Une lectrice m’a signalé cette émission de ce matin « mon enfant est hyperémotif » des Maternelles sur France 5. Il a été question de précocité à plusieurs reprises.
Avec le P. Duverger du CHU d’Angers. Il explique bien que l’émotivité est une chance. Mais il exprime ensuite les termes d’intellectualisation et de phénomène culturel, induit par la famille. Je ne suis pas sûre que beaucoup d’enfants de familles mélomanes pleurent en écoutant de la musique classique !
cliquer sur la page pour le replay à 32 minutes
http://www.france5.fr/emissions/les-maternelles
Le sujet sur l’hyper-émotivité commence (environ) à 32 minutes, mais la corrélation avec la précocité intervient (environ) à 44 minutes et s’arrête à 47 minutes.
C’est intéressant de constater que certains professionnels (ou pas), ayant une influence médiatique, prennent enfin à sa juste valeur l’hyper-sensibilité (sous-entendant: l’hyper-émotivité) !
Effectivement, c’est une conséquence d’un conditionnement, et non un « potentiel » (lié à la douance), un gène ou que sais-je encore.
Le surdoué a une structure neuronale qui lui (potentiellement) confère une meilleure/différente perception de son environnement (il reste encore à travailler l’analyse, le jugement et l’utilisation de cet environnement).
C’est AVEC ce « conditionnement » (pour devenir hyper-émotif) et cette structure neuronale que le surdoué deviendra (potentiellement) plus facilement « hyper-émotif ».
Mais c’est un abus de langage d’amalgame le surdoué à une hyper-sensibilité (sous-entendant: hyper-émotif). Sans parler de l’amalgame entre hyperesthésie et hyper-sensible (sous-entendant: hyper-émotif), qui donne plus de légitimité (de façon fallacieuse) au mot « hyper-sensible ».
Quand on remarque dans l’environnement français (et international), que la majorité des surdoués ne consultent pas de psychologues, peuvent ne pas savoir qu’ils sont surdoués (ou s’en douter), mais surtout qu’ils ne sont pas hyper-émotifs. C’est fatiguant de voir des gens faire leur fortune/travail sur ce mythe « Surdoué = Hyper-émotif ».
Au même titre que le génie au super pouvoir magique, l’hyper-émotivité est une étiquette (qui sert à mieux vendre à des adultes pleurnichards la justification idéale) qui n’encourage pas le surdoué à se découvrir ou sortir du placard (avouer sa douance publiquement).
C’est un cercle vicieux, c’est l’effet Pygmalion négatif… Le surdoué ne s’adaptent pas (plutôt que de dire honnêtement: les normopensant ne peuvent/veulent pas s’adapter au surdoué), le surdoué est un handicapé, le surdoué est un hyper-émotif, le surdoué doit réussir partout et tout le temps (sinon…).
Bien sûr, il ne faut pas exclure les rares cas, ou l’hyper-émotivité sera d’origine biologique (plutôt que psychologique). Mais de nos jours, quand on amalgame surdoué et hyper-émotivité, c’est plus un effet de mode, qu’une réalité.