La surnormalité (suite)

J’ai téléphoné hier soir à J Charles Terrassier, je l’informe régulièrement de ce qu’il se passe dans le monde de la douance. Nous avons discuté de la conférence ANPEIP de Nice samedi 18 novembre 2017. Il m’a réaffirmé qu’il referait la préface de mon livre, puisque ce livre soulevait quelques problèmes, m’a-t-il dit.

Les surdoués atteints de haut potentiel, l’intelligence malmenée

Je l’avais informé du fait que lors de ma conférence à Lausanne, en 2016, pour présenter ce livre qu’il a préfacé, je n’avais eu aucune publicité et « des bâtons dans les roues » (pour être  polie) de la part de Roberta Poulin (ASEP Suisse) :

La pathologisation de l’intelligence, une dérive actuelle ?

J Charles Terrassier hier s’est demandé pourquoi j’avais subi cet ostracisme lors de ma conférence à Lausanne, et l’a regretté (ce n’est pas la première fois).

Aujourd’hui, sur la page facebook de Roberta Poulin, qui était à cette conférence, on peut lire différents commentaires, que je ne commenterai pas beaucoup.

Mais cette remarque de R Poulin m’a interpellée :

« Après l’avoir rencontré une première fois à Evian, lors d’une conférence organisée par l’APEL en avril 2015, puis samedi dernier à Nice lors de la conférence organisée par l’Anpeip Côte D’Azur, j’ai eu la chance (et l’honneur) d’avoir pu passer une soirée mémorable à ses côtés, ainsi qu’avec tous les autres intervenants, grâce à notre amie commune, Monique Binda, présidente d’honneur de la Fédération ANPEIP. »

OR

J Charles Terrassier m’a dit qu’il a juste écouté la conférence de Dominique Sappey Marinier, qu’il a appréciée, et qu’il a quitté la salle ensuite. Ce qui ne m’étonne pas du tout. Je crois  J Charles Terrassier.

On peut comprendre sur la page facebook de Roberta Poulin, l’utilisation de la notoriété de J Charles Terrassier à des fins médicalisantes, voire pathologisantes, alors que J Charles Terrassier pense et écrit le contraire. (ANPEIP 1995). Voici la fin de sa préface de

Les surdoués atteints de haut potentiel, l’intelligence malmenée :

 »     Un même haut QI peur recouvrir des profils très divers avec des résultats atteints par des processus de réflexion variés. En effet, l’intelligence est totalement intriquée à la personnalité qui en conditionne et module l’expression.

    Les difficultés que peuvent éprouver ces enfants et que je décris sous le terme « dyssynchronies » ne sont pas intrinsèques mais simplement la conséquence d’une méconnaissance de leur développement normal et d’une réponse éducative difficilement adaptée. Les autres « dys », dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyspraxies etc… relèvent par contre d’aides spécialisées.

    Comme le remarque fort justement Madame Kirchgessner, une proportion importante des enfants précoces présente une scolarité réussie grâce à leur capacité d’adaptation et sans renoncer à exprimer leur haut potentiel. Une statistique valide est difficile à établir car il est vraisemblable que les précoces en difficulté ont davantage tendance à consulter les psychologues. A ma consultation de psychologue clinicien, je constate que la demande d’examens de développement concerne des enfants nettement plus jeunes qu’autrefois. Des parents mieux informés souhaitent éviter à leurs enfants les difficultés que prédisent certains médias et certains auteurs en dramatisant leur avenir. Le rôle du psy est alors de rassurer les parents et de les aider à déjouer les pièges qui peuvent se présenter et qui sont maintenant bien identifiés. 

    Le terme « difficile » revient constamment, vous l’avez constaté, dans ma brève préface.

   La précocité est, certes, embarrassante mais reste une chance et doit le rester.

   Aidons les enfants à vivre une précocité heureuse.

Jean Charles Terrassier »

On peut lire par exemple sur la page facebook de Roberta Poulin ceci   :

« Le haut potentiel est une chance, bien sûr, mais il peut rendre malade. » (O Revol)

C’est très exactement le sujet de mon livre que J Charles Terrassier a préfacé, la pathologisation, voire la médicalisation de la douance.

C’est un état d’esprit ; eux ils veulent médicaliser, puisque c’est leur métier.

Sophie cote l’avait déjà perçu aussi, c’était pour cela qu’elle avait créé AFEP, en 1993, son idée était de se préoccuper davantage de pédagogie. Aujourd’hui, on sait ce que l’AFEP est devenue.

Par ailleurs les caractéristiques laminaires / complexes ne font pas consensus de façon internationale, comme l’explique bien Dominique Sappey Marinier.

J Charles Terrassier m’a dit qu’il a juste écouté la conférence de Dominique Sappey Marinier, qu’il a appréciée. Aussi, j’ai réécouté et décrypté la conférence de MENSA Be de Dominique Sappey Marinier, qui doit être assez semblable.

D Sappey Marinier à MENSA Be :

13. 10 :  Dominique Sappey Marinier dit

« ils sont haut potentiel si un indice est > 130  (verbal ou performance) »

17.00 : « Nous voulions comprendre les caractéristiques des enfants à haut potentiel »

17.24 : « il ne faut pas utiliser le terme « arborescence » »

Puis Dominique Sappey Marinier passe rapidement pour y revenir sur la fin, suite à une question à 22.30

23.30 : « caractéristiques telles que nous on les perçoit, c’est basé sur la clinique d’Olivier Revol et Fanny Nusbaum »

28.08 :  Dominique Sappey Marinier dit :

« je suis tout à fait d’accord avec Nicolas Gauvrit, c’est de la clinique mais on n’a pas d’études  »

29.10 : « On pensait que les complexes fonctionnaient « en arborescence »

C’est dire l’influence des théories de J Siaud-Facchin.

CONCLUSION

On peut s’étonner du fait de « négliger » voire bloquer un livre préfacé par J Charles Terrassier, mais je retiendrai ce pas vers la Science et vers Nicolas Gauvrit de la part de  Dominique Sappey Marinier. (donc vers mes écrits aussi puisqu’on prône les mêmes principes scientifiques)

Ni l’AFEP ni l’ANPEIP n’ont diffusé l’article La légende noire des surdoués de La Recherche mars 2017, et l’article de ANAE.

Je lutterai jusqu’au bout contre cette pathologisation outrancière de la douance.

 

(cliquer deux fois sur les photos ; je conseille de bien lire tout.)

 

Quelques articles pour approfondir le sujet :

Qui sont les enfants à haut potentiel ? de Nicolas Gauvrit

La vérité si je mens

L’information sur la douance

Responsables mais pas coupables ?

La positive-attitude

 

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2 réflexions sur « La surnormalité (suite) »

  1. “Le haut potentiel est une chance, mais il peut rendre malade”?

    Être mélomane, artiste, violemment créatif est une chance,
    mais cela peut rendre malade.

    Être poète et sensible & cartésien et logique est une chance…
    mais peut rendre malade.

    Comprendre l’abstraction et avoir le goût des questionnements métaphysiques complexes est une chance…
    mais peut rendre malade.

    Être combatif et résilient est une chance!
    … Mais peut rendre malade.

    Savoir courir et marcher, abandonné à la liberté
    est une chance, mais peut rendre malade.

    Être passionnément épris de vie et de connaissance est une chance, … mais peut rendre malade.

    Être plein de qualités et de force de travail est une chance,
    mais… peut attirer les jalousies et les harcèlements …
    Pardon: peut rendre malade!

    Vivre est une chance!… Mais peut aussi rendre malade.

    Être doué est une chance mais certains systèmes idéologiques peuvent en faire une maladie.
    Si une chose est certaine, c’est bien celle-ci:
    Le fait que des personnes puissent être plus douées intellectuellement, plus vives, plus assertives, plus attentives aux détails, plus capables de transversalités, de pensées disruptives, de libre-pensées, de fines déductions,
    plus créatives, plus passionnées et surtout capable de bien
    plus d’indépendances et de pro-activités dans leurs pensées
    et la réalisation de leurs projets dérange l’idéal égalitariste
    et autres élans normalisateurs de toutes obédiences politiques.

    Il est alors de bon ton de faire d’un don (nos amis anglo-saxon parlent eux de “gifted” et “highly gifted”) une maladie
    ou un vecteur de tous les troubles!

    Pirouette.

    Comme il était de bon ton dans la société ouvertement patriarcale de l’Europe du XIXème siècle de faire des élans intellectuels des femmes et de leurs désirs d’indépendance
    une maladie à soigner et empêcher par tous les moyens!

    Autre époque, même malsaine dynamique envers ceux qui “trop” libres, “trop” audacieux , “trop” libre penseurs, “trop” capables intellectuellement débordent des cases préétablies “pour le bien de tous” (à comprendre par “tous”: une moyenne nivelée par le bas, à laquelle il faut en tout point se conformer au risque d’être estampillé du dangereux qualificatif d’Anormalité… qui sous nous latitudes, il faut le croire, ne fait pas de nous des supers-héros mais de vilains Calimero à rayures… bien plus pratiques et inoffensifs, impuissants et frappés de tous les troubles).

    Magie de la désinformation et ferment de tous les obscurantisme: Faire passer le bien pour un mal.
    L’ adéquation des foules en est le ciment.

    Je vous laisse!
    Je vais me chercher un billet pour le Transatlantique.
    Pour mettre toutes les chances de mon côté.
    Car je refuse que l’on fasse de mon potentiel cérébral
    et de ma puissance de pensée et d’action,
    une pelote de rayures pleine de ratures qu’ils ne sont pas.

    Surdoués soyez fiers.
    Vous n’êtes évidement pas le support de tous les troubles
    mais bien les vecteurs de tous les possibles!

    Si trouble il y a c’est celui que vous inspirez à un système
    qui n’ose pas regarder en face ses limites.

    Bien à vous tous,

    Et n’oubliez pas: “ignorance mère de félicité!”

    CO

    1. Merci CO pour votre commentaire. Je ne sais pas si vous vouliez placer ce commentaire sur cette page, mais il y a eu un bug. C’est comme si vous aviez commenté sous l’image. Je ne pouvais pas approuver votre commentaire. Alors j’ai recherché l’image, et je l’ai placé sur cet article. Dîtes-moi si cela vous convient.
      WordPress est parfois capricieux!

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