Archives de catégorie : Culture

Le nivellement par le bas

Le récent projet de réforme du collège ne montrant pas une once d’embryon d’idée qui permette de commencer à penser que les choses vont s’arranger pour les collégiens , surtout les collégiens un peu doués, qui ne peuvent pas avoir les mêmes centres d’intérêts que d’autres enfants ne sachant pas lire (à peu près 20 %, les chiffres varient), il n’est pas inutile de lire le livre d’Alain Bentolila. je trouve dommage qu’il emploie un mot grossier, mais quand il faut…

Comment sommes-nous devenus aussi cons ? First (2014)

bentolila

4eme de couverture

« mensonges en manipulations, de complaisances en lâchetés, notre intelligence collective se délite jour après jour. Ne cherchons pas ailleurs qu’en nous-mêmes les responsables de cette décadence intellectuelle : nous en sommes tous coupables. Nous sommes devenus cons parce que nous avons renoncé à cultiver notre intelligence commune comme on cultive un champ pour nourrir les siens. Oubliés le questionnement ferme, le raisonnement rigoureux, la réfutation exigeante ; toutes activités tenues pour ringardes et terriblement ennuyeuses. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : nous sommes devenus – parents, enseignants, politiques – incapables de mener les batailles nécessaires : celles dont on accepte de ne pas voir l’issue, en étant heureux que d’autres – nos élèves, nos enfants, nos rivaux d’aujourd’hui – les poursuivent parce qu’elles sont essentielles. Du  » à quoi bon !  » au  » après moi le déluge !  » il n’y a qu’un pas que nous franchissons chaque jour allégrement en nous vautrant dans la prévisibilité d’un audiovisuel débile, en nous abandonnant à l’aléatoire dangereux du web, en acceptant que notre école devienne une machine de reproduction sociale, en tolérant que nos politiques insultent quotidiennement notre intelligence, en laissant enfin abîmer le sacré jusqu’à en faire un masque hideux. Et nous livrons ainsi nos propres enfants à l’inculture et à la crédulité. A ceux qui confient trop tôt leurs touts-petits à des structures institutionnelles sans se poser la question de l’attachement ; à ceux qui acceptent que des jeunes soient livrés à un monde dangereux sans qu’on leur ait donné la formation intellectuelle nécessaire pour en dénoncer les mensonges ; à ceux qui, cachés derrière leur écran, ont renoncé à regarder l’Autre dans les yeux ; à ceux que l’inconnu et le différent, exaspèrent et terrorisent ; à tous ceux enfin qui souillent l’idée même du spirituel à force d’hypocrisie et de bêtise, à tous ce livre est dédié !

Biographie de l’auteur

Alain Bentolila, professeur de linguistique à l’université de Paris-Descartes, a consacré sa carrière à décrire le langage en général et le français en particulier et à lutter contre l’illettrisme. Il est notamment l’auteur de De l’illettrisme en général et de l’école en particulier (Plon, 1996, Grand prix de l’académie française), du Verbe contre la barbarie(Odile Jacob, 2007, Prix essai France télévision), de Parle à ceux que tu n’aimes pas. Le défi de Babel(Odile Jacob, 2010) et de Langue et science (Plon, 2014). »
autres articles    illettrisme
http://www.courrier-picard.fr/region/la-region-bat-les-records-d-illettrisme-ia0b0n564254
Share

raisonnement divergent et raisonnement convergent

Todd Lubart dans son ouvrage Enfants exceptionnels, précocité intellectuelle, haut potentiel et talent chez Bréal expose les caractéristiques de raisonnement de Meeker en 1979. On voit que ces caractéristiques sont tout sauf négatives. les enfants ou élèves à haut potentiel qui allient les deux modes de raisonnement selon les besoins seront ceux qui réussiront dans le domaine scolaire. Néanmoins , le raisonnement convergent est bien adapté à la scolarité. Je pense que l’on peut extrapoler ces conceptions aux adultes, car les adultes à haut potentiel ont été des enfants à haut potentiel .

Lubart, T, (2006), Enfants exceptionnels, précocité intellectuelle, haut potentiel et talent. Bréal.

« p43  raisonnement convergent et raisonnement divergent

Meeker(1979) propose de différencier les élèves selon qu’ils privilégient le raisonnement divergent ou le raisonnement convergent….une identification basée sur les tests d’intelligence étant réputée favoriser les enfants à haut potentiel qui privilégient le raisonnement convergent.

p 44 Liste de caractéristiques en fonction du type de raisonnement privilégié (d’après Meeker 1979)

Elèves qui privilégient le raisonnement divergent

Sensibilité à l’égard des personnes et des problèmes

Rapidité dans la conception d’idées et idées nombreuses

Rapidité à verbaliser et à reformuler des idées

Rapidité à réagir et à s’adapter au changement

Souplesse vis-à vis des concepts abstraits

Grande curiosité à l’égard de sujets variés

Facilité à redéfinir des problèmes

Grande énergie et forte persévérance

Originalité des réponses humoristiques

Habileté exceptionnelle à élaborer des réponses

Facilité d’élaboration de concepts et de déductions correctes

Rapidité à transformer de l’information en représentations graphiques

Originalité dans la résolution de problèmes inhabituels

Habileté à synthétiser l’information

Motivation seulement quand le sujet présente de l’intérêt pour l’élève

Elèves qui privilégient le raisonnement convergent

Mémoire exceptionnelle et rapide

Préférence pour le travail individuel

Satisfaction à résoudre des problèmes même avec des méthodes imprécises

Motivation même si les sujets ne les intéressent pas vraiment

Respect et acceptation de l’autorité

Intérêt pour les matières scolaires

Intérêts pour les activités extra-scolaires

Habiletés à évaluer et à choisir les meilleures options

Préférence pour des situations où les actions sont immédiatement suivies de réponses »

Relire  article  du 30.11.2014   cliquer sur   pensée divergente/pensée convergente

Share

vivre avec une mémoire hors-norme

 

Vivre avec une mémoire hors-norme : Emission de 2010 prise directe présentée par Béatrice Schönberg, avec Daniel Tammet, asperger, auteur de « je suis né un jour bleu » (2009), Laurent Cohen, neurologue,  et  Olivier Lejeune, comédien doté d’une très grande mémoire.

Dans ce reportage, on voit une jeune pianiste, Anna-laure ,  un jeune à haut potentiel, Andréa,  et Josef Schovanec.

Anna-laure : on pourrait se dire qu’Anna-laure, 8 ans,  est vraiment poussée, mais quand il s’agit de la musique, cela ne semble gêner personne. On ne sait pas combien cette enfant fait d’heures de piano par jour.

Andréa :  Ce jeune homme a un Qi élevé et une très grande mémoire, comme beaucoup de personnes à haut potentiel, en général. Au sujet de la douance, contrairement à ce que l’on croit comprendre  dans le reportage, tous les surdoués n’ont pas d’hypermnésie et une impossibilité de hiérarchiser les idées, avec difficultés à se concentrer et des troubles de l’apprentissage. Beaucoup, au contraire, savent se concentrer sur un projet s’ils sont très motivés, savent extraire l’essentiel de données complexes. Son institutrice avait remarqué qu’il s’ennuyait en CP, mais on ne sait pas s’il a sauté des classes, en étant petit. Il n’a pas appris à travailler jusqu’au bac, et cela induit un manque de méthode pour les études post-bac. La mémoire ne devrait pas le pénaliser pour des études, s’il avait appris jeune à inhiber les éléments non pertinents de sa mémoire.

Puis on voit Josef Schovanec, asperger, auteur de plusieurs livres, dont « je suis à l’est » et a participé  à l’ouvrage « comprendre l’autisme pour les nuls ». Il a un doctorat en philosophie et en sciences sociales.

D’autres vidéos sont passionnantes sur la page asperger.

Share

Expérience de Asch

Sommes-nous des moutons ?

La psychologie sociale est passionnante et l’expérience de Solomon Asch est très célèbre sur l’étude du comportement sous la pression sociale .

Publiée en 1951, c’est une expérience qui démontre le pouvoir du conformisme sur les décisions d’un individu au sein d’un groupe. Il invita un groupe d’étudiants de 17 à 25 ans à participer à un soi-disant test de vision. Tous les participants étaient complices sauf un. Au début de l’expérience, l’étudiant est seul contre le groupe qui a pour consigne de donner de mauvaises réponses.

Les enfants précoces souvent ressentent un dilemme, qu’ils ne perçoivent pas consciemment, surtout s’ils sont très jeunes, doivent-ils se conformer au groupe classe ou doivent-ils donner les bonnes réponses, au risque d’être rejetés par le groupe ? Vaste question , non encore résolue pour beaucoup. Mais souvent , ils apprennent à faire un compromis entre les deux extrêmes : inhibition intellectuelle  ou  « avoir raison , seuls contre tous ». En tous cas, il faut leur apprendre à faire ce compromis, qui leur servira toute leur vie.

J’ajoute une vidéo d’Arielle Adda, filmée par le Collège Latin : Le conformisme est-il bon pour les doués ?

 

Share

LES TROUBLES DYS

Y a-t-il vraiment plus de problèmes DYS CHEZ LES HAUTS POTENTIELS ?

J’ai posé cette question récemment à Franck Ramus qui est un expert en dyslexie, l’un des auteurs du Chapitre 8 de J. Ecalle, A. Magnan et F. Ramus intitulé « Apprentissage de la lecture et ses troubles » du Manuel de psychologie du développement, Editions PUF. des extraits de ce cours de Master psychologie sont dans la page  définition

Y a-t-il vraiment plus de problèmes DYS CHEZ LES HAUTS POTENTIELS ?

Réponse : «A ma connaissance les troubles des apprentissages ne sont pas plus présents chez les Hauts potentiels que dans le reste de la population. Je vous recommande le livre de Nicolas Gauvrit sur le sujet.». Évidemment je l’ai déjà lu.

Les surdoués ordinaires  Nicolas Gauvrit  2014 PUF

Extraits  :p 119    « les prolèmes  DYS , qui entrainent forcément des troubles de l’apprentissage ne sont pas plus fréquents dans la population à haut potentiel.   cette surprenante association se produit au moins aussi souvent chez les zèbres que dans la population générale:   10 à15 % de ces enfants présenterait une forme ou l’autre de trouble des apprentissages. » p 121 « il y a au moins autant de dyslexiques parmi les surdoués que dans la population générale. c’est pourtant bien la conclusion des recherches sur cette question. »

pourtant p 137  le résumé indique

« il semble que les surdoués soient un peu plus touchés que la moyenne par les troubles de la nébuleuse des dys. des hypothèses explicatives ont été proposées qu’il faut encore tester. »

j’ai trouvé ce résumé un peu en contradiction avec le chapitre. je me suis basée sur le « non » de Franck Ramus et sur le chapitre de N Gauvrit.. J’ajoute ceci pour être précise. Après avoir discuté de cet article avec Nicolas Gauvrit , voici ce qu’il m’a écrit :  » dans mon livre, je conclus qu’il y a probablement  un peu plus de dys chez les surdoués, avec néanmoins un niveau de preuve faible ».

Pour rassurer tout le monde DYS , voici un article bien positif

Quand le génie et le handicap se tutoient à la tête des entreprises

 

Share

à lire L’adversaire de E. Carrère

l'adversaire _

Tout le monde ou presque a entendu parler de J C Romand, cet homme qui a menti à tous en faisant croire qu’il était médecin durant 18 ans. Au moment d’être confondu, que son mensonge ne pouvait plus perdurer, il a tué toute sa famille. Il a été condamné à perpétuité avec 22 ans de sureté, et en 2015, il pourrait être en liberté. J’avais vu un reportage sur France 5 avec les vrais personnages de son entourage, et vu le film. En 2002 il a été adapté par Nicole Garcia, avec Daniel Auteuil dans le rôle principal. Mais je n’avais jamais lu le livre d’Emmanuel Carrère. Ce que j’ai fait ces deux derniers jours. J C Romand avait un an d’avance à l’école, « il était meilleur que nous » disent ses amis médecins. « On ne pouvait pas douter ! » et ils n’ont pas douté pendant 18 ans.

Je le recommande. On est bousculé par sa lecture. De vraies questions sur l’amour, l’amitié, la valeur des gens, la valeur des diplômes, les relations humaines et sur l’illusion du paraître.

Présentation de l’éditeur

C’est l’histoire d’un incroyable mensonge qui finit dans le sang. Pendant dix-huit ans, Jean-Claude Romand a fait croire à tout le monde, même à ses proches, qu’il avait réussi ses examens de médecine, passé l’internat et qu’il était devenu chercheur à l’OMS. En réalité, il passait toutes ses journées, silencieux et clandestin, sur le bord des autoroutes. En janvier 1993, le faux médecin assassinait sa femme, ses enfants et ses parents.

Emmanuel Carrère reprend ce véritable fait divers, reconstitue l’affaire Romand, la décortique, l’explore. L’auteur a rencontré les amis et l’avocat de Romand, suivi son procès puis il a établi une correspondance avec lui. Il met en scène cette histoire vraie qui touche à la fiction, tient en haleine le lecteur de bout en bout en remplissant les vides de l’existence de ce personnage fascinant. Avec L’Adversaire, dans un style dépouillé et sensible, Carrère revient sur ses thèmes de prédilection : le silence, le mensonge, l’identité et le déséquilibre psychologique. –Céline Darner

Share

LIBERTE Paul Eluard

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, 1945, Les Editions de Minuit

Share

A lire Mon patient Sigmund Freud de Tobie Nathan Perrin 2006

Pouvant faire suite aux articles

la psychanalyse et les surdoués   

les surdoués et la psychanalyse 

et  innés-psys,

ce roman, bien documenté, est très passionnant.

mon patient

 

Présentation de l’éditeur

Léopold Caro, un universitaire, croise dans la salle d’attente d’un aéroport africain Isaac Rabinovitch, dont le père fut compagnon de route et confident de Sigmund Freud. Lors de cette brève rencontre, l’homme confie à Caro une copie du journal de son père : jour après jour, celui-ci raconte sa vie dans le cercle étroit du maître de la psychanalyse, à Vienne de 1908 à 1916, mais aussi à Zurich jusqu’en 1919, à Berlin et ailleurs. Ce document palpitant qui met en scène l’étrange amitié entre les deux hommes raconte tout ce qui n’a pas été dit sur la psychanalyse, sur la vie privée de Freud, ses rencontres avec le sulfureux Otto Gross, psychanalyste anarchiste, cocaïnomane et révolté, le comportement des premiers psychanalystes, en particulier les Américains qu’on redoutait tant. Mais plus Léopold Caro se passionne pour sa lecture, plus les malheurs l’accablent, comme si une malédiction était attachée à ce manuscrit dont il a hérité par hasard. Pour quelle raison ?

Tobie Nathan est ethnopsychiatre et écrivain. En 2005, Tobie Nathan a participé au Livre noir de la psychanalyse

Share

LOGOS

Un très joli poème m’a été envoyé par son auteur qui me permet de le publier.

 

Logos

A tous les maux non-dits, au verbe qu’on n’ose pas,

Aux pensées inédites que l’on garde pour soi,

Aux  géniales, extatiques, qui vous font rester coi,

A celles lorsqu’on hésite, quand s’étrangle la voix

Et sans le dire, plus triste, aux larmes qu’on ne pleure pas

 

Qui sans ça pourraient faire d’un jour un jour sans fin

D’une vie de misère et d’heures sans lendemain

Des instants de mystère et riches de matins

Tout remplis de lumière, de joie au creux des reins,

Plein d’étoiles en parterre et de ciels en trop-plein

 

Ces pensées tues pour rien, ami précoce, Ite…

Car n’est que vie de chien que celle en emmuré,

C’est la clé qu’on détient d’une issue condamnée,

La lampe qu’on éteint tout au long des journées,

C’est un roi qui n’est rien, un nouveau né mort-né

 

N’hésite donc plus précoce, libère toi surdoué

Prends tes ailes albatros, sers t’en pour te garder

De ceux qui te cabossent pour mieux te dominer,

Tous ces profs holocaustes perclus d’autorité

Dis leur toi, simple gosse, ce que pense un zébré

 

De tous ces carabosses toi seul tiens de la fée

Porte haut ta parole, ose toutes tes pensées

Fais en un sacerdoce, crie ta précocité !

Bernard Jardin

Share

A lire : « La déesse des petites victoires » de Yannick Grannec 2012 éd A. Carrère

J’ai emprunté récemment  à la bibliothèque 3 livres pris au hasard… »Les indigents » de Marguerite Duras, « Colères » de Lionel Duroy et  « La déesse des petites victoires »  de Yannick Grannec . Même si j’ai beaucoup aimé le livre de L Duroy, je voudrais vous recommander absolument le dernier livre, qui a d’ailleurs reçu le prix des libraires 2013, à juste titre.  L’auteur a écrit un roman mais elle explique à la fin du livre ce qui est tiré de la réalité et ce qui est de la fiction. Les références historiques sont très nombreuses et précises. Un livre à lire !
« Un monstre prend tout mais donne peu »  p 423
« La déesse des petites victoires »  de Yannick Grannec 2012 éd A Carrère
« Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle. Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l’establishment en refusant de céder les documents d’une incommensurable valeur scientifique. Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d’Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu’elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n’a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l’après-guerre ; de l’Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l’idéal positiviste à l’avènement de l’arme nucléaire, Anna découvre l’épopée d’un génie qui ne savait pas vivre et d’une femme qui ne savait qu’aimer. Albert Einstein aimait à dire : « Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel. » Cet homme, peu connu des profanes, a eu une vie de légende : à la fois dieu vivant de l’Olympe que représentait Princeton après la guerre et mortel affligé par les pires désordres de la folie. Yannick Grannec a réussi, dans ce premier roman, le tour de force de tisser une grande fresque sur le XXe siècle, une ode au génie humain et un roman profond sur la fonction de l’amour et la finalité de l’existence. »

 

Share