La réforme du collège : Tous égaux tous illettrés

« Tous égaux tous illettrés », était inscrit sur une pancarte de la manifestation des enseignants qui se déroulait hier. Elle résume à elle seule le problème. Alors j’ai écouté, lu, au sujet de cette réforme du collège. Il m’a paru évident que l’idéologie de l’anti élitisme à tous crins, qui sévit depuis 30 ans joue un rôle prédominant dans cette réforme. Amener chacun vers sa réussite selon SES capacités, du mieux qu’il peut est considéré comme de l’élitisme. Sous prétexte d’égalité , on se dirige vers de  l’égalitarisme, on préfère sacrifier bon nombre d’élèves, et notamment les enfants doués et surdoués (2,5 %). Ce sont eux qui se dirigent majoritairement vers le latin et le grec, qui se dirigent vers les classes européennes et les classes bilangues , que la réforme va éliminer. Evidemment, pas ceux qui ont été sacrifiés avant, dans le primaire, et qui ont arrêté de travailler depuis longtemps. Ceux-là, les surdoués sous-réalisateurs, l’EN  qualifie les EIP (enfants intellectuellement précoces) , d’enfants à besoins particuliers et les dirige vers la MDPH (Maison Départementale des personnes handicapées) dans certains départements. On comprend que dans ce contexte, les parents d’enfants doués se dirigent de plus en plus vers le privé sous contrat et hors contrat avec pour ce dernier une grande incertitude, au niveau « niveau » et encadrement.         Les bonnes intentions

Témoignages de            Bleuenn               Laurinette

Il faut remarquer que dans cette réforme, rien n’est fait pour les enfants qui ne savent pas bien lire, 20 % quand même, ce qui est le fond du problème de la baisse de niveau des dernières années. Non, cela on verra plus tard, même, on ajoute une deuxième langue en 5ème au cas où il ne serait pas assez difficile d’apprendre uniquement le français, au moins, pour ceux qui ont des difficultés. Enfoncer ces derniers en ajoutant une autre langue ne me semble pas du tout pertinente. Ces 15 à 20 % (ou plus) qui ne maitrisent pas la lecture (en français j’entends) sont aussi le fond du problème du harcèlement scolaire que subissent les enfants jugés « brillants », car ils aiment lire, et de la violence scolaire. Les intellos sont brimés, harcelés, tabassés à l’école, ce qui est un comble, et montre dans quel marasme nous sommes.

   super une tablette !                  Le harcèlement scolaire               Marion 13ans pour toujours

Les enseignants se mobilisent et c’est tant mieux. Ils se rendent compte sur le terrain qu’ils ne peuvent continuer à gérer cette baisse de niveau mais ils ne veulent pas de cette réforme, ni dans la forme, ni dans le fond. Ils ne peuvent décemment gérer 15 % d’élèves qui ne maitrisent pas la lecture en 6ème   . Ils ne peuvent gérer également un enfant à haut potentiel hors-norme , dans une classe qui comporterait 15 % d’enfants non lecteurs.

Que dire d’un pays qui ne se préoccupe pas de ses éléments les plus brillants et de ses éléments les plus en difficulté ? Ne pas apprendre à lire à des enfants qui sont en difficulté sociale ou familiale , ou les deux, est une bonne préparation à la délinquance.

Illettrisme                             Le nivellement par le bas                        les Maths aussi

à lire  :  http://www.huffingtonpost.fr/2015/05/11/reforme-du-college-vrai-faux-retrouver-arguments-chacun_n_7255186.html

http://www.liberation.fr/societe/2015/05/18/reforme-du-college-pourquoi-tant-de-haine_1311808

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/05/18/01016-20150518ARTFIG00359-reforme-du-college-l-egalitarisme-niveleur-est-l-ennemi-de-la-democratie-veritable.php

 

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5 réflexions sur « La réforme du collège : Tous égaux tous illettrés »

  1. Il me semble que le lien ne marche pas…?
    Pour expliciter mon désaccord avec Lemaire: L’enseignement de l’histoire comme roman national, me paraît faire place à une histoire écrite par les vainqueurs. On n’enseigne pas la décolonisation ou l’esclavage dans une visée de culpabilisation, mais bien parce que c’est ce qui s’est réellement passé. Et que ça permet aussi de comprendre le monde contemporain.

  2. c’est drôle, je pensais être plutôt opposé à ce qu’il dirait (Lemaire) mais finalement, même sans être sûr du résultat final, pourquoi pas. Je ne suis véritablement opposé qu’à ce qu’il dit à la toute fin (l’histoire comme « roman national »)

  3. J’ajoute cet article avec une proposition de Bruno Lemaire
    http://www.liberation.fr/politiques/2015/05/15/il-faut-remplacer-le-college-unique-par-un-college-diversifie_1310210
    On peut penser qu’il s’agit d’un retour en arrière, en 1975 quand le collège unique n’existait pas. Mais force est de constater qu’en 1975, ces problèmes de lecture et de maths étaient moins flagrants. Je peux l’affirmer, à mon petit niveau d’observation d’enfant, puisque ma mère faisait le CM2 et préparait les élèves au certificat d’études, en même temps. Elle mettait un point d’honneur à ne laisser aucun enfant quitter son école, en ne sachant pas lire. Elle y passait beaucoup de temps. Et de fait, ils savaient tous lire. Pas forcément des textes compliqués, et avec bien sûr des différences de niveau de lecture, mais ils savaient lire. Il y avait dans ces classes des enfants très très défavorisés, qui habitaient dans des sortes de bidonvilles. Où étaient les dyslexiques ? L’enseignement de la lecture par la méthode syllabique était-il si performant que les dyslexiques ne se voyaient pas ? Est-ce le temps passé par l’enseignante sur chaque enfant qui ne savait pas lire ? Cela pose question. Preuve que l’on peut apprendre à lire à tous et dans tous les milieux sociaux. En tous cas, le collège unique semble être une grossière erreur. Il faudrait inventer autre chose.

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