Amour et douance

Plusieurs questions au sujet de la vie de couple sont posées sur le site et par mail et je vais tâcher de donner mon ressenti brièvement mais chaque cas est unique ! Beaucoup d’adultes surdoués se questionnent au sujet de l’amour. Est-ce vraiment plus difficile de s’aimer et d’être amoureux lorsque l’on est adulte surdoué. ? Faut-il rencontrer « forcément » un ou une autre surdoué ? Faut-il en parler ? Difficiles questions, sans réponses évidentes, je le crains. Etre surdoué implique que les sentiments et émotions sont exacerbés, alors oui c’est plus difficile, mais en même temps c’est plus beau, plus intense. La passion pourra être destructrice, on est très souvent très déçu par « l’autre » parce que l’on est si exigeant, on attend tellement. Ce que l’autre ne peut pas donner. Cela peut se passer aussi dans les couples non surdoués mais comme les personnes surdouées sont souvent dans le « trop », elles aiment « trop » aussi, ou l’autre ne les aime pas « assez ». Les personnes surdouées ont une envie d’absolu certaine dans tout ce qu’elles entreprennent, et dans l’amour aussi, forcément.

Aimer un autre surdoué ou non, franchement cela ne doit pas être mis en avant, selon moi. Il est évident que l’on s’attire par le physique mais surtout par les affinités. Et évidemment on va vers un autre qui nous ressemble un peu au niveau des conversations, des centres d’intérêts. Et souvent on « tombe » sur notre moitié « surdouée » elle aussi….ou pas… Mais, avoir dix points ou 20 points de QI en plus ne doit pas être LE sujet de discussion dans le couple. Toutefois il me semble que ne pas parler du tout dans la relation de couple de la douance de l’un ou de l’autre (ou des deux) est difficile, mais il faudrait en parler comme quelque chose de banal, comme on prend un sucre dans le café, que l’on aime le sport chaque matin ou lire le soir. J’ai même rencontré des couples dans lesquels, l’un des deux est à haut potentiel, l’autre non, et cela a été préférable, pour que la vie soit possible. Car deux surdoués ensemble, cela peut faire des étincelles ! Et des petits surdoués…

Conclusion, vous l’aurez compris, il n’y a pas de règle, à mon humble avis.

La seule chose importante à mes yeux, c’est d’avoir aimé, au moins une fois dans sa vie, et surdoué ou pas, peu importe ! comme l’écrit si bien  Musset :

« La vie est un sommeil. L’amour en est le rêve. Et vous aurez vécu si vous avez aimé. »

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Comment le fait d’appréhender sa douance peut changer sa vie Erik de Reynel

La vidéo de EMAG 2011 a été remise en ligne récemment , EMAG 2011 avait été organisé par l’association MENSA. L’auteur m’a permis de la diffuser sur mon site , et c’est tant mieux, car cette vidéo est de grande qualité.  Il couvre tous les domaines,  tous les changements qui peuvent se passer lorsque l’on apprend sa douance à l’âge adulte.   L’intelligence , vécue comme un fardeau, si on la connait pas et si on ne sait pas la gérer, peut entraîner des dysfonctionnements au niveau du corps, des relations interpersonnelles, des relations amoureuses, dysfonctionnements dûs au « faux-self ».  Le faux-self étant le phénomène de sur-adaptation à l’environnement pour parvenir à vivre ou survivre parmi les autres, en conséquence une impossibilité à être soi-même.

« Deux catégories de surdoués , ceux qui l’ignorent et ceux qui le savent »

 

Relire l’article du 7.11.2011  Conférences EMAG2011

 

Les autres vidéos sont visibles  ici  http://www.mensa.fr/videos_conferences_EMAG2011/

 

Aujourd’hui, un nouveau commentaire sur la page  Bleuenn , très émouvant aussi,  sur la page    Parcours

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« Le petit prince cannibale » de Françoise Lefèvre

Hugo Horiot était l’invité de cette émission de radio canada le 18 octobre dernier. En écoutant la journaliste mentionner le nom de la maman de Hugo Horiot, je me suis soudain aperçue qu’il s’agissait de Françoise Lefèvre que j’ai lue avec grand intérêt il y a ..bien longtemps ! et ce  jeune homme est l’enfant du livre  « Le petit prince cannibale » (Actes Sud) que je vais m’empresser de relire.  Quel parcours !                    IMPRESSIONNANT

Hugo Horiot est donc le fils de Françoise Lefèvre que j’ai lue en 1990 !!!!! livre que j’avais trouvé extraordinaire à l’époque

« Femme déchirée, femme déchaînée, la narratrice est un écrivain qui tente de raconter l’histoire de Blanche, une éblouissante cantatrice que la mort ronge vivante. Mais elle est d’abord la mère de Sylvestre, l’enfant autiste qu’elle veut à tout prix faire accéder à la vie et au monde des autres. Or le petit prince cannibale en ce combat dévore les phrases, les mots de la mère écrivain. Dès lors c’est un véritable duo concertant qui s’élève dans les pages du livre entre deux voix, entre deux femmes, l’une, superbement triviale, s’affrontant à tous les interdits et préjugés qui menacent son enfant, l’autre, la romancière, passionnée, dont les espoirs et les désespoirs se mêlent à ceux de Blanche, son héroïne. Publié en 1990 par Actes Sud, ce texte flamboyant, inclassable, a reçu le prix Concourt des lycéens. »

Quatrième de couverture

Duo superbe et tragique. Lui, c’est un peu le Petit Prince. Il habite une autre planète, s’isole dans son monde, écoute le silence, officiellement catalogué comme un enfant autiste. Il dévore sa mère. Et Elle, tandis qu’elle essaie de l’apprivoiser, de lui tirer quelques mots, tente d’accoucher de ses propres mots. Lutte acharnée entre son nom à Lui, Sylvestre, qui s’inscrit à chaque paragraphe, et celui de Blanche,  » la Cantatrice aux Mitaines « , héroïne qui impose son roman. Mystère là aussi. Destin fabuleux de cette créature adulée, qui a conquis le monde avec sa voix de contralto, mais se meurt d’un mal étrange. Du silence aux cris de l’enfant qui font fuir les mots, de cette voix d’alto qui s’élève au chant carnivore qui détruit la diva, il y a là une chaîne, de la mort à l’amour, donné, reçu, transfusé… –Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
« Ton regard se fait si grave soudain. Sans rien dire tu me caresses la joue. Dans tes yeux, une confiance éperdue. Je sais que cette seconde, je l’emporterai pour toujours. Ton regard. La lumière de juin. Le chant des oiseaux. La qualité de ton regard efface toutes mes peines. Seconde heureuse. Suspendue. Comme une bénédiction en plein ciel. Un voyage en apesanteur. Je sais que tu n’as pas de planète et que je suis ta terre. J’ai beaucoup de forces encore et tu entends, pas une seconde je ne te lâcherai la main. »  p 139
« Pour apprendre à aimer et tenter de guérir un enfant autiste, c’est beaucoup plus simple de l’imaginer comme un Petit Prince. J’apprendrai ton langage. J’entrerai dans ton silence. »

 

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/sante/2013/10/18/001-hugo-horiot-livre-vivre-maladie-autisme.shtml

 

rencontre  Françoise Lefèvre et Hugot Horiot   28.05.2013


Rencontre Hugo Horiot avec Françoise Lefèvre 28… par Editionsiconoclaste

 

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A lire : « La déesse des petites victoires » de Yannick Grannec 2012 éd A. Carrère

J’ai emprunté récemment  à la bibliothèque 3 livres pris au hasard… »Les indigents » de Marguerite Duras, « Colères » de Lionel Duroy et  « La déesse des petites victoires »  de Yannick Grannec . Même si j’ai beaucoup aimé le livre de L Duroy, je voudrais vous recommander absolument le dernier livre, qui a d’ailleurs reçu le prix des libraires 2013, à juste titre.  L’auteur a écrit un roman mais elle explique à la fin du livre ce qui est tiré de la réalité et ce qui est de la fiction. Les références historiques sont très nombreuses et précises. Un livre à lire !
« Un monstre prend tout mais donne peu »  p 423
« La déesse des petites victoires »  de Yannick Grannec 2012 éd A Carrère
« Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle. Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l’establishment en refusant de céder les documents d’une incommensurable valeur scientifique. Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d’Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu’elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n’a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l’après-guerre ; de l’Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l’idéal positiviste à l’avènement de l’arme nucléaire, Anna découvre l’épopée d’un génie qui ne savait pas vivre et d’une femme qui ne savait qu’aimer. Albert Einstein aimait à dire : « Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel. » Cet homme, peu connu des profanes, a eu une vie de légende : à la fois dieu vivant de l’Olympe que représentait Princeton après la guerre et mortel affligé par les pires désordres de la folie. Yannick Grannec a réussi, dans ce premier roman, le tour de force de tisser une grande fresque sur le XXe siècle, une ode au génie humain et un roman profond sur la fonction de l’amour et la finalité de l’existence. »

 

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L’esprit scientifique ?

Réflexion suite à l’écoute de l’émission de la tête au carré de France inter, « La précocité intellectuelle de l’enfance à l’âge adulte »

Enfin , à la 19 e minute,  J. Siaud-facchin reconnait que tous les surdoués ne vont pas mal…Car dans le début de l’émission , on pensait que la description des surdoués était prise à partir des personnes qui consultent…ce qui implique que le biais des conclusions est évident :  pensée qui va dans tous les sens, impossibilité de suivre une conversation et j’en passe… je rencontre et j’ai des témoignages au contraire de gens à haut potentiel posés, de personnes qui réfléchissent, de gens qui ont  de la suite dans les idées , même s’ils en ont beaucoup (d’idées).  Quand on écoute ces deux spécialistes, on a l’impression que les surdoués ne sauraient pas réfléchir  ! Alors qu’ils analysent vite et qu’ils ont beaucoup d’intuition…

QUELLE TRISTESSE

A relire pour mieux comprendre les enjeux d’affirmations  » peu scientifiques » extraites de réflexions issues de cabinets de psychologie, c’est-dire touchant une population ciblée de personnes un peu  « détruites » par le système  scolaire, familial ou social.

l’article du 8.10.2012  Comment pensons-nous?

et l’article du 17.09.2012  Penser différemment, à manier avec précaution

ma conclusion de cet article :

En conclusion l’idée que les idées des enfants surdoués et adultes surdoués penseraient différemment , dans tous les sens, de façon anarchique est un concept qui serait faux. Ce concept est à manier avec une grande précaution. Ce d’autant plus qu’il ne reflète pas la réalité de nombreuses personnes surdouées.

 

j’ajoute que ce lien avait été l’objet également d’une discussion sur doctissimo :

http://forum.doctissimo.fr/famille/enfants-precoces-surdoues/propos-pensee-arborescencesujet_4044_1.htm

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Le bon moment

Le très beau poème « Kaïros » de Bernard jardin (ci-dessous) me fait réfléchir à ce  concept grec de Kaïros qui signifie « le bon moment » « l’occasion », « l’opportunité » (opportunitas en latin). Dans la culture grecque, Kaïros est le dieu du « bon moment », alors que Chronos est le dieu du temps. Il est représenté par un jeune homme chauve avec une touffe de cheveux qu’il faut saisir lorsqu’il passe. Ainsi, il faut savoir saisir les opportunités. La définition du Larousse encyclopédique nous l’enseigne «comme une allégorie de l’occasion favorable souvent représenté sous forme d’un éphèbe aux talons et aux épaules ailés.»

On peut intégrer ce concept aux enfants précoces. Il faudrait dans l’idéal leur apprendre à lire lorsque c’est « leur bon moment » pour eux, et non pas à six ans, « comme tout le monde ! » Dans le cas des enfants doués, ce n’est pas seulement une simple occasion favorable qui est délaissée, c’est l’enjeu d’une scolarité et d’une vie réussie qui est mis de côté, par méconnaissance.  A ce niveau, nous sommes encore actuellement dans « La caverne de Platon » !

pour relire les poèmes     cliquer sur    Kaïros      et        prière de zèbre

 

J’ajoute quelques extraits passionnants de l’Encyclopédie de l’Agora    http://agora.qc.ca/Dossiers/Kairos

«Je voudrais ajouter quelques mots sur la notion de kairos, dont il a été question plusieurs fois. C’est une notion spécifiquement grecque. Elle s’est développée dans une réflexion sur la pratique, pratique rhétorique, militaire, médicale. Le kairos, qu’on traduit en latin par opportunitas, en français par occasion, relève de la nature des choses: l’état par exemple des sentiments d’une foule, de la santé d’un patient; mais il relève aussi d’un savoir: la connaissance que le rhéteur a du moment où l’on peut faire basculer un auditoire, que le médecin a du moment où l’on doit donner le médicament pour renverser la situation. C’est aussi du temps, mais qui est hors de la durée; c’est l’instant fugitif mais essentiel, soumis au hasard mais lié à l’absolu. Ainsi, considérer la sensation comme le kairos est une vue très profondément grecque, parce que le kairos renvoie au cours du monde, au hasard, au déroulement imprévisible des choses, mais aussi à un savoir antérieur. Le kairos n’est rien sans le savoir qui permet de le reconnaître ; il n’est qu’événement parmi d’autres pour celui qui ne sait pas. Mais, pour celui qui sait, il est ce qui lui révèle son propre savoir, par le choc de la réalité qui se révèle comme signifiante. On ne peut être philosophe comme l’était Louis Guillermit, que si l’on s’est fait Grec, je veux dire si l’on a lu, médité, pensé les textes grecs, et non seulement les textes philosophiques.»

Jackie Pigeaud, Louis Guillermit, lecteur de Platon.

«Quelle est donc cette faculté, ce sens en nous qui nous rend plus ou moins apte à saisir l’occasion opportune? Pouvons-nous la développer? Si l’occasion opportune est un don des dieux, quelles sont les vertus qui nous disposent à accueillir ce don? Question cruciale, particulièrement à une époque où le choix est un absolu.

«S’il n’y a qu’une façon de faire le bien, il est bien des manières de le manquer. L’une d’elles consiste à faire trop tôt ou trop tard ce qu’il eût fallu faire plus tard ou plus tôt. Les Grecs ont un nom pour désigner cette coïncidence de l’action humaine et du temps, qui fait que le temps est propice et l’action bonne: c’est le Kairos, l’occasion favorable, le temps opportun.»

Pierre Aubenque, La prudence chez Aristote, Paris, PUF, 1963, pp. 96-97.) Cité par Richard Conte dans Qu’est-ce qu’une pratique?

« Dans un commentaire sur Pindare, Gilbert Romeyer Dherbey, souligne le caractère divin du kairos. «Le kairos, écrit-il, est un don, et le don est un kairos; l’intervention du dieu dans le sort des mortels en modifie la temporalité, et l’on comprend dès lors que l’un des sens de kairos ait désigné le moment fugace où tout se décide, où la durée prend un cours favorable à nos voeux. (…) L’irruption soudaine du kairos, c’est-à-dire d’un temps visité par le dieu, se marque en général chez Pindare, par l’apparition de la lumière. (…) Lorsque l’orage a bien enténébré la terre, soudain le vent faiblit, la pluie s’arrête, la nue s’entrouve – et c’est l’embellie, une clairière de lumière soudain, dans un lieu de désolation. L’homme a senti le passage du dieu, et tel est le kairos. (…) Le kairos est une seconde d’éternité. »

Gilbert Romeyer Dherbey, La parole archaïque, PUF, Paris 1999, p. 11-12.

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Kaïros

Un nouveau poème magnifique écrit par l’auteur de « Prière de zèbre », Bernard Jardin, m’a été envoyé. Il évoque la nostalgie de l’enfance…

pour relire ou découvrir cliquer sur  Prière de zèbre  

Voici:

Kaïros

Le printemps passera sans lilas et sans roses,

Sans donner de pétales pour décorer les fleurs

Leur parfum, leur éclat et la métamorphose

Du mois de Germinal seront absents, pour l’heure

Car l’enfance éphémère fuit à faire oublier

Ses peurs et puis ses joies, et les Noëls passés,

Les deux bras d’une mère, ne sont plus retrouvés

Les marques de nos pas ni le petit Poucet

 

 

L’hirondelle est partie et ne reviendra pas

Sous le vent glisser l’aile au-delà des nuages

Elle a quitté son nid, oubliant ici-bas

De laisser l’arc-en-ciel avec son coloriage

 

 

Ainsi qu’un grand navire qui sombre lentement

Un astre a disparu du monde sidéral,

Et ce n’est pas pour rire si dans le firmament,

Le Petit Prince a vu s’éloigner son étoile

 

 

Et  se cherche à jamais le chemin de Damas,

Notre vie en passant en a perdu le Nord,

Le vent mauvais un jour a effacé les traces,

Demeurent quelques instants d’éternité, encore…

 

 

                              Bernard jardin. 19 octobre 2013

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adaptation

Deux émissions cette semaine de « allo Rufo » sur France 5, le 16.10.2013 et le 18.10.2013. contenant des questions  au sujet de l’éducation d’enfants précoces.   Les questions étaient posées en termes de haut potentiel, le mot surdoué n’étant plus employé comme s’il s’agissait d’un gros mot…ce n’est pas politiquement correct de parler  de surdoué.

Emission du 16.10.2013

Dans cet extrait une maman raconte ses problèmes avec son fils diagnostiqué hyperactif et à haut potentiel. Immédiatement , M.Rufo s’attend à ce que l’enfant montre ses capacités.  Or cet enfant ne les montre pas…il régresse, fait le bébé, est collé à sa mère, comme un enfant de six ans un peu anxieux devant un étranger qui le questionne sans trop de ménagement. Dès que le mot haut potentiel est prononcé, M.Rufo cherche la faille activement , » il n’est pas bon en lecture ? ah ! voyez, c’est un « soi-disant » haut potentiel »…La maman rétorque , mais il est très bon en maths,  d’ailleurs si elle a un diagnostic  de précocité , elle n’a pas dû l’inventer cette maman… le mythe de l’enfant à haut potentiel qui se devrait d’être parfait a encore de beaux jours. .. Mais l’enfant précoce n’est pas un enfant parfait et parfois  il n’ a pas l’habitude de montrer ses capacités…Pourquoi ? parce que bien souvent il ne sait pas qu’il a des capacités en avance sur les autres, et seulement en Maths, surtout à six ans . Il a été placé dans des classes avec des enfants de son âge, et il a vu ce que faisaient les autres enfants , qui étaient peut-être à l’aise en lecture, et s’est pas forcément dit que les autres étaient meilleurs…    il ne pense pas tout simplement à montrer ses capacités ! surtout en quelques minutes…sait-il ce que veut dire le mot « capacité » , Mais cela ne veut pas dire que le haut potentiel soit inventé.

http://www.france5.fr/emissions/allo-rufo

 

Emission du 18.10.2013

Une maman demande la différence entre enfant intelligent et un enfant précoce.   Réponse de M.Rufo  :  l’adaptation…être intelligent ou à haut potentiel c’est savoir s’adapter.  Mais il faut drôlement prendre sur soi pour « s’adapter » c’est à dire faire comme si on apprend à lire en CP alors que l’on sait déjà lire depuis un an, ou à compter… certes une des définitions  de l’intelligence c’est de savoir s’adapter à l’environnement , même hostile, mais demander à un enfant de régresser,  de ne pas aller de l’avant , de ne pas s’élever, comme le font tous les autres enfants, est-ce si intelligent ? alors si l’enfant se rebelle, tempête, pleure face à cette injustice flagrante, on dira, ah il ne s’adapte pas, il n’est pas si intelligent que cela ! c’est un raisonnement par l’absurde, l’adaptation a ses limites, et parfois ne pas s’adapter  dans un environnement franchement hostile – être placé dans une classe dans laquelle les autres enfants ânonnent les lettres, alors que l’on sait déjà bien lire- est un signe de grande intelligence.

« Quelqu’un qui comprend vite comprend bien qu’il comprend vite et n’en fait pas état comme un malaise » dit M Rufo,

MAIS il y a deux jours il demandait au premier enfant (le 16.10.2013) de montrer ses capacités…

http://www.france5.fr/emissions/allo-rufo

 

CONCLUSION

La métacognition  (le fait de savoir que l’on sait) n’est pas évidente à 5 ou 6 six ans…

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« Petite Poucette » de Michel Serres 2012

Une réflexion au sujet du livre de Michel Serres  :  Petite Poucette ( le monde a tellement changé que les jeunes doivent tout réinventer : une manière de vivre ensemble, des instit), 2012, éditions Le Pommier, à l’heure où certains enfants manipulent à l’école des tablettes et autres nouvelles technologies.

 

Je rappelle l’article que j’avais écrit à ce sujet

cliquer sur :

 

Et quelques extraits de l’article de Julien Gautier qui vous donneront peut-être l’envie de lire l’article en entier :  » Petite Poucette : la douteuse fable de Michel Serres | Revue Skhole.fr http://skhole.fr/petite-poucette-la-douteuse-fable-de-michel-serres    seenthis

C’est bien une sorte de conte, une histoire fabuleuse, comme le suggère le titre du livre, que Michel Serres nous propose, et c’est ce qui rend tout d’abord ce petit livre sympathique et enthousiasmant, et explique sans doute son succès : on aimerait y croire, alors que tant d’autres essais et débats ne cessent de nous annoncer au contraire le déclin, la catastrophe, la crise, etc. Mais cet ouvrage relève aussi, nous semble-t-il, d’un dangereux fantasme, dangereux en ce qu’il fait systématiquement l’impasse sur tous les aspects négatifs ou ambivalents des évolutions en question, produisant ainsi une sorte d’illusion idéologique conduisant à justifier l’état des choses en toute bonne conscience… »

… »Du point de vue de la stratégie des industriels, la logique marketing s’est certes sophistiquée mais elle obéit toujours au principe de la captation du « temps de cerveau disponible »[13], et les visées fortement capitalistiques des géants de l’Internet ne sauraient être négligées, comme en témoignent notamment les inquiétudes fondées des militants de la « neutralité » du Web. Il est à ce titre significatif, au delà de l’anecdote, qu’au moment même où M. Serres célèbre l’émancipation nouvelle de Petite Poucette grâce aux vertus de ses multiples prothèses numériques, les dirigeants des « Big Four » choisissent d’envoyer leurs propres enfants dans des écoles déconnectées…… »

… »En quelques pages, le raisonnement de Serres liquide un à un les éléments constitutifs de l’enseignement : nul besoin désormais d’école, ni de maîtres, ni même d’acte de transmission, puisque tout le savoir est aujourd’hui immédiatement disponible, extériorisé dans des bases de données numériques et accessible en permanence par le réseau. Ainsi, M. Serres écrit p. 21 : « Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c’est fait. (…) D’une certaine manière, il est toujours et partout déjà transmis. » A la limite, il n’est même plus besoin de l’apprendre, de l’intérioriser pour le connaître, puisqu’il suffit d’en disposer virtuellement, de pouvoir s’y connecter quand on en a besoin ; et la tête, qui a ainsi moins que jamais besoin d’être « pleine » n’a même plus besoin d’être « bien faite », dans la mesure où, selon Serres, les principales facultés de l’esprit (mémoire, imagination et même raison) peuvent être désormais entièrement déléguées aux machines externes qui les assurent de manière toujours plus efficace[16]. Que peut-il bien rester dans cette tête ainsi vidée non seulement de son contenu mais aussi de ses facultés ? »…

… »Ainsi, « apprendre » à lire et à écrire – enjeu central de la scolarité obligatoire des enfants – consiste à la fois dans l’acquisition de savoir-faire élémentaires mobilisant la main et l’œil, dans la construction d’un rapport réflexif global au langage et aux signes[25], et dans l’ouverture critique à des formes multiples de discours et de représentations portées par un vaste corpus d’œuvres écrites[26]. Peut-on sérieusement imaginer qu’il soit possible à chacun d’apprendre tout cela efficacement par soi-même, avec une connexion Internet et quelques logiciels ? »…

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