Une psychologue nommée Marie Christine Gryson, a écrit un article au sujet de la précocité sur le site de mediapart (lien ci-dessus). il vaut mieux lire cet article avant pour comprendre le mien. Cet article a déclenché une polémique au sujet du QI . Surtout cet extrait où elle écrit : Malheureusement lorsqu’un enfant de « bon milieu » ne réussit pas en classe aujourd’hui -pour des raisons diverses et variées -alors qu’il a un très bon QI, on estime souvent que c’ est sans doute parce qu’il est « précoce. »
Ce texte démontre une nouvelle fois le manque de formation de certains professionnels en matière de douance, car il ne reflète pas la réalité . Il est volontairement provocateur, et déclenche le débat sans fin qui surgit à chaque fois que l’on parle de surdoués et de QI. Dans ce débat intervient un élément perturbateur qui est l’argent ! Coriat dans son livre « Les Enfants surdoués : approche psychodynamique et théorique. — Pans: Paidos – Le Centurion, 1987. a étudié les différents effets du milieu social pour l’enfant surdoué. :
» Page 89 : Nous nous limiterons aux seuls enfants à l’intelligence générale élevée. Les sous groupes tel que nous les avons étudiés sont les suivants :
a) Surdoué de milieu privilégié : QI autour de 140
b) Surdoué de milieu défavorisé : QI autour de 140
c) Surdoué présentant une précocité extrême : QI autour de 170
Des enfants entre 9 et 12 ans.
a) Surdoués de milieu privilégié : QI autour de 140
Sur un plan général, ils apparaissent très confiants et peu conformistes, sans toutefois tomber dans l’ignorance des règles et des devoirs du groupe. La hardiesse qu’ils manifestent dans leur travail et dans leur relation est importante et frise parfois la patience et la dominance. D’ou l’attitude souvent critique à l’égard des autres…
b) Surdoués de milieux défavorisés (QI autour de 140)
L’aisance et l’insouciance manifestées par les surdoués de milieux privilégiés sont absentes chez les sujets de ce groupe. Les tests et les entretiens révèlent moins de spontanéité, un gros conformisme, une tendance à la culpabilisation relativement importante …
Page 93 : … Or un des points primordiaux, qui distinguent le comportement des surdoués de familles pauvres, est qu’ils paraissent plus ancrés dans la réalité. Cette spécifié leur confère un avantage particulier sur tous les autres surdoués. Ces rapports privilégiés s’expriment sur plusieurs plans :
– Une haute valorisation de l’école et des instruments d’apprentissages, avec la conscience manifeste que c’est à travers ces deux moyens qu’ils peuvent espérer accéder à des conditions différentes de celles de leurs parents.
– Une approche à l’apprentissage très particulière, outre le sérieux que nous avons déjà évoqué, c’est le lien qui unit toute théorie à la réalité qui est recherché par ces enfants. Toutes explications qui peut se rapporter au concret, au réel, reste souvent insatisfaisante tant qu’elle n’a pu faire ses preuves dans la vie pratique…
– Le type d’occupation et le temps consacré au loisir sont directement influencé par cette approche, les activités sont en effet moins infantiles, moins rêveuses et se rapporte souvent à la profession qu’ils envisagent d’exercer. Ils acquièrent de ce fait une connaissance plus objective de l’environnement et une grande capacité de représentation et d’organisation de l’espace.
En définitif l’exploitation de leurs possibilités intellectuelles se fondent essentiellement sur l’auto discipline, la volonté de réussir et la conscience précoce de la valeur de l’école et du travail. .. »
Le livre de Coriat date de 1987, les chiffres de QI sont données avec l’échelle de Cattell vraisemblablement car Coriat a travaillé en Israel et à Paris.
Madame Gryson.n’a pas de problème avec le terme « surdoué », elle en a rencontré quand même …2…c’est peu pour apprécier et écrire un article pertinent sur le sujet de la douance. Elle a un problème plutôt avec le terme de précoce. Il y a 20 ans , le concept de QI existait déjà. On remarque qu’elle a eu besoin de préciser (pour se justifier ?) que ses enfants , neveux et nièces auraient un « bon QI », et eux, sont bien intégrés, mais cela veut dire sous entendu « ont été bien scolaires »…
A la lecture de cet article , tout parents de surdoués et tout surdoué a presque envie de pleurer…et c’est pour cela que les commentaires sur le site de médiapart sont virulents, car les parents de surdoués et les surdoués se sentent agressés. Surtout à la lecture de cet extrait : « la blessure narcissique des parents issus de catégories sociales favorisées est cicatrisée par le diagnostic de « précocité » »
Mais prenons du recul…on comprend que c’est le terme précocité qui pose problème. Ce n’est pas étonnant , c’est un terme inadapté. Quant à la vogue de la précocité…Que dire de plus ? …n’est surdoué que le surdoué qui réussit ?, Didier pleux pense la même chose et d’autres sans doute…
Je suis heurtée par cette notion d’argent qui intervient dans ce débat. Lorsque nous avions des problèmes avec un enfant , mais non en échec scolaire, je précise bien , nous n’avions pas tellement d’argent, car nous étions jeunes, mais nous l’avons économisé , car il était vital de le faire. Nous avons fait appel également au début à la psychologue scolaire, qui comme chacun sait fait un test et des entretiens « gratuits », mais cela demande une grande pugnacité pour mettre cete procédure en action.
Que veut dire « favorisé » ? Est-ce favorisé au niveau de l’argent , parce qu’il faut avoir environ 300 e pour passer des tests et plus si on plusieurs enfants ? Mais un enfant peut vivre dans un milieu très aisé et être en grande difficulté au niveau affectif et relationnel, et abandonné à des jeune filles au pair ou autres gouvernantes ou mis en pension. A l’inverse, des familles de milieux moins aisés peuvent être très proches de leurs enfants et très bienveillantes.
Le seule concept avec lequel je pourrais être d’accord , c’est que l’intelligence n’est pas un handicap, ne devrait pas être un handicap, le handicap, ce sont « les autres »
Dans les commentaires , j’ai lu que Alexandraz serait trop impliquée pour être objective…Toutes ou presque toutes les grandes découvertes scientifiques (surtout dans cette science nouvelle qu’est la psychologie) ont été faites par des chercheurs qui étaient fortement impliqués, car fortement motivés à découvrir un peu la « vérité » avec toute l’humilité nécessaire en matière de science. Notion que j’ai beaucoup étudiée en master de Sciences de l’Education : l’implication du chercheur. La motivation a une importance énorme dans le fait d’avoir envie d’apprendre, est-il besoin de le rappeler.
Par contre les témoignages d’adultes surdoués sont très éclairants sur de nombreux points et je vous invite à les lire sur mon site et particulièrement vous Madame Gryson. Ce qu’il faut savoir c’est que, même quand on ne discrimine pas par le QI, les personnes surdouées, pour un nombre certain d’entre elles, se sentent à part, mais pas toutes, bien sûr. On pourrait dire même que pour comprendre cela , le QI est bien inutile…