Le leadership est un anglicisme peu utilisé en France pour étudier et définir les personnes surdouées. Aux USA, on tient compte des capacités de leader dans la définition du haut potentiel, aux côtés des autres capacités intellectuelles, scolaires et artistiques. La culture américaine est différente, il n’est pas mal vu d’être intelligent.
Une étude a été publiée récemment sur le sujet : par Antonakis, J., House, R. J., & Simonton, D. K. (2017). Journal of Applied Psychology. Can super smart leaders suffer from to much of a good thing? The curvilinear effect of intelligence on perceived leadership behavior.
Bien sûr France Info en a fait une intervention radio au titre révélateur, provocateur, pour dénigrer l’intelligence, une fois de plus dans les médias :
« il ne faut pas être trop intelligent pour être un bon dirigeant »
« L’intelligence générale est une caractéristique essentielle pour faire un bon leader. Dans une étude portant sur la relation entre le QI et la perception de l’efficacité d’un leader par ses équipes, John Antonakis et ses co-auteurs ont découvert que le niveau de QI optimal d’un leader dépendait de l’intelligence moyenne de son équipe. Un QI trop élevé ou trop faible peut s’avérer désastreux pour le leader. »
« L’équipe de recherche a testé la théorie de Simonton à partir de données venant de 379 dirigeant·e·s de sept firmes multinationales. L’efficacité de divers leaders a été évaluée par des employés de rang inférieur, égal et supérieur. Les chercheurs ont mesuré l’intelligence des leaders et ont recensé les différents traits de personnalité (extraversion, amabilité, caractère consciencieux, névrosisme et ouverture aux expériences), le genre, ainsi que l’âge, qui est un bon témoin de l’expérience acquise.
Les résultats des tests d’intelligence ont fortement confirmé l’idée selon laquelle le niveau optimal dépend des circonstances. En effet, une intelligence trop élevée ou trop faible par rapport au niveau optimal peut avoir une influence négative sur la perception de l’efficacité du leader.
On ne peut toutefois pas supposer qu’une grande intelligence nuit systématiquement à l’efficacité avérée du leader. Il faut garder à l’esprit que l’étude se préoccupe de la perception de l’efficacité et non sur des indicateurs objectifs. Si la réussite d’un leader se définit par rapport à des objectifs fortement associés aux tâches, comme c’est souvent le cas au rang de CEO, un QI supérieur au niveau optimal est certes moins avantageux, mais ne porte pas de réels préjudices. Par exemple, d’autres chercheurs ont découvert que les CEO étaient souvent très intelligents et surreprésentés parmi les meilleurs scores de QI (les 1% les plus élevés). »
(CEO = chief executive officer = directeur général)
Pour lire la suite de l’article, au titre désagréable et rabaissant, cliquer sur :
« Can super smart leaders suffer from to much of a good thing? The curvilinear effect of intelligence on perceived leadership behavior« ,
https://wp.unil.ch/hecimpact/fr/article-antonakis/
J’ai lu l’étude princeps dans son intégralité, et cette étude ne dit pas exactement la phrase-résumé de France info : Can Super Smart Leaders Suffer From Too Much of a Good Thing? The Curvilinear Effect of Intelligence on Perceived Leadership Behavior (John Antonakis, University of Lausanne ; Robert J. House
University of Pennsylvania ; Dean Keith Simonton, University of California, Davis ; In press (1 March 2017)
Journal of Applied Psychology.
« thus, our results should not be interpreted as showing that
a high levels of intelligence do not matter for leadership »
« ainsi, nos résultats ne doivent pas être interprétés comme montrant qu’un haut niveau d’intelligence n’a pas d’importance pour le leadership ». p30
Quelques articles pour approfondir :