Je ne pensais pas écrire un article au sujet de cette émission de France 2 diffusée hier après-midi. On peut la regarder en REPLAY
Hypersensibilité : et si c’était une force ?
L’émission était normalement sur l’hypersensibilité, mais on constate dans les commentaires que des questions se posent sur le haut potentiel. Mais j’ai reçu un mail hier soir via l’association AFEAAS qui m’a attristée et j’ai pensé écrire cet article pour expliciter ce sujet. Je cite le mail d’une maman effrayée par les situations qu’elle rencontre dans l’Education nationale pour son enfant haut potentiel.
Voici un extrait avec son accord :
« Bonjour,
Je suis maman d’une petite fille de 6 ans, en CP, à HPI. J’ai été saisie par le caractère pathologique employé sur le site de la dsden. En effet, je recherchais conseils auprès d’un réfèrent EHP qui est également AESH… mais quel est le lien ?
Et puis, le plan de formation de 2019 qui a permis de répondre aux questions quant aux besoins éducatifs « particuliers »…
Parents nouvellement concernés, nous sommes effrayés. Vont-ils pondre une 1ère MDPHI (maison dép. pour pers. hdcpées intelligentes) ? »
Il faut comprendre que grâce ou à cause de l’action militante de Jeanne Siaud-Facchin au sein du ministère et de quelques autres membres des travaux récents, et moins récents, les référents haut potentiel sont des spécialistes de l’enfance handicapée (AESH).
Les conséquences sont là pour les familles, et plus personne ne comprend rien. Des confusions ont été faites entre le haut potentiel et l’autisme asperger, et l’hypersensibilité, depuis 15 ans environ, en attribuant toutes les difficultés des personnes à leur haut potentiel. Même si parfois, il n’y avait qu’un seul indice du test qui était supérieur à 130.
Mais c’est du surf, car l’invitée spécialiste Jeanne Siaud-Facchin a depuis de nombreuses années surfé sur la vague « de la douance » . Aujourd’hui, elle s’attaque à l’hypersensibilité, en ayant fait un passage par la méditation.
Quelques commentaires après l’émission qui montrent quelques incompréhensions :
Une maman par exemple écrit :
« Par contre on peut avoir un énorme QIT sans être Haut Potentiel. Intelligence ne veut pas dire douance. »
Une autre maman explique que son fils a été testé dans le cadre scolaire , avec la psychologue accompagné de l’infirmière !
Voilà où nous en sommes.
Tellement triste et incroyable.
Tout cela se passe aujourd’hui, en 2021, depuis que J Siaud-Facchin est parvenue à entrer dans les travaux du ministère en 2019, et a largement contribué à pathologiser le haut potentiel (elle n’est pas la seule) ces dernières années. Alors évidemment, hier, J Siaud-facchin dit dans l’émission » le haut potentiel n’est pas une pathologie », parce qu’elle sait que tout cela est allé trop loin, et qu’une dérive s’est installée durablement. D’ailleurs, beaucoup de personnes emploient le mot « diagnostic », c’est un signe. On se souvient que J Siaud-Facchin expliquait il y a quelques années sans sourcilier que les surdoués ne comprenaient pas les implicites. Il s’agissait d’une confusion avec le syndrome d’asperger.
J Siaud-Facchin a largement contribué à pathologiser le haut potentiel mais dit que » le haut potentiel n’est pas une pathologie »
MAIS : C’est du surf, nous dit-on. Comment s’exercer pour éviter le marasme ?
En surfant. de compromissions en petites lâchetés, sur une vague de plus en plus difficile à dompter, au détriment des enfants surdoués. Enfin, pour ceux qui n’ont pas de troubles. car tout ce système a été pensé pour les enfants avec des troubles. Mais, cela n’est pas dit.
On surfe.
Les familles ne seront pas dupes longtemps.
Quelques articles pour approfondir le sujet :
Bonjour,
J’ai vu l’émission : Dommage que ce soit si redondant, même si l’intervention courageuse des intervenants est toujours très enrichissante. Mais disons que j’aurais préféré entendre un-e autre professionnel-le que JSF…
J’ai lu votre article de qualité : Et effectivement, je découvre qu’il y a un énorme problème. Les informations, le résultat d’études scientifiques ont été biaisés/erronés. En lisant les messages instantanés envoyés pendant l’émission, j’ai même douté de mes connaissances acquises en la matière [aussi minimes soient-elles !], tant les téléspectatrices paraissaient très (très) sûres d’elles. Vous contredisant, sans conteste…
Comment avancer sur une piste fiable, en 2021 ?
Affligeant, vraiment.