Curiosités sociales

Résumé

« Contrairement aux cabinets de curiosités si prisés à la Renaissance, il ne sera pas question ici d’observer les mécanismes extraordinaires et complexes d’un automate ou le plumage d’un oiseau empaillé. Les objets exhibés dans cette vitrine relèvent de notre vie quotidienne et souvent, nous ne remarquons pas leur étrangeté : pourquoi les ballons sont-ils presque tous ronds ? Pourquoi les chantiers sont-ils toujours en retard ? L’apparition des téléphones portables change t-elle la probabilité d’existence des soucoupes volantes ? Telles sont quelques-unes des questions en apparence triviales posées par ce livre. En apparence seulement car, comme pour tout cabinet de curiosités, il s’agira d’édifier l’esprit par l’exemple et d’ouvrir le regard aux marges de la réalité. Et cette marge ne se situe pas aux confins du monde connu, mais juste là… devant nos yeux. »  PUF

 

Je viens de lire ce livre très intéressant de Gérald Bronner

« Cabinet de curiosités sociales ».

Tout le livre est passionnant, que ce soit les curiosités de la crédulité, de la vie politique, de la radicalisation… On ne peut pas tout raconter, il faut le lire ; mais bonne nouvelle, on peut le lire par petits chapitres, si on manque de temps, car le livre est présenté en différents petits textes de quelques pages, concernant chaque curiosité sociale choisie par l’auteur. On peut prendre le livre à tout moment, et y apprendre quelque chose. Il s’agit de l’ensemble des chroniques écrites pour des journaux sur 4 années, aussi parfois, il peut sembler y avoir des répétitions (peu gênantes).

J’ai été intéressée par l’effet de cadrage à propos du consentement de don d’organe par exemple, mais beaucoup d’autres curiosités sociales sont présentes dans ce livre que je recommande. En tout premier, le livre débute par  l’effet déprimant des réseaux sociaux, que chacun peut expérimenter :

« Pourquoi les réseaux sociaux nous rendent-ils malheureux ? » dans  « Curiosités de la vie quotidienne »

J’ai appris ce nouvel acronyme, le fameux  FOMO :

« La peur de rater quelque chose (FoMO, acronyme de l’anglais fear of missing out) est une sorte d’anxiété sociale caractérisée par la peur constante de manquer une nouvelle importante ou un autre événement quelconque donnant une occasion d’interagir socialement. Cette peur est particulièrement nourrie par certains aspects de la technologie moderne, »

Gérald Bronner repère aussi l’existence du biais de disponibilité :

On estime des chiffres selon des exemples que l’on a en tête :

« En psychologie, l’heuristique de disponibilité désigne un mode de raisonnement qui se base uniquement ou principalement sur les informations immédiatement disponibles en mémoire, sans chercher à en acquérir de nouvelles concernant la situation. »

J’ai particulièrement apprécié le chapitre « Les Nabilla de la pensée » et tous les textes des « curiosités intellectuelles ». Gérald Bronner met en avant les dérives dues à l’utilisation du web dans nos croyances. Tout cela est amplifié par « la dérégulation du marché de l’information » (je cite Gérald Bronner qui emploie souvent ces termes). Je souscris à cela, sur le sujet du haut potentiel notamment.  Sur bien d’autres sujets, si la désinformation est à la mesure désespérante de ce que l’on peut lire sur la douance, la situation est très préoccupante.

Pour notre cerveau

« Il est difficile de résister aux plaisirs cognitifs immédiats. » (P 78)

Les humains ne font pas assez d’effort (à mon sens) pour chercher à savoir « le vrai ». Ils se contentent du « vraisemblable ».

Pour le sujet qui nous occupe sur ce site (blog) planètesurdoués, j’ai trouvé dans ce livre de nombreux parallèles que nous pouvons faire avec les « fausses croyances » qui circulent sur le haut potentiel depuis quelques années. Elles sont expliquées par la dérégulation du marché de l’information sur le sujet, par l’amplification de certaines dérives à cause du web et des réseaux sociaux, blogs, livres relayés, conférences et fausses informations partagées, etc… la dérive de certains journalistes, que l’on a pu encore voir récemment sur cet article, par exemple :

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/la-societe-ne-voit-pas-leur-souffrance-pourquoi-la-scolarisation-des-enfants-precoces-releve-souvent-du-parcours-du-combattant_2934209.html

Il s’agit du  « biais de confirmation », la fâcheuse tendance à n’envisager que les faits qui vont dans le sens de ses convictions, même si ces faits sont minoritaires ou même faux.

C’est pour cette raison que nous avions demandé à Gerald Bronner de figurer dans le conseil scientifique de l’association créée

Les hauts talents-AFEAAS

Comment se fait-il qu’une part de la population française, une part de la part la plus intelligente (normalement) en vienne à penser que son intelligence la rende malheureuse, inadaptée et en perdition sur le chemin de la réussite ?

Comment se fait-il qu’aucun journaliste ne s’intéresse à ce sujet, à ce fait sociologique ? Ce fait devrait nous étonner.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Sans doute parce que « Les bonnes nouvelles sont ennuyeuses » écrit Gérald Bronner dans « Curiosités de l’information »

Alors que faire ?

Les fake news sont de plus en plus présentes dans les médias, il faut apprendre à exercer son esprit critique, et surtout l’apprendre à nos jeunes.

C’est la seule façon intelligente et efficace pour parvenir à débusquer le vrai du faux.

Quelques articles pour approfondir le sujet :

Les fake news

Le journalisme

Télérama ? Du journalisme ?

France info ? Du journalisme ?

Ecole Steiner et enfants surdoués

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