Le rapport delaubier

Je relisais récemment le rapport Delaubier, écrit en 2002 et remis au gouvernement de l’époque. Il y avait déjà tout ; toutes les réponses aux questions que se posent beaucoup de parents d’enfants précoces. Même si malheureusement, il se trouve quelques enseignants qui n’appliquent pas la loi et les directives de ce rapport, chacun peut constater que l’on était très éloigné de la « pathologisation  » du haut potentiel actuelle. Les dérives sont apparues ensuite, à compter de 2003.

Extrait du rapport que l’on peut télécharger :   rapport Delaubier

P34-35 :

« Vers des propositions …
4-1 A partir des éléments que nous avons recueillis, nous avons pu formuler quelques conclusions provisoires susceptibles de fonder des propositions :
1)
Il n’est pas possible de rester indifférent et inactif devant le désarroi d’élèves qui, tout en disposant de potentialités intellectuelles indiscutables, se trouvent en difficulté à l’école. De nombreux interlocuteurs (parents, enseignants, responsables d’associations, médecins, psychologues, chercheurs) nous ont apporté des témoignages sur des cas de ce type. Certains des enfants concernés se trouvent même dans des situations d’échec lourd révélant, par exemple, des troubles du comportement ou de la personnalité, des perturbations graves dans les apprentissages, y compris dans les domaines où ils devraient le plus facilement réussir, ou encore un rejet de l’école pouvant conduire à une déscolarisation effective. Il est donc nécessaire d’apporter une réponse à cette détresse et de définir une stratégie cohérente pour repérer, prévenir et, le cas échéant, traiter de telles difficultés.
2) Il convient toutefois de rappeler que ces élèves en situation d’échec ne constituent qu’une partie de la population caractérisée par un quotient intellectuel élevé.
Si, dans l’état de nos connaissances, il ne nous est pas possible de préciser la proportion qu’ils représentent (de 5% à 10% ? ou 30%, voire plus comme l’avancent certaines associations ?), nous pouvons constater que de nombreux enfants et adolescents disposant d’un fort potentiel intellectuel ne rencontrent pas de difficultés majeures et réussissent, de manière convenable, et parfois remarquable, leur parcours scolaire. Il paraît donc important de bien dégager la spécificité du problème posé par la souffrance d’élèves au bord de la rupture avec l’école.
3)
A ce stade de notre réflexion, nous avons la conviction qu’il faut se défier de la tentation d’organiser, pour les élèves intellectuellement précoces, un enseignement “spécial”, qu’il prenne la forme d’un réseau d’établissements voués à ce public ou même de classes spécialisées intégrées dans des écoles ou des collèges ordinaires. La création de filières accueillant des enfants à haut potentiel poserait, bien entendu, un problème de principe : par exemple, au moment ou un effort sans précédent est fait pour accueillir un maximum d’élèves handicapés ou en très grande difficulté dans les classes ordinaires,… »

5)
Le système éducatif français “conçu et organisé en fonction des élèves” possède les dispositifs qui devraient permettre une prise en charge satisfaisante des élèves intellectuellement précoces : les principes et les modalités de fonctionnement de l’école maternelle, la présence des psychologues scolaires et autour d’eux des réseaux d’aides spécialisées, l’intervention des médecins scolaires devraient permettre un repérage efficace des difficultés rencontrées par ces élèves avant même l’entrée au CP ; l’organisation par cycle, dans le premier degré, offre la possibilité d’adapter les rythmes et les contenus d’apprentissage aux potentialités de chacun et autorise, par exemple, le passage avec un an d’avance au cycle suivant; »
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