Définition

Définir le mot surdoué est une tâche ardue car ce mot est sujet à différentes interprétations. Des indices peuvent alerter, lire ci-dessous   (enfants , adultes)

Explications au sujet du QI , LES TROUBLES DYS,  en bas de page.  Cette page d’explication résumée est issue de mes cours de psychologie de l’Université Paris VIII (master de psychologie cognitive  Développement de l’enfant et de l’adolescent).

Les enfants

Les parents décèlent un décalage avec les enfants de l’entourage du même âge. Avant de passer un QI, certaines caractéristiques reconnues par les différents auteurs spécialistes des surdoués doivent être mises en évidence.

Voici différentes observations chez les garçons et  les filles (cette liste n’est pas exhaustive et chaque indice n’est pas forcément présent):

  • L’enfant a un très bon langage, très jeune, l’entourage dit qu’il ou elle parle comme une grande personne.
  • L’enfant emploie des mots incongrus dans la bouche d’un enfant jeune, certes, par contre…
  • L’enfant sait reconnaître les lettres et les chiffres, des 18 mois ou 2 ans, avant pour certains.
  • L’enfant compte tout de tête.
  • L’enfant adore les maths, il invente des exercices.
  • L’enfant a une très grande mémoire.
  • L’enfant a une grande imagination, il invente des histoires.
  • L’enfant dessine facilement, reconnaît des morceaux de musique dès les premières notes.
  • L’enfant se dirige dans l’espace, à 18 mois ou 2 ans.
  • L’enfant pose toujours plein de questions.
  • L’enfant a une grande sensibilité.
  • L’enfant est anxieux et/ou triste.
  • L’enfant n’aime pas l’injustice.
  • L’enfant a de l’humour, aime les jeux de mots.
  • L’enfant est très susceptible.
  • A l’école, L’enfant cache ses capacités.
  • L’enfant joue aux échecs vers 5 ans.
  • L’enfant aime les puzzles.
  • L’enfant adore les jeux de société, de stratégie.
  • L’enfant se pose des questions métaphysiques le soir avant de s’endormir, très tard
  • L’enfant a un style intello
  • L’enfant n’aime pas être contrarié.
  • L’enfant veut toujours avoir le dernier mot.
  • L’enfant peut être  ou paraître insolent ou prétentieux.
  • L’enfant est très sensible au bruit, au toucher et a une grande acuité visuelle et sensorielle.
  • Dès qu’il ou elle sait lire, L’enfant se passionne pour un sujet, l’Histoire, les planètes, les sciences,  l’informatique, etc.
  • L’enfant est très performant à l’école dans le domaine qui l’intéresse.
  • L’enfant a du mal à avoir des amis.
  • L’enfant a un esprit de synthèse et il n’écrit pas les « évidences » que l’enseignant demande.
  • L’enfant critique souvent l’enseignant et ne supporte pas facilement l’autorité et les consignes.
  • L’enfant a le sens du détail.
  • L’enfant est souvent dans la lune mais a néanmoins de bonnes notes sans travailler.
  • L’enfant est très actif ou turbulent mais peut se concentrer longtemps sur un sujet qui l’intéresse.

Lorsque l’on s’on s’aperçoit que son enfant présente certaines des caractéristiques ci-dessus, on peut penser à lui faire passer un test de QI  (définition au bas de cette page).

Ce test doit être passé chez un spécialiste de la précocité ou par le RASED  de l’école, dans de bonnes conditions. Mais le QI n’est qu’un paramètre parmi d’autres. Il n’y a pas de méthode rigoureuse de mesure de la douance. En effet, l’enfant peut très bien rater le passage du QI, surtout s’il est très jeune. Il peut refuser ou ne pas être en mesure de montrer ses performances à une personne inconnue.

 Pour compléter visionner les vidéos.

Et le livre de J C Terrassier  « les surdoués ou la précocité embarrassante »

« Psychologue de notoriété internationale, spécialiste reconnu des enfants précoces, Jean-Charles Terrassier est président-fondateur de l’ANPEIP, première association française à avoir agi en faveur des enfants précoces.»

Inventaire d’identification de J C Terrassier

 La créativité

On connaissait le test de Torrance pour évaluer la créativité chez les enfants. Depuis 2011, il existe un test plus récent de créativité et il a été créé par des chercheurs français : il se nomme EPoC. Les auteurs, Maud Besançon, Baptiste Barbot et Todd Lubart, ont construit un outil qui permet de mesurer divers aspects de la pensée créative : La pensée divergente exploratoire (proposer de nombreuses solutions à partir d’un seul stimulus) et la pensée convergente intégrative (les participants doivent fournir une seule proposition, la plus  originale possible). Ce n’est pas la même chose que la pensée convergente simple qui ne doit pas être originale. Cette pensée convergente sert beaucoup dans la scolarité.

Les mesures de l’ EPoC s’effectuent actuellement dans deux domaines d’application, verbal et graphique.

cliquer sur    La créativité

Les adultes

 S’il est compliqué de définir l’enfant surdoué, il est bien plus difficile encore de définir l’adulte surdoué.

Je vais donner quelques pistes dans lesquelles les personnes en questionnement peuvent  s’y retrouver. Tout en sachant qu’il faut se diriger  vers les psychologues compétents spécialistes de la question.

Voici quelques caractéristiques qui correspondent aux adultes, c’est une liste non exhaustive et toutes ne sont pas forcément présentes.

Les adultes doués se présentent souvent comme des personnes que l’on remarque, que ce soit parce qu’elles sont très brillantes ou alors parce qu’elles sont très introverties, éteintes si on les compare à ce qu’ils étaient lorsqu’ils étaient enfants.. Ils ont quelque chose de spécial, mal défini mais présent.

Dans leur vie, ils ou elles ont vécu des histoires peu banales, hors des sentiers battus.

Ils ou elles se questionnent sans cesse, ne sont jamais satisfaits, très exigeants pour eux-mêmes et pour leur entourage.

Ils ou elles ont une grande mémoire et une grande curiosité.

Ils ou elles ont une grande sensibilité, une grande compréhension des autres, de la compassion, ou au contraire ils paraissent froids et distants.

Ils ou elles montrent une grande susceptibilité.

Ils ou elles ont un caractère entier. Ils ou elles sont passionnés.

Ils ou elles ont un humour décalé, ils peuvent avoir des réflexions à côté de la plaque.

Ils ou elles sont un peu « trop » en tout, dans des domaines très variés.ils sont caractérisés par leurs excès.

Ils ou elles peuvent se concentrer sur quelque chose avec une ténacité hors du commun jusqu’à ce qu’ils obtiennent ce à quoi ils croient intensément. La persévérance est une des grandes caractéristiques de ces adultes, ils sont sur motivés dans un projet s’ils sont sûrs d’avoir la bonne idée.

Ils ou elles développent une hyperesthésie (très réactifs au niveau des cinq sens, que ce soit l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat et le goût).

Ils ou elles ont une naïveté, un enthousiasme déconcertants parfois, qui peuvent être pris pour de l’immaturité.

Ce sont de très grands lecteurs, un ou plusieurs livres par semaine. Ce qui les rend très cultivés. Ils ou elles ont un langage, une façon de parler peu commune. Ils ou elles ont parfois appris à lire très jeunes.

Ils ou elles aiment apprendre les langues étrangères et les apprennent facilement.

Ils ou elles ont une grande imagination, une grande capacité de travail et de raisonnement.

Ils ou elles ne tolèrent  pas l’injustice, pour eux et pour les autres.

Ils ou elles s’adaptent rapidement dans le monde professionnel, mais peuvent être en conflit avec  les collègues qui flairent le danger. En conséquence, ils changent souvent de travail

Ils ou elles ont souvent de bonnes intuitions mais en même temps peuvent douter de tout et surtout d’eux-mêmes, car ils ou elles ont une grande lucidité sur tout.

pour compléter, lire les pages adultes surdoués et les vidéos.

 

LE QI

Les tests

La méthode des tests est un domaine de la psychologie clinique, elle constitue un domaine scientifique, en perpétuel remaniement. Aujourd’hui, il existe plusieurs centaines de tests et d’échelles en psychologie, des tests pour évaluer l’intelligence, la mémoire, la perception, l’attention, etc, des tests de personnalité et des tests pour évaluer des troubles éventuels. On doit à Binet en 1905 , la création des premiers tests d’intelligence. Selon Delay et Pichot (1965, p. 23), « on appelle méthode psychométrique l’ensemble des procédés aboutissant à une description quantitative des lois psychologiques ». La standardisation ( passation faite dans des conditions invariables).  et l’étalonnage (l’évaluation classe le sujet dans le groupe d’étalonnage). sont deux critères pour pouvoir parler de tests.  Il faut savoir que la standardisation permet la comparabilité entre les sujets et que l’observation ne relève pas de la subjectivité de l’observateur. Les tests doivent être fidèles (stabilité si on répète la mesure), sensibles (bonne discrimination) , valides (tester ce pour quoi ils sont conçus) et généralisables. Un bilan psychologique complet est composé d’entretiens et de tests. Le psychologue doit s’assurer que les tests qu’il fera passer sont valides et passés dans de bonnes conditions. Il doit notamment veiller au contexte linguistique et culturel.

Depuis Binet, les tests ont beaucoup évolué. Le test Binet-Simon (1911), le Terman-Merrill (Terman et Merrill, 1937) et la NEMI (Zazzo, 1966) étaient très dépendants des acquisitions scolaires. C’est pour cela que Wechsler en 1939 a élaboré un test qui contenait des questions verbales et non verbales. Pour évaluer la douance , les psychologues utilisent le plus souvent les échelles de Wechsler, mais pas seulement. Ces échelles sont élaborées et surtout révisées d’après le modèle CHC (Cattell-Horn-Carroll) de l’intelligence, modèle qui bénéficie d’un consensus relatif dans le milieu scientifique actuel, car il tient compte du côté multidimentionnel de l’intelligence.  Le modèle unidimensionnel de l’intelligence des travaux de BINET et de SPEARMAN  a été abandonné pour tendre vers les modèles multidimensionnels d’aujourd’hui.

La méthode d’évaluation de Wechsler compare les scores d’un enfant avec sa population de référence (en fonction de son âge réel). Ainsi, les Q.I. ont une moyenne de 100 et un écart-type de 15. Un Q.I. de 100 est une performance moyenne. Statistiquement , les QI se répartissent sur la courbe de GAUSS (en forme de cloche). Pour parler de douance , on définit arbitrairement le QI > 130 , et un très haut QI >145.  (pour Wechsler , maxi 160). Environ 2,3 % de la population a un QI > 130. On peut également donner le résultat en pourcentage. cela se nomme : le rang  percentile. Pour un QI de 130, on considère que vous avez environ 98 % de la population qui a un QI inférieur au vôtre. (exactement 97,725 pour QI 130)

Mais le QI n’est pas le seul moyen de détecter la douance, il est un instrument parmi d’autres. Il ne détecte pas notamment, la créativité, la sociabilité des individus, la rapidité d’apprentissage, la personnalité, la motivation, l’endurance,  toutes caractéristiques de douance. Il existe des tests de pensée créative (Torrance), une échelle de développement de la pensée logique (EPL), l’EPoC. C’est le psychologue qui conclut à la douance  dans un compte-rendu , après des tests qu’il choisit en fonction du sujet, du questionnement  et des entretiens.

Je détaille ci-dessous les tests de Wechsler parce qu’ils sont les plus utilisés. Les tests sont régulièrement mis à jour.

« L’intelligence est la capacité d’un individu à initier des actions dirigées vers un but, à penser de manière réaliste et à interagir efficacement avec son environnement »
David Wechsler, 1944

W.P.P.S.I. III (2004)  – Wechsler Preschool ans Primary Scale of Intelligence (1967-1972) teste l’intelligence des enfants d’âge pré-scolaire (dès 2 ans 6 mois à 7 ans 3 mois).

W.I.S.C.IV (2005)– Wechsler Intelligence Scale for Children (1949-1958) teste l’intelligence des enfants d’âge scolaire (de 6 ans à 16 ans et 9 mois): W.I.S.C.-R (1982), W.I.S.C. III (1991) et W.I.S.C. IV (2005).

W.I.S.C.V (2016)– Wechsler Intelligence Scale for Children

ECPA indique : Dernière version de l’Echelle de Wechsler intègre les nouvelles données issues de la recherche en neurosciences afin d’explorer les différents processus impliqués dans l’apprentissage.

Le WISC-V est composé de 15 subtests.
-12 sont issus du WISC-IV : pour ces épreuves, les items, les consignes d’administration et de cotation ont été revus.
-3 nouveaux subtests ont été développés : Balances, Puzzles visuels et Mémoire des images.

Pour ceux qui veulent passer les tests, il ne faut pas trop se renseigner sur les détails, car cela fausse les tests.

Pour les psychologues :

W.A.I.S IV. – Wechsler Adult Intelligence Scale dernière version 2011

Le QIT est  calculé à partir de quatre Indices :

Indice de Compréhension Verbale (ICV)

Indice de Raisonnement Perceptif (IRP)

Indice de Mémoire de Travail (IMT)

Indice de Vitesse de Traitement (IVT)

 

Le Quotient Intellectuel Total (QIT) n’est pas la simple moyenne des notes obtenues à chaque indice. Les indices peuvent être relativement homogènes, mais l’homogénéité n’est pas la règle.  ou ils peuvent présenter une grande hétérogénéité. Dans ce cas le QI total n’a pas de signification. Le psychologue doit vérifier si le QI est valide et interprétable (vérifier la dispersion des notes standard)
la dispersion des indices et leur homogénéité sont analysées, c’est l’analyse intra individuelle
si un indice s’écarte de la moyenne des indices , cela constitue un point fort ou faible. C’est l’un des intérêts (et non des moindres ) de passer ce test. L’hétérogénéité des indices peut expliquer des difficultés, des problèmes DYS, qui peuvent être contournées lorsqu’on les connaît en remédiation cognitive.
Le QI est toujours donné dans un intervalle de confiance,  c’est l’analyse inter individuelle
On prend en compte également les observations cliniques au cours de la passation.

Il faut savoir que le QI n’est pas la mesure de l’intelligence, car on ne peut la mesurer parfaitement. Mais il peut apporter une aide dans bien des cas.  Passer des tests sans entretiens, sans compte-rendu, dans de mauvaises conditions ou sur le net n’a aucun intérêt.

« le mot mesure n’est pas pris ici au sens mathématique : il n’indique pas le nombre de fois qu’une quantité est contenue dans une autre. L’idée de mesure se ramène pour nous à celle de classement hiérarchique » (Binet en 1911 page 135).

Il faut éviter absolument de trop se renseigner sur ces tests avant de les passer, car cela fausse les résultats, si on a lu trop de détails.

Pour les psychologues, ce livre aide à l’interprétation du WISC V :

Concernant le RE -passage des tests de QI, c’est-à dire , quel est le délai minimal entre deux passages de tests ? Cela peut se produire si par exemple, on pense que l’enfant ou l’adulte n’a pas « réussi » les tests, ou n’était pas dans de bonnes conditions optimales pour le passer, ou tout simplement l’enfant a grandi, et qu’il y a besoin d’un autre test pour sa scolarité.

Selon J. Grégoire, il faut au moins un an d’intervalle entre deux passages du même test d’intelligence.

« Canivez et Watkins (1998) ont montré qu’un intervalle d’un an est un minimum pour que s’efface l’effet positif de la pratique du test et que les nouveaux résultats puissent être considérés comme valides.  »  Grégoire p  266  L’examen clinique de l’intelligence de l’enfant . Mardaga .2009.

Concernant l’éducation des enfants EIP (intellectuellement précoces)  en France le rapport de Dugruelle et Le Guillou (2003) visant à faire un bilan des expériences pédagogiques à l’intention des EIP ne s’appuie pas sur des méthodes scientifiques (Lubart, 2006).  

 

LES TROUBLES DYS

« Les problèmes  DYS , qui entrainent forcément des troubles de l’apprentissage ne sont pas plus fréquents dans la population à haut potentiel.»

Les surdoués ordinaires  Nicolas Gauvrit  2014 PUF

Franck Ramus m’a confirmé la même chose.

 

LA DYSLEXIE

Extrait du  Chapitre 8 de J. Ecalle, A. Magnan et F. Ramus intitulé « Apprentissage de la lecture et ses troubles » du Manuel de psychologie du développement, Editions PUF.

C TROUBLES SPECIFIQUES ET REMEDIATIONS   Page 257

I Difficultés de lecture et troubles spécifiques de l’apprentissage de la lecture

En France, on considère qu’environ cinq à 15 % des enfants ont des difficultés à apprendre la lecture (ministère de l’éducation nationale, de la recherche et de la technologie, 1999 ; OCDE, 2004). ..

La population considérée comme étant « en difficulté » est bien entendu extrêmement diverse. L’apprentissage de la lecture étant une tâche cognitive complexe, dont l’objet est l’acquisition et la maîtrise d’un objet défini culturellement, il n’est pas étonnant que cet apprentissage puisse être entravé par de nombreux facteurs différents. Citons pêle-mêle les plus évidents : l’absence ou l’inadéquation de l’enseignement de la lecture, les désavantages sociaux et culturels, les troubles du langage, les déficits intellectuels, les troubles d’attention, les troubles du comportement, les déficits sensoriels non corrigés (mal voyance, mal entendance)…

La constatation remarquable qui a été faite à de nombreuses reprises depuis plus d’un siècle (HALLGREN en 1950 ; ORTON en 1937 ; PRINGLE-MORGAN en 1896 ; Stephenson en 1907), c’est qu’il existe un certain nombre d’enfants qui présentent un trouble sévère d’apprentissage de la lecture, alors même qu’ils sont normalement intelligents, n’ont aucun déficit sensoriel, grandi dans un milieu familial et social favorable, et ont reçu un enseignement approprié. …On voit donc que la dyslexie n’est qu’un facteur parmi d’autres contribuant au trouble de lecture au sein de la population. Il n’est pas question de considérer que tous les enfants en échec scolaire ou ayant des difficultés en lecture sont dyslexiques. La distinction entre dyslexie et difficulté de lecture est extrêmement importante, même si en pratique il n’est pas toujours évident de les distinguer clairement d’un point de vue clinique. … L’enfant dyslexique a le plus souvent de grosses difficultés à acquérir les correspondances graphème-phonème, et par conséquent à décoder les mots selon la procédure phonologique (qui se voit bien en lecture de pseudo mots). Cette limitation initiale entrave l’acquisition du lexique orthographique, dont dépend l’automatisation de la lecture, à moins que l’enfant ne dispose de très bonnes capacités de discrimination et de mémoire visuelle, qui lui permettraient de compenser spontanément (dans de rares cas) par une mémorisation directe de la forme visuelle des mots….

b troubles associés et comorbidités

une caractéristique remarquable de la dyslexie et qu’elle vient rarement seule. De fait tous les troubles développement semblent avoir une tendance à s’agréger les uns aux autres. On parle de troubles associés, voir de comorbidité lorsque l’enfant cumule les critères diagnostiques officiels de plusieurs troubles.

En premier lieu, l’enfant dyslexique a souvent des troubles de langage oral, qui peuvent être relativement bénins
En second lieu, les enfants dyslexiques présentent souvent des troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité, à une fréquence estimée aux alentours de 30 % (KADESJÖ et Guillberg en 2001 ; Kaplan, Wilson, DEWEY et CRAWFORD en 1998 ; WILLCUTT et Pennington en 2000). Cette comorbidité n’est pas réductible au fait que les difficultés rencontrées par les enfants dyslexiques peuvent les conduire à une perte de motivation et de concentration et à des comportements perturbateurs.

On observe également souvent chez les enfants dyslexiques des troubles moteurs (dyspraxie, troubles de la coordination, dysgraphie). La prévalence de ces troubles peut atteindre 50 % (FAWCETT et en 1995 ; Fawcett, et DEAN en 1996 ; Kaplan et collaborateurs 1998 ; Ramus, Pidgeon et FRITH en 2003).

Il semble également que l’on observe chez l’enfant dyslexique des troubles anxieux ou dépressifs plus fréquemment qu’il n’est attendu dans la population générale (WILLCUTT et Pennington en 2000). L’hypothèse selon laquelle ces troubles seraient à l’origine même de la dyslexie n’est confirmée par aucune donnée. L’explication la plus probable est qu’ils sont tout simplement secondaires à la situation d’échec dans laquelle l’enfant est plongée du fait de sa dyslexie.

Enfin il est souvent évoqué l’idée d’une association entre la dyslexie et certains talents particuliers (artistique, mathématiques, ou autres), ou la précocité intellectuelle. De toute évidence, la dyslexie n’est en rien incompatible avec des talents exceptionnels et/ou un QI très élevé, cela a été observé dans de nombreux cas. Néanmoins aucune donnée solide ne permet d’affirmer que ce soit le cas plus fréquemment dans la dyslexie que dans le reste de la population.

…les symptômes évoluent avec le temps, en fonction de la maturation de l’enfant, de l’enseignement et de l’aide thérapeutique qu’il reçoit. On considère en général qu’on ne guérit jamais véritablement d’une dyslexie néanmoins, certains adolescents dyslexiques finissent par atteindre un niveau de lecture normale (pas plus d’un écart type sous la norme), le plus souvent en mobilisant fortement les ressources intellectuelles préservées pour contourner le trouble, et au prix d’efforts personnels considérables…. À ce jour, il semble plausible qu’une minorité d’enfants dyslexiques souffre de troubles de type visuel plutôt que phonologique… Une revue complète des données à l’appui et à l’encontre de chacune de ces hypothèses dépasse le cadre de ce chapitre, et pourra être trouvé dans (RAMUS en 2002 et 2003) et dans l’Expertise collective de l’Inserm en 2007….   V  Les traitements de la dyslexie page 269

Le marché de la rééducation de la dyslexie est immense et occupé par une grande diversité de méthodes de rééducation et d’entraînement. Malheureusement, peu d’entre elles ont été validées scientifiquement, à l’issue d’essais cliniques correctement contrôlés pour les quelques traitements pour lesquels une certaine efficacité est présumée, on en est donc réduit à émettre des recommandations basées sur la validité des hypothèses théoriques sur lesquels ils s’appuient, et sur des données cliniques simplement suggestives. Pour la majorité des traitements proposés, l’absence de données empiriques probantes doit conduire à la plus grande prudence. Une revue exhaustive de ces traitements est disponible dans l’Expertise collective de l’Inserm en 2007…

II Les centres référents pour trouble du langage

Les centres de référence, créés en 2001 (BO, circulaire DHOS /01/2001/209), sont des structures hospitalières qui ont pour mission la prise en charge des troubles spécifiques d’apprentissage du langage oral et écrit. …

Expertise collective Inserm 2007 observe que « les données des neurosciences sont encore insuffisamment considérées dans l’approche psychanalytique et les facteurs psychopathologiques sont parfois sous-estimés dans les sciences cognitives » page 542. Enfin, il s’agit de pouvoir coordonner les interventions des différents acteurs de l’éducation nationale et de la santé. On le voit le problème de la mise en place de la chaîne repérage/diagnostic/rééducation du dyslexique devient complexe.

Le premier professionnel impliqué est l’enseignant qui, institutionnellement a des liens prioritaires avec le psychologue scolaire et le médecin scolaire. Le psychologue scolaire a pour mission au sein des réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficulté (RASED), notamment, de participer aux actions de prévention des difficultés scolaires et de conception et de suivi des mesures d’aide individuelle.

Zesiger Pascal, « Neuropsychologie développementale et dyslexie », Enfance 3/2004 (Vol. 56) , p. 237-243
URL : www.cairn.info/revue-enfance-2004-3-page-237.htm.
DOI : 10.3917/enf.563.0237.

 

LA DYSPRAXIE

Extrait du Nouveau cours de psychologie, Licence Psychologie clinique et psychopathologie de Jourdan- Ionescu et Ionescu  Chapitre 3    Les troubles du développement de l’enfant  :

D trouble spécifique du développement moteur, CIM, troubles de l’acquisition de la coordination, DSM, ou retard psychomoteur (troubles spécifiques du développement moteur), CFTMEA.

Page 74

dans les classifications internationales, ce trouble exclut l’instabilité ou le trouble déficit de l’attention/hyperactivité.

Les manifestations de ce trouble varient en fonction de l’âge et du niveau de développement. Les plus jeunes enfants peuvent présenter une maladresse et des retards dans les étapes du développement psychomoteur (par exemple, ramper, s’asseoir, marcher). Cela peut se manifester aussi par une démarche maladroite, par le fait d’être lent apprendre à courir, à sauter ou à monter et descendre les escaliers. L’enfant peut avoir des difficultés pour apprendre à nouer ses lacets, a boutonner et déboutonner ses vêtements, à lancer et à rattraper des balles. Il peut présenter une maladresse qui s’exprime dans une tendance à laisser tomber les objets, à trébucher, a buter sur des obstacles. Les enfants plus âgés peuvent présenter des difficultés à rassembler des puzzles, à construire des maquettes, à utiliser le clavier de l’ordinateur ou à écrire à la main. On note fréquemment des difficultés dans le domaine visuo spatial.

La coordination motrice de l’enfant peut être évaluée avec des épreuves standardisées de motricité fine ou globale.

 

 

 

cerveau 4

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