Ce soir un reportage sera consacré à des enfants surdoués, intitulé :
Le courage de grandir
Cette publication omet de dire que ces enfants surdoués ont été filmés dans une école pour surdoués, c’est à dire une école qui rassemble des enfants détruits par le système scolaire et/ou ayant d’autres problématiques. Dans la présentation, on voit un enfant de 12 ans qui a son doudou en classe. Cela n’est pas du tout représentatif de tous les enfants surdoués.
Je m’attends au pire, ayant observé la présentation, mais au moins, il est écrit DES enfants à haut potentiel :
« Dans un documentaire diffusé sur France 2, « le courage de grandir », Marie Drucker rencontre des enfants à haut potentiel, qui « n’entrent pas dans le moule » de l’éducation nationale. Loin de tout sensationnalisme, la journaliste s’interroge plus largement sur ce que grandir veut dire. »
https://www.franceinter.fr/emissions/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-03-avril-2018
Dans cet autre article, on comprend que des enfants ont eu des dépressions, et ne sont donc pas représentatifs de tous les surdoués. Ces dépressions sont souvent dues au fait que dans le système scolaire, on les empêche d’avancer à leur rythme. L’enfant surdoué s’ennuie tellement qu’il déprime.
« Héloïse, qui s’est teint les cheveux en gris, après une dépression. »
Dans la présentation, il y a aussi cette petite phrase anodine :
« Ces enfants semblent être issus de milieux plutôt favorisés. Quand on se renseigne sur cette école parisienne, on découvre que les frais de scolarité sont de 8.000 euros par an. »
On notera le ton badin pour désigner les « milieux plutôt favorisés »
Dans un autre article Marie Drucker confie qu’elle a exploré son passé. Il est assez évident que son oncle Michel Drucker avait quelques facilités, et qu’il a peut-être eu soit une dyslexie sévère, soit d’autres problèmes pour exécrer à ce point l’école. On sait que les dyslexiques réussissent très bien dans les milieux du cinéma et de la télévision (cf Spielberg). Malheureusement, comprendre la précocité ne se fait pas uniquement dans les écoles dites « spécialisées ». Comme il y a un aspect génétique dans le haut potentiel, la réalité de la douance est à questionner dans cette famille. Mais ce n’est pas pour cela que la journaliste est objective. Surtout quand c’est Jeanne Siaud-Facchin qui est invitée à débattre.
« J’ai eu envie de comprendre ce qui se cachait derrière la notion de précocité. »
« Le courage de grandir », un documentaire inédit suivi d’un débat, présenté par Marie Drucker, en présence notamment de Jeanne Siaud-Facchin, psychologue clinicienne, dans Infrarouge, mardi 3 avril à 22h45 sur France 2. »
Après la journée de l’autisme et les différents reportages qui ont agité le monde de l’autisme, on observe de nouveau des journalistes qui ne font pas attention à la généralisation de leurs propos. Journaliste qui n’a pas interrogé sur une année tous les acteurs du sujet. Le travail de fond était possible.
« Marie Drucker : J’entendais beaucoup parler d’enfants « surdoués » ou précoces » autour de moi. « Ah, untel est surdoué, ah tiens, ma fille aussi ! » J’ai donc voulu m’amuser et creuser la question pour comprendre pourquoi c’était devenu un phénomène de mode. Moi-même j’avais cette vision un peu caricaturale et stigmatisante d’un enfant de 12 ans qui porte un noeud papillon et qui est déjà en classe de Terminale. Mais la réalité est bien sûr beaucoup plus complexe que cela. J’ai trouvé dommage qu’on s’arrête là et du coup j’ai voulu aller plus loin. Je pense aussi que ce sujet m’a touchée, parce que je ne garde pas un très bon souvenir de l’école. »
Mais attendons l’émission pour en discuter.
Quelques articles pour approfondir le sujet :
http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/la-pseudoscience-des-surdoues/
https://www.franceculture.fr/emissions/la-vie-numerique/pourquoi-la-verite-nous-importe-si-peu