ANPEIP 1971-1995-2017

 

J’ai lu ces propositions de ANPEIP pour la présidentielle 2017

A priori les propositions semblent justes et humaines. Mais quand on lit mieux, plus en profondeur et entre les lignes, quand on prend en compte le langage et la formulation des propositions, on remarque que le langage « pathologise » le haut potentiel. Cela fait froid dans le dos.  La formulation  est volontairement « brouillée » pour que l’on ne comprenne rien, et/ou que l’on stigmatise le haut potentiel vers le négativisme.

Comme par exemple cette phrase : « enfants qui présentent des troubles neuro-développementaux associés au haut potentiel. Ces derniers ne sont pas toujours identifiés car plus ou moins compensés. Ils peuvent être à l’origine de troubles des apprentissages, d’une sous-réalisation et de difficultés comportementales. « 

Dans cette phrase, on ne comprend pas si ce sont les troubles qui posent problème ou le haut potentiel, pour l’ANPEIP.
Seule la proposition 4 est indemne de pathologisation :

« FACILITER L’ACCELERATION DU PARCOURS SCOLAIRE DE L’EIP

L’accélération du parcours scolaire n’est pas exclusivement réservée aux élèves en grande, voire exceptionnelle, réussite scolaire. Dans le cas où les dispositifs ne suffisent plus, et avec l’aide d’un accompagnement pour qu’un niveau minimum réel d’acquisition de compétences soit atteint, elle peut être envisagée pour certains EIP peu performants comme une solution alternative. Accéder à la classe supérieure peut remotiver un EIP sous-réalisateur, un EIP rêveur ou agité, un EIP ayant désinvesti par ennui les apprentissages, et/ou permettre de socialiser un EIP « en décalage » avec ses pairs. L’accélération est « possible, mais non systématique » et de plus en plus limitée, alors même qu’elle représente une substancielle économie financière pour l’Etat. »

On peut lire dans la proposition 11
« Les bilans et suivis réalisés hors de l’école sont aussi souvent remis en question par l’institution. De plus, les prises en charge extérieures (psychologue, psychomotricien, orthophoniste, …) allongent les journées de l’EIP en difficultés. »

et quand on lit ceci

« Sensibiliser l’opinion à la problématique du haut potentiel de l’enfance à l’âge adulte. Le faire reconnaître comme un enjeu de santé publique et le prendre en charge comme tel.

On se pose des questions légitimes :
L’une d’elle est : Est-ce que j’ai bien lu ?
Une autre est : pourquoi faire intervenir le haut potentiel de façon négative lorsque ANPEIP parle de troubles d’apprentissage ?

 

Enfin, une dernière question se pose  :  Cette association représente-t-elle les surdoués dans leur ensemble ?  Elle semble se concentrer sur les troubles et confondre le haut potentiel et les troubles de l’apprentissage, comme on peut le lire au regard de ces propositions.
http://www.anpeip.org/1288

Je rappelle cet article que j’ai écrit  fin 2016  ANPEIP  1995

1995 –  2016  :   21 ans

Il est intéressant de retracer l’historique de l’ANPEIP, concernant la « pathologisation du haut potentiel » .  Pour l’ANPEIP en 1995, c’est une absurdité, pour moi, en 2016, dans cette conférence à Lausanne, c’est un piège.

Au regard de ces propositions ANPEIP 2017 , on peut constater que ANPEIP ne cite pas tous les centres référents des troubles des apprentissages, faisant croire que ces centres ne sauraient pas appréhender les tests cognitifs, détecter des troubles de l’apprentissage, et détecter des hauts potentiels. ANPEIP poursuit son travail sur le haut potentiel, sur une population réduite, en souffrance, en considérant que le haut potentiel est une « problématique » et qu’il faut une « prise en charge », sans tenir compte des études scientifiques et de l’article  de F Ramus et N Gauvrit.

La pseudoscience des surdoués

Je vous conseille de lire le commentaire sur le blog de Franck Ramus, d’une psychologue scolaire  Psy EN   (elle ne précise pas sa région )  EXTRAIT :

 » la contamination fantasmatique entre parents aidant, chacun voulant son EIP, on s’est retrouvé avec 20% des CE1 « diagnostiqués » EIP, alors que la prévalence est censée être de 2%. Cette pratique commerciale a généré énormément de conflits entre parents exigeant un saut de classe en brandissant le compte-rendu de la psychologue malhonnête, et les enseignants qui ne voyaient pas en quoi les compétences scolaires de l’enfant justifiaient un saut de classe. L’enfant était écartelé entre des représentations contradictoires, et se vivait comme victime d’une école aveugle à son génie, selon le discours parental induit par celui de la psychologue. »

On peut écouter cette excellente vidéo de Jacques Grégoire qui a travaillé à l’élaboration des tests de Wechsler :

Concepts de l’intelligence et nouvelles façons d’aborder le cas des HPI

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