Ce matin, mon dernier fils avait (a) un examen de Master à 8 h30. Donc il m’avait dit qu’il se réveillerait vers 6 h. Je précise qu’il n’habite pas avec nous, est dans sa chambre d’étudiant depuis l’après Bac, et qu’il a 20 mn de transport. Il a un très bon sommeil et aux examens du premier semestre, il avait eu une panne d’oreiller. Heureusement, il était arrivé à l’examen à temps ! … Il a 4 réveils ! Bref, il m’avait dit qu’il m’enverrait un sms pour dire qu’il était bien réveillé, car j’étais moi un peu anxieuse, cette fois, qu’il ne se réveille pas si tôt. Les autres examens se passaient l’après midi. Vers 5h30 je me réveille, trop tôt, et me rendors…vers 6h 45, je me réveille en sursaut, et sursaut de mère ! Je l’appelle car je n’ai pas de sms, et je le réveille ! Ouf !
Tout cela pour dire que l’anxiété, il ne connaît pas et il dort même trop bien ! Parfois , il vaut mieux être un peu anxieux ! Ensuite, il faut avoir une réflexion sur la définition de l’anxiété. Est-ce une anxiété paralysante ou une anxiété nécessaire pour faire face aux aléas de la vie? Ce n’est pas exactement la même chose.
Pour la science, contrairement à ce que l’on peut lire un peu partout, les surdoués ne sont pas plus anxieux que les autres. On peut lire cet article de Nicolas Gauvrit sur le sujet et un chapitre de son livre « Les surdoués ordinaires » est consacré à l’anxiété.
« L’idée d’une anxiété accrue chez les surdoués n’a aucun fondement scientifique. » Nicolas Gauvrit
Pour lire l’article cliquer sur les enfants intellectuellement précoces sont-ils particulièrement anxieux ?
Bonjour,
merci pour cet éclairage : sacré tambouille !
« On peut être anxieux et être idiot » certainement, comme on peut être anxieux et intelligent.
« L’idée d’une anxiété accrue chez les surdoués n’a aucun fondement scientifique. » Nicolas Gauvrit
Concernant l’hétérogénéité du profil, il s’agit du profil de QI. Il y a beaucoup d’erreurs exprimées ça et là sur les sites au sujet de cette hétérogénéité de QI. C’est un peu compliqué à expliquer brièvement, c’est pourquoi les psychologues étudient les statistiques (entre autres matières) durant 5 ans. Cela ne s’explique pas en quelques lignes. Le QI est obtenu à la suite de statistiques, faites sur un échantillon de personnes. C’est ce que l’on nomme, l’échantillonnage. Le QI est obtenu à partir de 4 indices pour la version IV du WISC ou WAIS. Les indices peuvent être homogènes ou hétérogènes
Le psychologue qui a pratiqué les tests de Wechsler analyse l’homogénéité du test de QI, l’homogénéité à l’intérieur des indices et l’homogénéité entre indices. Selon Grégoire, qui a traduit en français la version IV du WISC, on doit éviter de pathologiser des résultats hétérogènes. Le QI total est un score composite des 4 indices, et il n’a pas de signification précise. Il faut scruter chaque indice et chaque subtest. Le QI doit être interprété, et il est donné dans un intervalle de confiance. Les performances données sont relatives à une population de référence. Les valeurs de référence tiennent compte des erreurs de mesure des Indices. Les résultats sont donnés dans un compte rendu global qui tient compte de l’entretien clinique et de l’histoire de la personne.
Grégoire, J, (2006), L’examen clinique de l’intelligence de l’enfant. Mardaga.
Grégoire p 262
« L’hétérogénéité des performances n’est pas comme on le croit trop souvent, l’apanage des sujets souffrant de troubles cognitifs. Elle est au contraire un phénomène relativement normal qui découle de la complexité des tâches cognitives inclues dans le WISC-IV.
P270
« Les résultats qui s’écartent de plus d’un écart-type de la moyenne sont nettement moins fréquents. Quant aux résultats qui s’écartent de plus de deux écarts-types de la moyenne, ils sont relativement rares. Un résultat peu fréquent n’implique pas nécessairement que le sujet présente un fonctionnement intellectuel pathologique. Fréquence et pathologie sont deux notions bien distinctes…c’est par exemple le cas des enfants à haut potentiel dont le QI dépasse fréquemment 130 à deux écarts types de la moyenne. Il est courant d’observer des difficultés d’adaptation scolaire chez ces enfants qui apprennent plus rapidement et différemment des autres enfants du même âge. Ils ont tendance à s’ennuyer et à avoir des intérêts spécifiques qui peuvent les isoler de leurs pairs. Cette observation n’est toutefois pas systématique et certains enfants parviennent à s’insérer dans des groupes dont le niveau intellectuel est très inférieur au leur. »
Pour plus de précisions , lire la page définition ou lire en entier le livre de Grégoire !
https://planetesurdoues.fr/index.php/definition/
pour les asperger , lire la page
https://planetesurdoues.fr/index.php/videos/les-asperger/
pour toutes ces raisons citées , on ne s’improvise pas « spécialiste du haut potentiel » , j’avais écrit cet article
https://planetesurdoues.fr/index.php/2015/12/15/uberisation-de-la-psychologie/
On connaît actuellement , un courant de pathologisation du haut potentiel , en France, comme je l’explique longuement dans mon livre
ce qui est très dommageable pour tout le monde, anxiogène pour les personnes et les familles
https://planetesurdoues.fr/index.php/2016/05/10/les-bonnes-critiques/
D’accord pour le quiproquo avec le nom, et désolé pour cela, je ne l’avais pas remarqué :-). Evidemment que le nom n’a pas aidé, et que mes propos peuvent aussi être critiqués, ce que j’ai pensé.
Pour l’hétérogénéité du QI, il s’agit d’avoir des scores très différents sur les 4 tests effectués pour le test WAIS IV, ce qui – si je ne me trompe pas trop – empêche de poser dans certains cas le diagnostic de surdoué alors que la moyenne est supérieure à 130 (par exemple: différence de plus de 40 points (je ne sais pas combien exactement) entre le maximum et le minimum). Ensuite, ce que cela signifie pour la personne, je ne sais pas. Peut-être est-ce que cela a un lien avec le syndrome d’Asperger quelquefois?
Bonsoir NK,
J’étais un hyperanxieux. J’ai appris à me contrôler. Je suis toujours anxieux (pessimiste de chemin…) mais avec l’expérience, j’ai pris un peu de recul. Mon avenir étant plutôt derrière moi, les causes de mon questionnement ont changé en partie de nature.
Ce que vous avez compris vient de l’analogie utilisée dans mon propos.
On peut être anxieux et être idiot. L’intelligence ajoute à une nature anxieuse dans la mesure où elle augmente le nombre de facteurs anxiogènes. Je ne crois qu’on devienne anxieux de par la seule intelligence. Mais ce n’est qu’une « croyance ».
Enfin j’aimerais qu’on m’explique ce qu’est un profil « hétérogène » car je serais curieux de savoir quels dosages dans le domaine de l’humain permettraient de d’établir l’homogénéité d’un profil (et en référence ou vis à vis de quoi ?). 🙂
@cyclobéarnais, comme vous l’avez remarqué, ma phrase « Bonjour, comme vous dîtes, le raccourci est rapide. » s’adressait à Bonjour ! (pas pratique comme nom, lorsqu’on veut dire bonjour aussi) qui avait fait cette remarque, sur laquelle j’ai rebondi. Cela ne s’adressait pas à vous. Les QI hétérogènes sont le signe le plus souvent d’un problème DYS ou TDAH. Ceci implique forcément une certaine anxiété lorsque l’échec scolaire est présent, et dû à ces phénomènes de dyslexie, dyspraxie, notamment, et pas au haut potentiel. Au contraire le haut potentiel aide dans ces cas-là.
Bonjour,
Mon raccourci est aussi rapide que celui de donner tous les arguments négatifs pour dire dans quelles conditions une personne pourrait être anxieuse, et de donner tous les arguments positifs dans quelles conditions la personne ne serait pas anxieuse.
Je cite donc un contre-exemple pour montrer que ça n’est pas aussi simple, c’est tout. Je trouvais cela plutôt rapide de ne pas faire de juste milieu entre ces situations extrêmes (notamment la différence entre QI homogène et hétérogène)… Si une étude existe sur le lien entre hétérogénéité du QI et anxiété, je veux bien apprendre quelque chose.
Bonjour, comme vous dîtes, le raccourci est rapide. Je ne crois pas que cela soit aussi simple. Et les études internationales ne disent pas du tout cela. On peut concevoir aussi que la lucidité et l’intelligence permettent de se tirer d’affaire ! Mais il est vrai que l’environnement est extrêmement important, pour les hauts potentiels, mais comme pour tout le monde finalement. Lonnoy, il faut définir ce qu’est l’anxiété. Je crois que vous appelez anxiété une forme d’engagement ou une conscience professionnelle aigüe !
Bonjour,
« Heureux les simples d’esprit » ou « les pauvres en esprit » car si les ignorants sont susceptibles de sortir de leur ignorance, les simples d’esprit ne seront même pas sauvés par la médecine. Y ont ils intérêts ?
Je fais dans l’anecdotique et l’imagé car je ne suis pas spécialiste du domaine. Je cherche à comprendre avec mes petits moyens. 🙂
Il me semble qu’un HPI voie un ciel encombré quand son entourage professionnel voit un ciel bleu. Quand il voit le ciel menaçant, son entourage voit des nuages. Si on ajoute à ses aptitudes intellectuelles utiles au travail une hypersensibilité à son environnement, on augmente sa capacité à percevoir des changements, des variations, des divergences.
« Mais ne voyez vous pas ? » dit il à son entourage professionnel comme privé (quand il s’exprime et s’il n’a pas décidé de baisser les bras). Cela me rappelle le court échange que j’ai eu il y a deux jours sur ce blog avec NK au sujet de sa démarche qu’elle appelle l’affirmation d’une évidence (le mauvais traitement réservé aux enfants surdoués à l’école) et que j’appelle une conviction. Elle en fait un argument technique, je l’interprète comme une démarche personnelle liée à cet argument technique. Pour moi c’est différent. Mais est ce important à partir du moment où je constate qu’elle s’est engagée ? non.
Un HPI pourrait être décrit comme un « professionnel de la vie » dans les domaines pour lesquelles ses aptitudes particulières se manifestent. Son anxiété peut venir du fait que voyant (clairement) ce que les autres ne voient pas (très mal), il ne sait pas le gérer car en pratique il reste un amateur sur les sujets dans lesquels il ne s’est pas spécialisé. Les questions sans réponse, les problèmes sans solution… prennent chez lui encore plus d’acuité car générateur d’insatisfaction voire de frustration. Insatisfaction et frustration sont sources d’anxiété parfois de colère.
Si l’on ajoute à cela une tendance au perfectionnisme, l’anxiété va croître encore car, à la recherche de la meilleure solution (vu des autres), il ne peut pas se contenter d’une bonne solution, voire d’une solution (celle vraisemblablement adoptée par les autres).
Ces remarques, je les fais par analogie, tirée de mon expérience personnelle. J’ai en tête un bon dessin d’un collègue où on voyait une patrouille de deux avions de chasse en mission de combat aérien. Le leader, expérimenté, est accaparé par la situation entre ce qu’il voit dehors, ce qu’il entend à la radio, les informations que ses instruments et capteurs lui fournissent et la situation à gérer. Il doit trouver rapidement des solutions. L’autre pilote, jeune et peu expérimenté, voit le ciel, les nuages, des oiseaux (si cela était possible :-)). Il ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Il en a vaguement conscience. Il n’est pas non plus responsable de la conduite de la mission. Tout en étant déjà un professionnel, il est encore ignorant (ou il devra changer de spécialité). Parmi les pilotes de chasse expérimentés, il en est qui perçoivent des choses que les autres « n’intuitent » pas. Il s’agit d’un talent.
Autre exemple. J’ai connu un gars très doué pour les études. Il était « particulier ». Un jour un collègue lui pose une question. Immobile, les yeux regardant un peu partout, visiblement en grande réflexion, il est resté muet un long moment, comme s’il boguait. Ca nous a fait rire (et oui ! 🙁 ). Mon collègue a eu cette analyse : « il est à la recherche de la meilleure réponse. Comme il ne l’a pas cette fois ci, il ne répond pas ».
Enfin, à l’occasion d’un échange avec un dirigeant de la structure dans laquelle je bossais, je lui dis : « nous ne sommes pas payés pour trouver la meilleure solution mais pour trouver de bonnes solutions ». Ce fut l’occasion d’une discussion intéressante.
J’en reviens donc à ce que j’écrivais plus haut. Un HPI est peut être un « professionnel de la vie ». Il a conscience d’une foultitude de choses sur un tas de domaines qui l’interpellent en dehors de son champ de compétences lié au travail. Son trouble peut devenir anxiété s’il le prend trop à coeur. Au boulot, il pousse le bouchon beaucoup plus loin que tout le monde, à condition que ce travail l’intéresse. L’attitude de son entourage en retour le perturbe.
Se poser des questions sur tout, c’est bien. Trouver des réponses à certaines choses, c’est bien. Se construire une compréhension du fonctionnement du monde en ce qu’il a de bien et de mal, c’est bien. Espérer trouver une réponse au fait que le monde est en décalage avec ce qui semble être pour soi une évidence, c’est le début des ennuis personnels et du mal-être. Espérer changer le monde en ce qu’il a de mauvais, idiot, illogique, irrationnel, malhonnête, injuste, désespérant… c’est aller à l’échec. Il faut prendre de la hauteur, prendre acte, et discerner ce qui est finalement important. En général, je pense, c’est l’occasion d’un recentrage sur soi et sur son environnement immédiat. Bla bla…
Le raccourci peut être rapide, mais il suffit simplement que les parents soient anxieux par nature pour que l’enfant risque de le devenir aussi: l’environnement est anxiogène dès le début.
HPI homogène, parents au niveau socioculturel d’un niveau ni fort ni faible, et pourtant je suis très anxieux, et n’ai pas encore d’explication à cela, sauf que mes parents le sont aussi. Après, ce n’est pas d’une exception que l’on fait une règle, bien sûr (pourtant la situation est similaire chez les quelques HP que j’ai côtoyés), mais il suffit d’un ou de deux ingrédients « bien » placés pour que ce soit des idées grises qui régissent le fond d’une vie (même si ce n’est pas impossible à changer).
Une anxiété particulière, c’est de ne pas arriver à comprendre comment ce monde tient debout: tant d’éléments qui interagissent, autant petits (au niveau de la physique) que grands (société), … et si c’était le questionnement incessant sans réponse possible qui pouvait entraîner cette anxiété? Que répondre en plus à cela lorsqu’une personne dit « Mais arrête de te poser toutes ces questions? » Cela fait une question de plus sans réponse :-). Ne dit-on pas « Bienheureux les ignorants » d’ailleurs (ou expression similaire)?
je pense que le vrai probleme par rapport à l’anxieté est l’existence ou non d’un profil hétérogène sous jacent au HPI!
Les troubles de l’apprentissage dont la fréquence augmente avec le niveau de QI sont une source d’anxiété parfois paralysante ,cf Revol..D’autre part l’hypersensibilité ,la lucidité et l’intelligence sont anxiogènes.
Chez un HPI avec des indices homogènes ,avec une catégorie socio professionnelle élevée ,avec un entourage stabilisant,et un milieu enrichissant probablement no problem!
par contre des HPI hétérogènes avec des parents instables ,un niveau socioculturel et professionnels faibles , les indicateurs risquent de virer au rouge!
D’ou un raccourci peut etre un peu rapide comme quoi le niveau d’anxiété est plus élevé chez un HPI….
Bonjour,
intéressant… on peut vouloir tout disséquer dans la pâte humaine, et pousser le bouchon aussi loin que l’on veut à l’image de « l’analyse psychologique évolutive des religions » que j’ai découverte hier.
Si on suit le lien vers le site de monsieur Gauvrit, la densité des commentaires deviendrait presque anxiogène, tout cela pour dire qu’il est prématuré d’affirmer que les enfants surdoués sont soit plus anxieux, soit moins anxieux que les autres enfants mais qu’il est trop tôt pour affirmer avec rigueur quoi que ce soit dans ce domaine.
Je me souviens de ce témoignage d’un asperger qui disait qu’un jour d’examen, il était anxieux non pas à cause de l’examen, mais à cause des transports en commun. En effet, il connaît le problème de leur fiabilité et il craint plus que tout qu’ils ne lui fassent défaut. Il n’a aucun contrôle sur eux.
Le grand raccourci intellectuel que je n’hésite pas à faire, mais il empêcherait beaucoup de gens de vivre de ce sujet, consisterait à dire que les surdoués ne seraient ni plus ni moins anxieux que les autres. Ils ont juste peut-être des raisons différentes d’être anxieux. Ce serait un faux problème ?
Nous parlons de quel type d’anxiété et de quels surdoués ? Quand on lit qu’il existe un monde entre un QI 140 et un 150, jusqu’à quel point ce « monde » les différencie aussi dans les domaines du caractère et du comportement ?
Bien entendu, je comprends que des psychothérapeutes cherchent des remèdes quand ils sont confrontés à de tels cas. En revanche, je ne suis pas certain qu’ils trouvent une solution dans l’évaluation du plus ou du moins d’anxiété. Une réponse serait de savoir quelles causes d’anxiété, notamment si elles sont différentes… mais je n’y connais rien en psychologie. 🙂