Non je ne vais pas vous parler de météo aujourd’hui ! Mais d’un climat qui règne depuis quelques temps, voire quelques années, dans le monde de la douance, en France. Qu’est-ce qu’un mauvais climat, un ciel sombre, des nuages gris ou noirs, une atmosphère quasi irrespirable… il se passe un peu cela dans le monde de la douance. Ou plutôt un climat trompeur qui envahit petit à petit tout le champs des idées. Je m’explique : Je lis des livres, des articles, des sites, des PDF destinés aux enseignants, j’écoute des interviews, je lis beaucoup sur la douance, partout ou presque, des mots me heurtent tels que difficulté, malheur, souffrance, fragile, vulnérable, associal, malhabile pour écrire, toute puissance, toute une masse de mots et d’idées négatifs… très peu de place pour d’autres mots comme bonheur, intelligence, gaité, vivacité, humour, qualité. Et j’oublie le sacro saint mot : la différence. On ne peut parler des surdoués que si l’on dit qu’ils sont différents. C’est plus politiquement correct. Ces mots (les négatifs) presque stéréotypés ne reflètent pas la réalité que je côtoie, que je reçois en messages privés ou en témoignages, que je vis personnellement. Ces mots sont issus d’une réalité d’une partie des surdoués, et certains concluent « tous les surdoués sont… » Ainsi ils égrènent la litanie de tous les défauts de la terre.
Je « lutte » avec mon blog, avec mon livre « des femmes surdouées » (surtout avec le chapitre 5 des femmes en réussite) contre ces idées reçues qui sont délétères pour notre image et pour notre vie de tous les jours, notre insertion et l’insertion de nos enfants dans la vie. Je ne nie pas cette évidence : des difficultés existent, mais elles ne sont pas intrinsèques à la personnalité des surdoués. Elles peuvent être les conséquences de mauvaises connaissances de la douance, de scolarisations inadéquates, de non détection précoce par les parents et les enseignants. Confondre ainsi les causes et les conséquences est une vraie source de malentendus. Tout ceci contribue à une déprime générale, ou même peut la générer. Même s’il peut arriver que les surdoués soient déprimés à un moment de leur vie, cela ne dure pas tout la vie. Et ces 6 mois, un an de déprime ne reflètent pas leur personnalité. Les surdoués sont souvent bien plus résilients que la plupart des gens. C’est ce que j’ai décrit dans le chapitre de mon livre consacré aux femmes résilientes. Ils ou elles ont une force vitale hors du commun, et, si vous voulez mon avis, ils sont bien trop intelligents pour être malheureux. Cela parce qu’ils sont sensibles, ils détectent très vite les failles d’un entourage, d’un système, qui ne leur convient pas et ils savent s’en extraire. Cette sensibilité, décrite par certains comme quelque chose de négatif ou de trop envahissant peut être, au contraire, une force.
Les connaissances sur le fonctionnement cognitif , c’est- à dire sur le « comment nous pensons » en sont à leurs débuts pour les personnes tout venant. En ce qui concerne les études sur les 2 % de la population qui sont douées, c’est encore plus balbutiant. Accréditer et diffuser des thèses qui sont issues d’observations de personnes qui consultent les psychologues pour des difficultés scolaires, pour un mal-être ou des dépressions est un biais si grossier que l’on ne peut le nier. On dirait que plus le biais est gros, plus il passe… Nous devons éduquer les enfants et les adolescents dans la positivité et non dans la négativité Le climat et les nuages dans lesquels les personnes surdouées risquent d’être engluées, pour ne pas dire prisonnières, à cause d’une généralisation (un passage intempestif de X% à 100% de difficulté…) ont pour objectif de faire fonctionner un système florissant, alors qu’au départ, tout partait de bonnes intentions, c’est-à-dire se préoccuper des X % ?(chiffre à démontrer) qui sont en échec. Aux USA, ce chiffre d’échec n’est d’ailleurs que de 10%, selon une étude de Georges Betts (président de la National Association of Gifted Children) & Maureen Neihart (docteur en psychologie), pour les enfants détectés jeunes.
Nous avons tous une forme de responsabilité collective dans ce processus, nous sommes intelligents parait-il, alors ayons une intelligence collective, celle de ne pas nous laisser envahir par des thèses négatives. Alors plutôt que d’ouvrir nos parapluies sous les hypothétiques pluies acides à venir, ouvrons bien nos yeux pour admirer le soleil.