Après la parution de l’article La pseudoscience des surdoués , vendredi dernier, les articles avec des informations et des chiffres farfelus sur les surdoués continuent de pleuvoir. Il faudra bientôt prendre un parapluie dans ce climat délétère. Des acteurs dans le domaine de la douance refusent de partager cet article, voulant à tous crins défendre leur « pré carré » quitte à invectiver la Science et les chercheurs auteurs de l’article, comme on l’a vu.
Mais le pire, c’est que cela continue… On continue à ne pas comprendre qu’il faut faire la recherche scientifique un allié, à ne pas comprendre ce qu’est un surdoué, à ne pas comprendre comment il fonctionne, à ne pas comprendre qu’il faut bien diagnostiquer les troubles et ne pas dire que c’est le haut potentiel qui est un trouble, ou variante pour eux, un handicap. C’est très problématique comme situation, éthiquement.
Exemples :
Ajoutée le 12 févr. 2017
Dans sa chronique mieux-vivre, Déborah-Jane Samdja parle des enfants surdoués et revient sur une idée reçue : contrairement à ce que l’on peut penser, la scolarité des enfants surdoués est loin d’être facile.
https://www.youtube.com/watch?v=FZ6hgPcnmWw
« ils comprennent plus vite, mais dans un exercice de Maths ils ne savent pas expliquer leur raisonnement » … Dit la journaliste…
Non, mais c’est une plaisanterie ? Toutes ces personnes confondent le manque de méthode de certains surdoués qu’elles rencontrent dans les consultations et associations, qui sont donc, des surdoués abîmés, à cause de troubles associés et/ou à cause d’une mauvaise scolarisation, avec les caractéristiques intrinsèques du haut potentiel.
2.
repérer et accompagner l’élève précoce
On peut lire dans cet article de l’éveil de la Haute-Loire, un chiffre totalement farfelu « 43 % des élèves à haut potentiel ne parviennent pas à décrocher le bac et bon nombre d’entre eux ont des problèmes relationnels…. »
Des caractéristiques totalement farfelues …
« Près d’un jeune à haut potentiel sur deux est en échec scolaire « parce que les méthodes d’enseignement actuelles ne sont pas adaptées ». Le quotient intellectuel élevé paraît être un atout dans la vie. Mais, mal accompagné, il devient un handicap dans la société. « C’est pourtant simple de dépister les personnes »…
« en arborescence qui se caractérise, par un déploiement de nombreuses réflexions autour d’une même idée. C’est cette rapidité et cette simultanénité qui crée la confusion dans les esprits des enfants précoces.»
Ce n’est pas récent …
Selon Vlinka Antelme président actuelle de l’AFEP, je cite « C’est le bordel dans leur tête »…
Non, mais c’est une plaisanterie ? Toutes ces personnes confondent le manque de méthode de certains surdoués qu’elles rencontrent dans les consultations et associations, qui sont donc, des surdoués abîmés, à cause de troubles associés et/ou à cause d’une mauvaise scolarisation, avec les caractéristiques intrinsèques du haut potentiel.
Pour information, on peut lire cet article raisonnement divergent et raisonnement convergent
Des personnes se permettent de déformer les propos de La pseudoscience des surdoués , en l’ayant lu en diagonale. Exemple typique, on fait d’un cas particulier d’un enfant très déprimé au collège, suivi par un psychanalyste, de surcroît, une généralité pour ironiser sur cet article La pseudoscience des surdoués . Cet enfant dont on parlait a été détruit par une méconnaissance de son haut potentiel dans ses jeunes années. Extrait de Facebook :
https://www.facebook.com/graphoclaire64?hc_ref=SEARCH&fref=nf
.
Pourtant la conclusion de l’article La pseudoscience des surdoués est très claire, mesurée, elle tient compte de ceux qui vont mal.
Conclusion
« De nombreux mythes sur la précocité sont colportés, dont le trait commun est de faire des « surdoués » des victimes et de la précocité une pathologie. Ces légendes noires de la précocité intellectuelle sont diffusées par beaucoup de personnes de bonne foi qui côtoient des surdoués ayant de véritables difficultés. Il ne s’agit pas en effet de prétendre que la précocité immunise contre les problèmes : il existe des surdoués dépressifs, anxieux ou perdant pied à l’école. Lorsqu’une personne est surdouée et souffre d’une difficulté psychologique, il est important de lui venir en aide, mais il ne faut pourtant pas en déduire que la précocité est nécessairement la cause de ses difficultés. » F Ramus et N Gauvrit
Franck Ramus et Nicolas Gauvrit indiquent que « Ces légendes noires de la précocité intellectuelle sont diffusées par beaucoup de personnes de bonne foi qui côtoient des surdoués ayant de véritables difficultés. »
Mais si ces personnes de bonne foi continuent … Leur bonne foi sera interrogée. Les personnes qui manquent d’humanité sont celles qui ne prennent pas les vraies informations sur le haut potentiel, et qui ne redonnent pas aux parents et adultes les vraies informations sur le haut potentiel.
La vindicte populaire se trompe de cible. On ne tue pas le messager de la mauvaise nouvelle … Surtout lorsque c’est une « bonne nouvelle ».
cf l’article de talent différent Un peu d’humanité !
cliquer sur penser différemment, à manier avec précaution (17.09.2012)
Les caractéristiques du HQI Nicolas Gauvrit
Pourquoi les faits ne suffisent pas à convaincre les gens qu’ils ont tort
Merci de votre sollicitude. Si vous voulez nous suivre dans le courant de lutte contre la pathologisation du haut potentiel, pourquoi pas ?
Et donc ? Les questions de fond vous intéressent ?
« nous sommes en ce moment dans un moment délicat de clarification de « théories » négatives du haut potentiel, issues de « cas particuliers ». Je dénonce les dérives dans le domaine de la douance. » Nan mais vous êtes clairement atteinte du syndrome du sauveur chère Madame, lequel cache des véritables besoins inassouvis (comme celui de reconnaissance principalement) ! Avez-vous pensé à consulter ou vous faire suivre ? 🙂
@ nga : Puisque vous parlez du terrain du savoir-vivre, certaines personnes n’ont pas eu de savoir-vivre et je le dénonce… Quand un article parle de Science, avec des arguments scientifiques, les auteurs de l’article sont invectivés. Il me semble que mes lecteurs doivent être prévenus. J’ai donc masqué les liens, que vous signalez, et je le rappelle, la page est publique, tout le monde peut le voir.
Ne me faites pas passer pour ce que je ne suis pas … je n’ai pas de victime du jour, il se trouve que nous sommes en ce moment dans un moment délicat de clarification de « théories » négatives du haut potentiel, issues de « cas particuliers ». Je dénonce les dérives dans le domaine de la douance. ET croyez-le bien, cela ne m’amuse pas. Surtout, que certaines personnes « forment » les enseignants de l’EN, avec des théories « fausses »… Alors plutôt que d’écrire « Encore et toujours des copies d’écran. » interrogez-vous sur le FOND de ces copies d’écran et sur le POURQUOI de ces copies d’écran …
Encore et toujours des copies d’écran.
Ne devriez vous pas, chère Nadine, prendre la peine / le temps de masquer les zones inutiles.
Je suppose que les ami(e)s facebookien(nes) de votre victime du jour (je parle des copies d’écrans 🙂 ) n’ont pas spécialement envie d’étaler leurs liens sur votre blog, et cela à leur insu.
N’allez pas sur le terrain de la légalité, du statut public, etc….
Je ne parlais que du terrain du savoir-vivre.
Bonjour Cécile, mes lecteurs sont assidus, fidèles, et prennent le temps de tout lire, même les commentaires. J’ai de nombreux lecteurs, même s’ils ne commentent pas toujours, par manque de temps, je sais qu’ils suivent tout cela de très près.
L’idée de « vouloir tuer le messager. » n’était pas adressée uniquement à ton article, mais c’était plus global. Peut-être que tu l’as pris pour ton article, mais parce qu’il était le dernier. Donc, désolée pour cette erreur de ma part. Mais quand on lit « un peu d’humanité ! » à propos d’un article scientifique, on se fait quasi automatiquement la réflexion que « les chercheurs manquent d’humanité », surtout après les attaques insultantes ad hominem reçues depuis sa parution, le 4 février dernier. Or, il me semble que c’est tout le contraire. Les chercheurs ciblent une population plus large et donc, aident plus de gens « globalement », de par leurs recherches. De mon point de vue, les chercheurs ont plus d’humanité, au contraire. Il ne faut donc pas opposer les deux domaines, les chercheurs et les cliniciens. Ils se complètent. Surtout que là, ils annoncent une bonne nouvelle. La réponse aurait dû être « mais c’est super cette bonne nouvelle ». Or nous avons pu lire des horreurs et des attaques sur cet article, sur les chercheurs et sur moi qui ait rédigé « la liste de l’infamie »…
« les fameux 30% d’échec scolaire chez les surdoués, c’est un micro-sondage réalisé par l’AFEP en 2005, » viennent d’un livre de Sophie Cote, et il y avait 200 familles. Dans ce questionnaire, des gens ont pu répondre « échec scolaire » si leur enfant avait 10 de moyenne, par exemple, ce qui, pour une autre famille n’est pas un échec scolaire. C’est la question de la sous-réalisation qui est posée, et de la définition précise de la réussite scolaire. C’est pourquoi il faut définir la recherche que l’on veut faire.
Dans l’étude décrite dans l’article de Ramus et Gauvrit, les chiffres viennent de la réussite au brevet. Ces chiffres sont imparables, viennent des chiffres de l’EN, et donc, la question de l’ego, de manipulations des chiffres etc… n’est pas discutable.
« En 1995, Sylvia Rimm estime quant à elle, que 10 à 20% de ceux qui sortent de l’école sans avoir le bac sont des surdoués. » que tu cites , Quelles sont les études qui font que « Sylvia Rimm estime » ?
Quant à dire que « on ne sait pas exactement identifier un enfant surdoué (un test de QI n’est pas totalement fiable) », ce n’est pas tout à fait exact, les tests sont fiables, s’ils sont faits correctement, si le clinicien connaît la définition internationale du haut potentiel, et les définitions des différents troubles (DYS) que l’on détecte avec les tests. Le clinicien a à sa disposition des tests, une pratique, des études pour envisager tous les cas de figure. C’est le psychologue qui considère qu’une personne est à haut potentiel. (je n’aime pas le terme diagnostic). Il est important qu’il ne passe pas à côté de troubles, d’un point de vue « humain », c’est ce qui est écrit dans l’article.
Dans l’article de Ramus et Gauvrit, il n’a pas été question de bonheur, que l’intelligence fait le bonheur. Ce n’était pas le sujet de l’article, ni l’aspect financier.
L’inhibition intellectuelle existe, c’est pour cela qu’il faudrait se pencher sur les enfants plus jeunes et en pas attendre les « malheurs au collège » pour réfléchir et agir.
La prudence et la bienveillance sont enseignées dans toutes les universités de psychologie, je le sais puisque j’ai suivi ce cursus. C’est bien pour cela que cet article de Ramus et Gauvrit est important. Mais surtout, le code de déontologie des psychologues indique que les psychologues qui passent dans les médias doivent tenir à jour leur savoir.
Je rappelle enfin que les minuscules pourcentages n’ont pas été oubliés, bien au contraire, puisqu’il s’agissait de donner les vrais chiffres et les vrais caractéristiques, pour que ces « les minuscules pourcentages » soient bien identifiées et bien traités.
Non Nadine, loin de moi l’idée de vouloir tuer le messager.
Voici donc ce que je réponds à Claudie et que vos lecteurs ne prendront peut-être pas le temps de lire dans les commentaires associés au billet que vous mentionnez :
« Je ne critique en rien les recherches de gens qui se penchent sur le sujet et qui, loin du catastrophisme complaisamment médiatisé, cherchent à rationaliser… les fameux 30% d’échec scolaire chez les surdoués, c’est un micro-sondage réalisé par l’AFEP en 2005, pour son congrès tenu à Troyes. Quand on regarde plus dans le détail, cette statistique a été établie sur la base des réponses au questionnaire de l’AFEP données par une centaine de familles. Effectivement, c’est une base statistique qui donne à réfléchir !..
Cela dit, les américains qui ont fait une quinzaine d’études portant sur des milliers d’élèves n’arrivent pas à quelque chose de plus fiable, mentionnant au passage qu’on ne peut que se livrer à des estimations sur les échecs et les réussites des surdoués (dès lors qu’on ne sait pas exactement identifier un enfant surdoué (un test de QI n’est pas totalement fiable), on ne peut, à partir de ce qui est constaté, que tirer des estimations et non pas des statistiques fiables). :
En 1993, Seeley estime que 15 à 40% des étudiants surdoués courent le risque de l’échec scolaire, ou en tout cas de ne pas performer à leur juste potentiel. A la même époque, l’équivalent américain de notre Ministère de l’Education Nationale (le U.S. Office of Education) estime que 50% des élèves les plus brillants (le ¼ le plus performant de leur niveau) n’atteindront pas un niveau de licence. Ce chiffre sera confirmé en 2005 par une étude de Barbara Hoover-Schulz.
En 1995, Sylvia Rimm estime quant à elle, que 10 à 20% de ceux qui sortent de l’école sans avoir le bac sont des surdoués. En 2008, le Centre pour une amélioration Globale et en profondeur de l’école indiquait que 18 à 25% des élèves en échec scolaire étaient surdoués.
En 2010, James Zabloski fait la constation que chez les surdoués en échec scolaire, les traumatismes relationnels à l’école élémentaire (avec les élèves comme avec les professeurs) affectent tout le parcours scolaire.
En 2000, Peterson arrive à la conclusion suivante :
– 100% des élèves surdoués brillants entrent à l’université et 83% atteignent le niveau de licence;
– mais seulement 83% des élèves surdoués qui réussissent de façon moyenne au lycée intègrent l’université et ils ne sont plus que 52% à atteindre le niveau licence. Parmi eux, en plus grand nombre, des élèves dont le niveau moyen de revenu des parents est bas.
Le succès et l’aisance financière facilitent le succès quand l’échec et les difficultés financières ne procurent pas de bases favorables au succès, rien de nouveau sous le soleil.
Dans tous les cas, malgré le flou statistique auquel conduisent toutes ces recherches, il importe de se souvenir que l’intelligence ne fait pas le bonheur, ne met pas à l’abri des erreurs de toutes sortes, et ne garantit en rien le succès scolaire ni une insertion sociale conforme aux attentes de la société.
C’est pourquoi je signale dans mon billet qu’il ne faut absolument pas négliger l’environnement.
Je vous renvoie enfin à la célèbre conférence du Docteur Alain Gauvrit « le Complexe de l’Albatros » qui a étudié des enfants admis en institut pour retard mental et dont 25% se sont avérés être hautement surdoués, mais en profonde inhibition intellectuelle….
« À vous entendre (je généralise le vous) les personnes qui sont sur le terrain comme les cliniciens, les parents bénévoles et responsables d’associations ne se trompent jamais et aident toutes les familles en souffrance efficacement. »
A m’entendre… justement…. où ai-je bien pu écrire ça dans le billet auquel vous réagissez ?
Votre témoignage (dont je vous remercie) mentionne bien la difficulté de ces petits pourcentages que l’on ne prend pas en compte (que l’on ne sait pas prendre en compte), parce qu’ils n’entrent pas dans les généralités. (vous savez la remarque navrée et impuissante : « en général on sait faire (ça marche), mais là dans votre cas… »)
Et c’est juste ce que je pointe dans mon billet : merci de ne pas oublier ces minuscules pourcentages, ceux qui ne répondent pas à la loi générale, ceux qui échappent aux généralités, ceux qui sortent de ce qu’ »en général on sait prendre en compte ».
C’est tout ce que je demande en rappelant qu’un tout petit pourcentage insignifiant ça peut correspondre à des milliers de vie.
Or, c’est bien là la difficulté : ces petits pourcentages qu’on ne sait pas prendre en compte; parce que c’est trop compliqué à suivre, trop long, trop cher, trop disséminé.. pas assez représenté ?
Si j’oppose quelque chose, c’est la dureté des chiffres statistiques à la réalité des vies que signalent ces statistiques.
Et oui, tout le monde est de bonne foi et c’est pourquoi je plaide pour un peu moins de passion entre ceux qui disent que le surdon n’existe pas, ceux qui font du catastrophisme leur fond de commerce et ceux qui insistent sur le fait que tout va bien. Un peu moins de passion passant par la prise en compte de ces chiffres minuscules avec lesquels les uns et les autres peuvent jongler à la faveur de leurs conclusions générales et qui « dans la vraie vie » représentent des vies humaines (vos enfants par exemple et votre fils en particulier).
Est-ce un tort de demander un peu d’humanité quand on estime que quelques pourcents ou centièmes ou millièmes de pourcents sont une statistique à la marge ? »
je laisse à vos lecteurs le soin de lire la totalité du commentaire rédigé par Nathalie Boisselier et qui dit ceci :
« Voici un extrait de mon cours de 2ème année de licence, professé l’an dernier par M. Bruno Dauvier à l’Université d’Aix-Marseille en Psychologie Différentielle, pour nous engager à cette même prudence que vous nous rappelez. Je suppose que si ce cours est placé en début de cursus universitaire, c’est pour une bonne raison…
I. Définition de la psychologie différentielle
La psychologie différentielle étudie les différences observables dans les conduites d’individus différents ou de groupes d’individus, placés dans des situations comparables. Elle a pour objectifs de constater ces différences, de décrire leur organisation et de les expliquer (Reuchlin).
II. Rapport entre psychologie différentielle et psychologie générale
La psychologie générale recherche et propose des lois censées s’appliquer à tous les individus ou aux individus en moyenne. L’approche différentielle, étudiant les différences entre individus, pourrait donc apparaître incompatible. En réalité, il existe pourtant une relation entre psychologie générale et psychologie différentielle, selon trois cas de figure (le suite sur talentdifferent) »