Parcours

je recherche vos témoignages.

Je cherche à démontrer à quel point il est important de s’occuper des très jeunes enfants, et qu’il ne faut pas attendre que les problèmes surviennent.

Si vous êtes surdoué et que vous avez terminé votre scolarité, votre témoignage est important . 

Vous avez peut-être eu  la chance de rencontrer des enseignants compréhensifs et d’évoluer dans un environnement adapté . Ce n’est pas le cas de tous.

Vous êtes surdoué et vous n’avez pu réussir comme vous auriez dû. Racontez-nous comment cela s’est passé pour vous dans les petites classes, la maternelle et le CP, notamment.

Il faut absolument avancer sur ce sujet et expliquer pourquoi une trop grande proportion des personnes surdouées ne réussissent pas.

Vous êtes parents de surdoués et  vous avez rencontré des problèmes d’intégration pour votre enfant, ou vous avez eu des difficultés pour qu’ils sautent une ou deux classes,  et que cela a eu des conséquences négatives sur sa scolarité.

 Racontez-nous votre parcours, votre réussite ou votre parcours chaotique. Décrivez les situations et les rencontres qui vous ont fait réussir ou au contraire déraper. Avec le recul, analysez les incompréhensions et les tensions occasionnées par votre avance dans l’entourage ou dans l’institution scolaire. 

Racontez-nous.

Le net a l’avantage de l’anonymat. vous pouvez employer un pseudo. Vous  pouvez, si vous le voulez, écrire votre témoignage dans l’espace  « commentaires », et je l’intègrerai dans cette page.

je remercie les personnes qui ont déposé les premiers témoignages.

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4 réflexions sur « Parcours »

  1. Bonjour,

    J’aimerai témoigner afin de donner de l’espoir a ceux qui se cherchent et qui sont en souffrance.

    Je suis issue de l’immigration et je suis arrivée en europe à l’age de 2 ans et demi. Selon ma maman, j’ai eu une enfance gâtée jusqu’à mon arrivée en Europe. J’ai été scolarisée jusqu’à 5 ans et demi dans une autre langue que ma langue maternelle. J’ai peu de souvenir de cette période. Mes parents me racontent que j’étais une petite fille très calme, qui passait des heures à dessiner et qui n’arrêtait pas de poser des questions sans arrêt au point de les agacer. J’étais fort livré à moi même car ils étaient pauvres et travaillaient tout le temps.
    5 ans et demi, j’ai été balancée dans une école en Français sans explication…j’ai cru que j’étais sur une autre planète car pour moi il y avait les asiatiques qui parlaient une langue, les européens une autre et on ne m’avait pas expliqué qu’ici c’était du Français. J’ai appris la langue en 6 mois, j’étais une petit fourmi travailleuse comme me décrivait le professeur. J’étais très mal dans ma peau, objet de moqueries à cause de ma différence physique, des mes tenues vestimentaires de mauvais goût car on était pauvres. Les enfants étaient snobs et méchants et mes parents étaient là sans être à l’écoute. Je m’endormais sur 2 tabourets dans les cuisines. Je rêvais depuis l’âge de 3 ans de faire du piano, de la danse, du chant,…
    Vers 6-7 ans j’avais gagné des concours de dessins, mes parents n’ont jamais pris la peine d’aller chercher les prix… mes dessins ont terminé chez une copine de classe.
    Lorsque j’avais le malheur de réclamer des cours de tennis, de musique ou quoi que ce soit, on me répondait qu’on n’avais ni argent et ni temps pour m’y conduire. Je chantais et dansais seule dans le grenier.
    A 12 ans, au changement d’école, je pouvais enfin prendre le bus et je me suis inscrite toute seule à tous les cours qui m’intéressaient et je passais toutes mes soirées à l’académie (solfège, chant, piano, danse…). J’étais introvertie et mal dans ma peau. A mon 1e exposé à l’école portant sur le carnaval, j’étais tellement stressée que j’ai bégayé tout le temps et j’ai vu la pitié dans le regard de la prof qui ne disait rien. Je n’avais pas d’amies mais je faisais semblant d’être une autre personne superficielle afin d’être intégrée. Avec du recul, toutes ces filles que j’ai fréquentées étaient superficielles, débiles et couraient vers le miroir des toilettes pour se maquiller pendant les pauses… et pendant des années j’ai essayé d’avoir leur attention.
    Je me suis inscrite à des concours de diction ou j’ai été sélectionnée pour la finale. Je m’y présentais toujours seule et ma motivation retombait (probablement par manque de soutien car tous les autres participants avaient leurs famille dans l’audience).
    J’ai été finaliste également à des concours de chant, mes parents n’ont jamais été dans le public… J’ai même été à la télévision et j’ai été ridicule… Un producteur à contacté mes parents après une audition et leur a proposé beaucoup d’argent pour m’emmener à Paris. Mon papa à décliné et lui à dit qu’il voulait que sa fille étudie (je lui en suis reconnaissante maintenant).
    Pendant mes études, je suis passée pour une élève modèle auprès de mes parents absents. Je brossais les cours par la fenêtre, je n’étudiais que la veille des examens et finalisait dans le bus. J’imitais la signature de ma maman et faisais des copions pour moi et mon cousin de la même trempe. C’était mon meilleur ami à l’époque (entre 6 et 12 ans nous faisions des compétitions pour savoir qui connaissais le plus sur le encyclopédies, personne d’autre nous comprenait). J’ai terminé mes études secondaires sans doubler mais avec comme commentaire le travail ne tue pas mais il aide à réussir, pourquoi travailler quand c’est pas nécessaire…
    Mon papa me disais que j’étais moche, de plus qq filles débiles me disaient que vu la façon dont je m’habillais, aucun mec ne s’intéresserait à moi. Je me sentais tellement moche que je baissait la tête quand je croisais des garçons, et si ils m’approchaient, j’avais tellement peur que je les repoussais.
    J’ai trouvé plus facile de chatter sur internet, mauvaise idée, je suis tombée sur un pervers qui a abusé de moi. Je n’en ai jamais parlé comme beaucoup de victimes.
    Entrée à l’université en médecine, numérus clausus (sélection des 59 premiers au bout de 3 ans à l’époque). On me demande ce que font mes parents, je réponds ils tiennent un restaurant, on me tourne le dos et je me retrouve avec des gosses d’ouvriers… Nous formions un groupe sympathique que les autres snobs de gosses de médecins devaient considérer comme loosers… Quand le doyen de la faculté nous a dit que 2/3 ne seraient plus là l’année suivante, des charmants gosses de médecins se sont retournés vers moi et m’ont dit ce sera sûrement vous!
    OK, je me suis comportée comme une touriste mes premières années de médecine en me disant que de toute façon j’allais rater. A mon grand étonnement et surtout à celui des autres (je n’allais pas au cours car prendre le bus 2h me fatiguait), j’étais la seule survivante parmi les gosses d’ouvriers et classée dans les 59 premiers (sur la fin du classement). Au bout de 3 ans de larmes pendant le blocus car je me trouvais nulle, moche et inutile, je me suis dit que j’allais voir un psychiatre prof d’unif en plus. Il m’a répondu que je faisais semblant de me plaindre (je devais pleurer au moins la moitié de l’année…). Je me suis alors dis que les animaux m’étaient plus sympathiques que les êtres humains et j’ai voulu être vétérinaire. Pendant la dernière séance d’examen, plutôt qu’étudier, j’ai été me chercher un chien. Finalement, j’ai tout de même passé mes examens en seconde session car sinon je devais recommencer en première année de médecine vétérinaire.
    Mon 1e stage en médecine m’a marqué, la prof m’avait remarquée et m’a proposé un travail de recherche… c’était la première fois que qqn croyait vraiment en moi… et c’est à partir de ce moment que mes cotes ont monté lors des stages et des examens. Cette personne ne se rend pas compte de l’impact qu’elle a eu sur le décours de ma vie.
    Le reste de mes études a été plus brillant car sur le terrain j’étais d’un autre niveau de mes congénère. Ce qui m’a valu beaucoup de critiques et de jalousies… on racontait même que je couchais… (faux).
    J’ai commencé 2 années une spécialité ou j’étais catégorisée la maitresse du prof (alors que c’était faux), j’ai changé en cours de route car je ne me voyais pas faire ce métier en vieillissant.
    J’ai changé de spécialité, là aussi la première question que l’on m’a posée était comment j’avais fait pour obtenir ma place (genre t’as payé, couché?).
    Les 6 premiers mois ont été difficiles car j’étais mal acceptée (spécialité où les médecins le sont de génération en génération…imaginez une étrangère)…
    Par la suite j’ai fais des formations complémentaires à l’étranger afin d’avoir une bonne place… là aussi je n’étais pas la bienvenue.
    Je ne me suis jamais sentie à ma place, j’ai toujours eu l’impression le mouton noir.
    Aujourd’hui j’ai 36 ans, et je peux dire que je me sens enfin bien dans ma peau… et oui ça a pris tout ce temps.
    En fait, 1 an après la naissance de ma fille, je me suis remise en question. J’ai fait un test de QI, lu des livres sur la douance. Cette démarche n’était au départ pas pour moi. Ma maman était tracassée qu’à 10 mois ma fille ne parlait toujours pas. Selon elle, je parlais à 10 mois et à 12 mois je tenais des conversation, j’ai appris seule à compter jusqu’à 100 à 5 ans (je me souviens de ma maman étonnée et me demander d’où j’avais appris ça). Elle m’a également dit avoir été convoquée à l’école car mon QI était au delà des normes mais n’en a rien fait car était débordée (mes parents travaillaient pour survivre à l’époque). Après les recherches sur le développement normal d’un enfant, je me suis un peu reconnue dans les sujets concernant la douance. Concernant ma fille, je pense qu’elle est normale et bien dans la peau.
    J’ai consulté des psy spécialisés pour les HP, mon motif de consultation était: je voulais savoir qui j’étais. Aujourd’hui je suis enfin moi même.
    J’ai fait un tri dans mes amis, il en reste peu. Les autres étaient juste pour paraître normale.
    J’assume ce que je dis et défend mes idées. J’ai fait mes preuves au niveau professionnel, ce qui me permet de me confronter à mes chefs lorsque leurs décisions sont incohérentes et de les court circuiter si j’estime que c’est dans l’intérêt de mes patients.
    Mon conseil est de trouver votre voie et de foncer, de tout donner pour être le meilleur dans votre domaine. A ce moment vous êtes inattaquable et vous pouvez vous permettre de dire tout ce que vous pensez et être vous même. Je me fiche que mes collègues me trouve bizarre. Je dis non à tout ce qui ne m’intéresse pas car la vie est courte et le temps précieux. Je ne côtoie que les gens qui m’intéressent vraiment. Et finalement, les gens vous respectent bien plus quand vous êtes bien dans votre peau et que vous assumez ce que vous êtes et ce que vous dites.
    Ca m’a pris 36 ans… C’est long mais c’est possible. Soyez fiers de votre différence, défendez vos idées, ce que vous croyez juste, arrêtez de faire semblant pour vous faire accepter (ils n’en valent pas la peine). Libérez votre créativité et votre folie et je vous promets que vous serez beaucoup plus heureux!

  2. Merci Clem pour ce touchant témoignage. Cela illustre le fait qu’il ne suffit pas de réussir pour ne pas avoir d’anxiété. Mais je crois aussi que le harcèlement scolaire a des répercutions que l’on ne mesure pas et qui sont rarement prises en compte. Et ce n’est pas seulement une question d’hypersensibilité. Il ne faut pas se demander comment mettre le cerveau sur pause, mais plutôt chercher une passion dans votre vie.

  3. Bonjour, si je témoigne aujourd’hui, c’est pour vous faire part de mon histoire et des difficultés d’adaptation que je rencontre aujourd’hui en tant qu’adulte à haut potentiel intellectuel.
    Très précoce, j’ai appris à marcher, à parler, à lire et écrire très rapidement, beaucoup trop rapidement surtout lorsque l’on est qu’un enfant et que l’on se retrouve constamment en décalage avec d’autres enfants du même âge qui ne vivent pas avec ce cerveau en constante ébullition. Je n’ai jamais rencontré de difficultés scolaires, que ce soit de la maternelle jusqu’à l’université.
    Les professeurs appréciaient ma facilité d’assimiler rapidement plusieurs données, sans efforts particuliers « Si tous les élèves pouvaient être comme vous! » me disaient-ils. Cette phrase me répugnait, car hormis le fait de constater cette grande facilité d’apprentissage, ils ne remarquaient pas tous les à côtés qui me pénalisaient au quotidien….
    L’entrée au collège a été un élément déclencheur, très difficile à surmonter dans ma vie. On a commencé à me juger, à m’insulter, à me rejeter tout simplement parce que je ne semblais pas entrer dans la « norme », mes bons résultats scolaires et ma participation active durant les cours dérangeaient plus d’un. Malgré un nombre de remarques inacceptables à mon égard, j’ai pris sur moi et n’ai rien dit. Au fur et à mesure, je me suis refermée sur moi-même, au point d’être totalement transparente lorsque je me retrouvais en groupe. Mes résultats scolaires avaient baissé, mais restaient tout à fait corrects pour passer d’une classe à l’autre.
    À mon arrivée au lycée, je pensais que cela allait changer. Je m’étais fait quelques amis, je me sentais à nouveau intégrée. Jusqu’au jour où j’ai commencé à faire de la spasmophilie, c’est-à-dire, d’importantes crises d’angoisse ingérables qui m’empêchaient de mettre le pied en dehors de chez moi. L’accumulation des difficultés rencontrées au collège, les changements du lycée,…. tous ces éléments sûrement anodins pour bon nombre d’individus, prenaient une ampleur inimaginable pour moi et perturbaient mon équilibre, comme si je n’allais jamais être à la hauteur. Cette hypersensibilité me faisait défaut, mais je devais apprendre à vivre avec et à la gérer, ce qui est difficile lorsque l’on est adolescente. Pendant un an, j’ai essayé de lutter contre ces crises d’angoisse, à affronter le monde extérieur, malgré les souffrances que cela me faisait endurer et qui ont failli me faire échouer mon année de seconde dû à mes nombreuses absences en cours non voulues. Les médecins et psychothérapeutes n’étaient d’aucune aide pour apaiser mon anxiété. Avec le temps, j’ai tout de même réussi à surmonter les crises, tout en gardant une grande sensibilité difficile à contrôler. J’ai continué le lycée, tout en restant refermée sur moi-même afin de me protéger de cette société qui semblait totalement à l’inverse de ma façon de penser et de réagir. J’ai obtenu mon baccalauréat avec mention assez bien. J’ai ensuite poursuivi mes études à l’université, jusqu’au Master, afin de faire plaisir à mes parents. Malgré un stress important et un grand manque de confiance, je réussis tout ce que j’entreprends dans différents domaines, mais sans pour autant y trouver une grande satisfaction. Comment dire à ce cerveau hors normes de se mettre en pause? Surtout lorsque l’anxiété, l’hypersensibilité et ce sentiment d’inadaptation à la société actuelle rendent le quotidien invivable…

  4. bonjour,

    Depuis toute petite j’ai cherché à répondre aux exigences de l’éducation nationale, et j’y arrivais plutôt bien (je n’ai pas sauté de classe, mais j’avais toujours la moyenne).
    J’ai par contre eu de grosses difficultés en primaire, car je n’arrivais pas a me faire de copains, et comme je pleurais facilement, j’étais devenu le bouc émissaire de mes « camarades »….
    J’étais plus à l’aise avec les adultes ou je ne me sentais pas jugée, comme avec ceux de mon âge.
    Au lycée mes notes ont un peu baissé mais je m’en sortais avec la moyenne.
    J’ai tout de même voulu arrêter mes études car je répétais sans cesse que je n’y arrivais pas. Ma mère, inquiète, m’a amené à un cours pour « apprendre à apprendre » et la personne m’a dit que je n’avais aucune difficulté à apprendre, et qu’il serait intéressant que je passe un test. J’ai été formelle, je ne voulais pas !! (trop peur du résultat ! car évidement j’étais sûre d’être plus débile que la moyenne).
    Puis un jour une émission radio parlait de ça, et j’ai finalement accepté. Le test s’est révélé positif, et ça m’a rassurée sur mes « capacités intellectuelles », sans me surestimer ! ça ne m’a pas empêchée d’arrêter après mon bac obtenu (j’ai commencé une première année en BTS, mais j’ai abandonné, j’en avais marre des études). Je me suis mise à travailler pour manger, mais comme ça ne me plaisait pas, je me retrouve aujourd’hui à chercher ce que je veut faire de ma vie professionnelle, et c’est une période très dure pour moi. Je me sens inutile et incapable…

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