Un très joli poème m’a été envoyé par son auteur qui me permet de le publier.
Logos
A tous les maux non-dits, au verbe qu’on n’ose pas,
Aux pensées inédites que l’on garde pour soi,
Aux géniales, extatiques, qui vous font rester coi,
A celles lorsqu’on hésite, quand s’étrangle la voix
Et sans le dire, plus triste, aux larmes qu’on ne pleure pas
Qui sans ça pourraient faire d’un jour un jour sans fin
D’une vie de misère et d’heures sans lendemain
Des instants de mystère et riches de matins
Tout remplis de lumière, de joie au creux des reins,
Plein d’étoiles en parterre et de ciels en trop-plein
Ces pensées tues pour rien, ami précoce, Ite…
Car n’est que vie de chien que celle en emmuré,
C’est la clé qu’on détient d’une issue condamnée,
La lampe qu’on éteint tout au long des journées,
C’est un roi qui n’est rien, un nouveau né mort-né
N’hésite donc plus précoce, libère toi surdoué
Prends tes ailes albatros, sers t’en pour te garder
De ceux qui te cabossent pour mieux te dominer,
Tous ces profs holocaustes perclus d’autorité
Dis leur toi, simple gosse, ce que pense un zébré
De tous ces carabosses toi seul tiens de la fée
Porte haut ta parole, ose toutes tes pensées
Fais en un sacerdoce, crie ta précocité !
Bernard Jardin