mon problème était que je ne voulais simplement pas travailler en classe, et que peu importe le cursus, le résultat serait le même. Je suis tombée sur des profs qui m’ont laminée et rabaissée  » esprit minable », ou bien alors « si Patricia comprend, alors vous devriez tous comprendre », cette phrase m’avait marquée. Cette prof venait d’affirmer haut et fort à tous mes camarades de classe que j’étais stupide, et le fait que je comprenne quelque chose que les autres ne comprenaient pas lui avait fortement déplu et elle ne se l’expliquait pas. Elle me détestait, et elle aimait que je reste à la place qu’elle m’avait donnée : celle du cancre provocateur, dispersé et turbulent, et je l’étais, encore à 20 ans. J’ai toujours eu un souci avec l’autorité. J’étais seulement impliquée dans certaines matières quand j’appréciais le/la prof. Dans ce cas, je ne voulais surtout pas les décevoir et mes notes étaient excellentes sans trop d’effort. Le français, les langues, l’orthographe, tout cela coulait de source sans travailler. Je n’ai jamais appris une seule règle d’orthographe, je « savais » écrire les mots et les orthographier correctement. Les maths n’étaient pas ma tasse de thé, j’avais un prof tyrannique qui me terrifiait et m’avait secouée, j’ai fait un blocage, ce fut terminé. Il m’était impossible d’accepter les formules. Je ne comprenais pas. J’ai toujours eu besoin de comprendre les choses afin de les intégrer à mon système, y trouver une logique. J’ai suivi un cursus technologique en étant nulle dans les matières technologiques que je trouvais sans intérêt mais toujours aussi douée dans les matières littéraires. Le français, les mots. J’ai toujours aimé les mots, leur précision. Je me rappelle avoir écrit ma première histoire policière à l’âge de 12 ans « Opération Ours bleu ». Par la suite, je suis devenue la préposée des courriers dans la famille parce que j’avais cette facilité. J’écrivais tout. Même ce que je ne comprenais pas très bien encore.
    Dix ans après, vers l’âge de 30 ans, et après des débuts professionnels chaotiques, j’ai eu envie de me confronter à moi-même, le plus gros défi que je ne m’étais jamais lancé : reprendre des études pour me confronter à mes limites intellectuelles, j’étais terrifiée. J’ai obtenu un Master en arrivant première de ma promo, une mention très bien à ma thèse, et débuté ensuite un doctorat de gestion qui n’a pas abouti, mon directeur de thèse m’ayant lâchée au motif que mon sujet ne lui plaisait finalement pas. Et pourtant, j’étais passionnée, j’avais envie de m’investir auprès des personnes exclues et discriminées, les femmes, les handicapés, les chômeurs… cet échec m’a terriblement déçue. J’étais prête à soulever des montagnes et on m’a coupé l’herbe sous le pied. Cette dernière phrase résume assez bien ma vie professionnelle. Ma personnalité a été jugée « trop déterminée », « trop affirmée », « trop sûre d’elle » (quelle blague !!!), « ingérable », « surdimensionnée », et passait pour une envie de ma part d’écraser tout le monde, ce qui est totalement faux, moi qui rêve d’harmonie et de solidarité. Je ne suis pas restée plus d’un an dans une boîte. Je me suis ennuyée à chaque fois, j’ai été déçue par les méthodes injustes, les tâches inutiles, les réunions sans fin, et les décisions incohérentes à chaque fois. Je me suis sentie souvent malmenée avec l’impossibilité d’exprimer ce que j’avais dans les tripes. J’étouffais, comme si j’étais prise au piège. Un CDI représente une prison pour moi alors que pour les autres, c’est le graal. Je n’ai jamais trouvé ma place. Je n’ai pas encore trouvé ma place. J’ai travaillé dans des tas de domaines (l’immobilier, la restauration, l’insertion professionnelle, la formation, les ressources humaines, le recrutement, le commercial, l’administratif, etc.) A chaque fois, c’est le même constat : l’ennui, la frustration, la déception, l’envie d’autre chose. Et j’ai déjà 37 ans…

    Cependant, il y a du positif dans tout cela, malgré un passif familial douloureux (je n’ai pas tout évoqué, mais après le décès de mon père, ma mère a rencontré un homme qui n’était bien ni pour elle, ni pour moi dont elle est séparée depuis longtemps, fort heureusement), et des années d’errance professionnelle, aujourd’hui je suis dans une volonté d’apprendre à me connaître et d’accepter qui je suis, faire table rase de ces questions, de ces angoisses, de cette culpabilité qui m’empêche d’avancer. J’ai quitté mon dernier job qui s’est très mal passé (encore une fois !), j’ai entrepris l’écriture d’un roman que je suis en train de terminer, c’est un roman fantastique, inspiré de ma propre histoire… un véritable exutoire. J’espère être publiée, et je réfléchis aussi à l’indépendance. Créer mon propre job avec mes valeurs, mes idées, et mon énergie.

    Je viens de commencer une thérapie (j’avais déjà consulté auparavant), mais là je crois que je suis prête à aller jusqu’au bout. J’ai déjà fait du chemin dans la compréhension de mon histoire, mais il reste encore des traumatismes à « nettoyer ».
    J’ai commencé un travail avec une psychologue qui pense que je suis zèbre. C’est la 2ème fois qu’un professionnel m’en parle, mais la 1ère fois que j’y accorde de l’intérêt. La psy m’a conseillé de lire des livres, de me documenter afin que je me rende compte que je ne suis pas seule à ressentir ce que je ressens. J’avoue être assez mal à l’aise avec l’expression haut potentiel, et encore plus avec le terme de surdoué(e). J’ai l’impression qu’il ne me correspond pas. Je ne me sens pas surdouée, ni particulièrement intelligente. Simplement plus sensible, plus anxieuse, plus terrifiée. Je sais que je sais faire des choses, je connais ma capacité à rebondir en cas de difficulté, et je constate qu’on me sollicite beaucoup pour divers problèmes. Donc je suis consciente d’avoir des capacités dans certains domaines. Mais de là à dire que je suis haut potentiel… Cela me semble très éloigné de moi.
    J’ai lu le livre de J. Siaud Facchin, franchement je ne me reconnais pas partout, à part dans quelques témoignages sur la partie adulte. Mais beaucoup de monde le pourrait. Et je suis actuellement en train de lire votre livre « Des femmes surdouées ».
    Je ne sais pas si je ferai les tests, si le résultat devait s’avérer négatif, cela me ramènerait encore à ce doute : est-ce que je suis normale ? J’ai trop peur pour l’instant. Et si je ne suis pas vraiment HPI, que se passera-t-il ? Pour l’instant, je préfère ne pas le savoir.

    Merci de m’avoir lue.

    Patricia

  4. J AI ETE VICTIME EN TANT QU ELEVE SURDOUE .
    JE VOUS INVITE A REJOINDRE MON SITE
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    __________________________________________
    ALCOOLISME PASSIF
    DOCTISSIMO
    sur BING (préférence)ou GOOGLE .
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    TOUTES LES REFLEXIONS Y SONT REUNIES POUR SAUVER
    LES INTELLECTUELS DE FRANCE .
    MERCI .

  5. Bonjour Mawie
    je pense que vous devriez songer à passer les tests WAIS, les tests pour les adultes. Avant cela , je vous conseille de lire mon livre « Des femmes surdouées », vous trouverez des réponses et une première aide. Bien à vous.

  6. Bonjour,

    je me retrouve dans une énième période de moins bien provoquée par mes relations avec mes collègues de travail.

    Je me pose des questions et me remets bien évidemment en question. Le soucis est que quand je me remets en question, c’est tout mon être qui y passe et même la valeur de mon existence. Et en même temps, j’en veux à ce monde du travail d’être aussi peu indulgent et totalement injuste.

    Depuis toujours, je me sens en décalage avec les autres et avec ce qu’on attend de ce que je fasse dans ma vie. Je ne rentre jamais dans aucun moule, j’ai du mal à m’intégrer et suis hypersensible. Je suis très susceptible et parfois un simple mot ou un geste peut changer totalement mon humeur. Je suis dans l’interprétation permanente et l’empathie.

    Je ne me suis pas distinguée à l’école. J’ai redoublé mon CP et ma terminale et je n’ai pas eu mon bac. Parfois, quand je discute avec les gens, j’ai l’impression d’être hors-sujet. Je fais d’ailleurs beaucoup rire. Je suis d’une grande naïveté et en même temps, j’ai l’impression d’être trop lucide sur certaines choses.

    Cette lucidité me rend profondément triste car j’ai une vision globale du monde qui m’entoure et cela m’angoisse terriblement : vieillir, mourir, perdre l’innocence de l’enfance,l’injustice, le racisme, l’homophobie et la méchanceté… Bref, je me sens en révolte permanente contre l’Humain.

    Quand je me couche le soir, mon cerveau est en ébullition. Je pars dans le monde de l’imagination et suis capable de créer en détail, par exemple, la maison de mes rêves. J’ai du mal à trouver le sommeil et prie parfois mes pensées de me laisser tranquille. J’ai vraiment cette sensation que me cerveau est en surchauffe.

    Il y aurait tellement de choses à vous dire.

    Je me suis toujours dis que j’étais bête, nulle et que je servais à rien.

    Mais mes questionnements divers et une émission de télé m’a alerté. Et si ce que j’ai toujours pensé sur moi, c’est-à-dire que j’étais une – était en fait un +? Et si j’étais plus? Et si j’étais une surdouée qui s’ignore?

    Il est grand temps que je sache enfin qui je suis. J’ai 30 ans et deux enfants qui attendent de moi que je sois heureuse.

    Je n’en ai parlé à personne car c’est terriblement prétentieux de penser cela. Mais je sens que j’ai besoin d’en parler avec un pro.

    Avez-vous déjà une idée ? Suis-je cinglée? Suis-je une déprimée chronique? Une simple frustrée de la vie? Suis-je bipolaire comme mon père? Suis-je normale ou anormale?

  7. Merci Heidi pour votre témoignage de prof qui est très important et éclairant.

    « C’est mal vu, je prends des risques. » …

    Eh bien, c’est bien mal connaître le haut potentiel de la part de vos collègues ! C’est tout simplement surréaliste !

  8. Bonjour,

    je viens d’arriver d’une autre planète.. Chez nous l’école c’est fait pour les c*ns et ça rend pas intelligent, au contraire.
    Plus vite l’école est finie et mieux c’est.
    Celle qui m’a le plus appris dans la vie, c’est la Buissonnière.

    Aujourd’hui, je suis prof mais je travaille en dessous de mes capacités. Certes les élèves m’apprécient mais quand je repère un HP, je le pousse. C’est mal vu, je prends des risques.

    A+, Heidi

  9. Bonjour Tom. Merci pour le site, j’espère qu’il vous aide. Pour le conseil que vous donnez aux parents, je serai beaucoup plus méfiante, car il existe très très peu d’écoles spécialisées dignes de ce nom. Ce que vous appelez « comme un handicap », c’est la conséquence de la jalousie.
    Merci pour votre phrase « Bref c’est quand même génial d’être surdoué! » ! Je suis bien d’accord avec vous. J’ai créé hier le groupe facebook du site, et il pourrait vous servir pour organiser des rencontres entre surdoués ou à apporter vos réflexions. J’aime bien votre commentaire très positif qui fait du bien dans la morosité actuelle. Vous donnez des pistes pour composer avec les autres , tout en ne niant pas vos capacités.

  10. Bonjour à tous

    Et merci pour ce site!! Je me suis entièrement reconnu dans vos témoignages et cela me permet de me trouver un peu plus normal . J’ai été détecté des l’âge de 4 ans on m’a alors fait rentrer en CP avec un an d’avance. Scolarité catastrophique à partir de l’adolescence,je m ennuyais tellement que j’ai fait toutes les conneries imaginables… Un conseil à donner aux parents placez vos enfants dans une école spécialisée afin de satisfaire leur intellect!!! Bien que anormalement doué dans tout ce que j’entreprend (activités intellectuelles, sportives, artistiques) j’ai plus vécu cela comme un handicap car j’en ai pris plein la gueule!! Pardonnez ma trivialité. Jalousie, peur des supérieurs hiérarchiques d’être dépassés ou tout simplement de l’incompréhension quotidienne. J’ai appris à cacher cela, à paraître moins intelligent et moins sensible, histoire de me faire un peu plus accepter. J’ai appris à me taire. Le fait que j’ai un qi plus élevé que la moyenne est un de mes plus grands secrets… peur de paraitre prétentieux ou que l’on attende trop de moi, pas envie de faire de l’ ombre à ceux qui veulent briller. Bref que de frustrations quotidiennes. J’ai à peine 39 ans et n’ose jamais raconter ma vie, on me prendrait pour un mythomane ou un instable car j’ai déjà exploré plus de domaines et de lieux qu’il ne serait convenable de connaître dans une seule vie. Qu’est ce que le quotidien d’un surdoué? A titre d’anecdote la dernière fois que j’ai fait un test de qi c’était lors d’un entretien d’embauche dans un cabinet spécialisé. Pour un poste modeste dans un coin paumé. J’ai, sans vraiment le vouloir fait péter les scores, qi sup à 150 et tout le tralala. Bien que l’agence de recrutement m’aie recommandé, je n’ai pas eu le boulot car mes futurs supérieurs se sont sentis menacés. Peut importe le surdoué retombe toujours sur ses pattes.
    Autre anecdote, j ai repris une formation à 37 ans je fait actuellement un petit travail de recherche avec comme maître de mémoire un grand rhumatologue français. Au bout de quelques mois à m’intéresser à un sujet sur lequel il a travaillé durant 15 ans je le depasse en raisonnement et mes questions et hypothèses l’agacent déjà, alors je me tais et je ne restituerai que ce que les gens seront prêts à entendre. Tant pis pour la science! Bref en gros voilà à quoi ressemble mon quotidien un mélange de réactions d’admiration et de jalousie avec lesquels il faut composer alors que je n aspire qu’à vivre tranquillement et discrètement. Niveau Coeur c’est bien sûr la cata rien de surprenant. Niveau amitié je suis très sociable mais rencontre peu de gens avec qui la conversation me semble intéressante. Mais qu’importe après quelques verres on est tous au même niveau et quand la musique est trop forte pour s’ entendre cela rend la communication plus harmonieuse. C’est de l’humour bien sûr. Bref c’est quand même génial d être surdoué! Peu de limites dans les sphères du possible. On peut tout entreprendre, comprendre. Juste un peu dur à suivre pour l’entourage. La solitude en est souvent la contrepartie. Personnellement je lis de la philo bouddhiste ca m aide beaucoup. Pour le côté positif ce que je trouve génial c’est cette sensibilité ou sensitivité que nous avons et qui nous permet de ne rien rater de ce monde fabuleux qui nous entoure. Ce site me donne une envie. Et si on se retrouvait exceptionnellement entre gens comme nous autour d’un repas afin de se rencontrer et d’échanger notre vision du monde en toute simplicité. Il pourrait certainement en découler de belles idées… en toute humilité bien sûr

  11. Merci pour mon site ! Pour vous répondre, il faudrait connaître le résultat de ses tests plus précisément. Je vous encourage à en discuter avec la psychologue scolaire qui saura les interpréter, car les enseignants n’ont pas accès à l’ensemble du test. Cet enfant que vous avez dans votre classe a probablement un QI très élevé. Il aurait peut-être besoin de sauter deux classes. Je vous félicite d’être une enseignante bienveillante, ce n’est si courant ! Vous pouvez par exemple orienter vos démarches vers ce qu’il ne sait pas faire, de la gymnastique aussi, du travail artistique et corporel, le laisser lire des livres de littérature jeunesse (je ne connais pas son âge), et surtout axer sur les relations sociales, veiller à bien l’intégrer et surtout qu’il ne soit pas harcelé. Mais je ne doute pas que vous le fassiez déjà.

  12. Bonjour,
    Je suis ravie de trouver votre site et un début de réponse à mes questionnements. Je suis professeur des écoles, et je découvre les compétences propres d’un de mes élèves à haut potentiel. Même s’il a déjà sauté une classe il s’ennuie en classe, et j’ai beau complexifier la tâche,celles ci restent faciles pour lui. Je ne trouve pas de réponse auprès de mes pairs, alors peut être pourriez vous m’aider: que puis je mettre en place dans ma classe, dans mes enseignements pour qu’il puisse s’y épanouir?
    Merci pour votre aide,
    Mélanie.

  13. Perle entendue chez un psychiatre qui va psychanalysant : d’après lui, c’est ma volonté de « maîtrise », dès l’enfance, qui pourrait expliquer en partie ma précocité intellectuelle!
    N’ayant jamais rencontré nulle part l’ idée qu’une structure psychique puisse engendrer de quelque façon que ce soit la précocité intellectuelle, j’ai dû en conclure un manque crucial d’information sur les HPI…

  14. merci Kepler pour ce très touchant témoignage! j’espère que pletatis va vous répondre.je suis très touchée que vous écriviez ainsi sur ce site. je crois que l’on apprend plus sur les personnes à haut potentiel en lisant ces témoignages que par le seul QI!

  15. Je suis un homme dans la quarantaine habitant au Québec. Je viens tout juste de tomber sur votre site très oxygénant pour l’esprit et me voilà à vous écrire, chose que je ne fais d’ordinaire jamais à titre d’observateur passif sur des blogues etc. Merci à toutes ces belles consciences de s’ouvrir ouvertement de la sorte afin de partager à leurs congénères zèbrés un coin de sanctuaire sacré.

    C’est en lisant le témoignage de Pletatis que l’envie de m’ouvrir de la sorte m’est venue… ça me touche profondément quand je lis ses questionnements sur banc d’école ; l’ennui, le manque de reconnaissance, la solitude dans la cours de récréation, être à côté de la plaque, la timidité extrême, la fixation par la fenêtre (l’envie d’être ailleurs / la fuite par le rêve)… un pied dans la classe et l’autre dans la marge… tout ça m’interpelle tellement. TELLEMENT! J’ai l’impression de me lire littéralement d’un bout à l’autre de son texte (fort bien composé d’ailleurs) – à quelques différences près – et je compatis du fond du coeur avec elle… si elle savait à quel point nos parcours se ressemblent, elle se sentirait peut-être un peu moins seule.

    Sans emploi depuis quelques années, je vis de l’Assistance Sociale et de l’aide alimentaire. Rien de reluisant. Autrefois dynamique, positif et entouré d’amis. Toujours en humour, l’étincelle dans l’oeil. Aujourd’hui, je survie et je n’ai plus envie de rien. Loin de mes amis, que j’aimais et que j’ai perdus, incompris. Coupé de ma famille. Je suis devenu… quelqu’un d’autre.

    Ces temps qui courent, j’ai l’esprit embrouillé. Je peux coucher la même phrase quatre fois sans jamais être satisfait de sa formulation. Comme si les mots ne suffisaient plus, comme si une partie de moi en avait marre de toujours devoir justifier l’atypisme de son existence. J’ai étudié en graphisme et indirectement, en publicité… je connais bien le terme « forge de la perception ». Lorsque j’ouvre la télé ou prend un journal, je rage de voir combien tous s’entendent pour gober froidement la réalité affichée. Sans faire usage d’esprit critique constructive, sans jamais même faire la part des choses. Si une information insensée vient d’une source reconnue « officielle », elle se doit d’être aussi juste que vraie. Pour ce, les moutons blancs se suivent à l’unisson et les moutons noirs restent derrière. Au questionnement du pourquoi j’entend souvent : « Parce que. », « C’est normal. », « C’est ainsi. », « J’ai vu ça aux nouvelles. », « Tout le monde sait ça. », « La bible le dit, « la » science le prouve. » … bien sûr, où avais-je la tête ? Le besoin de conformisme l’emporte tellement autour de moi, qu’il me semble parfois être vivant et paralysé dans un monde de zombis à la chaîne, qui eux pourtant progressent et évoluent. Évidement, ce n’est qu’une allégorie et je peux mesurer la relative subjectivité de mes observations. J’analyse tout, constamment et la banalité m’ennuie. Bref, « L’ignorance est d’or. »

    Être au sein d’un groupe me fait vouloir me fondre non pas à lui, mais au décor autour… comme un caméléon. Parfois l’ennui est si fort qu’il me fait remettre en question l’entièreté de mon existence. Je deviens alors distrait et inefficace, je pense au ralenti ou dans le vide. Exprimer un point de vue nouveau ou différent sur presque tout semblerait faire résistance aux conventions générales admises, et du coup me plongerait à nouveau aux oubliettes. Toute vérité n’étant pas bonne à dire ou à savoir, le voile est grand et l’étroitesse de la perception d’ensemble de ceux qui m’entourent finit toujours par m’exclure. Tout simplifier en images devient vite très épuisant. Exprimer sa différence d’intelligence, chercher des ressources, des repères, des miroirs même provoque toujours un choc autour de moi, ça dérange. Depuis je me tais. Comme si le thème de l’intelligence était tabou, signe de réussite et se mesurait systématiquement à autrui dans une société en perpétuelle compétition. Si je ne réussis pas selon eux, ça doit forcément être lié à une pathologie psychologique ou à la bipolarité, des thèmes populaires. Ce qui creuse l’écart d’avantage. Quand je mentionne les mots « douance » et « surdoué » (au Canada du moins), j’ai l’impression de parler en chinois. Aucun service social n’existe, même pas au CLSC. Au privé les coûts de consultation en psychologie spécialisée sont exorbitants, alors qu’une partie de ma réinsertion sociale en dépend… être appuyé par quelqu’un qui me comprenne. Du coup, je tourne en rond, je m’enlise et je procrastine.

    Malgré une enfance difficile (en fils unique), entre un père travaillant mais absent et une mère castrante et dépressive. Entouré d’un conformisme étouffant, d’un perfectionnisme intolérant et exigeant, d’un manque de valorisation, de chaleur et d’amour, d’intimité, de reconnaissance, d’écoute et de compréhension. À toujours entendre « Tu rêves en couleur, soit réaliste! », j’ai fini par abandonner mes rêves et l’espoir de pouvoir m’épanouir un jour. Zéro psychologie pour mes baby boomers. Entre l’intimidation à l’école (j’ai été bègue jusqu’à l’âge de 42 ans) et la violence morale à la maison. Renié par mon père (à bout!), j’ai songé quelques fois au suicide. J’ai vainement recherché en compensation un vieux sage, un mentor, une oreille valorisante. Le fait de m’intéresser à la métaphysique et à tout ce qui n’est pas ordinaire, n’a pas aidé non plus. Mes parents ont des mécanismes de défense puissants, une forte propension au déni, et traînent avec eux un passif-agressif issu d’une enfance trouble. Et moi je suis rebelle alors.. dynamite + étincelle = explosion.

    À l’école mes notes suivaient vaguement la moyenne, même si je devais me retaper les cours en autodidacte chez moi, incapable de suivre en classe. Autodidacte, j’ai appris à ne pas aimer l’école. Bégayer – même légèrement – dans une classe à aire ouverte de 60 élèves (un programme-sonde du Ministère de l’Éducation de l’époque) m’avait traumatisé bien avant l’intimidation au secondaire. M’intéressant plus aux graphiques du dictionnaire qu’à la lecture, à l’âge de 7 ans je savais déjà comment fonctionnait un laser. Je l’avais imaginé en un flash. À 17 ans, préférant l’atelier du sous-sol aux classes de l’école, j’en ai construit un de toute pièce sans références. Je n’ai jamais cessé d’avoir des projets « maisons » complexes… qui devinrent depuis 2001, une recherche obsessive d’autonomie professionnelle. Si seulement emploi et passion avaient pu cadrer ensemble.

    Intuitif-introverti avec une imagination débordante. Je me levais la nuit pour noter des idées et des flashs puissants. Je ne lisais pourtant que très peu, j’allais toujours droit au but vers l’information utile, fasciné par la photographie et soucieux de la qualité de ma vue, je me préservais de lire trop longtemps. Je pouvais parfois lire cinq fois le même texte, sans en retenir un mot. Je préférais d’abord imaginer, puis concorder via une source sûre ma théorie. Comme si je sentais que je savais déjà ces choses – out of the blue. J’ai donc pris en vocation la rédaction autodidacte d’un énorme mémoire sur les thèmes de la conscience, l’infini, l’énergie, les fractals, la dualité et l’évolution humaine, bref tous ces trucs… Jusqu’au jour où, un article de 10 pages d’un Science & Vie de 1995 voué à un réputé métaphysicien français du nom de Laurent Nottale (intitulé « 50 ans après Einstein, un savant élucide les mystères de l’Univers. ») fit me sentir comme dépassé par la crédibilité outremer d’une copie-carbone de moi-même (ça sonne prétentieux à dire je sais et je m’en désole déjà…). Tout correspond très exactement à mon raisonnement, comme si je me relisais. Bref, j’ai vécu une désillusion, comme si le bébé d’une femme lui avait été « volé » de l’intérieur. Ce que je savais intuitivement depuis l’enfance existait déjà, ce n’était plus aussi original et reluisant. Je n’ai qu’un diplôme en graphisme et j’ai repris l’examen final de secondaire 5 à cause de ma peur des examens oraux. J’ai fait l’école buissonnière. J’évoque des faits. Mais sérieusement… Qui oserait seulement se comparer à pareilles pointures ? (j’ai peur de ce que j’écris actuellement, peur de l’erreur et du jugement, comme si je scellais moi-même ma tombe et ma crédibilité de l’intérieur. Pourquoi ne serait-ce pas possible ? Je demeure un mystère pour moi-même et pour les autres…)

    Un ami fidèle reconnu du milieu universitaire avec qui j’avais des affinités m’a pris et je cite pour « maître » alors qu’il faisait sa maîtrise et son doctorat en littérature. Après 8 années de grandes discussions bien arrosées, il m’a exprimé avoir enfin saisi pourquoi je refusais la lecture de tous ces livres qu’il désirait tant me partager… j’en savais déjà l’essentiel. Comme du « discours automatique ». Il me surnommait Malraux. (Je sais combien cela peut sembler vaniteux et prétentieux et ça m’effraye…. enfin bref, j’évoque un fait!) J’ai fini par le mentorer – bien qu’étranger à la littérature mais bon philosophe – ce qui eu pour résultat l’obtention pour lui de la bourse du Gouverneur Général du Canada de 80,000 $ en littérature (du jamais vu)… duquel me fut offert vainement la dédicace de son mémoire de doctorat. Une dispute, un bris amical et me voilà replongé dans l’oubli alors que tout le crédit lui revient singulièrement. Je n’étais que du vent…

    C’est en 1997, lors du visionnement du film « Le destin de Will Hunting » sur l’histoire tortueuse d’un surdoué, que je fondis en un fleuve incontrôlable de larmes… je venais de réaliser me sentir coupable de tout ce qui m’arrivait depuis tout ce temps. J’ai ensuite compris que ma « folie » portait un nom, ça a mis un mot à mes maux. J’ai donc plongé dans une longue quête de réponses via l’internet. Un « noeud d’asphyxie central » venait de se délier un tant soit peu en moi. « Le génie nage dans la même piscine que le fou se noie. » (Ibid.)

    Critique, j’analyse aux rayons-x la beauté du monde et m’afflige aussi de sa laideur. Dépendant affectif, j’ai décidé de vivre ma vie en solitaire plutôt que de créer de fausses attentes vis-à-vis ces amoureuses incompatibles qui finissent par me percevoir – non sans déception – comme un talentueux « looser ». Mieux vaut se montrer discret, indépendant et sans couleurs.

    Évitant constamment toute forme de charge émotive, en proie à toute critique potentielle (tout comme Pletatis), je fuis maintenant les appels téléphoniques, mes courriels, manque un rendez-vous ou une journée de travail avec de fausses bonnes raisons. Je me coupe du monde, passif dans une bulle de verre. Et du coup je ne saisis pas les opportunités et les perches qu’on me tend par souci de protection. Je suis en deuil de moi-même.

    « Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à ses capacités à grimper à un arbre, il passera le reste de sa vie à croire qu’il est stupide. » – Albert Einstein

    « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade. » – Jiddu Krishnamurti

    Sincèrement désolé pour la longueur de ce texte… j’en éprouvais un besoin viscéral.

    Merci Nadine pour votre généreuse contribution à titre de « maman zèbre » à l’écoute! 😉

    kepler

    P.S. (Si Pletatis acceptait de correspondre avec moi, je crois que cela nous ferait le plus grand bien…)

  16. Une connaissance vient de publier sur Facebook que sa fille est surdouée, qu’elle vient de changer d’école, et qu’elle retrouve le sourire. Cette publication résonne très fortement en moi comme une injustice, une claque, une certaine jalousie aussi. Non pas que je veuille être comme elle, mais au fond de moi je me dis, pourquoi est-elle reconnue dans son mal-être, pourquoi ne l’ai-je pas été ? Pourquoi personne n’a remarqué mon ennui ? Pourquoi ai-je l’impression qu’on me rira au nez si je soulève l’hypothèse d’être surdouée ? Pourquoi les professeurs n’ont pas vu que je fixais les fenêtres à longueur de journée, (j’analysais mentalement la disposition de la salle, des tables, des chaises, et cherchais des axes de symétrie) et que je n’entendais pas les consignes ? Pourquoi personne n’a vu que je n’arrive pas à m’intégrer lors de la récréation ? Peut-être que ça ne se voyait pas ! Mais j’ai toujours été à côté de la plaque lors des jeux collectifs, tout comme je me sens à côté de la plaque dans une discussion de groupe, et cela je ne me l’explique pas… Je suis une grande timide, or la timidité me fait perdre beaucoup de temps et d’énergie, donc je suis lente. «Elle fait de son mieux, mais tout le monde n’a pas été avantagé par la nature (un prof de lycée) » Au fond de moi je me souviens avoir attendu dès la maternelle les premières vacances scolaires, puis les prochaines et ainsi de suite, pour finalement attendre la fin du cursus scolaire sans me construire d’objectif, pour pouvoir à nouveau vivre joyeuse comme dans ma petite enfance. Malheureusement la vie ne fonctionne pas ainsi et cet état d’esprit n’est pas sans conséquences.

    J’accumule les lacunes à l’école car je n’entends pas les leçons, mais je me maintiens à un niveau correct, en apprenant le cours en dernière minute devant la salle, et cela jusqu’au bac obtenu de justesse, mais sans révisions, de toute manière, je ne savais pas comment m’y prendre pour réviser. Je n’ai jamais attiré l’attention, et on m’a toujours attribué un travail régulier.
    Et cela me rends triste car j’ai été une enfant joyeuse, vive, j’ai gardé beaucoup de souvenirs jusqu’à mes 3 ans, je sais que j’avais une vie remplie. Je connaissais l’alphabet à 4 ans, et je savais lire à 5 ans, c’est-à-dire que je pouvais déchiffrer tous les mots nouveaux, de plus je ne parlais pas encore le français (que j’ai appris petit à petit à l’école), nous parlions le dialecte alsacien. J’ai appris de manière autonome le piano à l’âge de 5 ans directement les deux mains ensemble, et aussi à lire une partition sans connaissance de solfège. Je passais des heures au piano, ne pouvant me détacher, désireuse de tout déchiffrer.
    Et de repenser à cette époque où je mémorisais facilement, et aimait cet effort-là, me rend malheureuse, comme un sentiment d’injustice.
    La société m’épuise, je m’isole facilement dans mon appartement, il m’arrive de laisser les volets fermés pendant plusieurs jours. Lors d’une conversation banale, je suis bombardée d’informations, toutes les attitudes annexes au discours m’agressent, les petites hésitations, la posture,… trop sensible, je garde toutes ces données en moi et elles me rongent de l’intérieur, et l’âge avançant, tout cela s’accumule, je n’arrive pas à faire le ménage dans ma tête, et j’essaye d’étouffer mon cerveau depuis gamine. J’évite toutes les situations émotionnelles, je peur d’ouvrir les courriers, j’ai peur quand le téléphone sonne, j’ai peur d’effectuer les démarches administratives… bref, je « procrastine ». Ma mère dit de moi que j’ai une perception très lucide des gens qui m’entourent, que je comprends beaucoup de choses, et je perçois beaucoup de la vie des gens.
    Je me suis énormément intéressée à la douance il y a quelques années, j’ai lu énormément sur internet, et j’en suis venue à la conclusion qu’à force de lire, on se fond dans le moule et on s’auto persuade. A partir de là, je me suis éteinte, j’ai inhibé ma sensibilité, j’ai arrêté de faire des photos (une grande passion), des petits détails ne me font plus réagir, et je subis la vie et j’attends qu’elle passe. Pianiste, j’ai perdu mes couleurs dans mon jeu et cette envie de timbre dans le travail du répertoire et la curiosité du déchiffrage. J’ai abandonné mes études, incapable de me concentrer dans l’écriture de mon mémoire, ni capable de demander de l’aide à mes professeurs, pour finir en état de burn out avec une crise d’angoisse et de spasmophilie, je n’ai plus de rêves et je survis, et je trouve le temps long.
    Il y aurait tellement à dire, car ce soir une brèche insoutenable est ouverte, je n’ai pas envie de prendre une liste de caractère et de faire le compte, me disant que certains aspects concordent. Mais j’ai ressenti un grand besoin de m’exprimer sur ce blog

  17. Bonjour à tous

    Longtemps j’ai cherché, perdant espoir.
    Je possède bien des caractéristiques du surdoué, car je me reconnais dans les nombreux témoignages et articles en naviguant sur le web.
    Toute cette frustration de toujours devoir attendre après les autres quand nous on a compris. Cherchant des conversations, des interactions sociales, mais je ne me retrouve toujours qu’à des milliards d’années d’eux.
    Je voudrais savoir si la douleur cesse, et s’il y aurait quelqu’un, au moins une personne, à comprendre autre chose que du « métro-boulot-dodo », à avoir enfin une VRAIE conversation du genre plus science et astronomie (pour ne nommer que quelques exemples).
    Serais-je la seule à m’intéresser à des sujets comme la grande tache rouge de Jupiter? Mais le bannissement et le rejet sont la seule récompense qu’on obtient lorsqu’on n’est pas un mouton comme tout les autres…

    Et ce que je veux dire, c’est de comprendre plus vite que tous les autres. Pourquoi on a cette malédiction?

  18. Bonsoir,

    Je suis en plein questionnement par rapport à tous ces témoignages, et je souhaiterais pouvoir échanger avec vous à ce sujet… Je vous ai écrit un long mail, à l’adresse nadine@surdoue-online.fr, suite auquel j’ai reçu un message d’erreur! Par quel biais puis-je vous contacter?

    D’avance merci !

  19. Bonjour à tous,
    je ne vais que rajouter encore un récit de Zébre…. tardivement découvert, beaucoup trop selon moi.
    Je vis seule avec mes trois enfants, 17, 13 et 10 ans.
    Le dernier à été décelé surdoué à la rentrée 2014. quand j’ai entendu ce mot,
    ma première pensée à été : bah, je savais qu’il était intelligent! Je venais de le changer d’école depuis un an, son parcours maternelle et primaire fut très chaotique. Il voulait changer d’école car du haut de ses 7 ans , il m’affirmait qu’il était « enfermé dans un personnage » et que malgré des efforts, rien ne changerait.
    Entendre çà ,me paraissait normal, je le ressentais aussi.
    Sa nouvelle école semblait lui plaire, puis convocation, mots dans le cahier, c’était reparti! je me mettais en colère, je me pensais nulle. mauvaise maman.
    puis la proposition d’être vue par un psychologue scolaire, car il y avait un problème d’adaptation.Les mois ont passé, nous n’avons vu personne, nouvelle rentrée, bing çà tombe ,le rendez vous , le verdict et voilà ,pas plus. j’oublie.
    Decembre arrive, C. n’a pas envie d’aller à l’école, comme toujours, il a mal au ventre. je ne sais toujours pas ce qu’est être un surdoué, ce mot, je n’aime pas.
    Puis un matin, avant son départ à l’école, je lui propose de parler à sa maitresse quand à sa particularité, il me répond , tu sais, çà n’est pas la peine, je sais déjà ce qu’elle va me répondre… silence… Je lui demande comment le sais tu?
    c’est comme çà, je sais toujours ce que les gens vont me dire.
    grand silence… non , mais ce truc là, c’est comme moi !!!!
    jamais je n’avais dit çà à personne.Mais ce truc là, c’est bien en moi.
    En parallèle mon compagnon, achète le livre « trop intelligent pour être heureux »
    car il cherche la raison du mal être de son fils. Il le feuillète, non ,çà n’est pas son fils.Il pense à moi, puis il oublie. Un soir, lors d’une énième conversation sur mon comportement émotionnel, il me remet ce livre, et puis l’évidence.
    Une colère terrible m’a prise après lecture. mais quelle horreur, enlevez-moi ce truc! je venais de réaliser que mon cerveau ne pouvait pas changer,tous les essais infructueux au fils des ans. tout s’écroulait. Je serais comme çà toute ma vie?
    Au fil des jours ,je me suis habituée à cette nouvelle, je m’en voulais d’avoir donné çà à mon fils.
    j’ai lu, beaucoup lu, livres sur la douance , témoignages de Zébres, j’ai pleuré, pleuré, mais quel gâchis, je voulais hurler à ma mère, regarde à côté de quoi es tu passée, à quoi bon, elle ne m’a jamais vue, çà ne va pas commencer aujourd’hui .
    En même temps, je sentais monter en moi, une sorte de fierté, moi qui ne voulais jamais faire comme les autres, j’étais servie!
    Aujourd’hui, c’est encore la panique, je vis dans un endroit plutôt isolé en Ardèche,pas de spécialiste dans le coin. Je ne sais pas que faire pour mon fils.
    Je ne sais pas où aller, plus exactement. Mon compagnon vit à 90km de chez moi, je n’ai que très peu de contacts avec ma famille, quelques bon amis.
    j’ai contracté, à Nöel, deux maladies inflammatoires, je m’en sors un peu, mais combien de temps?
    Je voudrais que l’on m’oriente vers quelqu’un. pour C. surtout.
    moi, j’ai l’impression d’être irrécupérable par moments. Cabossée, et parfois mon cerveau fuse de positivisme, bien sûr que je la vois, cette intelligence!
    je me suis tant trouvée dans ces femmes surdouées.
    je dois m’apaiser, par où commencer?
    Je vis dans le sud de l’Ardèche, les villes à proximité, sont: Montélimar,Orange, Avignon, Valence, Carpentras, Bollène et leurs environs !!

  20. Bonjour.
    Il ne s’agit pas de moi mais de mon fils de 37 ans.
    Il vient de sortir d’une longue période d’hospitalisation en clinique de soins après un épisode diasgnostiqué initialement comme maniaco dépressif alias bipolaire. C’est la seule manifestation de ce genre qu’il ait faite.
    Après 18 mois le psychiatre de la clinique dans laquelle mon fils a passé ses 8 derniers mois finit par conclure que mon fils souffre en fait de phobies sociales et le dirige vers un psychiatre pour suivre une TCC.
    Ce même psychiatre, accidentellement presque, suite à une longue discussion avec moi, finit par se rendre compte que mon fils est un adulte surdoué qui n’a malheureusement pas été accompagné comme tel dans son enfance. Personnellement j’ignorais tout de cette « pathologie ». Le psychiatre n’a pas proposé à mon fils de faire un quelconque test pour s’assurer de sa douance. Peut-être, au vu du passé de mon fils, considère-t-il la chose comme acquise ?
    Le psychiatre tente de poursuivre sa TCC depuis 6 mois mais sans parvenir à sortir mon fils de ce qui ressemble à une grosse dépression accompagnée de troubles paniques….état coutumier de mon fils depuis son adolescence après qu’il soit descendu de son piedestal à partir de la classe de 3ème.(j’ai appris tout cela très récemment par des révélations de sa part. L’ayant beaucoup accompagné, quasi journellement, dans sa souffrance ces derniers mois, nous avons pu échanger comme jamais.
    Ni nous,ses parents, ni les maîtres d’école n’avions rien détecté…sinon que mon fils avait, petit, d’énormes facilités puisque toujours premier de sa classe sans rien faire. Nous nous disions sans doute :  » tant mieux, avec ses facilités, il ne pourra que réussir ».
    En fait il a brillé jusqu’à la troisième, a commencé à exploser en seconde, a malgrè tout obtenu son Bac S avec facilité et ……n’a pas poursuivi d’étude car n’arrivant pas à trouver sa voie.
    Aujourd’hui, il se demande s’il va pouvoir s’en sortir…et moi aussi. Et comment.
    Il se rend compte que tant qu’il n’arrivera pas à avoir une vision positive de sa vie, de son avenir, il sera dans la situation du serpent qui se mord la queue : je n’avance pas parce que je déprime et je suis sujet à mes phobies, ou je déprime parce que je n’arrive pas à m’imaginer un avenir ?
    Je me demande s’il ne faudrait pas envisager de faire suivre mon fils aussi par un ou une psychologue qui pourrait être très sensibilisé à cette problématique des surdoués non détectés dans l’enfance et accompagnés comme tels ?
    En existe-t-il sur Bordeaux ou la région ?
    Merci de votre attention et mes excuses si mon texte vous paraît confus, entrer dans tous les détails serait trop long et certainement improductif.

  21. Merci pour le « sérieux » du site, c’est un point important, sur lequel je suis intransigeante. C’est pour cela que je porte une grande attention aux informations que je donne. Ces informations sont issues de mes cours très récents de fac et que je corrige les petites fautes d’orthographe, pour les personnes dyslexiques ou les personnes comme vous, qui avez une autre langue d’origine que la langue française. Dans ce que vous décrivez, il y a des présomptions de douance. Il est dommage que vous ne puissiez passer les tests près de chez vous.Il faut se méfier du « fonctionnement différent » car il n’est pas défini précisément. Je vous engage à lire mon livre et vous pouvez m’écrire.

  22. Bonjour a tous.
    Je me prénommerais Ianaëlle. Je suis une jeune fille de 19 ans.Je choisis d’écrire sous anonymat pour éviter que les rare gens à qui je me suis confiée à ce sujet (ma présumée surefficience mentale) ne me reconnaissent car j’ai réellement besoin qu’on m’écoute de manière objective et qu’on essaye de me comprendre.
    Je pense que ce site est un des rares sites qui aborde le sujet de facon sérieuse, et c’est pour cela que je décide enfin de me lancer et d’écrire après 4 mois et demi de  »torture mentale » des  »peut-etre » ..etc..
    Bon, cela risque d’être un ptit peu long, j’arrive jamais à faire court. Tout a commencé quand j’ai visionné un jour, une émission de télé de Sophie Davant dont le thème n’était pas sur la  »surdouance » mais quelque chose d’autre. Bref, dans cette émission il y avait une invitée qui était selon Yvonne Poncet-Benissol (la psychologue)une surdouée. Puis, elle a ajouté que les parents doivent être attentifs vis à vis de leurs enfants rebelles, car certains  »surdoués » montrent des signes de rebellion et que aussi certains sont en échec scolaire.
    Et là cela a fait  »clic » dans ma tête, comme la majorité des gens je pensais que les  »surdoués » étaient ceux qui sont très matheux, très  »intelligents », qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent, ils n’échouent pas à l’école etc. Bref, comme beaucoup, moi aussi j’avais une idée faussée de la  »chose », et là j’ai trouvé cela très intéressant et je me suis dis ces enfants ont du potentiel mais n’arrivent pas à l’exploiter correctement.
    Et c’est là que j’ai commencé à chercher pour comprendre véritablement qu’est-ce un  »surdoué » et pour essayer de comprendre pourquoi cela cloche souvent avec le système scolaire. En cherchant, j’avais un sentiment  »bizarre » de me reconnaître dans les caractéristiques. Pensées arborescentes; c’est exactement cet adjectif qu’il me fallait pour ce cerveau qui ne me laisse pas de répit et qui veut me bouffer! Bon, et là je me suis dis, mais non peut-être que je me gourre, je continue ma lecture, et là je vois: sentiment de décalage avec les autres,hypersentibilité, font plusieurs choses à la fois, intérêt pour les choses complexes, perfectionisme, imagination débordante, curiosité sans fin, sens de l’équité et de la justice, altruisme..etc Et là je suis restée fixée à mon ordi, et si c’était cela, et si c’était cela l’explication à mon  »problème ».Ces derniers mois j’ai fait beaucoup de recherches sur le sujet, et plus je cherche, plus cela colle.J’ai aussi beaucoup réflechi sur mon passé, mes relations avec les autres, ma vie scolaire, mon enfance, mes parents..
    Je tiens à préciser que je suis née dans une famille pauvre, d’une mère et d’un père illetrés et dans un quartier défavorisé. Mon père était alcoolique quoique responsable quant à ma mère elle se souciait peu de nous (mon frère et moi). Bref, petite j’avais pas de livres, mes seuls  »livres » étaient les histoires de mon père qui faisait travailler mon imagination. Puis quand mon père était ivre, il se montrait violent pas avec nous mais plutôt avec ma mère, et je pense que cela nous a beaucoup affectés.. Bref, je fus adoptée par des proches vers mes 4 ans, on dit que je ne parlais presque pas, je ne faisais que hocher la tête, mais il m’arrivait de beaucoup parler avec les autres enfants (la plupart était plus agés que moi), mais par contre je me souviens que je pensais à des choses un peu inhabituelle pour une enfant de 5-6-7 ans, comme doit-on changer de nom une fois adulte?, je demandais souvent les significations des mots, je me disais que peut-être après la mort,on renaît dans un nouveau corps de bébé … J’adorais les livres, la lecture et apprendre de nouvelles choses .. mais je me dis que tous les enfant sont comme cela, ce qui signifie pas que je suis  »surdouée » mais je me demande aussi si l’environnement de chez mes parents a mis un frein à mon apprentissage..
    Bref,le collège ce n’était pas la joie .. au début cela allait, car c’était nouveau et j’apprenais des nouvelles choses. Puis, j’ai commencé à être consciente du décalage avec les autres, j’avais l’impression de comprendre et de voir des choses qu’ils ne coomprenaient pas ou ne voyaient pas,[ce prof de maths qui passe son temps à plaisanter et qui n’arrivait pas à trouver un juste milieu entre enseignement et plaisanterie, et que j’avais mis à sa place (à 13 ans) malgré ma timidité, car je trouvais cela comme un manque de professionalisme et que moi je voulais travailler. Cela m’a dégoutée quand la directrice avait pris sa défense, j’avais beau avoir 13 ans, mais cela ne signifiait pas que j’avais tort et qu’ils avaient raison tout simplemnt parce qu’ils étaient adultes] Je m’étais dis que chacun a son propre rhythme de développement et que le temps fera l’ajustement.. 3-4 ans plus tard, que dalle! Chacun a fait son petit bonhomme de chemin, mais cela ne collait toujours pas.. Quand je lisais ou parlais, surtout en classe de francais, on me regarde comme si j’étais un alien ou un truc dans le genre. J’étais plutôt bonne en francais. Quand je parlais, parfois ils ne comprenaient pas, parce que les mots que j’utilisais étaient apparemment compliqués pour eux.. Puis ce prof d’en haut m’a un peu pourri ma vie scolaire, parce que je l’avais mis à sa place et comme il était populaire tout le monde s’était retourné contre moi, car j’étais un peu comme la désinvolte inconventionelle .. Donc, je fus très seule. Et j’ai commencé à ne plus vraiment aimer l’école synonyme de prison, de limite, de barrière, je regardais souvent à travers la fenêtre, il m’arrivait aussi de lire des livres pendant que les profs font la classe.. et souvent aussi je décroche des bons résultats rien qu’avec l’explication du prof, les révisions ce n’est pas mon truc…
    J’ai vite compris qu’il y a un décalage entre moi et les autres. Et cela me  »pourrit » la vie.. je me suis tuée à m’ajuster, et le truc c’est que c’est toujours à moi de m’ajuster, j’ai beau essayer mais cela ne colle pas. Les autres et moi, on ne réflechit pas de la même façon, on n’a pas les mêmes centres d’intérêt, on parle presque pas de la même façon.
    J’ai l’impression d’être fascinée par toutes les complexités de la vie. J’aime apprendre et comprendre. Je suis une passionée de psychologie, de psychanalyse, de la médecine psychosomatique, de l’hypnose, du piano, de lecture, de loisir créatif… Je suis très touche à tout.. mais le truc aussi est que j’ai l’impression qu’autour de moi on ne me donne pas tellement de confiance en moi et que cela a peu d’intérêt à leur yeux..
    Puis bien sûr, il y ce cerveau qui veut me bouffer, m’achever! Ces derniers temps j’avais peur d’aller me coucher, car je sais que dès que j’irais me coucher, la machine à questions se déclenche, et là ça roule à plein régime! Une vrai torture mentale! Une automutilation cérébrale! Et c’est hyper frustant et fatigant d’avoir un cerveau qui tourne à plein régime surtout quand on n’a pas les raisons à ses questions! Parfois j’ai l’impression de vivre dans ma tête…
    Bref, j’aurais aimé savoir si je suis sujette à une surefficience mentale. Je sais qu’il est nécessaire de faire un test de QI, quoique  »l’intelligence » ne se limite pas qu’à un test de QI et que la  »surdouance » n’est pas qu’une question de QI mais c’est avant tout un fonctionnement différent. Je sais aussi que j’ai donné beaucoup de détails dans ce message et que c’est un peu mélangé. J’ai besoin qu’on m’aide et de parler avec des gens qui sont eux aussi des  »surdoués », je veux en discuter, peut-être que je me trompe, peut-être que l’explication à mon comportement est autre… J’ai besoin d’en parler avec des gens pour essayer de comprendre sans me faire passer pour une prétentieuse, folle… etc
    Je tiens aussi à préciser que je ne suis pas française, et que je vis sur une île de l’océan indien, et que dans mon pays la psychologie n’a pas la place qu’elle devrait avoir, car on ne lui accorde pas suffisamment d’importance.. et que j’ai lu des témoignages de gens qui ont passé 10 ans à croire qu’ils étaient bipolaires avant d’être enfin diagnostiqués surefficience mentale.. je ne veux pas passer 10 de ma vie à m’épuiser davantage, à essayer de m’ajuster aux autres, à penser que je suis dingue, folle, voilà..
    Je sais que c’est un long message et un peu en désordre
    mais je souhaite que celles et ceux qui le liront m’enverront un message. Merci.

  23. Il y a de l’espoir dans votre site et c’est tant mieux bien que je n’y crois plus vraiment.
    L’intelligence est une malédiction, je suis surdoué c’est bien… une fierté? tu parles… toujours en marge à l’école, rien n’a changé dans ma vie professionnelle. Bien sûr que je m’en sors au boulot, aucun soucis bien au contraire, mais après quelques jours d’observation et quelques initiatives couronnées, je deviens la cible à abattre car dans ce pays personne ne veut voir son quotidien optimiser, même si cela lui fait gagner du temps et de l’effort.
    « méritocratie »? vraiment? La récompense n’arrive qu’aux moutons qui jamais ne feront de vagues et l’on se retrouve entouré et encadré par des ignares incompétent engendrant une frustration qui un jour fera de moi un Al-Qaïda…

  24. Que vous dire pour vous réconforter ? Vous avez accumulé les malchances et les mauvaises rencontres. La personne qui vous a fait passer les tests ne vous les a pas expliqué, ni à vous, ni à vos parents. Puis le psy qui ne vous comprenait pas, (peut-être un psychanalyste ?). Mais vous êtes jeune et maintenant vous savez, vous savez que vous êtes normale, mais que vous avez l’intellect qui marche un peu plus vite. Après la malchance que vous avez eue, vous en ferez une chance. Faites lire à votre mère les témoignages, pour qu’elle puisse comprendre (peut-être). Et si elle ne comprend toujours pas, il faudra vous résigner, c’est qu’elle ne le peut pas. Et il faudra éviter d’écouter ce qu’elle vous dit sur ce sujet. Votre témoignage est important car je sais que vous n’êtes pas la seule dans ce cas.

  25. Bonjour,

    J’ai 19 ans et j’ai passé des tests très jeune qui ont confirmé que j’étais surdouée. J’ai été mise à l’école un an en avance et malgré cela je m’ennuyais. J’ai remarqué les différences entre moi et les autres enfants. Je comprenais trop vite, je trouvais que c’était trop vague et trop superficiel, mais surtout… Quand j’ai compris que le problème venait de moi et non des autres, je dois avouer avoir eu peur. J’ai cru pendant des années (ça fait seulement trois ans que je sais que je suis surdouée ) que j’étais folle.
    Un jour j’ai parlé à ma mère du fait que je me sentais « plus vieille dans ma tête » (donc dans ma tête j’avais l’impression d’avoir 18 ans mettons alors que je devais en avoir.. 7-8 à ce moment ). Ma mère m’a envoyé chez un psy. Bon. Déjà j’avais peur des psys car je pensais que seuls les fous allaient voir des psys et puis ce psy était nul. Mais vraiment mauvais. Je ne lui ai jamais parlé de mon problème et j’ai fini par dire à ma mère que je ne ressentais plus cette « vieillesse »…

    J’ai appris que j’étais surdouée…par hasard. Ma mère triait des livres et sur le haut d’une pile se trouvait un livre intitulé « votre enfant est-il surdoué? ». J’ai cru d’abord que c’était pour mon frère (allez savoir pourquoi ) et ma mère m’a répondu sans me regarder « non c’est pour toi… Tu te souviens de la dame qui est venu faire des test quand tu étais petite? Ben voilà « . Alors j’ai appris ça après avoir raté une années scolaire et je venais de me réveiller.

    Depuis je le vis assez difficilement. J’ai compris que ma mère a toujours nié ce que j’étais et a absolument voulu que je sois une enfant « normale ». Je me suis plus documentée qu’elle sur les surdoués. Si je crois qu’elle ne s’est pas renseignée c’est parce qu’elle ne me comprend pas : elle ne comprend pas que je n’arrive pas à dormir, que j’ai des réaction excessives et soudaines, que certaines choses m’ennuient etc.

    Ça fait 3 ans que je fais des recherches (par moments ). Ça fait quand même plaisir de lire que je suis normale quand ma mère me traite de « folle »…

  26. Bonjour,

    Chez nous les choses perdurent sûrement depuis plusieurs générations mais, heureusement pour nous, l’école normale des enfants de pauvres d’avant la guerre a permis de créer une lignée de grand-parents et parents enseignants-éducateurs qui ont su trouver les bonnes voies pour nous. Avoir les clefs du monde c’était juste un bonheur et aujourd’hui je consacre ma vie à essayer de comprendre les Autres en étant chercheure en SHS alors que mon grand frère développe les nouvelles technologies et que le petit cherche les moyens de toujours soigner mieux… alors quand nous sommes devenus parents à notre tour il a fallu réinventer cela sans être « instit » ou « prof »… faire faire plus de 10 heures de sport par semaine à la cadette pour qu’elle se tienne tranquillement assise en rêvassant au lieu de se morfondre de ne rien apprendre, montrer l’étonnement devant la demande de passage anticipé du petit au CE1 et, encore et toujours, travailler sans relâche pour leur permettre de se socialiser dans ce monde qui est le nôtre, le leur et le vôtre !!!
    Trop de préjugés dans beaucoup de témoignages je trouve ! Nous sommes tous différents et c’est tant mieux, il faut savoir accepter la lenteur, la vie « rétrécie », l’absence de réflexion sur le monde, la simplicité d’une vie etc. si l’on veut qu’en retour on accepte ceux qui se posent toujours des questions, réfléchissent inlassablement et peinent à apprécier la simplicité. Les enseignants ne sont pas toujours à la hauteur de nos enfants alors apprenons leur à les aimer pour leurs faiblesses ou, au moins, à être magnanimes avec eux.
    Chez nous c’est le sport qui calme le bouillon du cerveau et permet à nos enfants le bonheur simple de grandir avec les enfants de leur âge et, surtout, ils savent apprécier le plaisir d’apprendre dans la facilité alors que d’autres rament, bossent et n’y parviennent pas toujours. Ils aident leurs camarades, rigolent avec les enseignants et les profs mais ont aussi su trouver le chemin de l’intégration et c’est sans doute ma plus grande fierté de maman, au delà de la réussite scolaire brillante ou des résultats sportifs à niveaux nationaux.
    J’aimerais dire qu’être doué ne change rien, mon frère est à plus de 160, moi à 147 et les tests se sont arrêtés là, à quoi bon ? Oui, je sais, vous ne serez pas forcément d’accord mais notre expérience familiale est une expérience tranquille où « on sait ». Ma fille aînée est intelligente mais sûrement pas « surdouée », les deux autres le sont et je n’ai pas eu besoin de tests pour m’en rendre compte, il aura juste fallu être à leur écoute, leur tendre la main et leur montrer le monde tel qu’ils pouvaient le voir… peut-être plus facile pour une maman qui leur ressemble mais le sourire qu’ils ont à chaque lever de soleil me fait dire que nos choix (mon grand frère a fait les mêmes) d’expliquer leur différence comme un cadeau à partager avec le monde à nos enfants aura été le choix qui fera d’eux des Hommes c’est à dire des êtres doués d’humanité !
    Je voulais greffer ce témoignage optimiste dans la liste des difficultés que je viens de lire pour vous dire que c’est possible même si, comme ma cadette, on a autant de don en musique qu’en dessin, en sport ou en « production écrite » (je mets des guillemets, j’aurais plutôt employé le terme de création littéraire tellement le niveau diffère des enfants de son âge) qui ne sont pas aujourd’hui les matières valorisées comme la douance du petit en mathématiques et en sciences… il faut voir les dons comme des cadeaux mais aussi apprendre à nos enfants le goût du travail, trouver leur faille et les faire bosser un peu, leur montrer qu’il y a des domaines où ils sont moins bons, les confronter rapidement à meilleurs qu’eux (il y a toujours, croyez-moi !) et ne surtout jamais les enfermer dans des cases… ils sont intelligents, ils sauront évoluer, s’adapter, progresser, s’intégrer, vous verrez, croyez en eux !!
    Une dernière chose… le plus difficile sera de leur apprendre à aimer la vie telle qu’elle est sans qu’ils ne veuillent la changer à tout prix… le secret de l’immortalité, les jeux olympiques, la découverte du siècle… non, pour apprécier le monde il faut savoir aimer le gazouillis du premier oiseau qui se lève au printemps et ne rien faire en étant en paix avec soi-même, la seule personne avec qui vous serez sûr de finir vos jours étant vous même, cultiver bien votre jardin intérieur en apprenant à apprécier chaque instant agréable même s’ils sont courts, touts petits ou encore peu nombreux. Acceptez les longs moments de découragement, les pleurs, les difficultés, la vie c’est aussi cela. Pour le reste, les grandes et belles choses, cela viendra tout seul ! 😀

  27. Bonjour Pauline
    si tu veux un conseil, (je te tutoies?), il faut en parler uniquement si tu sens les gens réceptifs. une bonne nouvelle que tout se passe bien pour toi, bravo! Merci pour ce témoignage positif!

  28. Je m’appelle Pauline, j’ai actuellement 12 ans et un QI de 135, mes cours se passent très bien car les profs s’adaptent en fonction de ma compréhension. Je comprends très vite, trop vite mais des choses très simples peuvent me paraître très compliquées ! A tous les enfants, parlez en à vos profs et entourage, ils comprendront et s’adapteront !

  29. Bonjour Anna,
    Vous lire m’aide à comprendre ma fille et son mal-être, sa déscolarisation et sa dépression alors qu’elle est très intelligente et se retrouve à la maison à 18 ans. A force de faire des recherches sur sa dépression que je trouvais atypique, je suis tombée sur le site de Nadine et sur son livre qui m’a ouvert les yeux. Par échange de mails, Nadine m’a soutenue et mise en relation avec une neuropsychologue où se rend ma fille qui n’est pas encore prête à passer ces tests. J’entrevois le bout du tunnel. Moi aussi, j’étais nulle en maths mais douée pour peindre et écrire. Courage, être comprise même par une seule amie est magnifique!

  30. Je ne sais pas trop pourquoi je me mets à écrire… à vrai dire, je me sens quelque peu honteuse…
    Il y a quelques mois, je suis tombée par hasard sur une émission radio relatant des surdoués. A vrai dire, je n’écoutais que d’une oreille, occupée à préparer à manger, jouer avec mon fils d’un an et demi, etc. J’ai pensé à mes cousins HP.
    Le sujet m’a troublée…

    Plusieurs semaines plus tard, je retrouve ma meilleure amie (ma seule amie) à Paris. En dépression quelques temps plus tôt, j’étais très inquiète de sa santé. Elle me confia alors: « Je pensais être bipolaire mais le psychiatre m’a diagnostiquée…
    – Surdouée ! ai-je lancé.
    – Exact ! »
    Nous avons beaucoup parlé, comme à notre habitude. Lorsque nous nous voyons (rarement malheureusement), nous ne sortons pas. On reste ensemble chez l’une ou l’autre et nous parlons. Souvent jusqu’au petit matin. Nous sommes sur la même longueur d’onde !
    Après un week-end à refaire le monde 24h/24, mon amie me suggère de m’intéresser à la douance, car me dit-elle : « Je pense que tu en es. »

    Depuis ce jour, je cherche, je lis, je m’interroge, et… me reconnais dans certains profils d’adultes surdoués, ou plutôt dans certaines caractéristiques.
    Pardon de cette prétention car je pense ne pas l’être en définitive.
    Mais un doute plane…

    Je fais un bref parcours pour ceux qui auront le courage de me lire… et peut-être de m’aider.

    J’ai 35 ans, je suis comédienne.
    Selon les dires de ma mère, j’étais un bébé très éveillé. Mais vous savez comment sont les parents. J’ai marché à dix mois et parlé, dessiné très tôt. J’aimais beaucoup les livres, la musique ; j’étais très minutieuse et avais le goût du beau.
    Je posais beaucoup de questions mais je ne crois pas avoir été une petite fille « particulière » à poser des questions d’ordre philosophique ou métaphysique.
    Je n’ai pas appris à lire seule. En revanche, j’avais très envie d’aller à l’école. Mes parents et moi habitions dans un hameau. Mon père était l’instituteur des enfants du village et donc allait devenir le mien. Il avait tenu à m’enseigner à l’égal des autres enfants du village, sans traitement de faveur. Je suis donc entrée en primaire vers 6 ans (je viens de Suisse et le système n’est pas le même qu’en France). J’étais la seule de mon année. Donc j’ai eu un enseignement quasi « à la carte ». Je sais que j’ai appris à lire très vite. J’étais passionnée par l’Histoire. Il y avait une encyclopédie retraçant les grands événements du 20ème dans la bibliothèque. Je me souviens avoir lu, vers 9 ans, tout le chapitre consacré à la deuxième Guerre mondiale et notamment à l’Holocauste. Je voulais devenir juive par rébellion…
    Les histoires que mon père nous lisait en classe me passionnaient, car il était comédien dans l’âme et tous ses cours étaient de grandes mises en scène. J’aimais le chant, l’éducation physique et les sorties en pleine nature.
    Je brillais dans toutes les matières, sauf en maths. Mon père étant mauvais enseignant des maths (dixit lui-même) ne m’en a pas donné le goût.
    Après quatre années de primaire nous passions des tests d’évaluation avant d’entrer au collège (attention, il ne s’agissait pas de tests de QI). J’ai été classée parmi les dix meilleurs du canton.
    J’ai continué mon cursus au collège du village voisin sans trop d’encombre. Mais j’avais peur d’aller à l’école. La figure d’autorité que mes professeurs incarnaient me faisait trembler. Je cherchais la bienveillance de mon père dans le regard de mes profs et je ne la retrouvais que très rarement bien entendu.
    L’âge d’or de ma petite enfance commençait à s’évanouir.
    J’avais de grosses difficultés en maths. Quand on me posait la question : “Mais qu’est-ce que tu ne comprends pas ?” , je répondais “TOUT” . S’ensuivait un “Ce n’est pas possible de ne rien comprendre !!! Réfléchiiiiiiiis enfin !” Alors je me posais la question “Mais dans le fond, qu’est-ce que c’est au juste, réfléchir ?” Et je n’avais pas de solution au problème de maths.
    Mon papa a eu alors la bonne idée de me confier à son cousin docteur en mathématiques pour récupérer le retard que j’avais accumulé. Et là, oh miracle, quand lui m’expliquait les choses, j’avais la sensation d’être Einstein. Malheureusement, dès que je retournais à mon prof quotidien, la soudaine passion qui m’était apparue s’évanouissait dans un nouveau brouillard d’incompréhension. Le calcul mental me terrorisait, la peur de rater m’épouvantait, le prof me stressait… j’ai fini par me dire que j’étais définitivement nulle avec les chiffres. Si bien qu’aujourd’hui, si on me demande de faire un bref calcul mental simple comme « bonjour », mon cerveau tombe en panne. Les chiffres sont ma bête noire et une grande source d’ennui.

    Durant ces années d’école primaire et secondaire (6 à 14 ans), j’ai fait beaucoup de danse classique. C’était ma plus grande passion. Je voulais, plus tard, être danseuse. J’ai également pratiqué la gymnastique rythmique et ai été enrôlée dans le Cadre National Suisse des jeunes gymnastes espoir. Je passais toutes mes vacances et mes jours de congé à m’entraîner intensivement dans un centre sportif situé à une heure de chez moi. L’esprit qui y régnait, l’entraînement « militaire », l’esprit de compétition, m’ont rendue malade. Je me blessais sans cesse, je vomissais, je dormais très mal, j’avais un ennui terrible de ma famille à qui je ne voulais rien dire pour ne pas décevoir. J’ai commencé à avoir de la pelade.
    Dans le petit canton où je vivais, j’ai été, pendant quelque temps, le jeune espoir sportif qui avait sa photo dans les journaux. Si bien que dans ma classe, au collège, un clan « anti-Anna s’était formé ». J’en ai énormément souffert. De plus, les blessures à répétitions ont fait que j’ai finalement renoncé à tout sport mais pire, à la danse classique. Je n’ai pas pu obtenir de bourse pour entrer en école de danse du niveau supérieur. Ce fut une immense déception; mon rêve d’enfant s’écroulait.
    J’ai donc fait du théâtre. Moi qui avais si peur de parler devant les autres…J’ai fait un bac théâtre.
    Le lycée fut un passage détestable hormis les cours de philo et de théâtre que j’adorais (mes seules bonnes notes, le reste étant très moyen voire à la limite pour certaines branches). Il fallait que l’enseignant me plaise et me passionne pour y trouver mon compte. Si tel n’était pas le cas, j’étais en « dormance ». Mon anxiété, ma peur d’aller en cours n’ont fait que s’accentuer. Je saignais du nez très souvent. Et j’avais très peu de copains. Pas d’ami. Je n’arrivais pas à m’inscrire dans ces bandes de potes cools qui aiment se retrouver le vendredi pour faire la fête. J’ai bien essayé mais c’était comme si je manquais à chaque fois le coche. Je les enviais de leur décontraction, de leur désinvolture…

    J’ai ensuite beaucoup louvoyé. Stage en archéologie, stage en audiovisuel, stage d’infirmière puis fac de psychologie pour, en cours de route, tout laisser tomber et faire une école d’art dramatique.
    Aujourd’hui, je suis comédienne et je ne sais toujours pas ce que je suis.
    Je fais un métier qui me passionne mais dont le milieu me rebute.
    Je déteste les pots de Première de spectacles, je déteste me « vendre », je déteste parler en public et quand je joue, à l’issue du spectacle, je m’enfuis chez moi.
    Cela complique grandement les choses pour trouver du travail… Mais je n’y arrive pas et je me dis que je suis complètement cinglée.
    Je n’aime pas faire la fête avec des potes, je n’aime pas sortir où il y a du monde, les conversations barbecue du dimanche après-midi me plongent dans un ennui profond, je tourne en rond, j’ai l’impression de perdre mon temps. Je n’arrive pas à faire ce que font la plupart des gens une belle journée de fin de semaine ensoleillée: me poser sur une terrasse à siroter des verres et parler pour ne rien dire. Je m’ennuie, je m’ennuie, je m’ennuie. Ca marche une demi-heure pour faire bonne figure et j’ai envie de m’en aller. D’être seule.
    Je n’ai pas de copains comme tout le monde. Ceux que j’ai eu, le temps et l’éloignement les ont emportés et je n’en suis pas affectée. Je côtoie les copains de mon compagnon.
    Et à chaque compagnon, ça a été le cas.
    Je n’ai qu’une seule amie. Elle est surdouée.

    Je pense être quelqu’un d’hypersensible, d’anxieux, même si je n’en laisse rien paraître.
    Si ! il y a une chose qui paraît à mon regard mais qu’encore une fois, je réussis bien à dissimuler, une pelade totale, cette fois-si, qui a grignoté tout mon système pileux. C’est vous dire si je suis bien dans ma peau.
    Je crois que ce dernier coup dur m’a poussé, une fois de plus à m’interroger sur ce que je suis réellement. Cinq années de remise en question. Recherche, interrogations.
    Je réfléchis beaucoup, je pense beaucoup, ça tourne dans ma tête. J’ai toujours eu du mal à trouver le sommeil. Je suis très anxieuse; je me ronge les ongles à m’en faire saigner…
    Je fais toujours la « folle » en famille, je fais rire mais je suis loin d’être un Devos…
    Mes premières impressions sont souvent les bonnes…
    On m’a souvent dit : « Tu es dans ta bulle », « ne sois pas naïve »…
    Je suis sensible à la lumière, au bruit; je ne peux pas porter des vêtements en laine ou qui piquent…
    Je suis ulcérée par l’injustice de ce monde, bouleversée, presque incapable de voir les informations.
    Je voulais, plus jeune, devenir médecin sans frontières mais je ne peux pas, la détresse humaine m’est insupportable et l’est d’autant plus que j’ai aujourd’hui un enfant; je suis terrifiée par ce monde et j’ai peur pour mon fils car je sais que rien ne changera ou si peu. Cela me révolte. Je porte une colère terrible en moi. J’ai l’impression d’être une Médée ou une Antigone en sommeil. Je ne supporte pas les « c’est comme ça ». Je me sens inadaptée à cette société. Je ne comprends pas comment fonctionne le monde. Faire comme ci de rien n’était…

    Jouer, lire, rêver, m’émerveiller devant une feuille qui valse dans le vent, mon enfant, la solitude sont mes seuls refuges.

    Et pourtant.
    Et pourtant j’ai l’air d’être une personne calme, distante ou réservée mais tout de même de compagnie agréable, discrète, bien sur elle, se fondant dans la masse à chaque instant et dans presque toutes les circonstances mais, ô combien j’aimerais parfois hurler, arracher ma perruque et montrer le monstre qui sommeille…

    J’aurais voulu être écrivain mais comment faire pour atteindre Dostoïevski ? Et je ne serai jamais ni Mozart, ni Reeves, ni Beaudelaire, ni Picasso, ni, ni… mes exigences sont si élevés que je suis découragée par tout… mes exigences envers les autres sont si grandes que je suis très souvent déçue…

    Bref, je n’arrive pas à avancer.
    Je suis une enfant perdue dans un corps de grand, je pleure cet âge tendre où régnait l’insouciance, où tout était possible et qui ne sera plus.

    Mon amie m’a suggéré de passer les tests ?!
    Mais jamais je n’y arriverai ! Ce n’est pas possible que je sois surdouée. Je suis trop lente… Je n’ai pas de pensées fulgurantes, je ne suis pas hyper… je me sens plutôt hypo…
    Je ne sais pas ce que je suis et je n’arrive pas à me trouver.

  31. Vous posez vraiment une question difficile! en général, lorsque les enfants vont bien , on dit qu’il ne faut pas les tester. lisez mon livre « des femmes surdouées », vous verrez les témoignages de réussite. mais soyez très vigilante, car c’est le collège qui peut être un problème car elle n’aura pas appris le sens de l’effort.

  32. Bonjour,

    Ma fille de 8 ans est considérée par ses maitres de Maternelle et de Primaire comme une enfant dite « surdouée » et beaucoup d’amis s’étonnent régulièrement de la pertinence de ses propos. Sa maitresse de maternelle (elle-même mère d’un surdoué) lui a fait passé des tests et est formelle quant à sa douance.
    En tant que parent, je n’ai pas tout de suite remarqué « sa différence ». Avec le temps, je me suis rendu compte qu’elle avait appris à lire toute seule, qu’elle apprenait les langues étrangères avec une grande facilité et qu’elle retenait très vite ce qu’elle avait vu lu ou entendu. Elle joue du violoncelle et a décidé d’apprendre le piano tout seule, elle en joue depuis quelques mois et fait de réels progrès. Elle n’a pas de prof de piano mais ça l’amuse alors je la laisse faire.
    Je ne l’ai pas emmené faire de test. Au vue des témoignages de souffrance de certains, je me pose la question de la nécessité d’un test pour elle.
    Je crois qu’elle est consciente de sa « différence » du fait que sa maitresse voulait la faire rentrer à l’école primaire un an plus tôt et ma fille a refusé, car elle trouvait que c’était plus important de rester avec ses amis. Elle compense en lisant beaucoup et se trouve toujours plein d’activités.
    De plus elle a un excellent relationel aussi bien avec ses amis qu’avec les adultes. Elle est très aimée et s’intègre très bien et très rapidement partout où elle va. Bref une enfant bien dans sa peau, avec beaucoup d’humour et une vraie joie de vivre.
    Cependant je ne voudrais pas que ma fille nous reproche un jour de ne pas avoir fait de test. Qu’en pensez-vous? Est-ce vraiment utile dans un cas comme celui-ci?
    A quoi faut-il faire vraiment attention?
    Je vous remercie de vos conseils et vous souhaite une belle journée.

  33. merci pour votre témoignage. il faut accepter cette douance, c’est la seule chose à faire et l’apprivoiser petit à petit! Il faudrait que vous trouviez une activité qui vous convienne, il y en a forcément .

  34. Bonjour,
    Aujourd’hui étudiante, j’ai 24 ans.

    Cependant,
    A 3 ans déjà, je dessinais des ronds et des triangles qui gravitaient autour d’un homme plus-que têtard.
    Il portait un sourire, des cheveux, deux pieds, deux bras et au bout dix doigts. Il faisait beau ce jour là car sur le dessin j’aperçois les rayons du soleil qui descendent jusqu’à terre, avec ce jaune à l’intérieur de la planète soleil, c’est gai.

    A ma demande, on me scolarisa à 3 ans.
    A l’école, je répondais facilement aux questions posées par les adultes.
    Je grimpais partout, j’imaginais des histoires sans fins que je récitais aux copains.
    Aux heures de récréations, j’étais en rébellion. Convoquée puis blâmée, j’ai commencé à trainer des pieds. Je m’ennuyais.

     » Rien de grave, elle a de bons résultats, ça ira – affirmaient les maîtres professeurs – laissons cette enfant dans une classe de son âge, laissons la suivre le chemin du commun ». Mortel, oui.

    A l’école,
    je remplissais le vide que les Autres évitaient.
    En classe je rêvassais.
    Bien trop souvent dans la lune mais toujours les pieds sur Terre, je me cachais dans la moyenne. Souvent, je m’évadais par la fenêtre en pensant à Alice qui s’émerveillait dans son pays imaginaire.

    A 10 ans, têtue mais ambitieuse, je m’étais inscrite à un concours régional de littérature. A la grande surprise générale, ma rédaction m’a valu la 7ème place. Mais cette victoire passa sous silence comme beaucoup d’autres le furent auparavant…

    Puis, en réponse aux besoins de mes parents, et mettant de côté mes envies, j’ai hélas continué sans broncher à faire convenablement mes devoirs.
    Mes notes lorsque je portais de l’intérêt à la discipline, étaient excellentes. Seulement par moments, je décrochais, j’attendais le dernier moment pour me réveiller et ainsi je travaillais sous l’emprise d’extrêmes émotions.

    Pourtant, je continuais à me cacher dans la moyenne.
    Les années d’études se succédèrent jusqu’à ce que j’atteignis la majorité.

    A 18ans, le bac en poche, j’ai fui.
    Exilée pendant un an à l’autre bout du monde, j’avais l’espoir de percevoir en l’Autre un nouveau sens pour exister.
    Puis de l’illusion au mensonge, je suis rentrée en France.

    Compte tenu de l’avis parental et de « l’importance » d’avoir à justifier d’un niveau d’étude, je me suis inscrite à l’université.
    Licence en sciences humaines puis un Master MEEF à la clé cette année, j’insiste sur le fait que cela ne m’a rien apporté. Si ce n’est d’en avoir plein la tête, sans pour autant savoir quoi en faire.
    Tantôt solitaire, je deviens hypersensible en contact d’Autrui. Tantôt altruiste bien qu’ayant peu d’estime de moi, j’ai peur des conséquences de mes émotions et de mes pensées, alors souvent je me tais. La pression parentale ne m’aide pas, bien au contraire elle me stresse, alors je régresse.

    Aujourd’hui, si je vous écris c’est que je n’arrive toujours pas à m’intégrer au monde d’adultes, ni même à trouver de l’intérêt pour ce que je fais.
    Ce dont je suis sûre, c’est que suivre les moutons dans la bergerie est inconcevable selon moi.

    Que faire de ces douances?
    Lorsque certains de mes amis m’étiquettent « d’intelligente », cela m’effraie, car je ne suis pas consciente de cette soi disante  » qualité », de cette chose divine qui sommeille en moi. Je n’arrive pas à la percevoir, comme si j’étais inconsciente de cela… Et pourtant, je la ressens souvent, cette différence.

    Quelqu’un peut-il peut être m’aider en expliquant comment prendre conscience de ces douances…

    Très cordialement.
    Ali.

  35. Amis zebres bonsoir!
    (Desolee pour l’accentuation mon clavier est suedois)
    Quel bonheur de lire tous ces extraits de vie!
    Il est indeniable que nous souffrons tous plus ou moins de cette douance sur un ou plusieurs plans et que notre hypersensibilite extreme nous fait ressentir de maniere tellement multipliee les echecs, l’incomprehension, les deceptions, ect…
    Mais cette hypersensibilite nous rend aussi tellement plus humains, tellement vrais, tellement sinceres.Nous avons ce « pouvoir »de tout ressentir…. Mais nous vivons notre vie et nous la ressentons plus que les autres, et quel bonheur de se sentir tellement vivant!!!
    J’ai helas vecu une succession d’evenements traumatisants au cours des 24 derniers mois ( sur lesquels je ne m’epancherai pas ), et comme un lent declic, j’ai decide plus que jamais d’etre ce que je suis….Et d’en tirer le meilleur…De vivre ma vie comme je le souhaite et ne plus chercher a m’inscrire dans un quelconque conformisme social (enfin je ne cherche pas non plus la marginalisation totale!) de me mettre au niveau de la norme, de la masse, de la majorite (finalement qu’un troupeau de moutons pensant etre en transhumance vers un bonheur qu’ils croient ideal, un bonheur « all inclusive travail, famille, amis » mais sans option……………)
    En ce qui concerne le cote « obsur de la force »;) j’y travaille avec un bon psy!
    Et pour le reste si je devais m en remettre à une quelconque divinite, ok merci pour cette douance si c’est un don, mais vous avez oublie le mode d’emploi…. Pas cool….Il m a fallu 31 ans pour comprendre comment en faire bon usage pour moi et les autres….
    Bien a vous, Sophie L.

  36. Merci pour ce témoignage. A vous lire, je ne pense pas que vos parents aient eu conscience du « vide » dans lequel on peut être quand on ne sait pas comment on « est », sans que je me permette de les critiquer. il me semble que vous n’osez les critiquer , mais que savoir était important pour vous . la pression qu’ils souhaitaient éviter, en toute bonne foi, existe quand même.

  37. Bonjour !
    Je vous remercie pour ce site qui constitue un peu un soulagement…
    En ce qui me concerne je n’ai jamais été « diagnostiquée » surdouée, ma sœur aînée l’a été (après avoir appris à lire à 3 ans et demi) et à partir de là mes parents ont pris plusieurs décisions : la première de ne pas le lui dire et la seconde, de ne plus faire passer ces fameux test d’aptitudes à aucun de leurs enfants. Quand je leur ai demandé pourquoi ils m’ont répondu « A quoi bon ? ». Je respecte leur choix d’éducation. Ils souhaitaient éviter tout le poids de pression qui vient avec le savoir que l’on est surdoué (terme qu’au passage, je n’apprécie guère).
    C’est là qu’est l’os. Je me suis toujours sentie différente. Pas supérieure, mais cette impression étrange de comprendre le monde différemment des autres, même de comprendre très bien les autres… sans qu’eux semblent me comprendre en retour. Comme si tout entrait dans ma tête en français et ressortait par ma bouche en chinois. J’ai su parler très jeune et lire assez jeune aussi, pour mon malheur. Mes différentes institutrices n’appréciaient pas vraiment, semblant croire que je me sentais supérieure (pourtant c’était bien le contraire).
    Je ne sais pas exactement ce que j’essaie de dire… si ce n’est que de le savoir est important pour mon identité. Le fameux « syndrome de l’imposteur » qui embête une bonne partie d’entre nous est une véritable plaie dont il faut prendre conscience avant d’être classé dans la catégorie des faux-modestes ou des paresseux.

    J’ai un neveu de deux ans qui est surdoué lui aussi (toujours aucun test à l’appui, mais étant donné qu’à un an et demi il savait déjà lire les voyelles sans que personne ne le lui ai appris, dessiner des animaux qui ont des formes concrètes et ressemblantes et parler un peu anglais, peu de place au doute…) et ça me fait peur pour lui. Je ne souhaite à personne de souffrir de l’inadaptation totale du surdoué.
    Bref, merci de faire partie de ceux qui veulent que ça change, pour tous les anonymes qui souffrent sans savoir que leur mal-être a un nom et pire, pour tous ceux qui connaissent leur mal-être et que la société ne fait rien pour aider.

  38. Bonjour hier au soir j’ai trouve votre site et je me suis permise d’expliquer mon parcours ,ce que je peux dire en complet accord avec les témoignages que je lis sur cette page c’est que les surdoués devraient être dépistés jeunes, mais malheureusement l’enseignement en France est complètement sourd à nos problèmes scolaires et ne font qu’accentuer notre mal être, j’ai malheureusement appris trop tard que j’étais surdouée et maintenant je n’ai que des regrets et de l’amertume de n’avoir pas été comprise , alors s’il vous plaît si je peux être utile dites moi comment faire ? j’aimerais par ex aider des enfants surdoués ? Mais comme beaucoup de surdoués je m’isole pour ne pas avoir mal alors un site comme le vôtre me donne un peu d’espoir , je me sens moins seule cordialement michele

  39. l’école est un milieu destructeur,elle est comme la famille,elle veut le pouvoir sur les faibles .Le surdoué est malheureux dans un système aussi médiocre.L’école repose sur la norme,donc les génies,les surdoués dehors,triste époque

  40. Bonjour, moi je suis surdouée et je ressens exactement la même chose que cet autre petit garçon de neuf ans ! C’est même frappant : je ne suis plus la seule à penser la même chose ! Ce site est super, je l’adore !

    (Mon site est en construction)

  41. Bonjour,
    je trouve votre démarche intéressante!
    Je laisse mes propres témoignages sur mon blog, si cela vous intéresse…

    Chrodegang (qui souhaite garder l’anonymat afin de bien séparer vie perso et vie professionnelle)

  42. je trouve que votre temoignage est parfait je suis aussi HP et je me suis complètement retrouvée dans ce temoignage. En le lisant j’ai du me retenire de ne pas pleurer tellement on ressent ce que ce petit garcon pense.
    et merci pour ce commentaire

  43. Ayant fondé, il y a 15 ans, ma prore école privée (correspondant, en Belgique, à école indépendante en France), ce qui est rarissime en Belgique, et tombant incidemment sur votre site, je me permets de vous signaler l’existence de

    http://www.scholanova.be

    Cette école, tout à fait particulière, s’est spécialisée en études gréco-latines, avec cette particularité que nous parlons le latin européen et international.
    Notre statut est celui de « l’enseignement à domicile ». Inutile de vous dire que cette création et son maintien ne fut pas une sinécure…

    Néanmoins, nous avons actuellement 67 élèves (primaires et secondaires), qui se distinguent naturellement et visiblement par leur joie de vivre et leur absence de symptomes habituels de découragement.

    Tout ceci pour confirmer la plupart des propos émis ci-dessus. Nous avons eu des enfants sur-doués, ayant appris chez nous (en plus du latin et du grec)l’hébreu et l’allemand. Mais le plus beau, c’est que des élèves abandonnés par l’enseignement officiel, qui ont aussi fait d’excellentes études malgré de grosses difficultés, se sont entendus magnifiquement chez nous avec les sur-doués. Je ne dis pas cela pour vanter nos succès mais seulement pour encourager d’autres à nous imiter en leur affirmant que la chose est possible et même assez facile, à condition de n’avoir pas de préjugés, qu’ils soient idéologiques ou autres.

    1. Un site très intéressant qui multiplie les échanges et aborde la douance sous un angle éclairé étayé d études de recherches universitaires. Un plaisir de découvrir les textes de mme Adda que je connais par ailleurs au travers de ses livres mais je ne lui connaissais pas cette prose littéraire qui touche au coeur . Quel ravissement d évoquer la douance en des termes si nobles . Elle a une douceur infinie envers ces êtres . Et dans des moments d inquiétude , qu il est doux d espérer la lumière . Merci pour la générosité de ce site .

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