HPE ? Et puis quoi encore ?

Depuis que TF1  a diffusé la série HPI, cela n’en finit pas de dériver sur le sujet du haut potentiel. J’avais espéré que peut-être cette série caricaturale sera un mal pour un bien, mais c’est une erreur. Dernier « retournement » en date, une psychologue légitime la notion assez farfelue d’une psychanalyste le haut potentiel émotionnel.

« « Le haut potentiel émotionnel (HPE), c’est une expression qui a été utilisée pour calquer celle du HPI, et qui concerne le domaine émotionnel. Ce terme désigne des compétences émotionnelles particulièrement élevées. On les mesure à travers des performances, par des tests qui évaluent les compétences émotionnelles : des tests d’intelligence émotionnelle », explique Nathalie Clobert, »

A priori, ce ne serait pas un problème, car ce concept est considéré comme marginal et diffusé par une personne non scientifique. Mais il est ici mis en avant par une psychologue qui va publier un livre avec Nicolas Gauvrit ce mois-ci, sur le Haut potentiel intellectuel. Les deux auteurs ont décrété que leur livre sera une référence. Soit. Sauf que Nathalie Clobert, qui prend la direction du livre avec N Gauvrit, ne s’intéresse au sujet que depuis 3 ans. Ainsi, elle n’a pas pu avoir le temps de connaître le sujet suffisamment pour envisager toutes les conséquences désastreuses d’une telle « légitimation »  du HPE , qui ne peut être mesuré, rappelons-le, dans le monde de la douance.

Les surdoués n’avaient vraiment pas besoin de cela, le marasme est déjà si dense, comme je l’avait déjà bien expliqué dans mon livre en 2016. 5 ans déjà, et tout s’embrouille davantage. L’horizon des surdoués s’obscurcit, en France.

Des voix plus scientifiques ont rapidement pris la mesure du phénomène.

Nathalie Boisselier interpelle dans cet article :

 

Vidéos intéressantes de Jacques Grégoire sur le sujet Intelligence et émotions :

AJOUT 20 05 2021

« Les résultats obtenus dans cette étude permettent d’écarter l’existence de caractéristiques de l’IE trait typiques de toute la population des jeunes à hauts potentiels. Ils renforcent un courant de recherche envisage la population des personnes à hauts potentiels comme étant diversifiée Ces résultats éclairent également certains liens qui existent entre l’IE trait et certaines difficultés rencontrées par ces jeunes. En ce sens, ils soutiennent l’intérêt d’une évaluation très large des jeunes à hauts potentiels, incluant notamment une exploration de leur IE. « 

 

 

Quelques articles pour approfondir le sujet :

Article de Marianne

Haut potentiel intellectuel journal des femmes

Encore des zèbres?

 

 

 

 

 

 

Share

3 réflexions sur « HPE ? Et puis quoi encore ? »

  1. Chère Nadine,
    Pour votre information, ce n’est pas parce que je publie des livres sur le HPI depuis quelques années, comme vous le dites, que je ne m’intéresse pas à la question de l’intelligence élevée depuis longtemps. En effet, mon mémoire de Master de psychologie portait déjà sur les élèves de classes préparatoires aux grandes écoles. Et c’était en 2008. Merci donc d’éviter de préjuger de mes compétences.
    Quand aux allégations faites et les interprétations concernant l’article : non, je ne souscris pas à la thèse de Raymonde Hazan. Je m’y oppose en rappelant simplement que le concept est apparu bien avant elle, dans un autre contexte, et qu’il ne signifiait alors pas la même chose (Raymonde Hazan l’a déformé). Le concept originel a, bien évidement, ses limites (ces nuances n’apparaissent pas dans ce court article de développement personnel, mais méritent d’être développées bien sur). Dans tous les cas, ce n’est pas l’objet de notre livre collectif et vous n’y verrez pas de référence au HPE.
    Cordialement.

    1. Bonjour Nathalie
      Je ne connaissais pas ce mémoire de Master de psychologie. Et je n’ai pas écrit que tu/vous (on se tutoyait, non ?) souscris à la thèse de Raymonde Hazan. J’ai écrit que le concept qu’elle prône est mis en avant. La nuance est là.
      Et je regrette que cela légitime des soi disant spécialistes comme RH.

      Je viens d’ajouter à mon article l’article de Sophie Brasseur et J Grégoire L’intelligence émotionnelle – trait chez les adolescents à haut potentiel : spécificités et liens avec la réussite scolaire et les compétences sociales.

      Merci d’être venue apporter une clarification à mon article. Sur mon site, je ne bloque pas les commentaires, pour que chacun puisse intervenir (en toute courtoisie, bien sûr).

Répondre à Nadine Kirchgessner Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *