Ce livre a été préfacé par J C Terrassier
psychologue de Nice qui a créé l’ANPEIP en 1971. Il a créé aussi le terme de Dyssynchronie, pour indiquer que les enfants à haut potentiel ont leur âge affectif et leur âge corporel, même s’ils ont un âge intellectuel en avance. Je vous livre sa préface, et le début du livre. Il a donné également pour le livre un très joli texte d’humour en annexe.
Préface
Avoir un enfant précoce : chance ou difficultés ?
Chance bien sûr, même si son éducation va soulever des questions spécifiques.
L’auteure, Madame Kirchgessner, s’étonne et s’indigne que l’Education Nationale ait reconnu leur existence en les classant dans la catégorie des handicapés.
Ainsi, le référent « élèves intellectuellement précoces » est le responsable MDPH dans chaque académie, ce qui peut signifier que ces enfants sont atteints de difficultés relevant de soins.
En réalité, c’est l’Education Nationale qui est en difficulté face à ces enfants et qui leur crée des difficultés en les plaçant dans un système éducatif qui répond difficilement à leur potentiel et à leurs besoins.
Bien sûr, la tâche est difficile d’autant plus que les enfants à haut potentiel sont très divers non seulement du fait de personnalités très variées mais également par leurs profils de développement.
Un même haut QI peur recouvrir des profils très divers avec des résultats atteints par des processus de réflexion variés. En effet, l’intelligence est totalement intriquée à la personnalité qui en conditionne et module l’expression.
Les difficultés que peuvent éprouver ces enfants et que je décris sous le terme « dyssynchronies » ne sont pas intrinsèques mais simplement la conséquence d’une méconnaissance de leur développement normal et d’une réponse éducative difficilement adaptée. Les autres « dys », dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyspraxies etc… relèvent par contre d’aides spécialisées.
Comme le remarque fort justement Madame Kirchgessner, une proportion importante des enfants précoces présente une scolarité réussie grâce à leur capacité d’adaptation et sans renoncer à exprimer leur haut potentiel. Une statistique valide est difficile à établir car il est vraisemblable que les précoces en difficulté ont davantage tendance à consulter les psychologues. A ma consultation de psychologue clinicien, je constate que la demande d’examens de développement concerne des enfants nettement plus jeunes qu’autrefois. Des parents mieux informés souhaitent éviter à leurs enfants les difficultés que prédisent certains médias et certains auteurs en dramatisant leur avenir. Le rôle du psy est alors de rassurer les parents et de les aider à déjouer les pièges qui peuvent se présenter et qui sont maintenant bien identifiés.
Le terme « difficile » revient constamment, vous l’avez constaté, dans ma brève préface.
La précocité est, certes, embarrassante mais reste une chance et doit le rester.
Aidons les enfants à vivre une précocité heureuse.
Jean Charles Terrassier
Mais l’ANPEIP aujourd’hui crée un webinaire en hommage à Jean Charles Terrassier, en indiquant que la dyssynchronie interne des enfants à haut potentiel serait
« révélateur d’angoisse et d’anxiété »
!!!!!
Il aurait fallu écrire « révélatrice » d’ailleurs, puisque le sujet est la dyssynchronie !
Voici un extrait d’un document ANPEIP 1995 , lorsque J C Terrassier était encore vivant :
« Pathologiser la précocité est une absurdité irrecevable en termes scientifiques » ANPEIP 1995 p7
Document à télécharger en PDF : anpeip_eip_1995
Heureusement que nous avons les écrits et vidéos de J C Terrassier pour éviter de le trahir. Je considère, pour avoir longuement discuté avec J C Terrassier, que ANPEIP 2022 ne traduit pas sa pensée, dans cette affiche. Pour J C Terrassier, la dyssynchronie était un décalage, mais n’était pas synonyme « d’angoisse et d’anxiété ».
AJOUT après le webinaire :
En fait, en hommage à J C Terrassier, la dyssynchronie est redéfinie de façon négative …
On ne sait pas quel âge ont les enfants, sont-ce des adolescents ? Comme si la dyssynchronie était définitive.
AJOUT
Dans le Journal des femmes, en janvier, Arielle Adda qui a très bien connu J C Terrassier , a évoqué la dyssynchronie :
Jean-Charles Terrassier, qui les connaissait et les comprenait à merveille, a très tôt parlé de » dyssynchronie » pour évoquer le décalage entre l’âge réel des enfants doués et leur maturité intellectuelle, qui peut être différente de leur développement moteur ou de leur affectivité.
Quelques articles :