Archives de catégorie : Réflexions

Le QI

Un jour j’ai lu sur un site ce commentaire :

« D’ailleurs cela m’a frappé de lire que le WAIS est revu tous les 10 ans. Alors ceux qui ont été diagnostiqués il y a dix ans, si ils repassent les tests aujourd’hui pourraient s’entendre dire « ben en fait non, à l’époque on ne savait pas… on ne prenait pas en compte ceci, cela…. En fait vous n’en etes pas… » De quoi se taper vraiment, cette fois-ci, la tète contre les murs. Vous ne croyez pas? »

Cela démontre une certaine méconnaissance des tests. Alors je vais essayer de résumer la méthode des tests, le plus simplement possible. Les tests sont standardisés , valides et fiables, révisés régulièrement.

Les tests

La méthode des tests est un domaine de la psychologie clinique, elle constitue un domaine scientifique, en perpétuel remaniement. Aujourd’hui, il existe plusieurs centaines de tests et d’échelles en psychologie  : des tests pour évaluer l’intelligence, la mémoire, la perception, l’attention, etc, des tests de personnalité et des tests pour évaluer des troubles éventuels. On doit à Binet en 1905 , la création des premiers tests d’intelligence.

Selon Delay et Pichot (1965, p. 23),        « on appelle méthode psychométrique l’ensemble des procédés aboutissant à une description quantitative des lois psychologiques ». La standardisation ( passation faite dans des conditions invariables).  et l’étalonnage (l’évaluation classe le sujet dans le groupe d’étalonnage). sont deux critères pour pouvoir parler de tests.  Il faut savoir que la standardisation permet la comparabilité entre les sujets et que l’observation ne relève pas de la subjectivité de l’observateur. Les tests doivent être fidèles (stabilité si on répète la mesure), sensibles (bonne discrimination) , valides (tester ce pour quoi ils sont conçus) et généralisables. Un bilan psychologique complet est composé d’entretiens et de tests. Le psychologue doit s’assurer que les tests qu’il fera passer sont valides et passés dans de bonnes conditions. Il doit notamment veiller au contexte linguistique et culturel.

Depuis Binet, les tests ont beaucoup évolué.Le test Binet-Simon (1911), le Terman-Merrill (Terman et Merrill, 1937) et la NEMI (Zazzo, 1966) étaient très dépendants des acquisitions scolaires. C’est pour cela que Wechsler en 1939 a élaboré un test qui contenait des questions verbales et non verbales. Pour évaluer la douance , les psychologues utilisent le plus souvent les échelles de Wechsler, mais pas seulement. Ces échelles sont élaborées et surtout révisées d’après le modèle CHC  (Cattell-Horn-Carroll) de l’intelligence, modèle qui bénéficie d’un consensus relatif dans le milieu scientifique actuel, car il tient compte du côté multidimentionnel de l’intelligence.  Le modèle unidimensionnel de l’intelligence des travaux de BINET et de SPEARMAN  a été abandonné pour tendre vers les modèles multidimensionnels d’aujourd’hui.

La méthode d’évaluation de Wechsler compare les scores d’un enfant avec sa population de référence (en fonction de son âge réel).  La moyenne des Q.I. est de 100 , avec un  écart-type de 15. Un Q.I. de 100 est une performance moyenne. Statistiquement , les QI se répartissent sur la courbe de GAUSS (en forme de cloche). Pour parler de douance , on définit arbitrairement le QI > 130 ,  (2.5 %  de la population) et un très haut QI >145  (1 pour 1000 )  (pour Wechsler , maxi 160).   Le QI situe le sujet dans la population uniquement au niveau du test de QI et rien d’autre.  On peut également donner le résultat en pourcentage. cela se nomme : le rang percentile. Pour un QI de 130, on considère que vous avez environ 98 % de la population qui a un QI inférieur au vôtre.

Mais le QI n’est pas le seul moyen de détecter la douance, il est un instrument parmi d’autres. Il ne détecte pas notamment, la créativité, la sociabilité des individus, la sensibilité intellectuelle, la rapidité d’apprentissage, la personnalité, la motivation, l’endurance,  toutes caractéristiques de douance. Il existe des tests de pensée créative (Torrance), une échelle de développement de la pensée logique (EPL). C’est le psychologue qui conclut à la douance  dans un compte-rendu , après des tests qu’il choisit en fonction du sujet, du questionnement  et des entretiens.

Je détaille ci-dessous les tests de Wechsler parce qu’ils sont les plus utilisés. Les tests sont régulièrement mis à jour, pour tenir compte des évolutions de langage, de culture, etc…

« L’intelligence est la capacité d’un individu à initier des actions dirigées vers un but, à penser de manière réaliste et à interagir efficacement avec son environnement »
David Wechsler, 1944

W.P.P.S.I. III (2004)  – Wechsler Preschool ans Primary Scale of Intelligence (1967-1972) teste l’intelligence des enfants d’âge pré-scolaire (dès 2 ans 6 mois à 7 ans 3 mois).

W.I.S.C.IV (2005)– Wechsler Intelligence Scale for Children (1949-1958) teste l’intelligence des enfants d’âge scolaire (de 6 ans à 16 ans et 9 mois): W.I.S.C.-R (1982), W.I.S.C. III (1991) et W.I.S.C. IV (2005).

la W.A.I.S IV. – Wechsler Adulte Intelligence Scale (dernière version 2011)  (de 16 ans à…)

Le QIT est  calculé à partir de quatre Indices : Indice de Compréhension Verbale (ICV),  Indice de Raisonnement Perceptif (IRP), Indice de Mémoire de Travail (IMT), Indice de Vitesse de Traitement (IVT).

Le Quotient Intellectuel Total (QIT) n’est pas la simple moyenne des notes obtenues à chaque indice. Les indices peuvent être homogènes ou hétérogènes. L’hétérogénéïté des indices explique souvent les difficultés, qui peuvent être contournées lorsqu’on les connaît. C’est l’un des intérêts (et non des moindres ) de passer le test.

Il faut savoir que le QI n’est pas la mesure de l’intelligence, car on ne peut la mesurer parfaitement. Mais il peut apporter une aide dans bien des cas.  Passer des tests sans entretiens, sans compte-rendu, dans de mauvaises conditions ou sur le net n’a aucun intérêt.

 

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Amertume

Je viens de lire cet article sur un site ami consacré aux surdoués que je lis régulièrement

http://www.lepays.fr/territoire-de-belfort/2013/01/23/enfants-precoces-l-importance-de-la-detection

L’AFEP voudrait une formation initiale des maîtres, oui mais,  lorsque j’ai informé l’AFEP que, à L’université Paris VIII, ils préparent un Master européen en Sciences de l’Education, sur le sujet des EIP, et notamment avec l’Allemagne et l’Autriche, cela n’a pas intéressé l’AFEP (en 2009…ce n’est pas vieux …je n’ai pas eu de réponse…et je n’ai pas plus d’informations sur ce Master).  J’avais travaillé aussi pour mon mémoire de Master avec Gabrielle Weigand , professeur en Sciences de Education à Karlsruhe.   Gabrielle Weigand  avait initié une classe pour surdoués en Allemagne.  (lire   « la relation pédagogique  » G. Weigand- R. Hess.  éd Anthropos).   Ce Master semblait hautement intéressant pour les  EIP … Comprenne qui pourra…

lire à ce sujet  sur la page  témoignages

Günter Schmid, pédagogue autrichien.

Rémi Hess , professeur en Sciences de l’Education à Paris VIII, m’a communiqué une conversation rédigée et commentée avec Günter Schmid, qui a initialisé un projet éducatif en Autriche pour les enfants surdoués.

Voici quelques extraits :

« Une histoire de vie pédagogique , recueillie et commentée par Rémi Hess.

Cette histoire de vie d’un proviseur, fondateur et animateur du lycée public expérimental viennois Karl Popper, ouvert à destination des enfants doués, pour les aider, par une pédagogie adaptée, à se développer, non seulement au niveau de leurs apprentissages intellectuels, mais aussi sur le plan de la construction de leur personne, est une réflexion sur l’itinéraire d’un innovateur…

 

 suite sur la page   témoignages
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M. F. Hirigoyen « le harcèlement moral »

Un commentaire m’a rappelé l’excellent livre de M. F. Hirigoyen « le harcèlement moral »  au sujet des enfants ayant un parent pervers narcissique, et le harcèlement moral en général… dans  la vie quotidienne, en amour, en entreprise, beaucoup d’adultes surdoués sont aux prises avec des pervers narcissiques.  Les adultes surdoués sont des gens brillants et parfois naîfs, ainsi ils sont une proie idéale pour les pervers narcissiques. Ces derniers recherchent des personnes très  intelligentes , ouvertes, avec parfois des failles, mais pas toujours, dans lesquelles ils s’engouffrent.  Ils sont souvent des gens très intelligents. Ils manipulent leur victime pour parvenir à leur fins , sans aucun état d’âme. J’indique ce livre dans la biblio et aussi le livre de B Cyrulnik  « un merveilleux malheur »  pour ceux qui ont vécu des traumatismes. B. Cyrulnik nie l’existence des surdoués , mais en matière de traumatisme , il est très au fait du sujet dans ce livre.

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RE Réflexion au sujet de l’émission « d’Envoyé Spécial » du 16.06.2012

J’avais écrit le 17.06. 2012  un article   au sujet de l’émission  « envoyé spécial  » du 16.06.2012.

 

j’écrivais ceci  : »  Un peu moins de parti pris négatif pour cette émission si on compare aux « envoyé spécial » sur le sujet que j’avais déjà vus, il y a bien longtemps, mais quelques petites phrases maladroites par ci par là. .. »

MAIS   je viens de lire les commentaires sur le net de  « le nouvel observateur.com  le plus » du 18.06.2012

« Envoyé spécial » : quand l’émission tombe dans les clichés sur les surdoués

 
 

 je remercie le commentateur  classical  fan qui remet l’émission en perspective.  j’ai été une téléspectatrice abusée.   Jean Dubé est toujours un grand pianiste  contrairement à ce que la journaliste voulait nous entraîner à croire…

 

conclusion :   MEFIANCE  lorsque l’on visionne des reportages malveillants, et les reportages sur les surdoués, en général.   J’avais eu un peu la puce à l’oreille en regardant le wikipedia de Jean Dubé, mais ne connaissant pas tout de ce milieu artistique musical, je ne pouvais être aussi claire que classical fan

Nous avons avec ce sujet une preuve supplémentaire que les vrais surdoués sont souvent les plus modestes.

c’est ce que je vérifie très souvent.

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Orthographe : trop c’est trop !

Je suis lassée de lire et relire des textes, des articles , des thèses et même des cours de fac remplis de fautes d’orthographe
Je viens d’en lire une encore qui me fait penser que trop c’est trop  :  ils la trouve
comme si le « la » devant le verbe détournait le sujet
et que ce n’était pas « ils »  qui trouvent …
partout des fautes … partout
Partout les verbes en ER ou IR ne sont pas  bien accordés, parfois on met des « er »  à la fin pour être « plus sûr »
On CONCLUE même comme s’il s’agissait du verbe « concluer »
On confond  allègrement  « ses » et « ces » des fois que ce soit le même sens…
même le mot diagnostic parfois est écrit diagnostique alors qu’il s’agit de l’adjectif
Alors il faut relire deux fois la phrase parfois, pour bien comprendre ce qui est écrit
Je ne sais pas à quoi tout cela est dû, sans doute à la méthode globale enseignée depuis 30 ans…à un laisser-aller général… 
car la majorité des personnes en-dessous de 30 ans ne connaissent plus l’orthographe…Et ils ne sont pas responsables…On ne leur a pas appris…

Alors les enfants précoces dans tout cela …Que peuvent-ils faire ? Ceux pour qui l’orthographe  est inné quasiment, ceux pour qui la grammaire est comme un jeu, ceux pour qui le sens des mots et des textes est important,  ceux pour qui écrire et lire a un sens, ceux que l’on traite d’ »intellos » simplement parce qu’ils parlent et écrivent bien…alors que pendant ce temps, l’école n’apprend pas à lire simplement à tous les enfants…

Alors quand Michel Serres nous parle de la « révolution » du net…Il faudra auparavant repenser l’enseignement de la lecture et de l’orthographe…parce que presque tous les articles, les blogs , les sites, (sur le net) et même les cours de fac , donc l’université française…sont déjà bien chancelants au niveau de l’orthographe. Est-ce qu’un article sur le net peut-être crédible, Est-ce qu’un prof de fac peut-être crédible si son orthographe est plus qu’approximative ? Aujourd’hui , il faut un master pour être enseignant du primaire mais, si dans les sujets d’examens, il y a des fautes d’orthographe , comme j’ai pu l’observer… Où va-t-on ? Car connaître l’écriture et l’orthographe (un minimum) c’est connaître les finesses du langage, c’est connaître la pensée, c’est apprendre à penser, c’est apprendre « l’esprit critique ».
 
J’aurais préféré que J. P. Brighelli ne soit pas visionnaire
mais c’est un fait : nous y sommes
« la fabrique de crétin » a fonctionné à fond

 

livre :  « la fabrique de crétin: la mort programmée de l’école » de Jean-Paul Brighelli  Gallimard 2006                                     

« Qui ne voit que la «modernité» est en fait un retour vers l’obscurantisme ? »
 

« Nos enfants ne savent plus lire, ni compter, ni penser. Le constat est terrible, et ses causes moins obscures qu’on ne veut bien le dire. Un enchaînement de bonnes intentions mal maîtrisées et de calculs intéressés a délité en une trentaine d’années ce qui fut l’un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. Faut-il incriminer les politiques, les profs, les parents, les syndicats, les programmes ? En tout cas, la Nouvelle Pédagogie a fait ses «preuves» : l’école a cessé d’être le moteur d’un ascenseur social défaillant. Ceux qui sont nés dans la rue, désormais, y restent. Dès lors, que faire ?

Jean-Paul Brighelli analyse avec une lucidité féroce, sans nostalgie exagérée, cette école de la réussite devenue si souvent école de l’échec programmé et donne des solutions pour une école de demain. Normalien, agrégé de lettres, il a, du collège à l’université, parcouru l’essentiel du paysage éducatif. Longtemps impliqué dans l’édition scolaire et parascolaire, il en démonte au passage les mécanismes et les intérêts convergents. »

Extrait du livre :  « la fabrique de crétin » de Jean-Paul Brighelli
Extrait du prologue :

« Aujourd’hui, l’école est morte. «Éducation nationale décédée. Lettre suit…»
Ainsi étais-je tenté de commencer ce livre. J’au­rais ensuite démontré que tout ce qui fut bâti depuis les lois Ferry (Jules) a été anéanti progressivement jusqu’au ministère Ferry (Luc). Peut-être me serais-je laissé aller à la nostalgie des blouses grises et des coups de règle sur les doigts…
Mais le constat de cette mort programmée, annoncée, constat partagé par tous, parents, élèves et enseignants, ne suffît plus. Encore faut-il comprendre pourquoi on détruit sciemment l’école. Ce qui est échec aux yeux de l’opinion correspond à un projet – et cet échec s’avère, pour certains, un succès.
La nostalgie, que ne manqueront pas de nous reprocher les tenants de la «modernité», est la seule voie sérieuse pour préparer le futur sans renoncer massivement à la culture.
Qui ne voit que la «modernité» est en fait un retour vers l’obscurantisme ?
Les mots, dans le monde de Big Brother, comme à notre époque de totalitarisme mou, doivent être pris à l’envers. Le ministère de la Paix s’occupe de la guerre, et l’Ignorance, c’est la force. Le «succès» de la «nouvelle pédagogie», c’est la mort programmée du Savoir ; son objectif : la fabrique du Crétin.
Au début des années 80, Maurice T. Maschino posait ingénument la question : «Voulez-vous vraiment des enfants idiots ?». Il liait la baisse de niveau qu’il constatait déjà aux décisions prises à la fin du septennat de Giscard d’Estaing, et décrivait une situation annonciatrice de la catastrophe actuelle :
«La faillite de l’enseignement n’est un secret pour personne : ni pour les enseignants, bien entendu, qui constatent chaque jour l’état de délabrement intellectuel de leurs élèves, leur incapacité à réfléchir, leur totale allergie aux activités de l’esprit, leur analphabétisme profond ; ni pour les parents, régulièrement stupéfaits de constater que leurs enfants, même en terminale, savent à peine lire et écrire; ni pour les élèves, qui s’ennuient à longueur de cours, bafouillent quelques monosyllabes quand on les interroge, puis retombent en léthargie, ne se réveillant que pour courir au troquet ou vers leur moto.»

 

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Le souci de l’autre

J’ai lu dernièrement un article stupéfiant intitulé .

 «70 % des surdoués sont en échec scolaire»

Je ne voulais pas faire de publicité à cet article , mais ne rien écrire pour contrer ces agissements pourrait passer pour de la connivence.

http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/70-des-surdoues-sont-en-echec-scolaire-554/

extrait  :
« La plupart des élèves à très fort QI quittent l’école avec juste un bac. Un tiers seulement font des études supérieures. Pour éviter ce gâchis, l’académie de Montpellier vient de nommer un «référent surdoués» dans chaque département.

Surdoués, à haut potentiel, intellectuellement précoces, gifted… les termes abondent pour nommer ces personnes hors normes dont le QI dépasse 130. On les croit promis à un bel avenir scolaire, à une trajectoire de comète. Faux. Seulement un tiers des enfants surdoués font des études supérieures d’après l’Afep (Association Française des Enfants Précoces). Depuis la rentrée, l’académie de Montpellier a nommé un référent dans chaque département pour mieux détecter et gérer ces élèves. Qui souffrent souvent dans le système scolaire et se détournent des études.

«C’est le bordel dans leur tête»
Aujourd’hui, on les repère mieux. Mais pas toujours. Et la bérézina se poursuit. En primaire, ils sont souvent premiers. Avec leur excellente mémoire, les leçons se retiennent toutes seules. La dégringolade vient après, en général. Avec leurs neurones restés en friche, et leur cerveaux qui pensent autrement, ils ont du mal à se mettre au travail. «Ils n’ont pas appris à apprendre, ils mémorisent des choses sans en comprendre la logique. C’est le bordel dans leur tête», résume Vlinka Antelme, présidente de l’Association Française des Enfants Précoces (Afep). Les méthodes d’enseignement traditionnelles les ennuient. Leur potentiel se retourne contre eux, notamment à l’université lorsque le travail est plus important…. »

 

« Employer les mots c’est avoir le souci de l’autre » dit Alain Bentolila, linguiste et auteur de nombreux ouvrages

Effectivement , si on ne maîtrise pas la langue, le langage, si on n’emploie pas le vrai sens des mots, à bon escient , comment peut-on communiquer ? Comment peut-on s’exprimer correctement ? Comment peut-on faire passer un message important , comment peut-on être crédible ?

Lorsque j’ai lu dans cet article qu’une présidente d’association emploie ce terme            « vulgaire » pour parler du fonctionnement des enfants surdoués : « c’est le bordel dans leur tête » dans cet article ci-dessus, j’ai été atterrée , au sens vrai du terme.

Ce mot « bordel » est un mot grivois, vulgaire. Ce mot désigne au sens premier, un endroit où se pratique la prostitution, et au sens figuré, un grand désordre. Et s’il y a un grand désordre chez les surdoués, c’est peut-être avant tout parce que l’on ne les éduque pas correctement. Et éduquer , c’est d’abord employer des mots corrects, nous les adultes .

J’ose espérer que cette personne n’a pas employé vraiment ce terme , mais est-ce que vraiment la journaliste aurait déformé ses propos, dans l’objectif d’écrire un article sensationnel ? Comme elle l’a écrit avec un titre accrocheur , mais au sens négatif du terme…

 Comment Lucile Quillet peut intituler son article  dans figaro.fr (23.11.2012) « 70 % des surdoués sont en échec scolaire « ?  Ou comment passer de 30 % ( chiffre généralement « avancé» mais non scientifiquement prouvé par les associations ), à 70 % , c’est-à-dire , si l’on sait compter, avec 40 % d’écart ?
Ce qui était d’ailleurs écrit dans cet article du figaro.fr du 7.11.2011 « comment savoir si son enfant est surdoué  » de Damien Mascret : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/11/07/15576-comment-savoir-si-son-enfant-est-surdoue

Dans l’article de Lucile Quillet, il est écrit que seulement 30 % ne continuent pas les études après le bac. Est-ce que ceux qui ont le bac sont en échec scolaire ? Est-ce que ceux qui n’ont que le bac sont en échec scolaire ? Cela voudrait dire que les surdoués qui se dirigent vers d’autres professions non validées par l’université seraient en échec ? même s’ils sont en très grande réussite dans leur domaine ? et il y en a !

je vais ajouter un terme à ceux de Bentolila, employer les bons mots et les bons chiffres, c’est avoir le souci de l’autre.

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Adoption

Je vais écrire un article de réflexion sur l’adoption , qui n’a rien à voir avec la douance. Encore que certains parents adoptants peuvent découvrir la douance chez leur enfant . je pensais à cela en entendant les infos qui parlent beaucoup en ce moment du mariage des homosexuels et que l’adoption serait une conséquence logique de cette loi.  Ma pensée est qu’on ne pense pas assez à l’enfant .  J’avais déjà discuté de cela, un jour, avec mon dernier fils, en demandant comme ça, ce qu’il en pensait, s’il avait été adopté par un couple de femmes, …réponse : « j’en ai déjà assez d’une seule mère » ! le cri du coeur !  heureusement , j’ai un peu d’humour …

ce cri vrai exprimait le besoin et le droit d’un enfant d’avoir une mère et un père. Evidemment , on ne peut faire de généralités dans aucun domaine, mais réfléchir n’est jamais inutile.

J’ai regardé également hier une excellente émission sur ce sujet de l’adoption qui était nommée « Quand l’adoption tourne mal. » sur france 2 , que vous pouvez visionner en replay

http://www.tv-replay.fr/toute-une-histoire/

On comprend la difficulté de l’adoption , vue par des enfants devenus adultes,  ce qu’ils ont ressenti. Il me semble que les politiques n’étudient pas assez les conséquences psychologiques d’une telle loi sur les enfants.

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Stanislas Dehaene explore le cerveau

Docteur en psychologie cognitive, Stanislas Dehaene explore le cerveau . Il a exploré le cerveau des bébés également. Nous avons tous dès la naissance une intuition numérique, sans apprentissage. Il a étudié également les indiens d’amérique, qui n’ont pas accès aux apprentissages des mathématiques comme nous le concevons. Mais ils ont aussi cette intuition numérique.

En lisant  « l’homme neuronal »  de J P changeux en 1983,  il a eu une révélation, et c’est ce qui le guide dans toutes ses recherches . Le cerveau est un cerveau biologique !

Dans son dernier livre 

 « Apprendre à lire : Des sciences cognitives à la salle de classe »  (Odile Jacob), il décripte l’apprentissage de la lecture.

La méthode globale est à bannir ! surtout pour les enfants dyslexiques. Je le sais depuis longtemps .  J’ai appris à lire en touchant les lettres de couleurs en plastique étalées par terre. C’était génial.  Mes enfants pourtant « doués » détestaient la méthode globale. Il est vrai que nous ne sommes pas dyslexiques. mais ne pas utiliser la méthode globale est encore plus important pour les enfants dyslexiques ! la méthode globale n’est pas adaptée au cerveau, assure Stanislas Dehaene.  On peut le croire aisément, lorsque l’on sait que tous les enfants savaient lire lorsque moi  j’étais en primaire…il y a de cela quelques années…ce n’est plus vrai aujourd’hui.  Ma mère, qui était une excellente institutrice, ne laissait quitter son CM2 aucun enfant qui ne savait pas lire… Elle le prenait le soir, pour le faire travailler en plus. Elle, qui ne reconnait pas le concept de « surdoués », était bien consciente qu’il existait des élèves moins doués que d’autres.  Et à cette époque…(je n’ai pas écrit « à mon époque « , cela ferait un peu « croulante »),  les instituteurs n’employaient pas la méthode globale. Et ne parlons pas de l’orthographe …

Tout cela débouchera sur une forme de « neuroscience de l’éducation ».

Stanislas Dehaene nous rassure , l’ordinateur n’est pas encore supérieur au cerveau. Son prochain livre explorera le conscient et l’inconscient…des idées nouvelles en perspectives…

Les savanturiers  (été 2012)  sur France Inter

Pour réécouter l’émission :

http://www.franceinter.fr/emission-les-savanturiers-stanislas-dehaene-docteur-en-psychologie-cognitive-0

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Comment pensons-nous ?

Après avoir écrit l’article  « penser différemment : à manier avec précaution » , je crée une rubrique/étude Fonctionnement cognitif des personnes à haut potentiel . Connaître comment nous pensons est un vaste sujet que nous n’avons pas fini de découvrir. Ne me satisfaisant pas de la pensée en arborescence et de ses croyances qui seront à plus ou moins long terme un  désavantage pour les surdoués, car décrites en termes négatifs : ne pas savoir « penser » , ne pas savoir hiérarchiser ses idées, ne pas savoir les trier, ne pas savoir les stopper…de là à en déduire que les personnes à haut potentiel ne sauraient pas réfléchir, il n’y a qu’un pas…que je ne veux pas franchir.

J’attends vos témoignages nombreux (enfants et adultes ) sur cette question  sur la page      Fonctionnement cognitif.

La recherche en fonctionnement cognitif en est à ses débuts , et elle concerne  peu les personnes à haut potentiel, enfants ou adultes. 

Le fonctionnement cognitif englobe la ou les façons de penser, les façons différentes d’envisager et de résoudre les problèmes, d’interpréter les différentes situations, les processus de lecture et de compréhension d’un texte, comprendre les questions et y répondre, les différents processus d’action, les processsus mis en jeu lors des apprentissages . Cela peut être envisagé au niveau scolaire, professionnel ou dans la vie courante.        

 Je remercie Valérie qui a écrit un commentaire sur l’article  « penser différemment » . Ce témoignage me fait penser très exactement à ce que j’ai observé chez mes enfants, c’est à dire l’extrême précision de la pensée à un très jeune âge. Nous sommes donc à des années-lumière de la pensée en arborescence , si cette dernière se définit par la pensée « en tous sens ».

Voici le témoignage de Valérie :

« Il n’y a pas que des surdoués à problèmes qui ne savent que faire des nombreuses informations qu’ils ingurgitent.  Mon fils (testé THQI) va très bien. Il est pour le moment, toujours excellent en classe. Il ne réfléchit absolument pas « dans tous les sens ». Il sait parfaitement trier les informations. Depuis qu’il est petit, il est très méthodique et fluide. Il n’a que 6 ans mais parle souvent en disant « premièrement’, « deuxièmement…
Il adore dessiner des plans, donner des consignes et organiser des jeux ou des pseudo « chantiers de construction ». Je peux vous assurer qu’il a une pensée très bien articulée et structurée. »

j’ajoute ce lien  également d’une discussion sur doctissimo :

http://forum.doctissimo.fr/famille/enfants-precoces-surdoues/propos-pensee-arborescencesujet_4044_1.htm

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Les cygnes et les canards…Conférence de Thierry Brunel EMAG 2011

Conférence de Thierry Brunel  EMAG  2011  (rassemblement européen MENSA )

MENSA est une association internationale qui regroupe des personnes surdouées adultes.

« aider les jeunes adultes surdoués dans leur bien-être et dans le choix d’un travail. »

L’analogie cygne –canard est une trouvaille de Thierry Brunel magnifique et très parlante. Il ne faudrait pas que cela passe pour de la prétention même si elle peut le sembler au premier abord. Mais il ne faut pas croire que le cygne soit mieux que le canard. Non, cela est seulement un peu différent. Dans notre monde, nous avons besoin de cygnes et de canards, tout simplement. Le cygne et le canard ont tous deux les stéréotypes des oiseaux, ils ont des plumes , ils volent, mais ils fonctionnent un peu différemment. C’est très visible, personne ne peut le nier. Ils sont tous deux magnifiques. et ce n’est pas parce que les canards seraient plus nombreux que les cygnes que l’on voudrait les éliminer, (les cygnes ), bien au contraire ! Mais, si on empêche les cygnes d’être des cygnes, c’est-à dire d’être eux-mêmes, il ne faut pas s’étonner qu’ils n’aillent pas très bien…

Bleuenn , dans son histoire , inscrit une autre analogie qui est celle du lièvre et de la tortue. Je vous encourage  à la relire   et à écouter Thierry Brunel.

http://www.youtube.com/watch?v=mxJaqWY8mNA&feature=related

http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&v=gR09HQAW-5M&NR=1
 
http://www.youtube.com/watch?v=TRiSaxVdNgE&feature=relmfu

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