C’était mieux avant

Ce mois-ci cela fait 25 ans que je me préoccupe de la douance pour mes enfants. Mis à part mon cas personnel. Avec ce recul, j’ai une vision assez différente de la plupart des gens qui découvrent de façon récente leur haut potentiel ou la douance de leur enfant. Je vais écrire un article en prenant une perspective dans le temps. Quelquefois je préfèrerais ne pas voir ce que je perçois. Je vais partager mes ressentis avec mes nombreux lecteurs, chaque jour plus nombreux.

J’ai raconté sur ce blog  mon histoire personnelle avec la douance dans chemins de traverse    chemin d’école  et celle de mes trois enfants dans tribulations d’enfants trop vifs. J’y parle plus de l’aîné car c’était notre premier enfant.

Je pense à ce temps où j’amenais mon aîné à l’école, dans cette jungle de l’école, devrais-je dire pour un surdoué. Nous avons vécu un parcours du combattant, avec les trois. Dans ce parcours, j’ai eu la très grande chance d’acheter le livre de JC Terrassier « Les surdoués ou la précocité embarrassante »  Biblio   et de l’appeler une vingtaine de minutes, la chance qu’il m’aiguille et me conseille de rencontrer A Adda à Paris.  Cela  a été un vrai soulagement d’être immédiatement compris. Avec mes enfants nous n’avions aucun problème, avant l’école, puisqu’on se comprenait bien, étant pareils ; c’est vers trois ans avec l’entrée en maternelle que les pleurs, dûs à l’ennui ont commencé. Nous avons pu les avancer de classe et tout s’est ensuite bien passé pour eux.

Certains pensent et disent que cela s’améliore pour le haut potentiel en France…

J’ai lu cette semaine un témoignage bouleversant. J’ai demandé aux auteurs du blog  Enfants précoces info si je pouvais le  diffuser car il est très caractéristique et exemplaire de ce qu’il se passe actuellement. Ce témoignage n’est malheureusement pas le seul, j’en reçois beaucoup de ce genre.. .

Voici le début : « une maman trois zèbres et une multitude de difficultés :

Je viens de lire le témoignage de cette maman sur le combat qu’elle mène pour sa fille. Mon Dieu ! Il résonne en moi sauf qu’en ce qui me concerne, il est multiplié par trois et ressemble bien souvent à une guerre.

J’ai trois enfants. Trois fils.

Lorsque mon aîné est né, je me souviens des visiteurs étonnés par sa capacité à tenir sa tête à la maternité. Je me souviens aussi de cette sage femme qui m’avait regardée lui donner son bain, alors qu’il avait trois jours. Je l’avais mis sur le ventre, il avait la tête levée vers la sage femme et la regardait fixement. Elle avait dit: « Ben dis donc, tu me dévisages bien fixement pour un nouveau né de 3 jours ».

Mais bon, c’était mon premier enfant, tout était normal pour moi, …

Le jour est venu où cette maîtresse m’a ordonné de le conduire d’urgence chez un psychologue parce que, de toute évidence, il avait un énorme problème psychologique. J’ai donc cherché une psychologue. On l’a rencontrée une ou deux fois avec mon fils et elle m’a déclaré qu’elle le trouvait parfaitement « normal », sympathique et en parfaite santé mentale, mais qu’il était, en revanche, exceptionnellement en avance intellectuellement. Elle m’a donc conseillé de le faire tester.

Nous sommes donc partis en quête d’un autre psychologue qui lui a fait passer le test K-ABC à 4 ans, qui a révélé des résultats qui allaient, pour le plus faible, de 134 à, pour les autres, de 156 à 160. Ce psychologue m’a conseillé vivement le saut de classe en urgence parce qu’il était évident pour lui que ce petit garçon souffrait énormément d’un manque de nourritures intellectuelles.

La maîtresse, évidemment, a réfuté le test. J’ai donc demandé à rencontrer la psychologue scolaire qui a étudié le test longuement et m’a déclaré que, non, mon fils n’était pas surdoué puisqu’il y avait une différence de plus de 15 points entre deux résultats et que dans ce cas, le diagnostic ne pouvait absolument pas établir une précocité. Elle m’a aussi dit qu’elle avait observé mon fils en classe et qu’il n’avait absolument pas le comportement d’un surdoué.

Fin de non recevoir…

Mais évidemment, le saut de classe ne sera pas justifié tant qu’il ne sera pas devenu dingue.

Je suis mieux armée maintenant, j’ai plus d’armes pour me battre, mais je suis fatiguée aussi.»

…pour lire tout l’article  cliquer sur  Enfants précoces info

Quand on lit ce témoignage, on se rend bien compte que RIEN ne s’améliore…surtout que ce n’est pas un témoignage isolé, je me demande même si cela n’est pas pire. En tous cas, c’est bien pire que lorsque moi j’étais en CP. Je suis allée au CP à 5 ans sans aucun problème, personne ne songeait à me dire « toi tu es en avance » ou à me harceler pour cela. Tout le monde s’en fichait royalement. C’était mieux aussi lorsque j’étais en Terminale, il y avait un garçon qui avait deux ans d’avance. Encore une fois personne n’y pensait ! C’était comme ça, c’est tout. Tout le monde savait qu’il était très fort, point. C’était une époque où l’intelligence était valorisée. Du moins en collège-lycée. Je n’ai pas de souvenir que les cancres étaient dévalorisés, on ne comparait pas, on s’en fichait, en fait.

Aujourd’hui, les intellos sont harcelés, comme si c’était une insulte, les enfants surdoués sont non seulement pas reconnus et lorsqu’ils le sont, c’est la pathologisation à outrance. Quand moi je parlais de parcours du combattant, cette maman parle de « guerre » !

Alors c’était mieux avant ?  Je le crains…

 

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *