L’usage particulier des mots

 

Une discussion sur facebook a propos d’un mot mérite que j’écrive un article. Je ferai quelques copies d’écran pour expliquer la situation aux lecteurs qui ne suivent pas ce réseau social..

Comme chacun le sait, les mots ont une définition, mais ils ont aussi un usage. Aussi, lorsque Nicolas Gauvrit décide du titre de sa conférence prochaine avec le mot « particulier », pour désigner les besoins des élèves surdoués, j’ai tiqué.

Chacun le sait, lorsque l’on dit d’une personne « il est particulier », ce n’est jamais bienveillant ni positif. Or, si on dit que les surdoués ont des besoins particuliers, le glissement sémantique interviendra facilement et rapidement pour certains et deviendra malheureusement « les surdoués sont particuliers ». Pour passer de l’un à l’autre, il n’y a qu’un pas, que ceux qui veulent nier la douance vont franchir. Quelle aubaine !

On sait que les enfants veulent « être comme les autres » , ils sont conventionnels, et ils supportent mal d’être discriminés. D’ailleurs, la politique actuelle bienveillante en éducation consiste à n’exclure aucun enfant. Alors, pourquoi exclure des enfants qui sont seulement « intelligents »?  La douance n’est pas un trouble,  faut-il le répéter ?

Pour info sur les enfants qui ont vraiment besoin d’aide, (mais certains se débrouillent très bien ) je copie ce texte :

 « Qui sont les enfants aux besoins particuliers?
Les enfants aux besoins particuliers présentent des caractéristiques variées. Il peut s’agir d’enfants avec une déficience physique (ex. : un enfant amputé), une déficience sensorielle (surdité, cécité) ou une déficience intellectuelle (ex. : trisomie 21). Cela comprend aussi les enfants qui ont un trouble du développement (ex. : paralysie cérébrale, syndrome de Gilles de la Tourette, trouble du spectre de l’autisme), un trouble du déficit de l’attention (TDAH) ou un trouble d’opposition de même que les enfants qui ont un trouble de langage ou un trouble d’apprentissage, comme la dysphasie ou la dyspraxie.  » https://naitreetgrandir.com
Avant, (il y a très très longtemps) , on laissait les enfants avancer à leur rythme à l’école, avant « intello » n’était pas une insulte et objet de harcèlement scolaire, et avant on n’écrivait pas que l’intelligence a des  « besoins éducatifs particuliers » .
Nicolas Gauvrit d’ailleurs dans beaucoup d’articles refuse la victimisation des surdoués :
« NG: Indubitablement, le thème de surdoués est tout à fait « juteux ». De bonne foi ou non, beaucoup se sont engouffrés dans ce business, par exemple en victimisant les surdoués »
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Alors, oui, victimiser les surdoués et pathologiser la douance, ce n’est pas une approche acceptable et employer certains mots a des conséquences.
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