Philosophie

 

« L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation. Il n’est que ce que l’éducation fait de lui […] Celui qui n’est pas cultive est brut, celui qui n’est pas discipliné est sauvage »

KANT   (1724-1804) 

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3 réflexions sur « Philosophie »

  1. Oui, c’est vrai que ce passage résulte de tout un développement dans le livre, mais ici je l’ai peu étayé donc ça donne une impression étrange (d’autant plus que ça va contre ce que l’on croit communément) disons qu’il s’appuie sur l’idée d’une culture humanisante, c’est à dire au sens de ce qu’on appelait les humanités dans la culture classique, une pratique du savoir qui humanise l’homme, le rend plus humain (à l’époque où on pensait l’univers comme montrant la justesse du monde créé par dieu, la science physique était considérée comme encourageant le sens de la juste mesure chez l’homme) mais je ne suis pas non plus d’accord avec tout le livre 🙂 il a de fait une tonalité polémique, notamment par rapport à la religion justement, et son importance pour comprendre le présent

  2. Oui ce livre semble intéressant, même si je ne suis pas d’accord avec tout ce qui y est dit. Cela ne vous étonnera pas. Je pense que « savoir » aide à se décider vers quoi nous devons tendre ou aller. Sans information ou sans « culture » au sens large, on ne peut prendre les bonnes décisions, par exemple, faire une psychanalyse ou pas… (je vous titille, pardon ! ). Et je pense qu’il existe une culture scientifique, comme une culture littéraire. Savoir qui a inventé l’informatique et comment, ou savoir qui a écrit les misérables, c’est de la culture. Sa définition est étroite, comme il le dit. Ensuite il l’applique au savoir-faire. Est-ce que savoir nager est de la culture, oui .

  3. ça m’a fait penser à un passage d’un livre que je viens de terminer, « Modérément moderne » de Rémi Brague (professeur de philosophie médiévale) sur le sens de la culture, et la différence entre culture et savoir.
    « La culture est ce qui permet l’orientation dans le monde. L’orientation n’est pas un simple repérage, car si le repérage nous permet de savoir où nous sommes, l’orientation nous aide à décider où nous devons aller. Le culturel porte sur tout ce pour quoi il y a une bonne façon de procéder. Avec la culture, on introduit donc la notion de valeur. Celle-ci n’est pas exclusivement morale, mais aussi, entre autres, esthétique. Un critère utile peut être celui de l’engagement personnel. Ce que je ne fais que savoir ne fait aucune différence pour moi. Certes, le savoir m’aide à prendre des décisions dans la mesure où il me permet de mieux prendre conscience des conséquences de mes actes. Mais ce n’est pas lui qui va me dire quoi décider. (…) Tout un style de vie est en jeu. Ce qui relève de la culture m’oblige à modifier mon comportement (…) Si l’on applique ce critère, une conséquence radicale s’ensuit: le domaine de ce qui est savoir et de ce qui n’est que savoir, la science en particulier, n’appartient pas à la culture. Il n’y a donc pas de culture scientifique. En effet, la science décrit les faits et en cherche les lois. Mais elle ne trouve dans les objets qu’elle étudie aucune trace de valeur, ce pourquoi elle s’abstient de tout jugement de ce genre (…) Y aurait-il en revanche une culture littéraire? Voire, n’y aurait-il qu’une culture littéraire? Non, pas non plus, au sens où l’on entend par là un savoir. Connaître des poèmes par coeur ou retenir des dates historiques n’est pas plus de la culture que de savoir énoncer une loi physique (…) La division entre le culturel et ce qui ne l’est pas ne recoupe donc aucunement la division entre scientifique et littéraire. Tout ce qui ne relève que du savoir historique est en dehors de la culture. L’histoire littéraire, par exemple, est une pure information. En revanche, la stylistique, si elle est appliquée, si elle m’apprend à faire de la langue un bon usage, relève de la culture. L’histoire de l’art n’est pas culture; savoir peindre, voire simplement savoir apprécier la peinture, est culture. Ma définition de la culture est ainsi singulièrement étroite. En revanche, elle compense son étroitesse en étant plus large sur un autre plan. En effet, les usages de la vie quotidienne, les formes de politesse, la cuisine, font pour moi tout aussi bien partie de la culture (…) à la limite, et si l’on me permet un sourire, ce qu’on appelle la « culture physique » mérite vraiment son nom, dans la mesure où elle apprend le droit usage du corps, et éventuellement en accroît la beauté et la grâce. « Ne savoir ni lire ni nager » était en Grèce ancienne une façon de dire de quelqu’un qu’il était totalement inculte »
    Il y a également un passage plus loin sur la différence entre éducation et instruction. Peut être que ce livre vous intéresserait.

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