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France culture « dans la tête des enfants surdoués »

 

Les pieds sur terre…jamais cette émission n’avait aussi mal porté son nom. J’ai été très triste en l’écoutant . Heureusement que je peux m’exprimer sur ce site.

La journaliste nous présente des enfants qui vont mal, qui ont été harcelés, qui n’ont pas été détectés assez tôt, en nous faisant croire que tous les enfants surdoués sont comme cela… Ces enfants interviewés regroupés, souvent à cause du harcèlement scolaire,  dans une école « spécialisée pour précoces » paraissent hyper angoissés, tristes…

« Tu te sens différent ? » demande la journaliste…Question subversive, s’il en est ! Comment inculquer dans la tête de ces enfants et de leurs parents qu’ils sont différents…

Il vaudrait mieux ne pas confondre les conséquences et les causes.

Je rassure les lecteurs de ce site. Tous les enfants surdoués ne sont pas comme cela et ne parlent pas comme cela. Ils savent parler normalement, ils savent jouer, ils ne sont pas angoissés toute la journée, etc…on nous présente une petite fille (la seule d’ailleurs, qui est dyslexique) qui parle aux plantes , parce que personne ne la comprend, en nous faisant croire que cela est poétique et que c’est de l’imagination…c’est surtout sa dyslexie qui a dû être aussi perturbatrice que la précocité.

Le seul qui a dit vrai, c’est le garçon disant qu’il est assez sarcastique…cela oui. La journaliste pose une question qui fait penser que l’enfant surdoué n’aime pas l’enfance

« tu aurais préféré être directement adulte ? », mais quelle question !

Alors je vous rassure, surtout les parents, les enfants surdoués sont gais, enjoués, ils savent rire, ils ont beaucoup d’humour, ils jouent au ballon, aux jeux de société, aux jeux vidéos, lorsqu’ils vont bien, ils aiment la vie,  et les enfants surdoués « en général », qui vont bien, ne se trouvent pas dans les écoles spécialisées, là où les journalistes vont les chercher, par facilité. Le biais de l’interview est grossier. Alors, s’il vous plait, ne dites pas « les surdoués » mais « certains surdoués » ! Cela serait plus juste et plus précis.

Relire l’article :   Penser différemment, à manier avec précaution  17.09.2012

« Cela sert à quoi d’apprendre toujours plus si on meurt ? » la dernière question est surréaliste et angoissante…

????? Mais …il y a les livres et les recherches qui vont perdurer au-delà de nous.

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Le bon moment

Le très beau poème « Kaïros » de Bernard jardin (ci-dessous) me fait réfléchir à ce  concept grec de Kaïros qui signifie « le bon moment » « l’occasion », « l’opportunité » (opportunitas en latin). Dans la culture grecque, Kaïros est le dieu du « bon moment », alors que Chronos est le dieu du temps. Il est représenté par un jeune homme chauve avec une touffe de cheveux qu’il faut saisir lorsqu’il passe. Ainsi, il faut savoir saisir les opportunités. La définition du Larousse encyclopédique nous l’enseigne «comme une allégorie de l’occasion favorable souvent représenté sous forme d’un éphèbe aux talons et aux épaules ailés.»

On peut intégrer ce concept aux enfants précoces. Il faudrait dans l’idéal leur apprendre à lire lorsque c’est « leur bon moment » pour eux, et non pas à six ans, « comme tout le monde ! » Dans le cas des enfants doués, ce n’est pas seulement une simple occasion favorable qui est délaissée, c’est l’enjeu d’une scolarité et d’une vie réussie qui est mis de côté, par méconnaissance.  A ce niveau, nous sommes encore actuellement dans « La caverne de Platon » !

pour relire les poèmes     cliquer sur    Kaïros      et        prière de zèbre

 

J’ajoute quelques extraits passionnants de l’Encyclopédie de l’Agora    http://agora.qc.ca/Dossiers/Kairos

«Je voudrais ajouter quelques mots sur la notion de kairos, dont il a été question plusieurs fois. C’est une notion spécifiquement grecque. Elle s’est développée dans une réflexion sur la pratique, pratique rhétorique, militaire, médicale. Le kairos, qu’on traduit en latin par opportunitas, en français par occasion, relève de la nature des choses: l’état par exemple des sentiments d’une foule, de la santé d’un patient; mais il relève aussi d’un savoir: la connaissance que le rhéteur a du moment où l’on peut faire basculer un auditoire, que le médecin a du moment où l’on doit donner le médicament pour renverser la situation. C’est aussi du temps, mais qui est hors de la durée; c’est l’instant fugitif mais essentiel, soumis au hasard mais lié à l’absolu. Ainsi, considérer la sensation comme le kairos est une vue très profondément grecque, parce que le kairos renvoie au cours du monde, au hasard, au déroulement imprévisible des choses, mais aussi à un savoir antérieur. Le kairos n’est rien sans le savoir qui permet de le reconnaître ; il n’est qu’événement parmi d’autres pour celui qui ne sait pas. Mais, pour celui qui sait, il est ce qui lui révèle son propre savoir, par le choc de la réalité qui se révèle comme signifiante. On ne peut être philosophe comme l’était Louis Guillermit, que si l’on s’est fait Grec, je veux dire si l’on a lu, médité, pensé les textes grecs, et non seulement les textes philosophiques.»

Jackie Pigeaud, Louis Guillermit, lecteur de Platon.

«Quelle est donc cette faculté, ce sens en nous qui nous rend plus ou moins apte à saisir l’occasion opportune? Pouvons-nous la développer? Si l’occasion opportune est un don des dieux, quelles sont les vertus qui nous disposent à accueillir ce don? Question cruciale, particulièrement à une époque où le choix est un absolu.

«S’il n’y a qu’une façon de faire le bien, il est bien des manières de le manquer. L’une d’elles consiste à faire trop tôt ou trop tard ce qu’il eût fallu faire plus tard ou plus tôt. Les Grecs ont un nom pour désigner cette coïncidence de l’action humaine et du temps, qui fait que le temps est propice et l’action bonne: c’est le Kairos, l’occasion favorable, le temps opportun.»

Pierre Aubenque, La prudence chez Aristote, Paris, PUF, 1963, pp. 96-97.) Cité par Richard Conte dans Qu’est-ce qu’une pratique?

« Dans un commentaire sur Pindare, Gilbert Romeyer Dherbey, souligne le caractère divin du kairos. «Le kairos, écrit-il, est un don, et le don est un kairos; l’intervention du dieu dans le sort des mortels en modifie la temporalité, et l’on comprend dès lors que l’un des sens de kairos ait désigné le moment fugace où tout se décide, où la durée prend un cours favorable à nos voeux. (…) L’irruption soudaine du kairos, c’est-à-dire d’un temps visité par le dieu, se marque en général chez Pindare, par l’apparition de la lumière. (…) Lorsque l’orage a bien enténébré la terre, soudain le vent faiblit, la pluie s’arrête, la nue s’entrouve – et c’est l’embellie, une clairière de lumière soudain, dans un lieu de désolation. L’homme a senti le passage du dieu, et tel est le kairos. (…) Le kairos est une seconde d’éternité. »

Gilbert Romeyer Dherbey, La parole archaïque, PUF, Paris 1999, p. 11-12.

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agitation ou insolence

Parfois les enseignants ou les intervenants auprès des enfants surdoués ne semblent pas supporter leur agitation ou leur insolence. Ils qualifient ainsi cela de pathologie …, sans réellement mesurer les ravages d’une telle désignation  sur l’enfant précoce et sur son avenir.

Parfois , bien sûr, certains enfants surdoués peuvent être aussi hyperactifs. Dans ce cas , il faut faire les tests qui détectent l’hyperactivité et le déficit d’attention, et les différencier de la non motivation.

Je me suis souvenue de ce texte d’Arielle Adda datant de 2000 :

(texte que je n’avais pas encore placé dans  la page  publications, avec l’approbation de l’auteur)

QUAND L’ENFANT DOUÉ EST QUALIFIÉ  » D’AGITÉ  »
Arielle ADDA – Juillet 2000

« Depuis quelques années un comportement agité, qu’on aurait autrefois appelé « instabilité », très fréquent chez nombre d’enfants, est désormais connu sous le vocable « d’hyperactivité « . Les symptômes en sont bien connus, répertoriés et, comble de chance, il existe un traitement. Désormais les parents peuvent vaquer en paix à leurs occupations et dormir tranquilles : leur enfant ne perturbe plus la classe, il apprend bien et il est plus calme à la maison. Il suffisait de définir correctement l’ensemble de ces troubles et de leur trouver le remède approprié.

Quand il s’agit des enfants doués, les incertitudes, les équivoques et les malentendus s’accumulent comme à plaisir : tout le monde, ou presque, a maintenant entendu dire que les enfants doués possèdent des caractéristiques qui les différencient des autres, on ne sait d’ailleurs pas très bien lesquelles, mais il est désormais facile de dire qu’un enfant un peu différent est ainsi parce qu’il est « surdoué « . Ne reste alors qu’à l’accepter comme tel et à prendre son mal en patience, ou bien on le soigne, à l’instar des autres enfants. Il ne s’agirait, après tout, que d’un syndrome comme un autre.

A la faveur de cet exemple on peut constater à quel point la notion de don intellectuel engendre d’idées fausses. On en arrive à juger qu’un enfant fait partie de cette fameuse catégorie dite de  » surdoués  » uniquement parce qu’il ne cesse de s’agiter et les parents perplexes subissent leur sort sans oser se rebeller, puisqu’ils ont la chance et le malheur d’avoir un enfant pas comme les autres, mais si intelligent ! Ils s’entendent dire, de façon plus ou moins explicite :  » voilà ce qu’il en coûte d’avoir un enfant surdoué et vous l’avez sans doute bien voulu !  » On conseille donc de le mettre dans une « école pour surdoués « , lieu complètement mythique, car on sait qu’il n’existe pratiquement pas d' »école pour surdoués  » dans le Primaire. Les parents partent à la quête de ce nouveau Graal, qui va résoudre tous leurs problèmes, puisque leur enfant y trouvera enfin la nourriture intellectuelle qui lui convient. Cette quête impossible n’aboutit qu’à des solutions approximatives, peu satisfaisantes, surtout quand cet enfant n’est pas plus doué qu’un autre, mais seulement agité pour de multiples causes, allant du problème familial non résolu à la véritable pathologie, à traiter en urgence. « Enfant doué  » ferait désormais partie de la nomenclature des troubles et les enfants qui en seraient affligés ne peuvent s’adapter en milieu scolaire dit normal, malgré les efforts louables de l’Education Nationale pour intégrer dans ses classes toutes sortes d’enfants un peu différents dans cette optique, on considère qu’un enfant est intellectuellement doué s’il est très perturbé, mais on refusera de reconnaître ses dons à celui qui reste sage et calme, parce qu’il préfère éviter de se faire remarquer et de semer la zizanie au sein de la classe, même s’il n’y est pas très heureux.

Cependant, un enfant authentiquement doué peut, en effet, s’agiter en classe parce qu’il est d’un caractère impatient et qu’il connaît tout le programme alors que les autres peinent encore pour en saisir les prémices. On le juge insupportable, mal adapté, difficile, sans songer un instant qu’il puisse dire vrai quand il a l’audace de prétendre savoir lire et opérer des soustractions alors qu’il commence à peine son CP. Confronté à tant d’incompréhension, il peut se replier tristement sur lui, et se calmer enfin, dans une résignation désolée et parfois très nocive pour son évolution à venir, ou bien se mettre dans des colères folles, explosives, inquiétantes, colères qui peuvent brusquement cesser, une fois le don intellectuel reconnu et compris, par exemple en lui accordant la faveur tellement rare d’un saut de classe.

Pour eux comme pour ceux qu’on a indûment qualifiés de « surdoués  » à cause de leur comportement empreint de bizarreries, un simple examen psychologique suffit pour déterminer les causes d’une attitude déviante.

Il arrive aussi qu’un enfant qui avait été dans son tout jeune âge une merveille de calme, de sagesse et de maturité commence à donner tous les signes de l’agitation la plus désordonnée peu après son entrée à la Maternelle, entrée à laquelle il aspirait de tout son être. Non seulement il est un peu déçu de ne pas encore aborder la connaissance telle qu’il la conçoit et les moyens d’y accéder, mais surtout, et pour la première fois de sa vie, il se surprend en situation d’échec et la toute-puissante maîtresse le lui fait bien sentir. Il est alors envahi par une appréhension insupportable à l’idée qu’il va se révéler défaillant, décevant, et peut-être irrémédiablement idiot, lui qui désirait tant goûter aux plaisirs dispensés par le savoir et en attendait un bonheur infini. Il croit qu’il va être obligé de renoncer à ces joies multiples pour s’enfoncer dans un terne ennui, puisqu’il se montre incapable de réussir les tâches qu’on lui propose. La pression qu’il s’impose à ce moment-là est intenable, insoutenable, si douloureuse que l’enfant dans l’angoisse ne cesse de s’agiter, comme pour échapper à cette oppression qui l’écrase : cet enfant endolori, qui remue en tout sens sans jamais trouver de repos, offre un spectacle d’autant plus pénible à contempler qu’on se souvient encore de sa sagesse admirable. Il est alors urgent de démonter avec lui le mécanisme qui l’a conduit à cette situation impossible, de le dédramatiser, si possible avec l’appui de la maîtresse, qui ne pouvait se douter des exigences perfectionnistes de cet élève ni de l’angoisse mortelle qui l’étouffe, quand il voit les plus sombres perspectives d’avenir remplacer l’image idéale d’un enfant progressant joyeusement sur les chemins de la connaissance.

Cet aperçu de situations pourtant emblématiques n’évoque pas le cas le plus fréquent et le plus délicat à cerner : celui des enfants reconnus comme doués et qui ont du mal à conserver une bonne concentration d’esprit.

Cette difficulté à rester attentif en toute occasion est d’autant moins reconnue par les parents que ces enfants sont capables de rester des heures sans bouger si une activité les passionne. Il en va ainsi pour les fameux puzzles de mille – ou de multiples de mille – pièces que certains enfants d’à peine 2 ans réussissent grâce à une attention sans égale et dont les parents parlent encore des années plus tard pour appuyer leurs dires.

Les maquettes d’autrefois, remplacées par les légos, le tout supplanté par l’omniprésent ordinateur ont toujours su mobiliser totalement un enfant, ailleurs qualifié d’agité, mais qui réussit ici à merveille, preuve irréfutable de ses qualités d’attention.

En classe, ces enfants semblent papillonner, ils comprennent immédiatement toute explication, ils réussissent quelques exercices, puis ils se désintéressent du sujet et passent à un autre, tout différent, pour suivre un processus identique. Ils ne lisent que les histoires évoquant les sujets qui les intéressent et deviennent analphabètes face aux autres livres, ils peuvent écrire sans faute quand c’est nécessaire mais usent ailleurs d’une orthographe épouvantable, ils saisissent une règle en mathématique, mais accumulent les erreurs de calcul quand il faut l’appliquer dans des exercices, ils ont compris de quoi il s’agissait, cela leur suffit, point n’est besoin alors de s’éterniser sur un sujet qui devient ennuyeux à force d’être rabâché. Cette approche trop superficielle ne tarde pas à révéler ses dangereuses failles : l’élève doué ne s’est pas constitué une « banque de données mentales  » son seul projet était de comprendre et non de répondre aux exigences dans un protocole qui lui paraît extrêmement contraignant et qu’il refuse comme s’il lui était impossible de s’y soumettre. (Cette description est inspirée par les méthodes de Gestion Mentale mises au point par Antoine de la Garanderie, appliquées par Hélène Catroux). Dans ces conditions, rien n’est vraiment acquis, tout le savoir est intégré d’une façon embrouillée qui interdit de retrouver un élément dans son esprit au moment opportun. On sait qu’on a rangé quelque chose dans un tiroir, mais il est impossible de s’y retrouver dans ce fouillis. Hors de son contexte, qui facilite le mécanisme de la mémoire et l’émergence d’un souvenir, il devient trop difficile de retrouver une donnée isolée.

Cette incapacité à mobiliser son attention durant le temps nécessaire pour assimiler parfaitement une donnée nouvelle et pouvoir l’utiliser à tout moment, même longtemps après qu’elle a été abordée, fait dire que cet élève distrait est trop agité pour conserver une efficace concentration d’esprit, puisqu’il a déjà envie de passer à un autre sujet et qu’il bavarde, se dissipe et perturbe la classe studieuse qui applique les règles nouvellement découvertes dans des exercices un peu fastidieux, mais destinés à entraîner utilement l’esprit et à automatiser ce type de réflexion grammaticale, mathématique, logique, et tout ce qui s’apprend en classe pour la vie.

Ces enfants ressemblent à des boulimiques qui ne peuvent plus s’arrêter d’enfourner de la nourriture, avec un sentiment d’urgence de plus en plus contraignant, comme si la nouvelle boîte de biscuits, tout comme la découverte d’une nouvelle formule mathématique, allait enfin combler ce désir insatiable d’amasser, d’accumuler de plus en plus vite et d’une façon de plus en plus vorace, qui rend impossible toute réelle assimilation.

On pense aussi à ces lecteurs de romans policiers, incapables de contenir leur curiosité et qui ne peuvent s’empêcher de sauter à la dernière page pour éviter un insoutenable suspens.

Comment faire comprendre à un enfant à l’esprit vif, vivacité dont ceux qui savent l’apprécier le complimentent habituellement, qu’il est parfois obligatoire de se livrer à des exercices répétitifs, même s’ils lui semblent d’un mortel ennui. On peut d’ailleurs partager son point de vue et le comprendre : il est, certes, ennuyeux, lassant, d’un épouvantable manque d’intérêt de recommencer éternellement semble-t-il des exercices d’une totale facilité pour celui qui en a si bien compris le principe et qui ne peut imaginer qu’il en aura tout oublié quelque temps plus tard. Par la suite, c’est à cause de son angoisse, suscitée par la brutale découverte de son ignorance, qu’il s’agitera, comme pour se donner une contenance. On parlera alors d’un autre syndrome, celui de « déficit d’attention « conseil et tout semblera dit.

En attendant, on se trouve face à un enfant de 11, 12 ou 13 ans en grave difficulté scolaire, alors qu’il avait toujours été brillant, bien qu’un peu agité à cause de l’ennui provoqué par les longues, et même interminables, explications ressassées par la maîtresse, soucieuse d’être comprise par toute la classe.

Pour éviter cette catastrophe, on peut tenter de lui expliquer, dès son plus jeune âge, qu’il est nécessaire de s’imposer une discipline, de la même manière qu’il y consent pour son sport favori, et que les exercices sont absolument et impérativement obligatoires, parce que sa responsabilité commence déjà à ce moment-là et que son devenir est en jeu. Il aura du mal à croire que sa facilité, qui lui semble si naturelle et lui permet de se contenter d’une écoute distraite des explications, que cette facilité donc puisse l’abandonner un jour, il pensera que les règles sont pour les autres, et qu’il bénéficie d’un régime spécial, puisque l’école l’ennuie un peu, parce qu’il n’est pas très scolaire et qu’il a de bonnes raisons pour dire qu’il ne sert à rien de recommencer dix fois, cent fois le même exercice, mais un jour arrivera où il se sentira perdu et le cerveau vide face à une question que tous les autres sauront résoudre dans l’instant.

La notion d’effort est indispensable pour permettre aux enfants doués de progresser, le plus souvent un saut de classe leur permet de la découvrir, mais cet effort doit aussi porter sur l’acceptation de la contrainte si difficile à s’imposer à soi-même quand rien n’y oblige encore. Il faut apprendre à travailler, cette aptitude est encore plus rare chez les enfants doués qui se sont passés si longtemps de cette pénible obligation. Fournir un effort de longue durée oblige à acquérir une plus grande maîtrise de soi, mais les enfants doués, longtemps abusés par leur facilité, ignorent ce type de travail au long cours. Pour eux, tout doit arriver tout de suite, ici et maintenant, tout retard ou tout délai leur étant insupportable.

C’est pourtant à ce seul prix que la réussite est possible, puisqu’il s’agit des fondations d’un savoir qu’il faudra utiliser sa vie durant.

L’agitation, qualifiée le plus souvent à tort dans le cas des enfants doués, d' » hyperactivité « , n’est qu’une toute petite partie des manifestations d’un caractère impatient et passionné. Elle ne doit pas être isolée de l’ensemble de la personnalité mais elle peut être apaisée par des règles de conduite, dont on expliquera le bien-fondé, plutôt que par des médicaments. L’ignorer, en pensant qu’elle va disparaître d’elle-même, ou la subir sans la combattre parce qu’on la croit inhérente au don intellectuel, constitue une perte de temps et un gaspillage de dons.  »

 


 

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« Mon enfant n’a pas de copain  » les maternelles france 5 (16.01.2013)

Certains enfants surdoués ont des difficultés à avoir des amis et copains. d’autres sont même harcelés ou agressés physiquement. Ceci peut-être dû aux différences de centres d’intérêt, différences de langage, de manière de s’exprimer. Mais bien sûr, ce n’est pas du tout automatique.  D’autres peuvent être leader , joyeux luron, entraînant le groupe .

Un reportage intéressant aux Maternelles ce jour, à regarder en replay  (surtout vers 31 ‘) :

 http://les-maternelles.france5.fr/?page=emission&id_rubrique=4652

« Mon enfant n’a pas de copain  »   les maternelles france 5  (16.01.2013)

Invités

Audrey est la maman de jumelles : Zoé et Ilyana (4 ans). Contrairement à sa soeur jumelle, Zoé va très peu vers les autres enfants et reste souvent toute seule dans la cour de l’école.

Aude est la maman de trois enfants : Océane, 8 ans, Sofia, 5 ans et Baptiste, 2 ans. Océane était une enfant très timide dès son entrée à l’école maternelle. Elle n’osait pas parler aux autres enfants ou aller vers eux, et ne quittait pas sa maitresse pendant les récréations. Océane a alors suivi plusieurs séances de thérapie en psychomotricité, au départ seule, puis avec d’autres enfants. Ceci l’a beaucoup aidée à s’exprimer, à vaincre sa timidité et à s’intégrer à un groupe.

Sophie est la maman de Maël, 8 ans et demi et d’Elona, 3 ans et demi. Jusqu’en Ce1, Maël était souvent seul et se sentait différent des autres enfants. Il est allé voir un pédiatre et a passé des tests de QI qui ont révélés une certaine précocité. Depuis Maël a repris confiance en lui et est un petit garçon heureux d’aller à l’école.

 

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A lire « Les Parias d’Aubenas » de Patrick Misse

« Les Parias d’Aubenas » de Patrick Misse 

Un étrange nouveau directeur arrive à l’Immac d’Aubenas. Il va bouleverser le quotidien des élèves et en particulier celui des « Frères de sang » qui vont entrer en résistance avec humour et panache contre l’autorité de ce véritable dictateur. Au moment où la partie semble gagnée pour eux, apparaît un mystérieux homme en noir…

L’auteur nous entraîne dans une fiction passionnante inspirée des histoires vraies, souvent extraordinaires, de professeurs, de parents et surtout d’enfants dénommés imparfaitement « surdoués », « précoces » ou « à haut potentiel » et devenus de véritables « Parias ». Pourquoi viennent-ils de la France entière se réfugier en Terre Ardéchoise ? Et surtout, que se passe-t-il entre les murs clos de ce collège ?

Préfacé par Madame Sophie CÔTE, fondatrice et Présidente d’Honneur de l’AFEP (Association Française pour les Enfants Précoces), ce livre, dont le dessinateur PIEM a réalisé l’illustration de la couverture, devrait passionner le lecteur et lui permettre d’avoir un regard différent sur ces « parias » qui trouvent à Aubenas les moyens de s’épanouir enfin « normalement ».

Titre : Les Parias d’Aubenas

Auteur : Patrick Misse

Edition : Edition de la Mouette, 41 rue des lauriers roses 34200 Sète

Imprimé aux USA : 466 pages (14,8 x 21) Couverture souple, collé/broché

Prix public : 26,00 euros (imprimé)

Prix public  : 13,00 euros (ebook)

 

www.editiondelamouette.com

 

editiondelamouette@aliceadsl.fr

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texte de loi

 

Je me suis aperçue que je n’avais pas indiqué ce texte de loi très important pour la prise en compte des élèves intellectuellement précoces par l’Education Nationale. Je pensais l’avoir déposé. je rectifie.  j’ai reçu un message de parents qui m’a fait réagir :

Ne laissez personne vous dire ou dire à l’enfant ou à l’adolescent EIP qu’il va échouer.

Je rappelle qu’il  existe dans chaque académie une personne référente pour les EIP. Les parents peuvent se renseigner auprès du Rectorat de leur Académie ou auprès de l’Inspection Académique de leur département pour se mettre en contact avec elle en cas de problèmes scolaires.

 

« Un référent académique : pour être efficace le projet de formation doit être porté par une personne clairement identifiée et reconnue par tous les acteurs comme l’interlocuteur académique sur le thème de la précocité intellectuelle. Quelle que soit sa fonction principale (conseiller du recteur, personnel d’inspection, de direction ou enseignant), ce référent a la responsabilité de rassembler les ressources, de présenter au recteur un plan complet et réaliste de formation et d’information et d’en coordonner la mise en œuvre.
Un réseau de personnes-ressources : la première tâche de la personne désignée comme « référent académique » est de recenser, puis de mobiliser les compétences et les équipes engagées dans la prise en charge des élèves intellectuellement précoces. Il s’agit de repérer, à la fois, les formateurs et, éventuellement, les chercheurs, déjà intéressés par ce thème, les expériences conduites dans l’académie, les correspondants départementaux désignés par les inspecteurs d’académie, les enseignants ou personnels d’inspection et de direction sensibilisés à la situation des élèves intellectuellement précoces. La priorité est de fédérer ce réseau en suscitant des échanges, et cela à travers une action permettant de constituer une équipe de formateurs de formateurs. »

 

Plus de renseignements sur ces pages  :

BO du 3 décembre 2009

http://www.education.gouv.fr/cid49838/mene0900994c.html

BO n°13 du 29 mars 2012   

« Orientations et instructions pour la préparation de la rentrée 2012

http://eduscol.education.fr/cid59724/eleves-intellectuellement-precoces.html

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Les surdoués à l’honneur

Les surdoués à l’honneur ces derniers jours ou …au déshonneur. Plusieurs reportages ou articles récemment au sujet de la douance nous montrent des personnes à haut potentiel adultes ou adolescents en souffrance ou en grand désarroi.

http://www.lemonde.fr/vous/article/2012/05/14/les-maux-inavoues-des-adultes-surdoues_1700385_3238.html
 Dans cet article du monde , la surdouance est un « mot barbare » ! Il va sans dire que je ne partage pas cet état d’esprit nihiliste et déprimant qui n’est dû qu’au regard porté sur les surdoués . Ne vit-on que par ce regard ? Comment ne pas comprendre plutôt que c’est une chance si on sait la saisir, si surtout les parents des petits précoces la détectent assez tôt , si l’entourage est bienveillant ? C’est trop demander sans doute à la lumière du reportage suivant.

 
http://jt.france2.fr/20h/

Reportage hier soir en fin de journal de France 2 (avancer à la 28 e minute ). Le reportage démarre par une histoire incroyable que raconte ce jeune qui a été humilié par un enseignant. Eh oui , cela se produit encore…un enseignant l’a mis au milieu des autres et a dit « voilà un surdoué « . Dans ce cas , le déshonneur va à cet enseignant. Cela parait incongru , mais cela s’est passé.  Imaginons un enseignant  dire « voilà un …myope » ,   » voilà un …blond  » , « voilà un …sourd  » ou que sais-je encore. Pour cette dernière phrase on ne l’accepterait pas. L’enseignant aurait été blâmé pour faute professionnelle. Mais un surdoué, allons-y , on peut dire n’importe quoi … On sait que l’on ne craint pas grand chose. C’est comme cela que l’on  crée de toutes pièces ce « malaise des surdoués » qui autrement n’existerait même pas. Pour un enfant myope, on donne des lunettes, pour un enfant blond, c’est encore acceptable, même si l’enseignant n’aime que les bruns…pour un enfant sourd, on se préoccupe de son éducation avec des méthodes adaptées . Mais un enfant surdoué , là c’est insupportable.

Malheureusement , cet enseignant n’est pas le seul à agir de la sorte. En 6 e, mon fils aîné a rencontré une enseignante qui l’a stigmatisé en le regardant mais sans le nommer, en disant , « il y a des surdoués qui n’ont même pas que des 20 ! ». Bien sûr, il faisait bien attention de ne jamais être le premier. Nous avons dû le changer d’école en cours d’année.

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Mensa,Thierry Brunel à l’émission C à dire

L’émission C à dire sur france  a invité Thierry Brunel pour parler de la douance et du haut potentiel.

 

« C’est une association internationale étonnante. Fondée à Oxford en 1946, Mensa – la table, en latin – compte aujourd’hui 110 000 membres à travers le monde, dont 1 100 en France. Sa particularité ? Ce cercle fédère les personnes à fort potentiel intellectuel, autrement dit, celles qui ont obtenu un score de plus de 135 aux tests de Quotient Intellectuel (QI), soit la barrière à partir de laquelle on est considéré comme surdoué.

« Ses tests de psychologues », explique Thierry Brunel, responsable de la communication de Mensa France, « testent onze dimensions d’intelligence. Il y a donc aussi bien la place pour des littéraires que pour des matheux, et puis pour des faux non-matheux qui seraient bloqués à un moment de leur éducation et qui sont en fait bons. On teste aussi bien l’analyse, la performance, la compréhension logique, un certain nombre de dimensions importantes. Mais », souligne-t-il, « la réalité psychologique de la précocité ou du potentiel, on le sait depuis un certain nombre d‘années maintenant, c’est un plus grand nombre de synapses et non pas un plus grand nombre de neurones. C’est-à-dire qu’il y a plus de connexions entre les neurones, donc l’information circule plus vite, ce qui donne une caractéristique commune aux mensans : c’est une grande capacité d’intuition ».

Aujourd’hui, « 99 % des hauts potentiels ne le savent pas », affirme notre invité. « On se doute que l’on a des facilités, mais on peut avoir été tellement bloqué à l’école par un contexte peu favorable, plus des repères familiaux pas posés, et ainsi ne pas du tout être au courant du sujet ».

Toutefois, ajoute notre invité, « il y a un certain nombre de signes qui peuvent permettre de faire une conjonction de preuves. Une des caractéristiques communes, c’est l’hypersensibilité, l’hyper-susceptibilité, l’hyperesthésie au bruit. Un enfant, par exemple, qui se bouche les oreilles alors qu’il est devant un concert qui n’est pas très fort, cela peut être un signe assez facile de détection. Et puis, il peut y avoir des enfants qui sont à l’aise à l’école ou des enfants qui peuvent sur-réagir à un événement relativement banal ».

Enfin, indique Thiery Brunel, il faut savoir que « tant que le précoce ou le haut potentiel ne s’est pas trouvé ou n’a pas compris, n’est pas ancré dans ce qu’il est, il a un énorme complexe, un mal-être. Et généralement, il peut avoir, sur des petits domaines, à cause de ce mal-être, des complexes de supériorité, mais c’est souvent le contraire. Ce qui est sûr, c’est que s’il n’y a pas compréhension, il peut y avoir de gros dégâts, parce qu’il n’y a pas d’ancrage identitaire ». »

http://www.france5.fr/c-a-dire/index-fr.php?page=emission&id_article=1717

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réflexions

Extrait de mon mémoire:

Le terme surdoué est employé pour la première fois par  Julian Ajuriaguerra [1]en 1970. 

« On appelle enfant surdoué celui qui possède des aptitudes supérieures qui dépassent nettement la moyenne des capacités des enfants de son âge. »[

R. Chauvin [2]a vulgarisé ce terme dans le grand public, en 1975.

Mais les premiers tests dits  « d’intelligence »  ont été mis en place par  Binet[3] et Simon[4] en France en 1905, pour repérer les enfants en difficulté. On les a appelés les tests  Binet- Simon, qui ont été transformés ensuite en  QI, nommé « quotient intellectuel ». Binet était  psycho pédagogue et Simon  philosophe et politique.

A la même époque aux Etats-Unis Terman étudie aussi les tests d’intelligence et le phénomène de la douance. Terman[5] est  professeur de psychologie à Stanford. En 1921 il a étudié les surdoués sur le long terme. .Des sujets, 1528 enfants de la Californie avec un QI supérieur à 140, ont été examinés et ont été décrits  en termes d’intérêts, des résultats scolaires, de livres lus.  Il a poursuivi cette recherche jusqu’à sa mort 35 ans après, il a voulu prouver que les personnes douées avaient une vie plus saine et plus stable que la moyenne.

Selon le Livre de Aaron Coriat[6], « Les enfants surdoués, approche  psycho dynamique et théorique  » éditions du centurion  Paris.1987., Terman[7] voulait  contrer le mythe de l’enfant doué et mal dans sa peau.  Coriat a fait ses études à Tel Aviv et à paris. Il est psychologue et psychanalyste.  Il a réalisé l’essentiel de ses observations en Israël, pays qui a établi des structures pour les précoces.

 


[1] Neurologue et psuchanalyste

[2] R. Chauvin est l’auteur du livre  « Les surdoués »  1975

[3] A.Binet  est un pédagogue et psychologue français

[4] T.Simon  est médecin

[5] Terman est  professeur de psychologie à Stanford

[6] ibid

[7] ibid

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Réflexions

je réfléchis en revisionnant l’émission d’hier  des « Maternelles »,  » les enfants  précoces »                  et je me demande même si je vais la déposer dans mon site .  Dans ce site , j’ai pris comme principe de ne mettre que les émissions  « excellentes »,  et  je suis très perplexe.

Soit je la mets en écrivant à côté mes réflexions personnelles , donc avec une mise en garde,  soit je ne la mets pas tout simplement.

J’ai été assez effrayée dès le départ par  les enfants de l’école, de cette  conception :

« ils ont une autre manière de penser » !

 

Au secours !

 

Les enfants surdoués  vont   plus vite que les autres mais lorsqu’ils sont bien éduqués, c’est-à dire si l’on s’occupe bien d’eux,  lorsqu’ils sont petits,  ils savent penser comme tout le monde .  Ils ont beauoup d’idées , ils font  des associations d’idées !

Que veut- dire  « une autre manière de penser  ? »

Mais qui leur a mis ça dans la tête  ?

 

Le parent  d’Emmanuel   :  « Ils savent sans apprendre « !

 

Au secours !

 

C’est faux  ils n’ont pas la science infuse !  même s’il a appris à lire seul  !

 

Ce  jeune garçon  travaille  4  h  toute la matinée du samedi   et du dimanche matin !

Il se surentraine  à faire des maths  , et est en troisieme,  Que fera-t-il  lorsqu’il sera en première ou terminale  durant les cours de maths ?

Claudia   représente bien la maman du sourdoué  « ordinaire « , en étant à l’écoute de son enfant  , sans  le « pousser » .

http://les-maternelles.france5.fr/index-fr.php?page=videos

visible une semaine ,  en date du  17.03.2010

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