Un dossier » haut potentiel » est publié en ce début janvier, par l’Obs comme je le disais dans mon précédent article. Comme je n’avais pas lu l’article en entier, je ne pouvais donner mon avis. Je l’ai donc lu. Malgré quelques erreurs, le dossier est intéressant. comme
- « le QI résulte de l’addition de sept subtests »,
- comme confondre Micheline Abergel et Sophie Cote pour la création de l’AFEP.
Franck Ramus a heureusement été interviewé :
Pour le chercheur Franck Ramus, il
ne faut cependant pas jeter le bilan avec l’eau du bain.
« Pour les élèves très en avance sur leur niveau, ça peut
poser problème qu’ils s’ennuient. Il faut alors trouver
des solutions et, donc, que ces situations soient iden-
tifiées. Comme dans tout cas de figure qui donne cer-
tains droits, certains les demandent abusivement. Ce
n’est pas pour ça qu’il faut en couper l’accès. »
Mon avis est mitigé quant aux conséquences de cet article. J’ai lu quelques commentaires sur facebook et c’est inquiétant.
Arguments des commentaires concernant cet article de l’Obs sur fb (plus de 2000 en quelques jours)
- les parents veulent que leur enfant soit surdoué
- le haut potentiel c’est une mode
- c’est un phénomène de riches
- L’école subit une baisse de niveau, alors il est plus facile de paraître surdoué qu’avant.
- on ne peut se fier aux tests ni aux psychologues
- les enfants surdoués sont mal élevés
Haut Potentiel d’Intox c’est le bandeau de mon dernier livre :
L’intelligence ne fait pas le bonheur, mais elle y contribue
J’ai publié ce livre en 2021, et il est cité parmi les dix livres fiables sur le sujet par Intensément podcast.
Un autre article de l’Obs assez féroce est consacré à Jeanne Siaud-Facchin, la psy à haut potentiel commercial
EXTRAITS
« centre Cogito’Z de Paris. C’est là que cette charismatique psychologue à la chevelure blonde a l’habitude de recevoir ses patients, essentiellement des hauts potentiels intellectuels (HPI), depuis qu’elle a été propulsée papesse du sujet.
Dès le début des années 2000, elle s’est particulièrement intéressée aux enfants surdoués et à leurs difficultés, avant de multiplier les livres à succès et les centres de psy, contribuant largement à l’essor des bilans HPI. Aujourd’hui, elle est la cible de nombreuses critiques sur sa méthodologie et la juteuse machine économique qu’elle a bâtie. Essentiellement parce que cette psychologue, passée de l’étude clinique au libéral, a construit son approche sur la base de cette théorie, qu’elle résume aujourd’hui avec beaucoup de précautions : « Les personnes à l’intelligence aiguisée ont un rapport au monde différent, une sensibilité accrue, qui, pour certains, peut conduire à une souffrance. »Dans ses écrits, le trait est volontiers bien plus grossier, assénant qu’« être surdoué associe un très haut niveau de ressources intellectuelles […] et une sensibilité, une émotivité, une réceptivité affective, une perception des cinq sens, une clairvoyance ».En somme, le haut potentiel intellectuel, à savoir un QI supérieur à 130, s’accompagnerait nécessairement d’une hypersensibilité, et cela conduirait à des troubles, »« Une ancienne de Cogito’Z Marseille reconnaît que « les bilans disent à peu près tous la même chose ». Une autre, de Cogito’Z Paris, évoque aussi des résultats au doigt mouillé dès que le QI s’approche des 130 «»
Et de dénoncer, la voix tremblante, « tout ce business autour des hauts potentiels, tous ces charlatans, ces experts autoproclamés qui font de l’argent sur le dos de personnes en souffrance, avec cette notion de “zèbre” ».Avec ces mots, la psy tente une acrobatique pirouette. Elle s’approprie les critiques à son encontre, pour les renvoyer contre ceux qui évoluent dans son sillage. Le meilleur exemple est son rejet du vocable de « zèbre », qu’elle a elle-même inventé. »»
Jeanne Siaud-Facchin plaide « un côté hyper naïf », participant à des événements sans forcément savoir qui est derrière, et ne semble pas bien au fait de son actionnariat dans Divii – « une petite participation dans une boîte de copains, pour les aider ».Il n’empêche, la Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives sectaires (Miviludes) dit avoir été saisie une douzaine de fois sur son cas, mais précise « ne pas disposer pour l’heure d’éléments mettant en évidence une dérive de nature sectaire ». Décontenancée, Siaud-Facchin balaie l’information, accusant des ennemis, et se disant irréprochable dans son traitement des patients. « Je comprends qu’on ait envie de faire le ménage dans ce qui est devenu pour certains un vrai business. Je ne vais pas me bagarrer pour des questions d’image. L’important, c’est de ne pas oublier les personnes en souffrance. Et pour ça, j’ai toujours fait du mieux que j’ai pu. »