Je suis perplexe

 Les bonnes questions

Ces derniers jours, j’ai beaucoup écouté les infos, des émissions de télé diverses, lu des articles de tous bords, tous azimuts, pour comprendre. Les questions affluent après ces deux semaines. Il me semble que l’on se pose les mauvaises questions, peu de gens parlent de l’éducation de ces jeunes, et des enfants plus jeunes, d’ailleurs.  J’en ai entendu, bien sûr, mais pas assez au regard de la priorité qui aurait dû s’imposer. Si on se pose de mauvaises questions, on aura de mauvaises réponses. J’entends que l’on reparle de suites électorales, de répression, de militarisation…

Pourquoi tout ça ? Alors que les enfants vont à l’école, ils sont normalement éduqués. Etre éduqué, c’est justement ne pas se livrer à la barbarie, ou penser que la barbarie n’est pas grave.

Il y a eu 200 incidents dans les écoles. Des enfants, même très jeunes, (CM2) n’ont pas voulu faire la minute de silence.  Une jeune prof à Sarcelles est restée sans voix devant cette élève de 2e, élève ordinaire, sans problème :

 « Mais madame, vous, vous êtes pour ou contre l’attentat ? »

Nous adultes, un peu intellectuels, sommes sans voix également, puisque nous ne pensons même pas qu’une jeune fille de cet âge puisse se poser cette question. C’est hors de notre pensée parce que nous n’avons été pas éduqués de la même façon. A cet âge, nous avions déjà lu (en tous cas moi) « le journal d’Anne Franck » depuis longtemps, et depuis longtemps je m’interrogeais sue le nazisme…Nous n’avons plus le même sens des mots, des valeurs, mises derrière ces mots. Nous n’avons pas éduqué certains jeunes. Beaucoup ne savent pas lire (presque 20 %), à cause principalement d’une idéologie romanesque et idéologique, « le savoir doit venir de l’élève », et à cause surtout de méthodes de lecture inefficaces (méthodes globales et mixtes, dénoncées par S Dehaëne).   On n’a pas voulu écouter et lire des intellectuels comme A Finkielkrautqui depuis plus de 20 ans constate et décrit le désastre de l’école, notamment dans « la défaite de l’école ». On le traitait (ou traite) de ringard, de pessimiste, de vieux…comme si la société ne savait plus chercher dans l’expérience des plus âgés une sagesse. La sagesse.

Culture

L’école dans le monde qui vient

La culture et l’inculture

On laisse les enfants plus intellectuels être harcelés dans les classes et traités d’intellos, de bouffons, comme s’il s’agissait d’une tare insupportable d’être intelligent et cultivé. Etre sage, être intéressé par les professeurs, être cultivé, être intelligent n’est pas politiquement correct. C’est impopulaire.  Les enfants doués des quartiers défavorisés sont encore plus défavorisés.

On oublie aussi que Khaled Kelkal (attentats de 1995), était un enfant précoce, qui n’avait jamais trouvé sa place.

http://blogs.mediapart.fr/blog/patricjean/080115/charlie-et-les-vraies-questions-khaled-kelkal

On ne pense plus aux combats de l’association « Ni putes ni soumises », dès les années 2000, des femmes avaient alerté, sur les problèmes concernant les filles, les émeutes de 2005…

on a construit des ghettos scolaires et un habitat ghetto également
Un dossier très intéressant d’Olivier Roy, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique

http://eduscol.education.fr/cid46381/les-islamistes-en-europe.html

Il y a eu 14 lois antiterroristes depuis 20 ans…

La solution sera dans l’éducation, pour une part. Les enseignants de français ont un rôle primordial. Les professeurs d’histoire également car les enfants (les adultes aussi) ne connaissent pas tout l’historique des faits.

Je termine avec cette citation de Nelson Mandela

« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde »

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2 réflexions sur « Je suis perplexe »

  1. Vous découvrez mon blog, vous me connaissez mal…ne projetez pas votre anxiété sur moi. D’un coup je prendrais conscience de mon environnement ? en tous cas, vous ne manquez pas d’humour…Cet article est une « analyse ». Mon analyse, certainement pas parfaite ni la seule. D’ailleurs il y manque quelque chose, c’est la manipulation mentale, puisque certains jeunes qui partent pour la Syrie ont fait des études. ..Certainement pas le reflet de mes états d’âme. Si vous ne prenez pas appui sur le passé pour construire votre présent et votre futur…si les évènements qui viennent de se passer vous semblent « anodins », c’est votre point de vue. Ce n’est certes pas ma position.

  2. Bonsoir, je découvre votre blog et en lisant cet article, j’ai eu l’impression que tout d’un coup vous preniez conscience de votre environnement, et que vous expliquiez pourquoi ce que vous observiez ne vous plaisait pas. J’ai senti un trouble, une anxiété peut être, une peur en l’avenir probablement, sans doute égratigné par les événements qui ont secoué récemment. Je souligne ceci dans l’idée de vous apporter mon témoignage, qu’auparavant j’avais moi-même cette tendance à faire aussi ces bonds en arrière (à cerner les acquis sociaux, familiaux, scolaire, à peser les bons souvenirs des mauvais, à mettre le doigt sur ce qui me securise et qui me permettait ou non de prendre appui pour avancer), et des bonds en avant (anticipation d’évenements à avenir, imagination d’un nombre infini de situations, teste de plusieurs solutions jusqu’à trouver la plus satisfaisante, jusqu’à une maitrise de la situation conflictuelle) dans l’objectif de relier le passé (maitrisé) à un futur (maitrisé) face à un présent devenu inconfortable, perturbé par un évenement sur lequel on s’est brusquement focalisé : Cette « perplexité » dont vous faites le titre du texte. J’ai découvert que ces alternances passé-futur m’empêchaient de profiter convenablement du présent, et que cette mobilité de l’esprit était beaucoup plus anxiogène qu’à chercher un point fixe dans le présent. Ce que j’ai compris, c’est que ces alternances me privaient du plaisir de créer mon quotidien et que je dépensais beaucoup (trop) d’énergie à essayer de le rendre sécure, rigide (maitrisable) et confortable. À force de me heurter toujours aux mêmes problèmes, j’ai appris à cultiver une certaine souplesse, en placant le passé et le futur chacun dans leur espace pour enfin me focaliser sur le présent. Pour y parvenir, je suis passé par pas mal d’étapes qui m’ont permis de comprendre que plus on attend de réponses dans l’attention de l’autre, plus on cherche à se situer socialement, plus on perd en individualité – c’est un point de vue qui vaut ce qu’il vaut. Je pense que l’hypersensibilité qui caractérise certaines personnes donne la possibilité de découvrir exactement de quoi est fait son individualité, et qu’à force de travail sur soi, il arrive un moment où l’on n’a plus d’autres choix que d’accepter qui l’on est, comment on est, et où l’on nait. Je suis ainsi passé de la maitrise de soi à une bonne connaissance de soi qui justifie ma souplesse face à de nombreuses situations. Cela ne résoud pas tous les questionnements que posent mon hypersensibilité, mais cela me permet au moins de me focaliser un peu plus sur ce qui me semble important à ce moment-là.

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