Un article dans Médiapart écrit par Cathy Cartier-Thomas a retenu mon attention.
Début de l’article :
« Le thème de « l’enfant précoce » s’est répandu ces dernières années de manière effrénée, ne laissant guère le temps aux enseignants de réfléchir. D’ailleurs, comment réfléchir quand tout esprit critique a fui médias et milieux professionnels pour laisser place à une pensée pseudo-scientifique de la catégorisation ? Comment se positionner quand la question des missions de l’école demeure absente ? …Tout le monde semble s’être emparé de cette « intelligence hors norme », non pour l’idéaliser mais pour l’ériger en problème.»
Je viens de lire cet article, et j’en suis fort aise, car je peux répondre à l’auteure OUI Je me suis interrogée et OUI j’ai écrit un livre à ce sujet ! Il paraîtra incessamment sous peu
Et il y aura une très grosse surprise !!!!!
L’article fustige à juste titre cet « effet de mode » et les « explications simplistes et farfelues sur le sujet. » Je ne peux qu’être d’accord ! Pour le « farfelu ». Il est toujours intéressant d’avoir le point de vue d’une enseignante.
L’auteur dresse ensuite une liste des points , et j’y réponds sur mon site point par point, car on ne peut commenter sur son article :
- Non, il n’y a plus d’échelle verbale et performance dans la version IV des tests. Les tests de Wechsler sont plus détaillés qu’auparavant. la détection du haut potentiel par les psychologues ne se fait pas uniquement sur un test. Les psychologues (et non les psychanalystes qui refusent la notion même de haut potentiel bien souvent) ont appris à considérer la personne dans sa globalité.
- « Les directives officielles de l’E.N vont d’ailleurs en ce sens : « L’école doit répondre aux besoins particuliers des enfants intellectuellement précoces et à l’attente de leurs familles. 1,25% des élèves seraient concernés.«
Non, soit c’est EN qui s’est trompé de chiffres mais il y a 2.3 % d’enfants avec QI > 130.
Je suis d’accord sur l’expression malheureuse de besoins particuliers des enfants intellectuellement précoces
- Evidemment, il s’agit de la généralisation des problèmes des surdoués que cette enseignante souligne à juste titre !
- Ils seraient dans au moins 1/3 des cas en échec scolaire. « Aujourd’hui on considère qu’il y a environ 30 % d’enfants surdoués qui sont effectivement en échec scolaire voire en échec scolaire grave…»
D’après mes informations, l’EN a retiré ce chiffre de 30 % récemment de son site, car ce n’est pas un chiffre validé scientifiquement !
5 « « une organisation spécifique de la personnalité, une façon d’être au monde » ! Actuellement, trouver en librairie, sur internet, dans la presse ou même à la radio un débat critique sur le sujet de la précocité s’avère donc presque impossible. J’ose pourtant croire, que nombre de personnes, enseignants, médecins, parents, psychologues, se questionnent sur le bien fondé de telles certitudes quant au devenir de l’Enfant et au pourquoi de l’Ecole. »
Mon livre traitera de toutes ces questions !
5.1 La validité des tests psychométriques n’est pas mise en doute, ce qui est parfois douteux, c’est leur interprétation et leur mauvaise utilisation.
Il existe depuis 2012 un consensus destiné aux psychologues pour l’utilisation des tests.
5.2 Pourquoi détecter ?
Je conseille à l’auteure de l’article de lire les différents et nombreux témoignages d’adultes concernés.
Quant à la détection en maternelle, qu’elle préconise, OUI bien sûr
5.3 et 5.4 sont des questions intéressantes évidemment que tout enseignant doit se poser, mais il a le devoir de s’occuper de tous les enfants d’une classe
Quand on n’interroge JAMAIS l’enfant surdoué parce qu’il sait, par exemple, cela peut poser problème.
5.5 Des réponses seront dans mon livre !
Puis l’enseignante aborde la problématique avec des termes emplis de bon sens au regard de ce qu’elle vit dans son métier d’enseignante.
Je suis en accord avec sa phrase de conclusion
« Et l’injonction faite aux enseignants de prendre en compte ces singularités à tout prix plonge l’enfant parfois dans la passivité et/ou l’agitation – cela ne me concerne plus, j’ai un problème auquel je ne peux rien, de toute façon le maître fera le nécessaire pour moi – parfois dans l’acharnement personnel, jusqu’à épuisement ou lassitude, à vaincre cet état alors que cette « façon d’être » est, du moins pour le moment, la seule qui vaille. La classe est une communauté : l’aide apportée à chacun est forcément reliée à la vie de la classe. Elle ne peut pas y être bien individualisée. C’est un leurre de dire cela aux parents. Les apprentissages à l’école s’inscrivent dans un ensemble plus vaste que l’on pourrait nommer l’apprentissage de la vie. »
Et je conseillerais à l’auteure de l’article de Médiapart de lire mon livre (ou mes livres !) et les articles du site.
Pour lire son article cliquer sur Le blog de Cathy Cartier Thomas