La définition de la créativité citée par la plupart des chercheurs est celle-ci :
« la créativité est la capacité à réaliser une production qui soit à la fois nouvelle et adaptée au contexte dans lequel elle se manifeste » (Sternberg et Lubart, 1995).
On connaissait le test de Torrance pour évaluer la créativité chez les enfants. Depuis 2011, il existe un test plus récent de créativité et il a été créé par des chercheurs français : il se nomme EPoC. Les auteurs, Maud Besançon, Baptiste Barbot et Todd Lubart, ont construit un outil qui permet de mesurer divers aspects de la pensée créative : La pensée divergente exploratoire (proposer de nombreuses solutions à partir d’un seul stimulus) et la pensée convergente intégrative (les participants doivent fournir une seule proposition, la plus originale possible). Ce n’est pas la même chose que la pensée convergente simple qui ne doit pas être originale. Cette pensée convergente sert beaucoup dans la scolarité.
Les mesures de l’ EPoC s’effectuent actuellement dans deux domaines d’application, verbal et graphique.
Le psychologue peut ainsi avoir un test supplémentaire pour évaluer le potentiel de l’enfant. C’est un outil de diagnostic d’enfants à haut potentiel. Ainsi , il peut être un complément au test de QI ou être administré seul, mais l’intérêt est moindre.
Interview audio de Maud Besançon sur Planete douance
On peut lire également cet article plus complet :
Évolution de l’évaluation de la créativité chez l’enfant de Binet à nos jours
de Maud Besançon, Baptiste Barbot et Todd Lubart
Dans la revue Recherches et Educations
Référence papier
Recherches & Educations, 5, 2011, p. 215-226
« La créativité a longtemps été considérée de façon mystique, comme venant d’une inspiration divine. Pourtant, dès le début du 20ème siècle, Binet, dans sa quête de compréhension des processus psychologiques à l’origine des conduites individuelles, s’intéresse au processus créatif. Il considère le processus créatif comme un bon mélange d’imagination, de raisonnement et de bon sens (Mouchiroud et Lubart, 2006). Sa conception est donc proche de celle actuellement proposée par Sternberg (1999).
… » La suite cliquer sur Évolution de l’évaluation de la créativité chez l’enfant de Binet à nos jours
On peut lire aussi cet autre article bien construit et bien résumé de Ariane Charriau du 20 .01.2016 Le haut potentiel créatif chez les enfants
Et mes articles du 30.11.2014 cliquer sur pensée divergente/pensée convergente
merci pour toutes ces remarques sur la créativité. La créativité revêt de nombreux aspects. Le sujet est infini. On peut discuter aussi de certaines productions d’art contemporain qui sont parfois « surprenantes » !
Bonjour,
« La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même car le progrès moral de la société dépend exclusivement de son indépendance. »
est ce que cette citation d’Einstein ne résume pas bien le rôle et le positionnement souhaitables de la créativité dans la société ? Elle peut permettre d’expliquer certaines difficultés auxquelles les créatifs sont confrontés.
Il est question de progrès moral. C’est là que le bât blesse dans notre société. La politique manque de morale, la science tendrait à manquer de morale, l’économie manque de morale, la justice n’est pas morale, même l’Eglise se révèle très « humaine »… et je n’attends pas de la religion qu’elle joue ce rôle. L’homme ne doit compter que sur lui pour s’en sortir et non sur un Dieu hypothétique pour ici bas.
Notre société a avant tout une vision technique, « rationnalisante » et intéressée du progrès. En cela les créatifs seraient d’autant plus performants qu’ils pourraient apporter en plus de la nouveauté une dimension morale à la nouveauté. Cette plus-value relève d’une logique de développement durable qui n’est pas, dans la pratique, dans l’air du temps.
bla bla…
Bonjour,
Avis très personnel livré en pâture : je ne comprends pas dans la définition de la créativité le volet « adaptée au contexte ». La créativité est. Il s’agit de la reconnaître (recognize & aknowledge).
Le contexte devrait-il servir de référence pour diagnostiquer le caractère « nouveau » d’une production ? Fait-on la différence entre production nouvelle et production inattendue ? Ne confond on pas nouveauté et différence ? Il me semble que la créativité authentique devrait d’abord surprendre. Il se peut ensuite qu’elle « plaise », mais ce n’est pas obligatoirement l’objectif (vu du créatif).
La créativité n’est pas liée à un objectif ou à un cadre fixé par l’environnement extérieur mais, pour certains, elle peut s’y conformer.
Un créatif a la possibilité de vivre de sa création si elle est au minimum « adaptée au contexte », mais on tombe dans une vision étriquée de la créativité, vision qui peut aussi n’être que mercantile.
On peut avoir des bouffées de créativité mais il faut toujours un catalyseur. Ce catalyseur déclenche un mécanisme de production qui conduit à un résultat nouveau (un résultat tout court ?), ce qui n’est pas le cas chez tout le monde, et parfois un mécanisme très personnel qui conduit à la production d’un résultat nouveau & différent.
Autre cheminement toujours livré en pâture : Des ordinateurs modernes peuvent apprendre, ils peuvent travailler selon des logiques « floues », mais ils n’inventent pas. On cherche à mettre au point (il en existe peut être déjà ?) des algorithmes qui permettent d’obtenir un résultat plus rapidement, sans passer par le chemin processionnel de la méthode du calcul fait pas à pas.
L’ « invention » par informatique n’est toujours que le résultat d’un calcul. Pourtant le calcul, comme l’ont montré les théories d’Einstein par exemple, peut « prédire » ce que l’Homme n’a pas encore pu observer, voire imaginer. Le constat de la prédiction traduit la validation du modèle créé par l’Homme pour décrire le fonctionnement de l’Univers. Sans preuve par l’expérience, une telle production relève t elle de la créativité ? En informatique, un résultat inattendu est d’abord un résultat logique (je l’affirme mais je n’en suis pas certain 🙂 ).
En intelligence humaine, un résultat inattendu peut s’appeler une erreur, un coup de génie ou de la créativité.
bla bla 🙂