Super une tablette !

j’ai lu cette page du ministère de l’Education Nationale.

Début de l’article :

« Comment répondre aux besoins éducatifs particuliers de certains élèves ? 
Qu’il s’agisse d’élèves en situation de handicap, d’élèves présentant des troubles spécifiques des apprentissages ou encore d’élèves intellectuellement précoces (EIP), la tablette tactile est un outil particulièrement utile et efficace pour répondre aux besoins spécifiques de ces élèves….

pour lire la suite cliquer sur   http://www.dane.ac-versailles.fr/enseigner-apprendre/le-numerique-au-service-des-eleves

Le problème des EIP est assimilé à un problème de handicap, à côté d’enfants réellement handicapés.

Les enfants surdoués vont pouvoir avoir des tablettes…

Outre le fait que l’on peut se demander pourquoi ils ne pourraient pas écrire (cf étude de Liratni ci-dessous) , sauf pour ceux qui ont des troubles DYS. on voit qu’ils sont presque assimilés à des enfants handicapés.

Que dire ?

Je n’ai pas l’habitude de baisser les bras mais là…on est dans une dérive indescriptible. L’enseignement pour les surdoués n’a pas besoin d’être ludique. Au contraire, ils ont besoin de défis, de challenges, de faire des choses difficiles et complexes qu’ils adoreront, dont ils aimeront venir à bout ! et c’est cela qui les sauvera. (si tant est qu’ils ont besoin d’être sauvés)

Quant à dire que la difficulté d’écriture est une lacune fréquente chez ces enfants…

Selon une étude Santa Maria et Albaret  de 1996

« L’étude porte sur l’évaluation de la qualité d’écriture et des troubles associés chez 11 sujets dont le quotient intellectuel est supérieur à 130. Les résultats indiquent que six d’entre eux sont dysgraphiques ou risquent de le devenir. Les caractéristiques du trouble graphomoteur ne se différencient pas de ceux rencontrés habituellement. »

Une autre étude de  Liratni  2012

« Nos résultats poussent à ne pas généraliser les difficultés d’écriture à tous les enfants à haut potentiel, et laissent à penser que la réalisation écrite, chez ces enfants, s’appuie fortement sur leurs exceptionnelles capacités d’apprentissage.L’écart entre ces 2 aspects s’accentue chez les filles HPI. Reste à vérifier, dans un plus grand échantillon, si les enfants HPI sont effectivement plus rapides à l’écrit que les enfants tout-venant, et quel rang y occupent les filles par rapport aux garçons. Par ailleurs, l’écart observé entre les performances scripturales des enfants HPI ayant effectué un saut de classe et celles des enfants HPI suivant un parcours scolaire ordinaire soulève également des questions. Il est peu crédible que ce soit le parcours scolaire qui ait un impact sur les performances scripturales des enfants HPI. Au contraire, il est plus probable de dire que l’écriture de ces enfants était initialement rapide et a favorisé un passage anticipé dans la classe supérieure permettant une meilleure adaptation.

Par conséquent et bien que notre échantillon soit très limité, l’hypothèse qu’un trouble de l’écriture (Santamaria et Albaret, 1996) soit fréquent et caractéristique chez l’enfant HPI ne se valide pas au regard de nos résultats.

D’autre part, chez ces 12 enfants, les performances scripturales « normales » (ou déficitaires) contrastent fortement avec leur haut potentiel intellectuel. Le concept de dyssynchronie interne (Terrassier, 2005) stipule un décalage entre le niveau moteur et le niveau intellectuel. Cette notion semble donc en adéquation avec les résultats de notre étude. »

 Alors ce que je pense, et ce que je vais écrire est très provocateur : c’est que si j’avais un enfant surdoué aujourd’hui qui aurait 5 ans, eh bien, je me tairais,  il faut se taire à l’école, se terrer parce que si vous n’avez pas un enseignant surdoué (MAIS il y en a beaucoup ! preuve qu’ils ne sont pas si handicapés que cela…) ils vont vous dire, « votre enfant est handicapé »…et encore ils vont peut-être ajouter « le pauvre »…et ils vont offrir une tablette …

D’autres articles       les bonnes intentions                 colloque EIP 91

 

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2 réflexions sur « Super une tablette ! »

  1. l’article n’est pas seulement sur l’utilisation des tablettes en général mais aussi sur le côté « enfant à besoins particuliers » des EIP. S’ils n’ont pas de dyspraxie, ils écrivent plutôt mieux. Vous avez raison , cela apporte de l’amusement, on ferait mieux d’apprendre à lire à tous les enfants car lorsqu’on regarde les chiffres de l’illettrisme…et l’écriture n’est acquise que vers dix ans pour tous les enfants , en moyenne. Zesiger (1995), alors s’inquiéter que des EIP ne sauraient pas écrire à six ou sept ans est un peu exagéré. Mais on le constate très souvent.

  2. Je voudrais bien savoir si les tablettes apportent vraiment quelque chose de plus instructif que les exercices posés à la main. Mis à part une notion d’apparence qui essaie de montrer que les Français sont bien intégrés dans leur technologie actuelle, y a-t-il un bénéfice réel dans l’intérêt d’utiliser des tablettes (apprentissage plus logique, plus facile, plus clair?).

    Est-ce que le fait de faciliter la vie des gens ne poussent pas la plupart à ne plus creuser les sujets en profondeur, puisque la réponse est à portée de main, donc accessible quand on le veut, donc n’ayant plus autant de valeur que celle recherchée et enfin trouvée?

    En faisant une analogie: on améliore la sécurité des véhicules, mais si c’est pour voir les gens ne plus faire attention à leur conduite (téléphone au volant par exemple, voire lecture des messages), y a-t-il une réelle amélioration sur l’ensemble conducteur + véhicule?

    Je ne fais que poser une question, car l’idée va à l’encontre de mon apprentissage personnel: je n’ai découvert l’ordinateur qu’à 19 ans (il y a 13 ans), et je n’étais pourtant pas en retard par rapport aux autres personnes.

    P.S: non, le contraire n’est pas de supprimer tous les appareils technologiques, bien sûr que non, mais de trouver un juste milieu, au lieu d’aller à fond dans une direction ou dans l’autre.

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