Une réflexion « inversée »

Plusieurs articles sur la douance sont parus cette semaine, issus de blogs ou de médias peu scrupuleux de l’exactitude des faits et des recherches internationales.

Exemple d’un article sur un blog,   chevalàrayures  

Je cite un extrait :

« Il se trouve que depuis quelques temps, le monde du HP est agité par des querelles que je pensais être des querelles de clocher, des querelles d’égos inutiles.

Le thème en est « la pathologisation du HP » avec comme crédo « les enfants HP n’ont pas de problèmes particuliers, et si ils ont des soucis, ceux-ci ne sont pas liés au HP« , autrement dit, les HP vont bien, n’ont pas besoin de traitements particuliers et encore moins de se retrouver catalogués avec les personnes handicapées ou les enfants à besoins particuliers sur le site de l’Education Nationale.

A force de lire qu’il est scientifiquement prouvé que le HP va bien, n’a pas de problème, n’est pas anxieux, réussit mieux à l’école, se met moins en danger… on en vient à occulter complètement le terrain, la vraie vie, celle où les chiffres sont remplacés par des personnes de chair, d’os et de sentiments.

Les gens qui prônent cela partent en guerre contre le chiffre largement diffusé de « 30% d’échec scolaire« «

Mon interprétation, (mais chacun peut le lire et conclure à sa guise)  : « on s’en fiche des chiffres, moi, mon enfant va mal, et je tiens à continuer à clamer partout qu’il est très difficile d’être surdoué, et je tiens à continuer à donner des chiffres faux. »

Pour l’auteur du blog, il semblerait qu’il y ait eu une découverte du fait que les querelles scientifiques n’étaient pas des querelles d’ego…  On peut remarquer le comique de situation.

Il semblerait qu’il y ait eu une découverte toute récente que ce chiffre erroné du « tiers en échec scolaire » a fort heureusement été enlevé du site de L’EN depuis plusieurs mois. C’est assez logique puisque ce chiffre était faux. Le site a laissé la mention  « L’école doit répondre aux besoins particuliers des EIP »… Sans dire que bien souvent, il s’agit de sauts de classe, sauts qui sauvent de moins en moins d’enfants puisque les sauts sont de plus en plus difficiles à obtenir.  Le terme  «besoins particuliers des EIP  » prête à confusion, on a un peu l’impression qu’il faut presque leur tenir la main pour accomplir leurs travaux d’élèves.

C’est curieux cette inversion des faits. Je me pose plusieurs questions :

Pourquoi supporter que les surdoués soient rabaissés ainsi ? Quand on prétend appartenir à cette population, cela ressemble à de l’auto destruction.

Pourquoi continuer à donner des chiffres, (et des faux)  quand on dit qu’on s’en fiche des chiffres ?

Pourquoi exprimer un avis sur des faits statistiques quand on ne connaît pas les arcanes des statistiques utilisées en psychologie ? Comme me l’écrit une amie qui connaît aussi très bien le sujet « les statistiques n’ont jamais eu vocation de s’appliquer au cas particulier – elles sont là pour généraliser à des populations et vérifier des hypothèses ! »

Pourquoi faire passer pour « les méchants », ceux qui veulent être rigoureux scientifiquement et intellectuellement, en laissant croire qu’ils ne seraient pas humains ? C’est tout simplement indécent.  Il est toujours sous-entendu dans l’article, que si on affiche une réussite chez les surdoués (donc d’après les chiffres) , il serait automatiquement acquis que l’on méprise ceux qui sont en difficulté, ce qui bien sûr est faux. Vouloir donner de « vrais chiffres » ne consiste pas à nier les problèmes, et à nier que certains ont des problèmes. En outre, entre un problème DYS avec HQI , et un un problème DYS avec bas QI ou moyen QI, le haut potentiel aide grandement, par exemple. C’est tout ce que j’écris et ce que j’ai étudié durant mes études de psychologie.

Alors que la vraie violence est de mentir aux gens sur les chiffres d’échec scolaire, et sur d’autres « particularités » des surdoués. Envisager tout problème d’un surdoué (e) sous le prisme du haut potentiel est une violence, voire même une maltraitance. C’est nier que d ‘autres problèmes peuvent intervenir.

Je suis assez directement et sans ambages mise en cause dans cet article, puisque je lutte sur ce site pour que les parents et enseignants soient bien informés, dans cet extrait : « Pour d’autres, dont ceux qui mentionnent à tour de bras leurs propres études, il s’agit d’autres critères (ceux qui ont ou pas redoublé ou encore d’autres critères comme l’obtention du bac, de mémoire) »

J’ajoute que ce mépris affiché pour mon étude qui m’a pris un an de travail acharné, universitaire (donc encadré) et sérieux, non partagé ni cité par ce blog et plusieurs blogs, venant de personnes qui disent se préoccuper de douance, est étrange et est tout simplement indécent.  Ce blog et d’autres blogs amis ne m’ont pas aidée pour touver des participants, d’ailleurs, et c’est plutôt pas mal, finalement… J’aurais eu trop de biais.

Quand besoins particuliers veut dire sauter une classe et qu’on ne se préoccupe pas du recul des CP anticipés depuis plusieurs années, cela pose question.

Quand des personnes sans formation de psychologie s’occupent d’ados en souffrance via des groupes fb sur lequel on peut lire « je lis l’angoisse, le stress » sans doute entretenus par tous ces articles de presse anxiogènes, négatifs, larmoyants, faux.

Je me pose des questions…

Je relisais cette phrase surréaliste de l’article :

« Ca m’est bien égal que l’on insiste sur les HP qui vont bien… tant que cela ne nuit pas aux autres! »

Cette assertion est peu explicite. En quoi donner les chiffres véritables d’échec scolaire chez les surdoués pourrait nuire à quiconque ?

Je traduis cette phrase à ma façon, compte-tenu de l’ensemble de l’article : « Ca m’est bien égal que l’on insiste sur les HP qui vont bien… et mais je continue de vouloir donner sur mon blog des chiffres faux, pourvu qu’on s’occupe de ma fille »

Fille qui ne va pas du tout si mal, car on apprend ensuite dans l’article suivant qu’elle a des 18 ou des 20 presque partout.

Des chiffres, toujours des chiffres…

Définition et explications du haut potentiel selon ce blog (copie d’écran page  Kesako ?) :

 

D’autres articles sont parus cette semaine, emplis de sophismes et d’errreurs, qui n’hésitent pas à faire croire que l’on parle du sujet de la douance depuis la création  d’un blog de zèbres ! Qu’Arielle Adda soit associée à cet article me peine, surtout qu’Arielle Adda n’emploie jamais ce terme de « zèbre » :

http://www.20minutes.fr/societe/2003547-20170127-surdoue-comment-parents-peuvent-reperer-aider-enfant-zebre

Ou cet article avec une photo incongrue qui montre bien la non connaissance du sujet :

http://www.femina.fr/Famille/Enfant/Et-s-il-etait-vraiment-precoce-861742

On peut lire aussi pour comprendre ce qu’est le sophisme :   Voici votre sophisme

 

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12 réflexions sur « Une réflexion « inversée » »

  1. @lonnoy Vous voulez écrire et être compris, être dans le dialogue mais vous voulez m’imposez les termes de ce que j’écris. Si j’ai employé le mot « incompréhensible », ce n’est pas le mot « inacceptable » que vous proposiez. J’ai employé le mot « incompréhensible », à bon escient, et même si l’échec scolaire est inacceptable pour tous, évidemment. Ce que vous ne comprenez pas et que vous n’acceptez pas, c’est que nous discutons sur ce site de surdoués. Donc, même si l’échec scolaire est inacceptable pour tous les enfants, bien évidemment, il est incompréhensible chez les surdoués. J’ai donc employé le terme qui convient, selon moi, dans la logique de ce que je voulais exprimer. Et le mot inacceptable n’était pas dans l’esprit de ce que je voulais dire. Même si l’échec scolaire est inacceptable pour tous, évidemment. L’échec scolaire chez les surdoués est incompréhensible Et c’est pourquoi il faut le comprendre, et souvent le comprendre est complexe. Vous n’acceptez pas la discussion, soit. Mais ne placez pas vos problèmes de communication sur ma supposée absence de clarté. Ce site est destiné à tous ceux qui veulent s’informer, ceux qui veulent écrire, et ne me faites pas un procès d’intention, je vous ai toujours répondu de façon courtoise comme à tous mes lecteurs et contributeurs. Si j’ai un conseil à vous donner, ce serait de passer les tests WAIS, ainsi vous sauriez si vous êtes surdoué ou pas, plutôt que venir sur des sites de surdoués en disant que ce qu’ils disent est non pertinent.

    Et de lire cet excellent article :

    http://menace-theoriste.fr/cher-commentateur/

    @Cyclobéarnais la valeur de 10% que je mentionne est une valeur estimée par François Gagné, donc on ne peut pas prendre cette valeur, elle n’est qu’estimée. Pour les études sur les traumatismes il y en a beaucoup, et on ne sait connaît pas toujours le QI des personnes. Donc, ce sont des études difficiles à opérationnaliser, sauf en questionnant des adultes. On ne peut pas imposer des traumatismes exprès à des enfants ou ados pour faire des tests.

    Je ne comprends pas pourquoi vous écrivez que l’article parle de secte.

  2. Bonjour,

    Evidemment que je n’ai pas grand-chose de scientifique à y apporter à ce sujet, j’aime bien au contraire être remis en cause sur mes propos et ma perception de la vie et savoir que je peux encore apprendre à mon âge. Je trouve dommage ici d’arriver à cette fin sans savoir ni comprendre où les propos ont gêné: c’est juste une discussion, où chacun se remet en question via ses propos, mais à aucun moment une agression envers les autres (je ne suis pas comme cela, ou alors je ne m’en rends pas compte et mon entourage ne m’en a jamais parlé…). Autant le dire, je perçois rarement les doubles sens, mais l’article parlant de secte, en sachant que j’en étais un des générateurs, ne m’a pas vraiment laissé tranquille (mais j’accepte l’autre sens comme quoi je n’y suis absolument pour rien… on ne sait jamais).

    Le pire dans tout cela est que nous confirmons ce que la personne du blog a voulu dire: il s’agit d’une querelle de clochers. Quelle est la finalité dans tout cela? Se monter les uns contre les autres? Et quel était le but recherché: avoir raison à tout prix (et après, si c’est le cas, que se passe-t-il?), ou bien essayer d’amener gentiment les autres à faire comprendre leurs propres « erreurs » et à se remettre en question? J’ai fait quelques cafés philo (oui, je parle encore d’expérience personnelle) et jamais je n’ai vu de débat agresif. Au contraire, chacun apportait un peu et récoltait beaucoup. Je ne retrouve pas cela dans cette discussion, et c’est bien dommage. Je comprends mieux pourquoi j’étais le seul scientifique dans le café…

  3. Nadine,
    Vous m’écrivez : « Comme vous l’exprimez, certains blogs confondent la logique et l’émotivité, à partir de leur vécu personnel, et ce qui empêche toute discussion scientifique rationnelle et constructive. » J’en déduis donc que ce blog est destiné pour action aux scientifiques, qui peuvent écrire, et aux autres pour information. Je fais partie des autres. Ceci est un constat logique. Je n’écrirai plus, d’autant plus en raison de ce qui suit. Ceci est une conclusion /position rationnelle et logique.
    Vous enchaînez par : « si j’ai écrit « Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible » c’est que je voulais écrire Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible. Je n’ai pas l’habitude d’employer les mots de façon imprécise. » C’est la deuxième fois que vous me répondez de la sorte.
    La phrase complète est :  » l’échec scolaire chez les enfants entraîne une mésestime de soi. Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible ». En dehors de la différence d’intelligence, les enfants normaux (utilisé à dessein) peuvent souffrir des mêmes troubles que les HP. On peut trouver la cause dans la faiblesse de leur QI mais aussi ailleurs comme pour un HP. Je suis désolé de redire que l’affirmation n’est pas claire venant de quelqu’un qui veut être précis. Si vous utilisez les mots dans un sens précis ce sont alors les phrases et leur enchaînement qui le sont moins. Dans un dialogue, s’il n’y a que celui qui émet un propos qui se comprend, il n’y a pas de dialogue. Soit le récepteur est idiot ou ignorant, ce qui est peut être mon cas, soit il a raison de dire sous une forme ou une autre qu’il a une difficulté : je ne comprends pas, je ne suis pas d’accord,…).
    J’aimais bien les échanges avec Cyclobéarnais qui devrait créer « le blog du comptoir des surdoués » pour obtenir des réponses qui n’ont peut être pas toutes d’être scientifiques, comme pour les miennes, mais je ne pourrais pas justifier d’un QI éventuellement suffisant. Tant pis. Longue vie et bonheur.

  4. Heu, j’ai peut-être lu les 10% de travers… Et pour tous les phénomènes qui vont avec l’émotionnel (phobie scolaire, harcèlement par exemple), il faudrait alors faire une étude et comparer le pourcentage de gens qui ont vécu cela dans les catégories HP et la normalité. On pourrait alors comparer avec les roux, … mais il sera plus scientifique de le faire avec des chiffres.

  5. Bonjour Nadine,

    Je viens de redécouvrir votre étude. Je regrette juste que vous avez mis dans une même case « scolarité facile ou difficile »: résultats scolaires corrects et problèmes relationnels avec les pairs, les enseignants. Ma supposition est que cela n’aille justement pas de pair. Et ici, c’est l’expérience qui pourrait permettre de voir si cela aurait un sens de différencier ou pas ces deux domaines.

    Juste pour comprendre : si la personne du blog accepte la valeur de 10% que vous mentionnez dans votre étude, est-ce que cela vous conviendrait, en fait?

  6. @cyclobéarnais, vous écrivez « si deux personnes ne sont pas d’accord sur un même objet/fait, alors c’est ce que sont deux points de vue différents sur un même fait »
    Mais il ne s’agit pas de cela puisqu’il ne s’agit pas de mon opinion, mais de faits scientifiques. On ne peut pas cautionner des chiffres d’échec scolaire chez les surdouées falsifiés ou inconnus ou inventés. On ne peut pas généraliser à partir de points de vue ou de cas particuliers pour arriver à 30 % (ou même 50 % de difficultés qui sont indiquées dans ce blog cheval à rayures) qui est un chiffre fantaisiste. Vous introduisez une « charge émotionnelle » dans une discussion scientifique. Ce n’est pas comme cela que les études scientifiques se font. Lisez l’article de Franck Ramus à ce sujet :
    http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/comprendre-la-publication-scientifique/

    Je ne raisonne pas seulement sur le long terme, je donnais mon mémoire en exemple qui était une étude précise, mais il s’agit d’un exercice précis, d’une étude précise. Dans ce mémoire, j’ai pris les résultats au Bac, pour avoir un résultat chiffré et indiscutable. On a le Bac ou on ne l’a pas. Quand on fait une étude scientifique, on est obligé de prendre des chiffres réels, et pas des « impressions » d’une seule personne. Or il n’existe pas une multitude d’études sur l’échec scolaire. On attend l’étude de Franck Ramus et Nicolas Gauvrit, dans laquelle ils ont étudié les résultats du brevet.
    Un chiffre seul ne veut rien dire, et par conséquent ceux qui discutent les chiffres seuls ne sont pas pertinents. Un chiffre est le fruit d’une mesure, d’un protocole, et cela qui se discute, mais aussi cela qui permet de classer le chiffre comme pertinent ou douteux. Il ne s’agit pas d’une « discussion entre deux personnes » et qui peut changer au gré des affinités amicales. La Science est intégralement discutable, quand on veut la discuter on est priés de le faire correctement, c’est à dire on discute d’un modèle ou hypothèse, des protocoles expérimentaux, des expériences.
    Il faut donc, entre autres, discuter sur : qu’est ce que l’échec scolaire ? Quelle en est la définition ? Qu’est-ce que la réussite ? Quelle en est la définition ?
    Pour cette discussion précise. Lorsque les 30 % ont été « trouvés » par l’AFEP, il ne semble pas que les bonnes conditions d’étude aient été réunies.

    De même pour la phobie scolaire, il faudra démontrer qu’elle est due au haut potentiel. Apparemment, elle semble plutôt due au harcèlement scolaire, dans beaucoup de cas. A ma connaissance, il n’y a pas d’étude sur les causes de phobie scolaire disant que la cause soit le haut potentiel seul.

    @lonnoy si j’ai écrit « Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible » c’est que je voulais écrire Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible. Je n’ai pas l’habitude d’employer les mots de façon imprécise.
    Et c’est l’échec scolaire qui est encore plus incompréhensible, puisque, comme l’écrivait Bleuenn dans son témoignage, les surdoués sont faits pour les études. Plus que tous les autres enfants, (en général).
    ET comme vous dîtes, on peut être en réussite scolaire et se sentir mal pour d’autres X raisons, bien sûr. Personne n’a jamais dit le contraire, mais on parlait d’échec scolaire.

    Comme vous l’exprimez, certains blogs confondent la logique et l’émotivité, à partir de leur vécu personnel, et ce qui empêche toute discussion scientifique rationnelle et constructive.

    A la question : « A-t-on de l’estime de soi uniquement à travers le bon niveau de ses notes ? » Bien sûr que non, mais A-t-on de l’estime de soi uniquement à travers son salaire ? Son travail intéressant ? etc…
    Non, mais cela aide.
    Un échec scolaire entraîne une mésestime de soi chez l’enfant Et surtout « Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible »…

    Comme disait Coluche, il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade.

  7. Bonjour Nadine,
    Je ne vois pas en quoi votre propos vient confirmer que le mien est hors sujet car je n’y lis rien qui justifie « Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible, et il faut en rechercher les causes, comme les Problèmes DYS, harcèlement, etc… Mettre tout cela sur le haut potentiel seul n’est pas crédible. » J’écris « L’échec scolaire…est donc dans le même temps une source possible de mal être. Sur ce point je vois effectivement une bonne raison d’en combattre les causes pour les enfants HP qui y peinent quelle qu’en soit la raison. « .
    Pour tous les enfants, la personnalité et l’environnement (y compris familial) interviennent dans la réussite (ou l’échec) scolaire sans pour autant qu’on puisse systématiquement constater le bien être associé à cette réussite (pas d’étude à fournir, juste l’expérience vécue). Le mal être en revanche peut être associé à l’échec, surtout pour un HP qui a plus d’atouts pour réussir sa scolarité, mais on peut aussi être mal et réussir, surtout si on est HP (cela semble « logique »).
    Je ne suis pas d’accord avec vous quand vous écrivez :  » l’échec scolaire chez les enfants entraîne une mésestime de soi. Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible ». Qu’est ce qui est « encore plus incompréhensible » pour les HP ? l’échec scolaire ou la mésestime de soi ? Cette phrase n’est forcément pas claire. (quand il écrit, chacun montre la partie émergée de son iceberg). A t on de l’estime de soi uniquement à travers le bon niveau de ses notes ? c’est réduire une personnalité à peu de choses. Enfin je conteste l’emploi du mot « incompréhensible » auquel je préférerais « inacceptable ». Incompréhensible renvoie à une notion de logique or je ne pense pas que ce sujet puisse être attaqué sous l’angle unique de la logique. Ainsi une personne mue par la seule logique ne peut pas se comprendre avec une personne mue principalement par ses émotions. Avec « inacceptable », l’émotion et la logique peuvent se rejoindre. Je ne joue pas sur les mots. Je constate juste que les échanges dans les blogs me montrent que les incompréhensions naissent souvent de ce type de différence dans la manière de penser et donc de l’exprimer. Bref, on peut tourner en rond longtemps.

  8. Bonjour Nadine,

    Je ne cautionne pas du tout ce point, je cherche juste à en comprendre la différence de point de vue. Et le seul et unique point que je rencontre est cette différence de vue: selon moi (dans mon image), vous raisonnez sur une vision du long terme, où toute la scolarité est vue une fois qu’elle s’est terminée, et où l’on fait une rétrospection. Le point de la personne du blog est du vécu intérieur (presque de l’instant présent). J’aimerias bien reprendre le point de vue de la personne une fois que la scolarité se sera terminée, ce qu’elle en pensera alors.

    Ayant vécu une phobie scolaire, où le point de vue est très très fermé sur la vie, si on m’avait posé la question sur la réussite scolaire, je vous aurais répondu sur le moment par une négation ferme. Sur le moment, lorsque vous êtes dans un corps que vous pensez connaître mais qui vous fait comprendre qu’il n’est pas du tout stable mais peut s’écrouler d’un moment à l’autre, alors vous ne cherchez pas à comprendre ce que signifie réussir sa scolarité. Donc je peux imaginer comprendre le point de vue de la personne.

    Mais pour les chiffres, j’avoue que je n’y connais pas grand-chose. J’essaie uniquement de comprendre la divergence de point de vue.

    Pardonnez-moi de raisonner de la sorte: si deux personnes ne sont pas d’accord sur un même objet/fait, alors c’est ce que sont deux points de vue différents sur un même fait. Les deux ont raison (si elles sont honnêtes) mais leur approche ou leur idée est juste différente. S’il y a d’autres points divergents, autant en faire une liste objective, pour essayer de voir où sont les disparités et en débattre. Je pense que cette approche est honnête.

  9. Mais est-ce que c’est en relation avec le haut potentiel ? Par exemple, on sait que les enfants gros, les enfants roux sont harcelés… les surdoués aussi, mais est-ce que la personnalité n’intervient pas ?
    Dans mon mémoire, j’avais posé ces questions
    Avez-vous un sentiment de réussite concernant votre scolarité ? Un sentiment d’échec ?
    Indiquez votre niveau de satisfaction de votre vie professionnelle globale avec une mise en perspective de votre année de CP, sur une échelle de 1 à 5, 1 étant le plus bas niveau de satisfaction.
    Et
    Estimez-vous que votre emploi actuel soit à la hauteur de votre QI ? De vos capacités ?

    Pour comprendre ce qu’estla résilience, il faut écouter Imad
    http://www.lci.fr/replay/sept-a-huit-greffe-de-rein-le-temoignage-du-petit-imad-8-ans-2022975.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#link_time=1485113491

    Le seul point de divergence ? Vous cautionnez le fait que ce blog donne de fausses informations ? Comme les associations d’ailleurs… Ou d’autres articles
    http://www.ladepeche.fr/article/2015/12/01/2228752-surdoues-precoces-le-casse-tete.html

    http://www.ladepeche.fr/article/2015/12/01/2228759-manuelle-lambert-un-tiers-des-precoces-sont-en-echec-scolaire.html

    @lonnoy, l’échec scolaire chez les enfants entraîne une mésestime de soi. Si l’enfant est surdoué c’est encore plus incompréhensible, et il faut en rechercher les causes, comme les Problèmes DYS, harcèlement, etc… Mettre tout cela sur le haut potentiel seul n’est pas crédible.

  10. Bonjour,
    La réussite dans la vie est une question au moins aussi vaste que celle portant sur ce qu’est l’intelligence.
    Une difficulté viendrait du fait que l’intelligence fasse l’objet d’études scientifiques à la différence de la réussite. Je ne parle pas de réussite professionnelle et encore moins de réussite scolaire. La première se manifeste à travers une augmentation de salaire, une promotion, une « reconnaissance » sociale,… au moins en théorie. La réussite scolaire est mesurable par de bonnes notes mais surtout par un succès aux examens et concours passés, notamment s’ils sont prestigieux. Les deux peuvent donc bien être caractérisées et quantifiées par des scientifiques.
    Pourtant, aujourd’hui nous avons des bac + 4 voire 5 qui ont « réussi » dans leurs études mais qui sont mal partis pour réussir dans leur vie professionnelle, tout d’abord parce qu’ils doivent trouver un boulot avec leur diplôme, ensuite parce qu’ils doivent comprendre quelle est leur place dans leur environnement professionnel. Un bon étudiant ne fait pas forcément un bon professionnel. Si ce lien était automatique, ça se saurait.
    Enfin, il y des gens qui n’ont pas réussi dans les études, qui n’ont pas particulièrement brillé au travail, et qui peuvent légitimement dire qu’ils ont réussi leur vie. Ces personnes n’ont pas à être caractérisées par le niveau de leur intelligence. Les critères de réussite pourraient être : santé, bien être, satisfaction, relations sociales, image de soi et en relation avec les autres, aspirations, objectifs dans la vie, niveau d’exigence, … autant de paramètres très variables d’une personne à l’autre, plongée dans un milieu ou dans un autre ; mais ce sont des paramètres partageables voire partagés par tous.
    La réussite scolaire est comme la réussite professionnelle qui est comme avoir de l’argent… ça ne fait pas le bonheur, et ça ne devrait pas suffire à donner le sentiment d’avoir « réussi », mais ça y contribue.
    Il ne me semble pas que la vie soit intimement liée à ce processus sauf dans notre société développée qui nous le fait croire en nous l’imposant.
    L’échec scolaire est une source de grande contrariété dans notre situation, puis de problèmes bien réels. L’échec scolaire est une cause de rupture dans le déroulement de ce processus d’élévation sociale dans notre système. Il est donc dans le même temps une source possible de mal être. Sur ce point je vois effectivement une bonne raison d’en combattre les causes pour les enfants HP qui y peinent quelle qu’en soit la raison. Pour les enfants placés de l’autre côté du spectre gaussien du QI (mais aussi placé dans un milieu social qui n’aide pas à l’élévation par les études), en bordure de la « norme » voire pour la « norme » elle même, l’Etat a trouvé la solution : suppression du travail le soir, classes uniques, fin des redoublements, suppression (?) des notes, interdiction du zéro, abandon d’une exigence sur l’orthographe, relèvement artificiel des notes aux examens…
    Il semble que pour les HP en échec scolaire, la solution soit plus complexe à mettre en oeuvre. Dans le monde du travail, on ne s’embarrasse pas avec ce genre de problème pour les HP qui se s’adaptent pas sauf si ces derniers tombent sur un manager hors normes comme des écoliers HP en difficulté peuvent tomber sur des enseignants hors normes. JSCOB… ?

  11. J’ajoute que demander aux gens s’ils se sentent bien ne me regarde pas, mais c’est le seul point de divergence que je vois dans ces discussions,, et tant qu’on ne parle pas du même sujet, il y aura discordance.

  12. Peut-on distinguer la réussite scolaire, qui concerne les résultats du baccalauréat, les notes, les études poursuivies, et le fait que la vie scolaire n’est pas vécue par les étudiants comme un long fleuve tranquille?

    Je ne sais pas si un tel sondage a été réalisé (c’est un tableau croisé qu’il faudrait): sur le nombre de personnes qui ont réussi leur scolarité, combien ont vécu une scolarité tranquille sans harcèlement, sans remise en question importante? Et peut-on faire une comparaison avec les étudiants en général? Peut-être que là, nous pourrons retrouver le point de vue des deux personnes: la scolarité n’est pas vécue comme une situation très joyeuse sur certaines périodes d’étude, mais la finalité montre qu’ils s’en sortent bien plutôt bien.

    J’aimerais bien savoir si chez ceux qui réussissent, est-ce qu’au fond d’eux ils se sentent bien? Dans mon cas, je pense être dans les deux catégories: ça a réussi, mais à l’intérieur, cela a été loin d’être tranquille.

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