L’article de trop

J’ai ressenti un profond malaise à la lecture d’un article et d’une vidéo de France3 Alsace du 10.01.2017 intitulé :

Les enfants précoces :  un « handicap invisible » à gérer.

Extrait  :  « Un « handicap invisible », c’est ainsi que l’Education nationale reconnaît la précocité à l’école. Sans pour autant toujours bien la gérer. 2% des élèves scolarisés ont un QI supérieur à 130, certains choisissent des établissements specialisés, comme Notre Dame de Sion, à Strasbourg.»

Pour lire l’article et la vidéo  cliquer sur  Les enfants précoces :  un « handicap invisible » à gérer

Malaise devant tant d’ignorance de ce qu’est la précocité intellectuelle.

Malaise devant les chiffes encore et toujours erronés, quoique le « souvent » soit dans ce cas très flou « souvent en échec scolaire ».

Malaise devant cette phrase : « Un « handicap invisible », c’est ainsi que l’Education nationale reconnaît la précocité à l’école. »

Malaise devant Madame La Proviseure qui dit ceci : « Oui, tu es différent ».

Malaise devant la professeure d’anglais qui pense avoir en face d’elle des enfants « handicapés ». Elle croit qu’il faut être « ludique » pour qu’ils apprennent, elle les prend pour des imbéciles à qui il faut faire « un lancer de peluches » …En troisième, à 15 ans…

Malaise devant le fait que le saut de classe ne soit jamais abordé dans l’article ni dans la vidéo.

Mais si les enseignants croient que les caractéristiques du haut potentiel, sont l’hypersensibilité, l’hyperactivité, qui va les former réellement ?

Mais si les enseignants n’enseignent pas la rigueur, la discipline aux élèves, qui va le faire ?

Mais si les enseignants pensent que les enfants et élèves à haut potentiel ont des besoins éducatifs différents autres que la précision, l’étude, et d’avancer plus vite, que cela passe souvent par les sauts de classe, qui va les former réellement ? Le silence sur ce sujet est éloquent.

J’ai ressenti un profond malaise, car je connais bien cette institution Notre dame de Sion, pour y avoir été élève, de la 6ème à la seconde incluse, mais dans une autre ville de province. Si les excellents enseignants que j’ai eus, et je les salue au passage si certains me lisent, ne m’avaient pas enseigné la discipline et la rigueur, en plus de leur discipline, je ne serais pas la personne qui écrit aujourd’hui sur ce site. Si les enseignants ou la proviseure m’avaient dit que j’étais « différente » , alors je serai peut-être morte aujourd’hui.

Madame La Proviseure, je m’adresse à vous, je ne vous critique pas soyez-en sûre. Je comprends que vous voulez bien faire. Mais vous avez été abusée par certains psychologues qui écrivent des livres qui sont en tête des ventes, ou des associations qui font fi des études scientifiques sérieuses (notamment pour les chiffres d’échec scolaire).  Lisez plutôt les livres qui se trouvent sur la page  Biblio

Et mes livres, vous comprendrez ce que c’est la précocité intellectuelle, sans trouble associé. C’est tout sauf un « handicap », fut-il invisible.  Il est invisible car il n’existe pas. Ce sont les situations d’enseignement, en primaire souvent, qui pêchent et qui freinent ces enfants lorsqu’ils ont 4 ans, 5 ans ou 6 ans, ou des situations de harcèlement scolaire qui entraînent la phobie scolaire ou un ennui extrême ou une situation familiale. Mais ce n’est pas la précocité intellectuelle en soi qui est un handicap. Lisez la préface de J C Terrassier dans mon deuxième livre. Il est l’auteur de l’ouvrage très célèbre  « Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante ».

Articles :

Penser différemment, à manier avec précaution…

                                                                                    

Share

6 réflexions sur « L’article de trop »

  1. @cyclobéarnais heureusement , la majorité des enseignants sont bienveillants.
    @Atalante Vous avez totalement raison, les enfants ne veulent pas être considérés comme différents. Ils veulent être intégrés. D’ailleurs, on voit de plus en plus de personnes handicapées qui veulent être considérées comme « normales », dans les jeux paralympiques, par exemple, certains pensent à concourir dans les jeux olympiques dits « normaux », etc…

  2. Tous les enfants ont besoin d’être admis dans le groupe, j’en suis convaincue. Qu’ils prennent ensuite la décision de s’en isoler est différent. Mais tous ont besoin d’être « normal ». Auriez vous dit à un enfant paraplégique qu’il était « différent »? Non. Au contraire, tout est fait pour que cet enfant puisse vivre une vie « normale » alors qu’il est évident qu’il est différent: il est dans un fauteuil. J’étais en classe avec une petite fille paraplégique, au primaire. Nous la traitions avec le sens de la normalité des jeunes enfants: tout est normal à 6 ans. Quelle que soit la couleur, la taille, le fauteuil ou non: c’est une donnée. C’est comme ça. Dire à un HP ‘tu es différent’ c’est l’exclure brutalement, le rejeter. Et c’est GRAVE.

  3. Je voudrais bien savoir quel est l’impact de l’environnement sur la vie des personnes HP (et des personnes HP en général);

    J’ai eu deux bonnes étoiles dans ma vie, des personnes-clés qui en quelques mots et en quelques minutes m’ont convaincu de forcer la main dans certaines actions pour passer à autre chose. Je pense que sans elles, cela pourrait ne pas avoir pu marcher quand c’était nécessaire d’être le bon moment. Alors je n’imagine même pas des gens qui enfoncent les gens par des phrases qui font mal, à de mauvais moments.

    Le terme « tu es différent » aurait pu me blesser aussi. Quand on ressent ce malaise permanent avec les autres, alors y mettre un mot, je n’imagine pas le ravage que cela peut causer. Cela dépend peut-être de l’argumentation derrière, mais s’il n’y en a pas, ça ferait mal. Un peu comme si une plaie qui essaie de se refermer comme elle peut, qui picote, et puis d’un coup, on déchire, on entaille pour mettre la plaie à vif et révéler à tous le malaise de façon bien apparente. Je remercie mes profs de m’avoir plutôt vu comme quelqu’un curieux de tout que quelqu’un de bizarre.

  4. J’ai été très choquée par le titre de l’article, par la vidéo montrée dans l’article.
    Je conçois que cela paraît peut-être exagéré, mais j’ai écrit cet article avec mes tripes. Pour l’expliquer, il faut savoir que je vivais dans un chaos familial. Donc, si je n’avais pas eu à l’école le soutien nécessaire, si on m’avait dit en plus « toi, tu es différente » alors non, je n’aurais pas supporté. Au contraire, on m’a signifié que j’étais vive,j’étais un boute-en-train ! Même si la prof de Maths m’avait demandé de me taire pour laisser les autres répondre, (ce qui m’avait vexée), je crois que tout cela n’aurait été rien à côté d’un très violent :
    « toi tu es différente »…
    Je crois que ces enseignants ne se rendent pas compte de la violence de cette assertion.

    Je rajoute que pour le cas d’Arthur dans la petite vidéo, on voit très bien qu’il s’agissait de harcèlement scolaire dans son ancien collège, et pas de problèmes de haut potentiel. Il doit se sentir mieux aussi dans cette école car le niveau est plus élevé.
    J’ajoute que dire : les surdoués  » préfèrent la solitude » est complètement faux, en tous cas pour mon cas et le cas de mes 3 enfants, et pour beaucoup d’autres que je connais.
    Une seule chose est vraie dans l’article « ils n’ont pas l’habitude de travailler. » Pour mon cas personnel, j’ai dû travailler en première…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *