Je viens de lire cette petite phrase au hasard de mes lectures. Et vraiment, cela m’a heurtée. En général, et je dis bien en général, c’est à dire le plus souvent, les personnes surdouées ne sont pas prétentieuses. Même s’il peut arriver que l’un ou l’une d’entre eux soient (ou paraissent) un peu imbus de leur personne et de leurs capacités, ce n’est vraiment pas la majorité. Pour s’en convaincre, vous pouvez lire les témoignages de mon livre « Des femmes surdouées », témoignages qui reflètent la non-prétention de leur haut potentiel, et la non-prétention que j’ai ressentie le long de mon expérience et de mes rencontres avec ces personnes, hommes et femmes.
Sur la 4 ème de couverture de mon livre, je n’ai pas écrit que je suis moi-même « douée », pour ne pas paraître prétentieuse, justement, et quelqu’un me l’a reproché, lors d’une critique de mon livre… « …L’auteure est humble et curieuse, passionnée et partageuse, empathique et précise, cite toutes les personnes ayant étudié le sujet (pas d’histoire d’égo comme on peut retrouver chez d’autres auteurs médiatiques sur le sujet) et a beaucoup à dire (pourquoi pas un 2ème livre ?).
Par contre, et comme tous les auteurs (psy) non surdoués écrivant sur le sujet, elle indique qu’il est forcément nécessaire de consulter un psy, ce qui me laisse toujours interrogative : pourquoi ? Un surdoué se méfie toujours de quelqu’un qui pense pouvoir l’aider (à quoi ?) mais ne comprend pas tout ce qu’il vit…. »
Amusant, non ?
Merci de vos articles, découvertes, qui me rapprochent de qui je suis en réalité.
J’ai vécu toute ma vie ou presque, depuis très très jeune et jusqu’à aujourd’hui, 65 ans, le parcours difficile d’une enfant à côté de laquelle on était passé sans la voir, comme mon gentil père me l’a dit à la toute fin de sa vie, dans la lumière qui s’était faite tardivement, mais pour laquelle je le remercie malgré tout.
Pour moi alors, une vie, en marge, dans la souffrance, le silence et ou le désarroi, la peur et l’angoisse, les doutes, des questionnements d’adulte dans ma tête d’enfant, une spasmophilie développée pour la petite fille non reconnue et maltraitée que j’ai été, le sentiment d’avoir été adoptée, des intuitions bizarres, une mémoire particulière, de la solitude sans nom, le rejet de ma famille.
Venant du père adulé, aimant et aimé, une méconnaissance du sujet sur fond d’ indifférence patriarcale doublée d’une carrière très prenante, pour la mère et le frère, une réponse pathologique due à des blessures d’enfance traumatisée, de type perversion narcissique. Un cocktail parfait pour que je développe, en plus de la douance maltraitée, un syndrome de l’abandon….
Sur le chemin de « ma connaissance », je me suis offert seule et inconsciemment au début, les moyens de m’en sortir.
J’ai lu, cherché, questionné, recoupé, convoqué le passé des uns et des autres, avancé, reculé, avancé de nouveau, me suis perdue puis retrouvée. J’ai affiné mes résultats….
J’ai rencontré la psychanalyse qui m’a en partie sauvée des griffes de cette mère jalouse et névrosée. Même si je suis tombée, je me suis relevée, pour persévérer, pour survivre. J’ai au final toujours su qu’il y avait un TRUC qui clochait !
Et puis, c’est grâce à mes deux garçons, que j’ai fait tester pour comprendre leur parcours scolaire marginal et difficile, intuitivement, sans connaissances spéciales pour le faire, que mon chemin personnel a pu, un jour de 2023, aboutir au fait que je faisais partie de ce groupe d’individus spécial. Je dis spécial mais j’ai appris à le nommer, différent. dans le respect et l’amour que j’avais pour mes petits.
Voilà, un autre chemin s’offre, avec cette volonté présente en moi depuis toujours à ne pas me laisser écraser par les autres.
Merci.
Cordialement,
Anne.
découvert
Le haut potentiel est très souvent générateur d’une grande humilité et ceux qui découvrent tardivement leur douance mettent du temps à l’assumer.Une personne hp qui paraît prétentieuse c’est souvent une personne en souffrance qui développe un ego sur-dimensionné pour tenter de cacher ses failles. » Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul » Montaigne [Essais III ]