Archives par mot-clé : précocité

La précocité mal comprise

 

http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson/010812/le-psychologue-face-la-petite-noblesse-des-enfants-dits-prec

Une psychologue nommée Marie Christine Gryson, a écrit un article au sujet de la précocité sur le site de mediapart (lien ci-dessus). il vaut mieux lire cet article avant pour comprendre le mien. Cet article a déclenché une polémique au sujet du QI . Surtout cet extrait où  elle écrit : Malheureusement lorsqu’un enfant de « bon milieu » ne réussit pas en classe aujourd’hui -pour des raisons diverses et variées -alors qu’il a un très bon QI, on estime souvent que c’ est sans doute parce qu’il est « précoce. »  

Ce texte démontre une nouvelle fois le manque de formation de certains professionnels en matière de douance, car il ne reflète pas la réalité . Il est volontairement provocateur, et déclenche le débat sans fin qui surgit à chaque fois que l’on parle de surdoués et de QI. Dans ce débat intervient un élément perturbateur qui est l’argent ! Coriat dans son livre « Les Enfants surdoués : approche psychodynamique et théorique. — Pans: Paidos – Le Centurion, 1987. a étudié les différents effets du milieu social pour l’enfant surdoué. :

 » Page 89 : Nous nous limiterons aux seuls enfants à l’intelligence générale élevée. Les sous groupes tel que nous les avons étudiés sont les suivants :

a)      Surdoué de milieu privilégié : QI autour de 140

b)      Surdoué de milieu défavorisé : QI autour de 140

c)       Surdoué présentant une précocité extrême : QI autour de 170

Des enfants entre 9 et 12 ans.

a)      Surdoués de milieu privilégié : QI autour de 140

Sur un plan général, ils apparaissent très confiants et peu conformistes, sans toutefois tomber dans l’ignorance des règles et des devoirs du groupe. La hardiesse qu’ils manifestent dans leur travail et dans leur relation est importante et frise parfois la patience et la dominance. D’ou l’attitude souvent critique à l’égard des autres…

b) Surdoués de milieux défavorisés (QI autour de 140)

L’aisance et l’insouciance manifestées par les surdoués de milieux privilégiés sont absentes chez les sujets de ce groupe. Les tests et les entretiens révèlent moins de spontanéité, un gros conformisme, une tendance à la culpabilisation relativement importante …

 

Page 93 : … Or un des points primordiaux, qui distinguent le comportement des surdoués de familles pauvres, est qu’ils paraissent plus ancrés dans la réalité. Cette spécifié leur confère un avantage particulier sur tous les autres surdoués. Ces rapports privilégiés s’expriment sur plusieurs plans :

          Une haute valorisation de l’école et des instruments d’apprentissages, avec la conscience manifeste que c’est à travers ces deux moyens qu’ils peuvent espérer accéder à des conditions différentes de celles de leurs parents.

          Une approche à l’apprentissage très particulière, outre le sérieux que nous avons déjà évoqué, c’est le lien qui unit toute théorie à la réalité qui est recherché par ces enfants. Toutes explications qui peut se rapporter au concret, au réel, reste souvent insatisfaisante tant qu’elle n’a pu faire ses preuves dans la vie pratique…

          Le type d’occupation et le temps consacré au loisir sont directement influencé par cette approche, les activités sont en effet moins infantiles, moins rêveuses et se rapporte souvent à la profession qu’ils envisagent d’exercer. Ils acquièrent de ce fait une connaissance plus objective de l’environnement et une grande capacité de représentation et d’organisation de l’espace.

En définitif l’exploitation de leurs possibilités intellectuelles se fondent essentiellement sur l’auto discipline, la volonté de réussir et la conscience précoce de la valeur de l’école et du travail. .. »

Le livre de Coriat date de 1987, les chiffres de QI sont données avec l’échelle de Cattell vraisemblablement car Coriat a travaillé en Israel et à Paris. 

Madame Gryson.n’a pas de problème avec le terme « surdoué », elle en a rencontré quand même …2…c’est peu pour apprécier et écrire un article pertinent sur le sujet de la douance. Elle a un problème plutôt avec le terme de précoce.  Il y a 20 ans , le concept de QI existait déjà. On remarque qu’elle a eu besoin de préciser (pour se justifier ?) que ses enfants , neveux et nièces auraient un « bon QI », et eux, sont bien intégrés, mais cela veut dire sous entendu « ont été bien scolaires »…

A la lecture de cet article , tout parents de surdoués et tout surdoué a presque envie de pleurer…et c’est pour cela que les commentaires sur le site de médiapart sont virulents, car les parents de surdoués et les surdoués se sentent agressés. Surtout à la lecture de cet extrait : « la blessure narcissique des parents issus de catégories sociales favorisées est cicatrisée par le diagnostic de « précocité  » »  

Mais prenons du recul…on comprend que c’est le terme précocité qui pose problème. Ce n’est pas étonnant , c’est un terme inadapté. Quant à la vogue de la précocité…Que dire de plus ? …n’est surdoué que le  surdoué qui réussit ?, Didier pleux pense la même chose et d’autres sans doute…

Je suis heurtée par cette notion d’argent qui intervient dans ce débat. Lorsque nous avions des problèmes avec un enfant , mais non en échec scolaire, je précise bien , nous n’avions pas tellement d’argent, car nous étions jeunes, mais nous l’avons économisé , car il était vital de le faire. Nous avons fait appel également au début à la psychologue scolaire, qui comme chacun sait fait  un  test et des entretiens « gratuits », mais cela demande une grande pugnacité pour mettre cete procédure en action.

Que veut dire « favorisé » ? Est-ce favorisé au niveau de l’argent , parce qu’il faut avoir environ 300 e pour passer des tests et plus si on plusieurs enfants ? Mais un enfant peut vivre dans un milieu très aisé et être en grande difficulté au niveau affectif et relationnel, et abandonné à des jeune filles au pair ou autres gouvernantes ou mis en pension. A l’inverse, des familles de milieux moins aisés peuvent être très proches de leurs enfants et très bienveillantes.

Le seule concept avec lequel je pourrais être d’accord , c’est que l’intelligence n’est pas un handicap, ne devrait pas être un handicap, le handicap, ce sont « les autres »

Dans les commentaires , j’ai lu que Alexandraz serait trop impliquée pour être objective…Toutes ou presque toutes les grandes découvertes scientifiques (surtout dans cette science nouvelle qu’est la psychologie) ont été faites par des chercheurs qui étaient fortement impliqués, car fortement motivés à découvrir un peu la « vérité » avec toute l’humilité nécessaire en matière de science. Notion que j’ai beaucoup étudiée en master de Sciences de l’Education : l’implication du chercheur. La motivation a une importance énorme dans le fait d’avoir envie d’apprendre, est-il besoin de le rappeler.

Par contre les témoignages d’adultes surdoués sont très éclairants sur de nombreux points et je vous invite à les lire sur mon site  et particulièrement vous Madame Gryson. Ce qu’il faut savoir c’est que,  même quand on ne discrimine pas par le QI, les personnes surdouées, pour un nombre certain d’entre elles, se sentent à part, mais pas toutes, bien sûr. On pourrait dire même que pour comprendre cela , le QI est bien inutile…

Share

Article de « la voix du nord » sur la précocité

 

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Villeneuve_d_Ascq/actualite/Secteur_Villeneuve_d_Ascq/2011/08/19/article_la-precocite-n-est-pas-un-privilege-c-e.shtml

 

 

Cet article est intéressant mais je ne suis pas d’accord sur plusieurs points importants, car il ne montre pas la réalité de tous les surdoués..

Parler de « symptômes » de la douance est inadapté, il faudrait plutôt parler de caractéristiques. Mais il existe tellement de différences entre les personnes surdouées qu’il est très complexe de les définir.

Il est dit dans cet article que « L’enfant est en décalage avec son évolution physiologique, affective, psychomotrice »

Ceci n’est pas toujours vrai. Certains surdoués sont au contraire très très en avance sur le plan affectif et psychomoteur. La dyssynchronie peut se produire mais n’est en aucun cas une généralité.

La première personne à parler de surdoué pour mon fils ainé a été la professeur de piano. Il avait dessiné la clé de sol à 4 ans parfaitement, et  elle n’avait jamais vu ça.

Mais il est vrai qu’une proportion de personnes douées se montre gauche et malhabile dans les gestes de précision, dans leur manière de marcher, comparé à leur niveau intellectuel. Mais ce ne n’est pas la réalité pour tous les surdoués. D’ailleurs il serait intéressant de tester le QI des sportifs de haut niveau.

 

« Que penser des classes réservées aux surdoués ? »

 De mon expérience, nous avons testé ces classes une année, cela  a été une catastrophe. Concentrer ces enfants, les laisser entre eux , n’est pas, à mon avis, toujours bénéfique. C’est concentrer les problèmes et les exacerber. Une expérience en Allemagne est relatée dans le livre de  G Weigand et R Hess « la relation pédagogique ». Leur expérience a été difficile également, pour les enfants et les enseignants.  Ce n’est pas leur apprendre ce qu’est la vraie société et, à un moment, il leur faudra bien réintégrer les classes « ordinaires ». Ce peut être une solution de la dernière chance, pour des enfants en très grande souffrance mais certainement pas pour des enfants testés « juste pour savoir qu’ils sont doués », et qui vont relativement bien dans leur système scolaire.

Il n’y a pas d’idéal, chacun agit selon le cas spécifique, le contexte scolaire  et l’environnement familial. Il vaut mieux dans un premier temps discuter avec les enseignants de façon très discrète et mesurée.

Dans notre cas, nous avons toujours très peu parlé aux enseignants de la douance, car cela s’est mal passé à chaque fois. Aujourd’hui, il semble que cela soit plus possible, car les enseignants sont plus informés, notamment grâce au travail des associations. mais ce n’est pas toujours le cas. parler de la précocité de son enfant avec l’enseignant peut être  mal perçu., car perçu comme étant de la prétention.

Share

Réflexion

J’ai revisionné  attentivement la vidéo  « vrais et faux surdoués ».

Le débat entre Arielle Adda et Didier Pleux était des plus intéressants, et je vous engage à l’écouter attentivement .  Didier Pleux considère que le surdoué doit être en réussite . Sur ce point , on ne peut qu’être d’accord, mais ce n’est pas la réalité. malheureusement pour un tiers d’entre eux.  Les surdoués qui ont justement une très grande intelligence relationnelle cachent leurs talents, surtout lorsqu’ils sont jeunes, pour avoir des amis !  Ce faisant ils régressent et ne peuvent réussir, et c’est dans ce cadre que la situation est difficile pour eux . Ils ne comprennent pas ce qu’il se passe.

Didier Pleux pense que le passage de QI se fait sans conversation avec le ou la psychologue.

J’ai l’expérience  de passage de QI avec le RASED  pour mon fils aîné, et avec Arielle Adda, avec ma fille, Dans les deux cas ,  en plus du QI,  les différents facteurs de l’intelligence ont été évalués lors de nombreuses conversations avec les parents et l’enfant,  afin de connaître le fonctionnement de l’enfant.

Didier Pleux pense que les surdoués s’intéressent au scolaire pur, ce n’est pas forcément vrai, ce n’était pas vrai pour mes enfants.

Par contre je suis d’accord  pour les classes spéciales, il vaut mieux les éviter et les considérer comme un dernier recours.  Dans cette optique, Je suis d’accord également au sujet de l’apprentissage à la frustration qui est quasiment obligatoire. Ils ne peuvent faire et apprendre que ce qu’ils veulent sous prétexte qu’ils sont surdoués.

 Et  non  ,   on ne va pas facilement  faire passer des tests  à ses enfants  ! 

Et personnellement  je ne  ressent pas de fierté  spécialement .

Extrait  du livre de Aaron Coriat 

 « Les enfants surdoués, approche psychodynamique et théorique » editions du centurion 1987.

Page 85 : L’identification précoce.

Faut-il prendre en charge les surdoués à un très jeune âge ? Avant même la scolarisation ?

De nombreux éducateurs et psychologues répondent par l’affirmative…

Ponjart, de l’université libre de Bruxelles estime que l’on peut déjà parler de surdoué à propos d’un enfant de 13 mois. Si, selon la théorie piagecienne, dit-il, 18 mois est l’âge de transition entre le stade sensorimoteur et le stade de pensée pré opérationnel (période marquée par la performance des objets), pour un surdoué cet âge 18 mois peut être amené a 13. De même, l’âge de 7 ans ou se réalise le passage de la pensée pré opératoire a la pensé opératoire, devrait-être amené à 5 ans si on veut admettre qu’un enfant est surdoué…

Bien que l’âge de passation des tests (13 mois) appelle quelques réserves, l’idée de concevoir la précocité, non tellement sur la base des acquisitions ou des performances ni même sur la motivation et le niveau d’inspiration, mais principalement sur la capacité de structurer l’environnement, est une idée séduisante.

 

Page 86 : le jugement des parents sur leurs enfants peut être un excellent indice, du fait qu’ils peuvent observer à loisir les petits dans leurs activités quotidiennes et sous une variété de conditions. On peut leur demander de rapporter des exemples précis de comportements qui les ont convaincus de la précocité de leur enfant.

Share

tribulations

En sixième, cela ne s’est pas bien passé pour l’aîné.  Il s’ennuyait de nouveau.

Des enfants disaient  « salut le surdoué », il avait du mal à s’endormir.

Nous avons changé de collège après 3 mois et nous les avons mis tous les deux dans un collège qui prenait en compte la précocité. Mais, il y a un grand Mais, cela n’a pas été miraculeux.

L’année suivante, ils sont allés de nouveau dans un autre collège privé sans dire aucunement qu’ils étaient en avance, et cela s’est passé…sans trop de heurts.

Il y a eu un petit harcèlement pour notre aîné en cinquième, mais qui a été bien géré par les enseignants et le CPE. Les années collèges peuvent être difficiles avec des précoces.

Share