La rentrée est proche et le ministre de l’Education Nationale a fait part de son intention de dédoubler les classes de CP pour favoriser l’apprentissage de la lecture. Sujet sensible s’il en est puisque les chiffres sur la lecture des petits français sont très inquiétants. De ce fait le débat sur les méthodes d’apprentissage de la lecture a refait surface dans quelques articles et dans le monde enseignant. Des enseignants ont même signalé au ministre qu’ils n’utilisent plus la méthode globale. Tiens donc ? Même s’il s’agit de méthode mixte (syllabique/ globale) , cela n’est pas adapté pour l’apprentissage de la lecture de tous les enfants, et surtout pour les dyslexiques. Alors, il n’est pas anodin que ce débat soit de nouveau mis à jour puisque les chiffres sur la qualité de lecture sont catastrophiques, et que chacun de nous à sa petite échelle, peut le remarquer facilement sur les réseaux sociaux. Les fautes d’orthographe et de syntaxe y sont monnaie courante.
Voici un extrait de mon livre Les surdoués atteints de haut potentiel , l’intelligence malmenée :
D’après la Conférence de consensus Cnesco-Ifé/ENS de Lyon (mars 2016), en lecture « 39 % des élèves sont en difficulté à la sortie de l’école primaire (Cedre, 2009). À l’entrée en 6 ème, un élève sur cinq avait, en 2007, des difficultés liées à la connaissance de mots du langage courant, un élève sur trois avait des difficultés liées à la connaissance de mots rares (DEPP 2007 – réponses au test SPEC 6). En 2012, 37% des élèves de 15 ans ne maîtrisent pas la compréhension de l’écrit à la fin du collège (PISA 2012).»…
J’ai expliqué dans ce livre pourquoi il fallait s’intéresser à ce moment d’apprentissage de la lecture chez les jeunes enfants à haut potentiel.
Cet article suivant raconte ma rencontre à la plage cet été avec un enfant de 5 ans qui sait lire et qui va rentrer en …Grande Section. En France, on va au CP à 6 ans, même si on sait lire. Illogique. J’explique dans ce livre Les surdoués atteints de haut potentiel , l’intelligence malmenée ce que cela peut avoir comme conséquences sur le développement de l’enfant.
France Culture préfère gloser dans cette émission du 30.08.2017 Le décrochage scolaire sur le décrochage scolaire des surdoués, comme si ce décrochage était inéluctable et concernait tous les enfants à haut potentiel :
« Jeunes aux vies chaotiques, ou hyperactifs, éventuellement consommateurs de drogues, victimes de harcèlement scolaire, ou à haut potentiel, et qui s’ennuient… » … »Marie-Cécile Bloch se refuse à esquisser une typologie du « décrocheur », tant les profils sont divers, et préfère étudier les causes du phénomène. »
Les causes, en ce qui concerne les enfants à haut potentiel, sont à trouver dans mon livre, les explications sont hyper simples. Mais en France, on préfère agir après plutôt qu’avant, en prévention.
https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-decrochage-scolaire
Des articles à lire pour compléter l’information sur le sujet de l’apprentissage de la lecture chez les tous enfants :
http://www.lscp.net/persons/ramus/lecture/index.html
http://www.lscp.net/persons/ramus/lecture/lecture.html
Une nation trompée de Colangelo, N., Assouline, S., & Gross, M. U. M. (2004).
https://www.gynger.fr/fondamentaux-prevention-evaluations-les-annonces-de-jean-michel-blanquer/
et cet article de pure mauvaise foi ; pour une fois (si je puis dire) que l’EN se penche vers cet apprentissage de la lecture ; bien sûr, ce n’est pas le nombre d’élèves dans une classe qui compte, mais bien la méthode d’enseignement :
cet autre :
ou cet autre , comment dire ? « irrévencieux » ou « impoli » ? « insultant » ?
https://tamereenmaternelle.wordpress.com/2017/08/30/tous-unis/
J’ajoute cet article sur l’expérience de Céline Alvarez :
https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/070917/science-et-pedagogie-deformations-et-impostures-1-lexperimentation-alvarez
merci Emilie, j’avais répondu en donnant des infos sur un plan plus global, et votre expérience toute récente montre qu’il ne faut rien lâcher et que heureusement tous les référents EIP ne sont pas contre les sauts de classe ni bornés . Si vous avez des difficultés avec votre référent , écrivez à l’académie et au recteur d’académie.
Vous soulignez l’importance du travail des psychologues scolaires, ce qui est tout à fait bénéfique.
Je me souviens d’un coup de téléphone que j’avais fait au ministère de EN pour mon premier fils, il y a bien longtemps … je disais que j’avais un enfant en avance, on m’a répondu « ah oui, et moi je suis la reine d’Angleterre » Quand j’y pense…
Vous pouvez lire notre histoire sur
https://planetesurdoues.fr/index.php/surdoue/tribulations-denfants-trop-vifs/page/2/
Bonjour, quand nous avons commencé à aborder la précocité de notre fils (suite à un test WPPSI passé à l’âge de 4 ans), le directeur de l’école nous a presque ri au nez. Nous ne nous sommes pas laissés démonter et avons contacté le référent académique. Lorsque le directeur l’a su, il nous a interpellés d’une façon peu élogieuse, pensant que nous allions lui créer des problèmes. Face à son supérieur hiérarchique (dans notre département le référent EIP est IEN), il a accepté que la psychologue scolaire vienne observer notre fils en classe (fin de MS). Notre fils commençait alors à lire. Il est quand même passé en GS. Rapidement, nous avons pris rdv avec l’enseignante, demandé un rdv avec la psy scolaire et demandé une équipe éducative. Ensuite, tout a été très vite. Il a pu passer au CP en cours d’année et cette année il sera dans une classe double niveau CE1-CE2. J’ignore où vous en êtes de vos démarches, mais ne lâchez rien, vous avez la loi de votre côté. Il ne faut pas hésiter à aller plus loin, à s’en référer aux référents académiques, à solliciter des rdv avec les psy scolaires ou à mettre en lien le psy qui a testé votre fille avec le psy scolaire. Bon courage à vous!
Bonjour , je vous réponds de suite car ce que vous décrivez est une situation de maltraitance de la part de l’école. je vous conseillerais de ne surtout pas pathologiser, ce serait aller dans leur sens. Vous devez tenir bon, et je sais que ce n’est pas facile.
Vous n’êtes pas la seule malheureusement dans ce cas, et on voit régulièrement des situations comme la vôtre ; certains référents EIP ont décidé de ne faire sauter de classe qu’aux enfants qui vont « mal ». ils n’ont pas encore compris leur erreur ,ou alors ils le font exprès, ce qui est possible.
Je dénonce cet état de fait depuis de nombreuses années. je vous conseille de chercher un référent EIP dans votre académie qui soit constructif , vous pouvez lire les textes de loi
https://planetesurdoues.fr/index.php/surdoue/textes-lois/
et surtout cet article , issu de la loi Delaubier de 2002, conçu pour votre enfant :
Article 27
L’article L. 321-4 du code de l’éducation est ainsi rédigé :
“Art. L. 321-4 – Dans les écoles, des aménagements particuliers et des actions de soutien sont prévus au profit des élèves qui éprouvent des difficultés, notamment les élèves atteints de troubles spécifiques du langage oral et/ou écrit, telle la dyslexie. Lorsque ces difficultés sont graves et permanentes, les élèves reçoivent un enseignement adapté.
Des aménagements appropriés sont prévus au profit des élèves intellectuellement précoces ou manifestant des aptitudes particulières, afin de leur permettre de développer pleinement leurs potentialités. La scolarité peut être accélérée en fonction du rythme d’apprentissage de l’élève. »
https://planetesurdoues.fr/index.php/2009/10/25/textes-de-lois/
Cette loi Delaubier a été soutenue par Sophie Cote qui a créé l’AFEP, mais actuellement , les associations d’enfants précoces ont dérivé. Cette loi n’a pas été crée pour empêcher les enfants qui savent lire avant le CP d’avancer , bien au contraire. Comme vous pouvez le lire sur cet article
https://planetesurdoues.fr/index.php/2016/12/27/anpeip-1995/
Enfin cet article , mais je vois que la vidéo ne fonctionne plus. C’est dommage.
https://planetesurdoues.fr/index.php/2016/09/18/developpement-des-talents-scolaires-selon-le-mdtt-de-f-gagne/
je vous conseille cette vidéo (et les miennes)
https://planetesurdoues.fr/index.php/2017/05/23/qui-sont-les-enfants-a-haut-potentiel-de-nicolas-gauvrit/
et cet article :
http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/la-pseudoscience-des-surdoues/
et cet autre , dans lequel à la fin de l’article Nicolas Gauvrit indique qu’il a entendu dans une conférence un référent EIP dire qu’il ne faut pas l’appeler pour demander des sauts de classe si l’enfant va bien …
Extrait :
« Ce militantisme commence tout juste à produire ses fruits. Quinze ans après le rapport Delaubier sur « La scolarisation des élèves intellectuellement précoces », l’Education nationale a récemment mis en place, dans chaque académie, un référent « HPI ». Nicolas Gauvrit a assisté à une réunion publique donnée par l’un d’entre eux. « Son message était en substance : « Voici mon numéro de téléphone. Vous pouvez m’appeler si votre enfant est en échec scolaire ou fait une dépression. Mais inutile si c’est pour me dire qu’il va bien mais pourrait sauter une classe. » » Un saut de classe que les dernières consignes ministérielles rendent d’ailleurs quasi impossible… même s’il pourrait s’avérer bénéfique pour quelques-uns des « surdoués ordinaires ».
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/21/05/2017/lesechos.fr/030346135213_enfants-surdoues—mythes-et-realite.htm#1xiyPhCPs2ZobAkE.99 »
Ce que vous nous racontez est SCANDALEUX , mais tenez on, on y arrivera !
Ma fille HPI entre en CP et sait lire. Le test est fait depuis deux ans mais je prêche dans le désert.
J’ai signalé cet état de fait et là tout est fait pour qu’elle ne saute pas de classe.
– elle entend mal
– elle est suivie pour une réeeducation orthoptique
– elle a un frère qui a sauté une classe
– c’est une famille monoparentale
c’est comme si tout était convoqué pour ne pas appliquer les directives et circulaires de l’Education nationale.
ma seule solution est de pathologiser une situation qui ne l’est pas. Alors que ma fille ne capte pas les consignes qui consistent à réapprendre des syllabes ba ba alors qu’elle lit couramment un livre d’une trentaine de pages chaque jour.