Orthographe : trop c’est trop !

Je suis lassée de lire et relire des textes, des articles , des thèses et même des cours de fac remplis de fautes d’orthographe
Je viens d’en lire une encore qui me fait penser que trop c’est trop  :  ils la trouve
comme si le « la » devant le verbe détournait le sujet
et que ce n’était pas « ils »  qui trouvent …
partout des fautes … partout
Partout les verbes en ER ou IR ne sont pas  bien accordés, parfois on met des « er »  à la fin pour être « plus sûr »
On CONCLUE même comme s’il s’agissait du verbe « concluer »
On confond  allègrement  « ses » et « ces » des fois que ce soit le même sens…
même le mot diagnostic parfois est écrit diagnostique alors qu’il s’agit de l’adjectif
Alors il faut relire deux fois la phrase parfois, pour bien comprendre ce qui est écrit
Je ne sais pas à quoi tout cela est dû, sans doute à la méthode globale enseignée depuis 30 ans…à un laisser-aller général… 
car la majorité des personnes en-dessous de 30 ans ne connaissent plus l’orthographe…Et ils ne sont pas responsables…On ne leur a pas appris…

Alors les enfants précoces dans tout cela …Que peuvent-ils faire ? Ceux pour qui l’orthographe  est inné quasiment, ceux pour qui la grammaire est comme un jeu, ceux pour qui le sens des mots et des textes est important,  ceux pour qui écrire et lire a un sens, ceux que l’on traite d’ »intellos » simplement parce qu’ils parlent et écrivent bien…alors que pendant ce temps, l’école n’apprend pas à lire simplement à tous les enfants…

Alors quand Michel Serres nous parle de la « révolution » du net…Il faudra auparavant repenser l’enseignement de la lecture et de l’orthographe…parce que presque tous les articles, les blogs , les sites, (sur le net) et même les cours de fac , donc l’université française…sont déjà bien chancelants au niveau de l’orthographe. Est-ce qu’un article sur le net peut-être crédible, Est-ce qu’un prof de fac peut-être crédible si son orthographe est plus qu’approximative ? Aujourd’hui , il faut un master pour être enseignant du primaire mais, si dans les sujets d’examens, il y a des fautes d’orthographe , comme j’ai pu l’observer… Où va-t-on ? Car connaître l’écriture et l’orthographe (un minimum) c’est connaître les finesses du langage, c’est connaître la pensée, c’est apprendre à penser, c’est apprendre « l’esprit critique ».
 
J’aurais préféré que J. P. Brighelli ne soit pas visionnaire
mais c’est un fait : nous y sommes
« la fabrique de crétin » a fonctionné à fond

 

livre :  « la fabrique de crétin: la mort programmée de l’école » de Jean-Paul Brighelli  Gallimard 2006                                     

« Qui ne voit que la «modernité» est en fait un retour vers l’obscurantisme ? »
 

« Nos enfants ne savent plus lire, ni compter, ni penser. Le constat est terrible, et ses causes moins obscures qu’on ne veut bien le dire. Un enchaînement de bonnes intentions mal maîtrisées et de calculs intéressés a délité en une trentaine d’années ce qui fut l’un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. Faut-il incriminer les politiques, les profs, les parents, les syndicats, les programmes ? En tout cas, la Nouvelle Pédagogie a fait ses «preuves» : l’école a cessé d’être le moteur d’un ascenseur social défaillant. Ceux qui sont nés dans la rue, désormais, y restent. Dès lors, que faire ?

Jean-Paul Brighelli analyse avec une lucidité féroce, sans nostalgie exagérée, cette école de la réussite devenue si souvent école de l’échec programmé et donne des solutions pour une école de demain. Normalien, agrégé de lettres, il a, du collège à l’université, parcouru l’essentiel du paysage éducatif. Longtemps impliqué dans l’édition scolaire et parascolaire, il en démonte au passage les mécanismes et les intérêts convergents. »

Extrait du livre :  « la fabrique de crétin » de Jean-Paul Brighelli
Extrait du prologue :

« Aujourd’hui, l’école est morte. «Éducation nationale décédée. Lettre suit…»
Ainsi étais-je tenté de commencer ce livre. J’au­rais ensuite démontré que tout ce qui fut bâti depuis les lois Ferry (Jules) a été anéanti progressivement jusqu’au ministère Ferry (Luc). Peut-être me serais-je laissé aller à la nostalgie des blouses grises et des coups de règle sur les doigts…
Mais le constat de cette mort programmée, annoncée, constat partagé par tous, parents, élèves et enseignants, ne suffît plus. Encore faut-il comprendre pourquoi on détruit sciemment l’école. Ce qui est échec aux yeux de l’opinion correspond à un projet – et cet échec s’avère, pour certains, un succès.
La nostalgie, que ne manqueront pas de nous reprocher les tenants de la «modernité», est la seule voie sérieuse pour préparer le futur sans renoncer massivement à la culture.
Qui ne voit que la «modernité» est en fait un retour vers l’obscurantisme ?
Les mots, dans le monde de Big Brother, comme à notre époque de totalitarisme mou, doivent être pris à l’envers. Le ministère de la Paix s’occupe de la guerre, et l’Ignorance, c’est la force. Le «succès» de la «nouvelle pédagogie», c’est la mort programmée du Savoir ; son objectif : la fabrique du Crétin.
Au début des années 80, Maurice T. Maschino posait ingénument la question : «Voulez-vous vraiment des enfants idiots ?». Il liait la baisse de niveau qu’il constatait déjà aux décisions prises à la fin du septennat de Giscard d’Estaing, et décrivait une situation annonciatrice de la catastrophe actuelle :
«La faillite de l’enseignement n’est un secret pour personne : ni pour les enseignants, bien entendu, qui constatent chaque jour l’état de délabrement intellectuel de leurs élèves, leur incapacité à réfléchir, leur totale allergie aux activités de l’esprit, leur analphabétisme profond ; ni pour les parents, régulièrement stupéfaits de constater que leurs enfants, même en terminale, savent à peine lire et écrire; ni pour les élèves, qui s’ennuient à longueur de cours, bafouillent quelques monosyllabes quand on les interroge, puis retombent en léthargie, ne se réveillant que pour courir au troquet ou vers leur moto.»

 

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