Les filles et femmes Asperger

 

 

Un blog très  intéressant blog d’une femme asperger , Marie Josée Cordeau, qui raconte son enfance et ses ressentis, ses difficultés sociales et sensorielles, et sa vie en général avec le syndrome d’Asperger   :

 

52 semaines avec une autiste asperger ou le syndrome d’Asperger revisité

Projet 52 semaines: Un tour d’horizon bien personnel sur le syndrome d’asperger et sur les troubles du spectre autistique à travers un texte par semaine.      Les nouveaux textes seront mis en ligne le dimanche. *** Il est important de ne pas perdre de vue que ce blogue traite de ma vision et de mon vécu personnel et que certaines personnes ne se reconnaîtront pas systématiquement à chacun de mes énoncés. C’est normal, nous sommes tous différents, comme je l’ai déjà mentionné…***

 

« Semaine 23 – Les années de l’école primaire (partie 1)

Alors que certains petits ont une hâte frénétique de débuter l’école, comme une étape permettant enfin de faire « comme les grands », je n’avais aucune notion de ce qui m’attendait. Je n’avais d’ailleurs aucune idée de l’importance de se sentir ou d’agir « comme une grande ». Toute tentative parentale pour me modeler dans ce sens devait glisser sur ma conscience comme une pluie printanière sur le plumage du canard Colvert. Ce concept était aussi abstrait pour moi que d’expliquer à un insulaire d’un archipel tropical, sans moyen de communication avec le vaste monde, les bases de la motoneige et les variantes de texture de la neige en fonction du facteur de refroidissement éolien et du taux d’humidité ambiant. Nada. Jusqu’à mon entrée en classe maternelle, je suivais ma mère comme une automate ou je restais à la maison. Aucune forme d’autonomie ou d’identité propre ne s’annonçait. Et voilà, maintenant, j’étais catapultée avec des étrangers que je ne connaissais ni d’Ève, ni de la pomme. Je crois que c’est à cet instant précis, en septembre 1971, que l’anxiété a défait ses bagages de manière définitive pour s’installer à demeure dans ma vie d’autiste…. »

Un article intéressant au sujet de l’autisme et de la différence entre filles et garçons. Il est en Anglais.  Pour ceux qui ne maîtrisent pas cette langue , ou qui n’ont pas le temps de traduire, cet article explique en gros que les cerveaux des filles autistes seraient différents du cerveau des garçons autistes et qu’une majorité d’études ont été pratiquées sur les garçon, car les garçons étaient plus nombreux. En conséquence , les études sont un peu biaisées. Les filles se sur-adaptent plus et masquent plus leur autisme, on les détectent moins, et peut-être le ratio , filles-garçons n’est pas pertinent (5 fois plus de garçons asperger que de filles).

 

http://www.bbc.co.uk/news/health-23613816

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malentendus = échec scolaire ?

 

Les malentendus des consignes à l’école.

Le problème de la compréhension des consignes à l’école est un thème largement débattu. Lorsqu’il concerne les enfants précoces, ce problème se corse et on tombe très vite dans des situations très amusantes mais qui peuvent avoir des conséquences beaucoup moins amusantes…l’enfant obtient un zéro…ou plusieurs 0…la maîtresse dit aux parents que vraiment cet enfant ne comprend rien de rien et que bien évidemment il ne peut en aucun cas sauter une classe ! pensez ! il ne comprend pas des consignes très simples !

Il ne s’agit pas d’un problème de compréhension ou d’échec scolaire comme on l’entend souvent , mais d’un problème de précision extrême.
Je vais prendre des exemples pour comprendre les nuances :

un exemple personnel, d’abord. Je me souviens que mes deux aînés avaient toujours des notes basses aux opérations « à trous » en CE1, si je me souviens bien. Ils se trompaient tous les deux exactement de la même façon ! Ce genre d’opérations est adapté pour apprendre et comprendre le sens de la soustraction. Comme ils avaient déjà compris depuis un moment la soustraction, ces opérations « à trous » ne leur convenaient pas du tout !  Cela déconstruisait leur logique acquise de la soustraction , alors que ces exercices étaient adaptés à la majorité des enfants de la classe. Ils savaient par ailleurs parfaitement faire les soustractions posées ou de tête. Je précise que mes aînés avaient de mauvais résultats uniquement dans ces opérations « à trous » :

Dans ma scolarité que je raconte brièvement dans chemins de traverse, en CE1, j’ai aussi un exemple de parole prise au pied de la lettre chemins de traverse (bas de la page).

Autre exemple très concret, un enfant vient montrer à sa maman son évaluation de lecture, à la question : « le loup s’occupe-t-il bien de ses petits ? » il répond « non » et obtient 0 à la question.
Dans le texte, pourtant il a souligné la réponse à la question. Quand la maman le fait remarquer, il répond très intelligemment : « non, dans le texte, il est marqué que la LOUVE s’occupe bien de ses petits et la question demande si c’est le LOUP qui s’en occupe bien ! »
Comment expliquer à l’enseignante qu’il a bien répondu à la question posée avec une très grande précision et une connaissance des subtilités du langage. Il est donc très anormal qu’à cette question , l’enfant ait 0 alors qu’il a parfaitement compris le texte lu. Dans ce cas précis , sa note ne reflète PAS DU TOUT son niveau de compréhension. Il est logique qu’ensuite il ne comprenne pas sa note , s’énerve et se dise « A quoi bon l’école ? » La démotivation peut arriver très vite si les malentendus se répètent souvent. et le pire c’est que s’il a souvent des 0…alors on dit : cet enfant est en échec scolaire ! alors qu’il s’agit d’une non compréhension de la part des adultes de sa trop grande précision ! c’est un comble !
Pour les parents il faut bien prendre le temps de décortiquer les résultats et de comprendre ce que l’enfant a fait et compris dans ses exercices et toujours relativiser les notes. Dans ces conditions, l’échec scolaire au sens où on l’entend généralement doit être relativisé également ! Si échec scolaire , c’est avoir 0 ! mais des 0 à foison obtenus dans ces conditions ne sont pas un vrai échec scolaire, c’est l’évidence…

Je mets un lien vers la page du blog cheval à rayures qui parle de ce sujet, et surtout l’intervention de fridou que je me permets de recopier :

« ils avaient travaillé sur les animaux polaires; en évaluation, la maîtresse leur avait donc donné une feuille avec des des images d’animaux, et ils ne devaient colorier que les animaux polaires. Lilian l’avait fait, sauf pour un; la maîtresse lui demande donc : « Et l’ours, tu ne le colories pas ? – Ben non, parce que si je le colorie, il ne sera plus blanc, donc ce ne sera pas un ours polaire !!!! ».

http://www.le-cheval-a-rayures.fr/2013/07/29/les-ehp-et-les-consignes/

CQFD

Merci aux mamans de raconter ces anecdotes très emblématiques.

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eduscol

Voici un lien vers le portail national des professionnels de l’éducation eduscol.
Il concerne les élèves intellectuellement précoces.
mis à jour le 12 septembre 2013.
 
http://eduscol.education.fr/cid59724/eleves-intellectuellement-precoces.html

et aussi :

 
 
« Enfin, une attention particulière devra être accordée aux élèves intellectuellement précoces (EIP), pour qu’ils puissent également être scolarisés en milieu ordinaire. À cet effet, dès la rentrée 2013, chaque enseignant accueillant dans sa classe un élève intellectuellement précoce aura à sa disposition sur Éduscol un module de formation à cette problématique. »

 

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Conférences internationales de L’ADCHP et l’ANPEIP Tarn-et-Garonne 5 et 6 octobre 2013

Je relaie l’information des conférences que l’on m’a envoyée :

L’ADCHP et l’ANPEIP Tarn-et-Garonne ont le plaisir de vous informer de la tenue de deux jours de conférences internationales

5 et 6 octobre 2013
Université Paul Sabatier – Grand auditorium – route de Narbonne
TOULOUSE – France

Le développement du haut potentiel et du talent au XXIe siècle
The development of giftedness and talent in the 21st century

 

Des intervenants internationaux, spécialistes du thème, apporteront leur éclairage :

Pr Françoys Gagné – Canada
Professeur – chercheur associé au département de psychologie de l’université de Montréal
« Le pourquoi et le comment d’un véritable développement des talents scolaires selon le MDDT »

Pr. Steven Pfeiffer – États-Unis
Professeur – chercheur en psychologie de l’orientation et en psychologie scolaire, université de Floride
« Apprendre les leçons pour les enfants à haut potentiel : la capacité n’est pas suffisante et la force du cœur fait la différence »

Pr Javier Touròn – Espagne
Professeur – chercheur en sciences de l’éducation, université de Navarre
« La recherche du talent, le développement du talent : nos écoles sont-elles préparées pour le défi ? »

Pr Laurence Vaivre-Douret – France
Professeur des universités en psychologie du développement – chercheur INSERM – Paris
« Spécificités développementales du jeune enfant à hautes potentialités ».

Pr Pierre Fourneret – France
Professeur de psychiatrie infanto-juvénile, université Claude Bernard – Lyon
« Précocités, adolescence et sentiments : un dilemme inconciliable ? »

Roya Klingner – Allemagne
Maître de conférences à l’université d’Erlangen – Nuremberg
Fondatrice et responsable du Global Center for Gifted and Talented Children
« La meilleure pratique pour le développement du haut potentiel et des talents au XXIe siècle ».

Programme
Samedi 5 octobre 2013
09h – 10h Accueil
10h – 10h30 Cérémonie d’ouverture
10h30 – 11h30 Pr Françoys Gagné – Canada
11h 30 – 13h30 Buffet
13h30 – 14h30 Pr Pierre Fourneret – France
14h30 – 15h Pause café
15h – 16h Pr Steven Pfeiffer – Etats-Unis
16h – 16h30 Pause café
16h30 – 17h30 Pr Laurence Vaivre-Douret – France
17h30 – 19h30 Visite culturelle
Dimanche 6 octobre 2013
9h – 10h Pr Javier Touròn – Espagne
10h – 10h30 Pause café
10h30 – 11h30 Roya Klingner – Allemagne
11h30 – 13h30 Buffet
13h30 – 14h Gâteau anniversaire Pr Françoys Gagné
14h – 14h30 Cérémonie de clôture
14h30 – 16h30 Visite culturelle

Cette conférence internationale compte déjà parmi les inscrits des professionnels venus d’Australie, du Viêt-Nam, d’Afghanistan, de Turquie, de Pologne, de Grande-Bretagne, de Suisse, de Belgique et bien entendu de France.

Les conférences auront lieu en anglais et français avec traduction consécutive et s’adressent à un public de professionnels de l’éducation, de la santé mais aussi aux responsables et membres d’associations, aux parents d’enfants ou adultes à haut potentiel.

Nous comptons sur votre présence pour que ces journées soient le fruit d’échanges productifs pour la compréhension et l’accompagnement des enfants et des adultes à « Haut Potentiel ».

Téléchargez l’affiche

Téléchargez le bulletin d’inscription

Renseignements complémentaires : adchp31@yahoo.com

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Albert Jacquard

Il y a quelques jours disparaissait Albert Jacquard, de nombreux commentateurs ont salué le grand homme humaniste…mais en matière de surdoués, l’humanisme d’Albert Jacquard s’évanouissait subitement. Dés qu’il le pouvait , il fustigeait les surdoués, des gens qui « allaient vite », des gens qui ne réfléchissaient pas, il disait à qui voulait l’entendre dans les medias divers que l’intelligence , ce n’était pas la vitesse. certes non… Il disait aussi que les enfants surdoués n’existaitent pas…(en 1997)…il disait beaucoup de choses auxquelles on pouvait adhérer, au sujet de l’égalité entre les humains, à quoi cela sert-il d’aller vite ? etc…

Certes oui, mais lorsque l’on a engendré des enfants qui vont vite…plus vite que les autres petits copains…que fait-on ? on les freine ? On les bloque ? On les brime ?  On leur dit « tu n’apprendra à lire que à 6 ans ! comme tout le monde ! On les laisse se déprimer et pleurer ?

NON   cela , ce n’est pas de la vraie humanité.  La vraie humanité, c’est que chacun puisse marcher à son rythme et être heureux.  alors faisons fonctionner notre cerveau !

http://www.youtube.com/watch?v=DpzRONla_RU

 

http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20130912.OBS6824/albert-jacquard-qu-est-ce-que-cela-veut-dire-l-intelligence.html

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LES EXPERTS EUROPE 1 comment accompagner un enfant surdoué?

Je viens d’écouter l’émission des experts sur Europe 1 intitulée « comment accompagner un enfant surdoué ? »

pour réécouter   :  http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Les-experts-Europe-1/

 

Plusieurs choses me viennent à l’esprit :

les thèmes abordés sont emplis de négativité et de désepérance, comme :  grand risque d’échec scolaire , de dépression, risque de désocialisation. il faut bien dire que si cela est vrai pour certains enfants doués , cela n’est pas vrai en général.

J’ai entendu également que le décalage affectif/intelligence est grand, c’està dire que l’enfant doué ne peut exprimer ce qu’il ressent parcequ’il manque de mots, etc…cela n’est pas exact, bien au contraire, pour certains leur lucidité affective est très grande, voire immense…

La psychologue interviewée semble être contre les sauts de classe,  se basant sur les exemples d’enfants qui ont le bac à 14 ans…mais un saut d’une année ou de deux classes entraine le bac à 17 ans , 16 ans tout au plus.  (ou 15 ans , cela dépend du mois de naissance).  Dans mon expérience , j’ai rencontré beaucoup d’enfants en réussite qui avaient sauté des classes…et beaucoup d’enfants en échec qui n’avaient pu sauter. Il faut néanmoins que les sauts se passent dans les petites classes, si possible et envisager au cas par cas.

Enfin , une énorme publicité a été faite au sujet des classes ou écoles  « spécialisées ».  Je mets en garde très vivement les parents au sujet de ces écoles.  Renseignez-vous bien auparavant. ..Pour avoir effectué un stage dans une de ces écoles, ( cette année) je ne pourrai raconter par charité ce que j’y ai vu…mais je peux vous dire qu’elle n’avait de « spécialisée » que le nom…et franchement cela coûtait extrêmement cher pour ce qu’elle proposait….De plus , elle concentrait des enfants en très grande difficulté.

Alors même si l’enfant a des difficultés à l’école, il faut tout faire pour le laisser dans le milieu scolaire « ordinaire », public ou privé, en changeant d’école , si besoin, et en ajoutant des activités extra-scolaires.

 

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Surstimulation

Je regarde « les Maternelles », cette émission de France 5  de temps en temps et depuis longtemps. Cette semaine,  une émission concernant la surstimulation des enfants et des bébés m’intéressait, alors je l’ai visionnée. De très grosses allusions à la précocité y ont été faites, comme « les parents qui veulent un enfant précoce, les parents qui veulent faire un surdoué etc… ». je ne me souviens pas des mots exacts…des sujets sur la précocité ont déjà été faits dans cette émission et il semblait que le message y était bien compris…par les journalistes…les parents d’enfants précoces le savent bien, ils freinent bien souvent leur enfant plutôt qu’ils ne le sur stimulent !

Pour couronner le tout, on nous apprend qu’une émission sera projetée la semaine prochaine au sujet de la GPA , Gestation pour Autrui, interdite en france, en présence des deux hommes du documentaire « naître père »…Ce documentaire , je l’ai vu deux fois…avec toujours la même révolte, devant l’arrachement à leur mère à la maternité aux USA des deux bébés. J’aurais pu crier « stop ! arrêtez ! pourquoi faire subir cela à un enfant ? » devant mon écran…mais cela ne sert à rien …Alors j’écris cet article, dicté par ma révolte, devant tant d’inconscience…On sait aujourd’hui , d’après les expériences récentes en psychologie du développement, que les bébés interagissent avec leur mère dès 6 mois in utero… et que l’interaction mère-enfant est très importante durant la première année…mais dans ce documentaire , seul le désir d’enfant des deux hommes est primordial…alors , plus on apprend sur la psychologie de l’enfant , plus on fait n’importe quoi ?

Mais pour un bon nombre de personnes, il faut être moderne, accepter l’inacceptable, c’est à dire , « arracher » des bébés tout juste nés à leur mère.  Mais il me semble que c’est une forme de maltraitance. On ne se pose pas la question des enfants aînés de cette femme qui assistent à « l’abandon » par leur mère de ses deux bébés, ce qui doit quand même être très compliqué à gérer pour des enfants. Que ressentent-ils ? On le devine losque la petite fille de la mère porteuse dit très pertinemment : « il n’aura pas de maman le bébé ? ».

Après la femme-objet, l’enfant-objet !

Alors ma conclusion , Les Maternelles France 5 sont décevantes

Et je ne vais plus dorénavant de regarder cette émission…il vaut mieux lire un bon livre…

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« L’enfant doué et la rentrée » article d’Arielle Adda

 

 Un article de l’an dernier mais toujours d’actualité, écrit par Arielle Adda.

« La rentrée est souvent chargée d’un peu d’angoisse pour tous les enfants. Rares sont ceux qui ignorent le pincement bien spécifique rongeant sournoisement le cœur des écoliers. L‘enfant doué lui, vit la rentrée à sa façon.

  1. L’école maternelle
    Quand il entre pour la première fois en maternelle, il est particulièrement heureux et excité à l’idée de pénétrer dans un lieu magique où il va découvrir quantité de choses nouvelles et intéressantes.

    • Du bonheur à la déception

    Première déconvenue : il s’aperçoit que les autres enfants pleurent désespérément et il pense alors qu’il n’a pas dû très bien comprendre ce qu’on lui a expliqué. Loin d’entrer dans un paradis, il va pénétrer dans un enfer où ses parents, pourtant aimants et attentifs, sont obligés de le conduire.

    L’enfant doué, tout comme l’adulte doué, pense toujours que les autres savent mieux que lui la façon dont il faut se comporter ; il a l’impression de ne pas posséder le mode d’emploi de l’existence que les autres connaitraient tout naturellement. On voit bien que ce sentiment, flou mais persistant, s’installe très tôt dans la façon dont les individus doués perçoivent la vie sociale… »

  2. la suite  :  http://www.journaldesfemmes.com/maman/expert/52155/l-enfant-doue-et-la-rentree.shtml
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Créativité

Dans le systéme scolaire la créativité est peu encouragée. Les notes à l’école reflètent un niveau de base de connaissances générales et une capacité de synthèse. Ces connaissances sont d’ailleurs très utiles, mais on demande peu de créativité à l’école, dans le meilleur des cas,  car elle est parfois sanctionnée ! Certains enfants doués et peu scolaires sont souvent des enfants très créatifs. Mais l’école ne prend pas en compte cet aspect de leur intelligence. Or dans la vie professionnelle, et dans la vie , la créativité est essentielle. Un entretien de Todd Lubart avec Joëlle Aden et Enrica Piccardo, enseignants-chercheurs,  à Paris le 20 octobre 2009 traite de ces questions passionnantes et toujours d’actualité. Todd Lubart est professeur de psychologie à L’Université Paris-Descartes et auteur avec Mouchiroud, Tordjman, Zenasni de l’ouvrage « Psychologie de la créativité »(2003).

Extrait :
« JA et EP
Dans votre ouvrage Psychologie de la créativité vous parlez d’une dimension
cognitive de la créativité, pourriez-vous préciser ce que vous entendez par là ?
TL
Quand on parle de la cognition créative, on évoque l’idée que certains types de
traitement de l’information, certaines capacités de traitement de l’information
s’appliquent plus spécifiquement à la recherche de nouvelles idées. Au cours
des cinquante dernières années, de nombreuses recherches dans la littérature
scientifique ont identifié un certain nombre de capacités cognitives. Ces
capacités cognitives apparaissent peu dans les tests classiques d’intelligence,
cependant, certaines d’entre elles, comme le facteur général d’intelligence ou
des connaissances générales sur le monde – sont également sollicitées dans des
productions créatives.
Quand on parle de cognition créative, on parle de capacités cognitives plus
spécifiques qu’on peut mesurer mais qui sont relativement peu sollicitées à
l’école ou peu mesurées dans des bilans intellectuels classiques. La pensée
divergente est un bon exemple, elle a un rôle important quand on cherche
à avoir un maximum d’idées très diverses et elle témoigne d’une certaine
flexibilité de la pensée lorsqu’il s’agit d’explorer un thème ou un problème
dans des directions différentes.
On peut comparer pensée divergente et pensée convergente. La pensée
convergente cherche une seule bonne réponse, la réponse « optimale ». A
l’école c’est souvent la réponse qui est connue par l’enseignant. La pensée
divergente peut être développée par des exercices et dans certaines recherches
on constate que plus on cherche des idées éloignées de la norme, plus on a une
probabilité de tomber sur une idée différente de ce que les gens trouvent de
façon spontanée. C’est tout à fait normal car quand on pose un problème ou une
question, la plupart des gens sollicitent des connaissances qui sont rapidement
accessibles, il s’agit là des idées qui sont connues, partagées socialement. Par
exemple, si on dit chien beaucoup de gens vont dire chat, mais si on commence
à chercher des dizaines de mots associés au mot chien on va bientôt tomber
sur des associations plus idiosyncrasiques, plus originales, moins connues,
qui peuvent être source d’idées originales et créatives. C’est un exemple de
processus cognitif qui peut être sollicité dans des épreuves classiques….

…JA et EP
Toujours dans ce même ouvrage, vous mentionnez à plusieurs reprises le lien entre
créativité et émotions, pourriez vous définir la nature des facteurs émotionnels
et leur valeur en relation à la créativité ?
TL
On prête une attention croissante aux aspects émotionnels impliqués dans la
créativité, et typiquement on évoque d’une part les états émotionnels transitoires :
on peut être de façon ponctuelle dans un état plutôt positif ou négatif, plus
ou moins intense. D’autre part, nous évoquons également les caractéristiques
stables sur le plan émotionnel, comme des traits émotionnels de personnalité.
Certaines personnes prêtent plus d’attention ou donnent plus d’importance à
leur vie émotionnelle que d’autres. Certaines personnes vivent leur émotions
plus intensément que d’autres, elles vivent une vie émotionnelle plus riche, plus
idiosyncrasique et il y également des personnes qui ont ce qu’on appelle une
intelligence émotionnelle développée, qui savent reconnaître et utiliser leur
intelligence au profit des émotions ou des informations émotionnelles.
Il y a de plus en plus de recherches sur ces thèmes. On sait qu’il y a des
interactions entre des caractéristiques stables émotionnelles comme le niveau
d’implication d’une personne, son état émotionnel et ses productions créatives.
Il y a certains liens avec la motivation : être dans un état émotionnel peut
focaliser des énergies parce que l’acte créatif est potentiellement un moyen
d’évacuer une énergie émotionnelle dans un travail productif….»

intégralité du  PDF   cliquez sur   entretien Todd Lubart

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